Ai-je besoin d'un psychologue ?
Vous vous demandez si vous avez besoin d'un psychologue ? Quelle thérapie est la plus adaptée à votre situation ?
Qu’est-ce que la psychanalyse et à quoi sert-elle ? Définition
La psychanalyse est une méthode de traitement psychologique des souffrances psychiques qui met en avant la parole du patient. C’est une discipline de la psychothérapie dont Freud est le père.
L’homme, cet être parlant qui dispose de la raison, qui est libre, possède à l’intérieur de lui un lieu distinct de sa conscience où les conflits psychiques se forment et donnent naissance à des symptômes : c’est l’inconscient. D’ailleurs Freud dira :
« Le Moi n’est pas maître en sa demeure. »
Le Moi est en effet le médiateur de deux autres instances psychiques qui forment la personnalité, le Ça (une instance archaïque, réservoir des pulsions et siège de la libido) et le Surmoi (instance du jugement, établissant le bien et le mal et qui punit le Moi en proie avec les pulsions du Ça).
La verbalisation est au centre du dispositif thérapeutique : c’est ce qui est dit par le patient qui importe. Le psychanalyste par sa présence active va susciter la parole libre du patient et l’accueillir.
Ainsi, la psychothérapie par l’analyse est une véritable pratique de la parole. Grâce à elle, une relation s’établit entre praticien et patient, permettant à ce dernier de faire appel à ses compétences psychiques pour donner forme à la souffrance qui le freine.
La psychanalyse a pour objectif de soulager la souffrance. Elle sert à libérer les patients des barrières psychiques et des obstacles inconscients qui empêchent de mener une vie pleinement épanouie, en accord avec soi-même et ses désirs. Elle aide à outrepasser des troubles issus de la psychopathologie comme un état dépressif ou anxieux.
En comprenant son histoire et en modifiant son rapport à celle-ci, l’individu analysé peut parvenir à une forme de guérison en mobilisant ses ressources internes. Le changement relève alors de la transformation existentielle.
Bon à savoir
Freud a, par ailleurs, inspiré de nombreux successeurs tels que Lacan, Jung, Winnicott ou encore Klein. Lacan tiendra notamment un séminaire dans lequel il revient sur les 4 concepts fondamentaux de la thérapie psychanalytique ou les « concepts freudiens majeurs » que sont l’inconscient, la répétition, le transfert et la pulsion. Finalement, dans la psychanalyse lacanienne les fantasmes sexuels et les événements infantiles refoulés ont tout autant leur place que dans la psychanalyse freudienne : ils nourrissent l’inconscient tout en étant à la source des névroses de l’adulte.
Quels sont les bienfaits de la psychanalyse ?
Les thérapies psychologiques sont plurielles et les avantages qu’elles apportent sont multiples. La psychanalyse ne déroge pas à cela, mais les résultats seront propres à chaque individu et à son histoire de vie. Voici sept des bienfaits de la psychanalyse :
- Bienfait n°1 : Se (re)découvrir pour apprendre à mieux se connaître
- Bienfait n°2 : Sortir des difficultés relationnelles
- Bienfait n°3 : Mettre un terme aux troubles psychosomatiques
- Bienfait n°4 : Faire la paix avec sa sexualité
- Bienfait n°5 : Soulager les états anxieux et les phobies
- Bienfait n°6 : En finir avec le cercle vicieux des TCA
- Bienfait n°7 : Dépasser le trauma, traverser le deuil
Bienfait n°1 : Se (re)découvrir pour apprendre à mieux se connaître
Apprendre à mieux se connaître afin de développer une meilleure conscience de soi est le premier des effets positifs apportés par la psychanalyse. Des conflits psychiques sont présents en chacun, depuis l’enfance. Ils apparaissent dans le développement et le vécu individuel, mais aussi dans les relations interpersonnelles. Ils peuvent être problématiques pendant un temps, avant de resurgir à l’âge adulte sous des formes variées.
La psychanalyse permet de mettre au jour les causes et les fonctionnements inconscients responsables de la souffrance psychique. Généralement, ces maux vont s’incarner dans des conduites telles qu’une crise d’angoisse, un trouble de l’humeur ou encore un mal-être général.
En séance, ce n’est pas tant ce qui est dit qui importe, mais le fait de le verbaliser. Ce qui va faire office de soin, c’est la parole exprimée dans cette relation avec le psychanalyste. En ce sens, il ne s’agit donc pas d’un monologue introspectif ou d’un état hypnotique. Une rencontre avec l’autre grâce à la parole, dans un cadre défini, c’est cela la cure analytique. Et plus encore que cette rencontre avec l’autre, c’est bien d’une expérience de rencontre avec soi dont il s’agit.
La parole est porteuse que ce soit dans le discours lui-même, mais également dans les gestes, postures ou encore au travers des désirs exprimés. Un autre outil réside dans l’interprétation de certaines manifestations inconscientes telles que les rêves, les actes manqués ou les lapsus, grâce auxquels il est possible de mieux saisir l’histoire du patient. Sans oublier la façon dont cette dernière va s’inscrire dans l’histoire des autres.
Développer une nouvelle perception (ou une perception reconstruite) de ce qui est inconscient, essayer d’assumer des désirs enfouis ou encore simplement les entrevoir : c’est vers cela que tend la psychanalyse avec son patient.
Véritable méthode introspective, cette analyse de son propre psychisme provoque une meilleure appréhension de soi et une compréhension plus aisée de ses fonctionnements.
En ce sens, la technique psychanalytique est idéale si vous êtes en proie à des questions de type :
- Comment grandir ?
- Comment se réapproprier mon histoire de vie ?
- Comment faire pour me sentir libre et responsable de mes choix ?
- Comment reprendre les commandes de mon destin ?
- Comment parvenir à me connaître et enfin à m’accepter ?
- Comment m’aimer ?
- Comment faire pour me réconcilier avec mon passé ?
Mais cette psychothérapie par la parole vous aidera également à vous défaire de vos difficultés relationnelles.
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Bienfait n°2 : Sortir des difficultés relationnelles
Autre bienfait de la psychanalyse : avancer sur les difficultés relationnelles. Qu’il s’agisse de problèmes au sein de la famille, avec des amis, de relations amoureuses ou encore de difficultés en lien avec le cadre professionnel, rencontrer un psychanalyste pour progresser sur ces freins est une excellente idée.
Par exemple, vous pouvez faire appel à la thérapie psychanalytique si vous vivez :
- Des tensions au travail, des conflits, qui amènent une source de stress au travail voire qui font vaciller vers l’épuisement professionnel ;
- Des relations toxiques, mettant sous emprise et dont il devient difficile de sortir ;
- Une timidité maladive ;
- Des fonctionnements de type dépendance émotionnelle, avec une grande difficulté à dire non et à exprimer ses propres désirs ;
- Le sentiment de manque d’amour au point de toujours « quémander » l’amour des autres ;
- Des problèmes de communication dans le couple, voire de la violence conjugale dans certains cas;
- Des échecs amoureux répétés, de la tristesse amoureuse;
- La peur de rester seul, la crainte de la solitude affective ;
- Des relations passionnelles dangereuses ;
- Un besoin de distance avec l’image idéale projetée par les autres, notamment lorsque vous vivez dans une famille toxique ;
- Une volonté de retrouver une forme de liberté par rapport à l’entourage ;
- La crainte permanente du jugement des autres, la peur de dire ce que vous pensez.
Ces difficultés sont généralement le signe d’une souffrance entre soi et les autres. De plus, ces situations sont parfois en lien avec un attachement désorganisé, des blessures de rejet ou d’abandon. À noter que l’impact systémique tout comme l’analyse transgénérationnelle sont tout autant adaptés pour dénouer les situations de conflits familiaux en particulier.
Lorsque le patient parle de son enfance, de sa vie, de soi en somme, il va favoriser la prise de conscience quant à ses conflits intérieurs, souvent empreints de désirs inconscients. Ainsi, l’analyse permet de mieux comprendre ce qui est conflictuel en soi, d’abord en y mettant du sens pour ensuite ne plus reproduire ce qui est problématique.
La psychanalyse aide à se libérer d’idéaux, d’images, d’effets de répétition et autres exigences du narcissisme qui encombre l‘alter ego. Le psychanalyste guide le patient en éclairant son fonctionnement dans le rapport aux autres et ce qui s’y joue. En y voyant plus clair, il sera alors possible de retrouver l’apaisement pour éloigner la détresse et mettre fin aux impasses relationnelles.
Lorsque vous faites face à des problèmes interpersonnels, votre corps peut vous parler en somatisant : ne plus subir les troubles psychosomatiques, c’est une autre force de la thérapie par l’analyse.
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Bienfait n°3 : Mettre un terme aux troubles psychosomatiques
Les bienfaits de la psychanalyse se révèlent dans le traitement des troubles psychosomatiques. Les troubles psychosomatiques sont des symptômes physiques qui ne possèdent pas d’explication médicale. Il s’agit de troubles psychiques qui passent par la somatisation pour se manifester. Par exemple, une maladie devient l’écho corporel d’une angoisse interne très puissante.
À la suite d’un événement ayant provoqué un traumatisme émotionnel (un décès, une séparation, une tromperie…), les défenses peuvent se fragiliser et une affection va se développer. Les mots qui ne sont pas verbalisés deviennent des maux : le corps exprime alors le mal-être.
Les signes constatés sont souvent des symptômes généraux comme des douleurs, de la fatigue, des troubles gastro-intestinaux ou encore des problèmes dermatologiques. On retrouve aussi les troubles de conversion qui sont des symptômes neurologiques (comme une cécité ou une paralysie) ne présentant aucun dysfonctionnement organique, cependant leur douleur est parfois telle qu’ils doivent être pris en charge sérieusement.
Mais les consultations successives chez les médecins et les traitements prescrits ne donnent aucun résultat notable. C’est ici que la psychanalyse va agir. En permettant la verbalisation, le patient va progressivement se libérer des tensions qui le travaillent et retrouver un équilibre psychique.
Finalement, la psycho-somatisation n’est que le reflet de tous les liens existant entre l’esprit et le corps, le système immunitaire et le système nerveux. Un psychisme négligé ou soumis à des états intenses au quotidien va utiliser le corps comme signal de détresse.
Les troubles psychosomatiques sont la résultante de plusieurs facteurs, notamment biologiques, néanmoins les éléments psychosociaux jouent un rôle prépondérant. Des événements difficiles, un stress intense (que ce soit au travail ou à cause d’une charge affective très lourde), des conflits intérieurs permanents (maîtriser ses émotions négatives, des craintes) : autant d’exemples d’événements qui peuvent favoriser l’apparition de la somatisation.
Dans certains cas s’associent à des états tels que l’anxiété généralisée, une dépression psychotique ou des troubles de la personnalité. Au démarrage, la personne qui consulte ne vient pas forcément pour ces signes somatiques, mais le fait de verbaliser librement ses pensées va permettre un apaisement psychique : les symptômes physiques (et donc psychologiques) diminueront.
Dans certains cas s’associent à des états tels que l’anxiété généralisée, une dépression psychotique ou des troubles de la personnalité. Au démarrage, la personne qui consulte ne vient pas forcément pour ces signes somatiques, mais le fait de verbaliser librement ses pensées va permettre un apaisement psychique : les symptômes physiques (et donc psychologiques) diminueront.
Alors, si vous souffrez de symptômes tels que des maladies de peau comme l’eczéma, l’ulcère de l’estomac, des douleurs (au dos, au ventre…), des troubles cardio-respiratoires (asthmes…) ou encore des migraines qui ne trouvent pas d’explication médicale, la psychanalyse pourrait vous soulager.
Parfois, la psycho-somatisation se joue au niveau intime : la psychanalyse est un outil à exploiter si vous rencontrez des difficultés sur le plan sexuel.
Bienfait n°4 : Faire la paix avec sa sexualité
La psychanalyse est une thérapie bénéfique en cas de troubles du désir (frigidité) et de dysfonctions sexuelles (problème d’érection). Lorsque la sexualité n’est plus épanouissante et devient source de souffrance, elle entraîne des répercussions psychologiques tout comme une possible détérioration dans le couple. La thérapie psychanalytique part à la recherche de l’origine de ces troubles intimes.
Les difficultés sexuelles provoquent des manifestations physiques et discerner le physiologique du psychologique est essentiel. En effet, pensées, sentiments, croyances et autres craintes ont autant d’importance que des symptômes physiques. Le travail d’analyse permet ici de délier des nœuds dont la personne n’a pas conscience afin de retrouver la sérénité sur le plan sexuel.
La psychanalyse est à même de vous accompagner si vous souffrez :
- D’une baisse de désir ou d’une aversion sexuelle ;
- De troubles de l’excitation (que ce soit chez la femme ou l’homme) ;
- D’anorgasmie ;
- D’ éjaculation précoce ;
- De dyspareunies, de vaginisme ;
- De paraphilies (lorsqu’elles altèrent la qualité de vie).
En situation de questionnement sur l’identité de genre, qui va impliquer, dans certains cas, un changement de vie, l’orientation sexuelle peut être interrogée. La pratique analytique est bénéfique pour accompagner ce cheminement et aider le patient à trouver ses propres réponses.
Et si vous ressentez de la honte quant à vos fantasmes sexuels ou vos penchants, ou si vous culpabilisez par rapport à certaines pratiques sexuelles que vous avez du mal à « assumer », la thérapie est également adaptée.
La cure va créer des liens entre sexualité fonctionnelle et sexualité psychique. Cette dernière possède une dimension psychoaffective, propre à chacun et à son histoire. Lors des séances, le psychanalyste s’intéresse particulièrement à comment le patient découvre et appréhende le vécu subjectif de sa sexualité tout autant qu’à ses conflits intrapsychiques.
Également, les fantasmes sexuels facilitent la compréhension du fonctionnement psychodynamique permettant l’activation des ressources sexuelles. Conscients ou inconscients, la façon dont ils s’organisent dans l’expérience sexuelle concrète va retentir sur le plan comportemental.
En effet, les pulsions s’expriment au travers des fantasmes. Ils ont notamment toute leur importance dans la relation à l’autre : par exemple, les fantasmes prennent-ils plus de place que l’interaction du couple elle-même ? Dans ce cas, la relation pourrait être en danger et devenir le lieu de conflits. Une thérapie entre conjoints est parfois nécessaire.
En complément, la thérapie sexuelle, qui objective la sexualité et tend à guérir les troubles, est adaptée.
Lorsque les problématiques intimes sont envahissantes, le psychisme réagit généralement de façon anxieuse et peut aller jusqu’à développer des phobies, comme la peur de voir des gens nus. La pratique analytique est alors tout à fait conseillée.
Bienfait n°5 : Soulager les états anxieux et les phobies
Les séances de cure analytique sont souvent efficaces si vous êtes en proie à des états anxieux voire à des peurs paniques comme les phobies.
L’anxiété n’est pas une maladie en tant que telle, mais un affect, une émotion très désagréable rattachée à « une peur sans objet » : la menace n’est pas objectivement fondée. En psychopathologie on retrouve plusieurs troubles appartenant aux états anxieux, comme le TAG ou la phobie sociale.
L’anxiété devient souffrance lorsque l’individu s’enferme dans la répétition. Les signes somatiques sont fréquemment présents dans les états anxieux et c’est même la raison pour laquelle le patient consulte (malaise, tension interne, crises…). Psychiquement, les pensées anxieuses s’orientent autour de scénarios catastrophes teintés d’échecs, d’accidents, de problèmes : la personne imagine généralement « le pire » alors que c’est rarement (voire jamais) le cas.
Quant aux phobies (la peur des araignées, la peur du vide, la peur de l’avion…) elles se distinguent de l’anxiété dans le sens où elles portent sur un objet ou une situation.
Les phobies sont le reflet d’un processus de défense qui agit par déplacement. L’objet à l’origine de l’angoisse est transféré vers un objet substitutif associé, mais qui sera moins conflictuel à gérer (bien qu’il génère de l’anxiété). Et même si la phobie peut sembler absurde de façon apparente aux yeux des autres, ce symptôme phobique possède une signification chez le patient.
L’analyser avec le praticien en verbalisant ses pensées de façon libre permet de favoriser la guérison psychique. La psychanalyse aide ici à identifier les causes en jeu dans la phobie. Il est possible d’effectuer ce travail en amont ou à la suite d’une thérapie comportementale, par exemple.
Les raisons inconscientes sont bien souvent tellement enfouies qu’il est impossible de les trouver sans soutien : faire les liens entre le symptôme et l’histoire personnelle, voire l’histoire familiale, n’est jamais aisé.
Peur originelle, fantasme réprimé : c’est ce que va chercher à faire ressortir le praticien analytique. Il s’agit là d’une véritable déconstruction du comportement phobique et des angoisses : Quels facteurs déclencheurs ? Quelles stratégies d’évitement ? Quels symptômes ? Progressivement, les schémas mentaux se dessinent en favorisant la prise de conscience. À force, vous parviendrez à combattre l’anxiété et il sera possible d’affronter ce qui vous terrifiait le plus auparavant.
L’anxiété se retrouve fréquemment dans les TCA, sur lesquels la psychanalyse a aussi le pouvoir d’agir sur le plan thérapeutique.
Bienfait n°6 : En finir avec le cercle vicieux des TCA
La psychothérapie analytique peut venir en aide aux personnes qui souffrent de troubles du comportement alimentaire (TCA). Certains symptômes des TCA sont parfois évidents à voir (l’amaigrissement dans le trouble anorexique par exemple) tandis que dans d’autres cas, la maladie passe inaperçue, même pour l’individu qui la subit. C’est la souffrance clinique ainsi que d’autres effets secondaires (des difficultés à dormir, des troubles sexuels, des TOC…) qui vont amener la personne à consulter.
Ici encore, la thérapie psychanalytique va tenter de rechercher les causes profondes à l’origine du TCA. Ces causes ne sont pas toujours connues et sont souvent inconscientes. Intérieurement, certains agissements de l’esprit échappent au patient (émotions, pensées, décisions…) et vont exercer une influence importante sur son état psychique.
La symptomatologie qui se dessine est le reflet intérieur de ces états. La relation thérapeutique et le dialogue instauré entre analysant et analysé vont permettre une meilleure compréhension de soi.
Il est possible de démarrer une psychanalyse si vous souffrez par exemple :
- De symptômes d’anorexie restrictive importants qui vous amaigrissent ;
- De crises d’hyperphagie boulimique fréquentes ;
- De vomissements après avoir mangé de grandes quantités de nourriture ;
- D’une véritable obsession alimentaire quant à votre équilibre.
La psychothérapie psychanalytique vient en aide aux patients souffrant de TCA par la compréhension de la psychopathologie propre aux manifestations somatiques. Ici, la souffrance psychique est si intense qu’elle engendre des répercussions psychosomatiques.
À la source, il peut s’agir d’une problématique d’image de soi et de construction personnelle, de difficultés dans la relation à l’autre, d’une problématique récente ou plus ancienne ou bien encore d’un événement traumatique. L’événement déclencheur se situe parfois dans l’enfance tout comme il peut être plus proche, mais dans le premier cas, le travail thérapeutique sera probablement plus long.
Le praticien va essayer de déceler dans le vécu du patient les raisons qui ont entraîné cette aliénation psychique et le trouble alimentaire. En remontant à la source, il sera alors possible de se défaire de ce qui entrave le bien-être.
Cependant, pour soigner les troubles alimentaires, la psychanalyse se suffit rarement à elle seule. En effet, les TCA nécessitent une prise en charge globale avec un suivi physiologique et nutritionnel, mais également une thérapie brève pour soulager les symptômes rapidement, voire la participation à des groupes de parole. L’incidence somatique étant conséquente (mortelle dans les cas les plus graves) il est nécessaire de comprendre l’origine de la maladie pour s’en libérer.
Chez certaines personnes, un traumatisme est en cause dans l’apparition de ces pathologies : la psychanalyse se révèle être un outil efficace pour dépasser le trauma.
Ai-je besoin d'un psychologue ?
Vous vous demandez si vous avez besoin d'un psychologue ? Quelle thérapie est la plus adaptée à votre situation ?
Bienfait n°7 : Dépasser le trauma, traverser le deuil
La technique psychanalytique est salvatrice pour surmonter les traumas et aider au travail de deuil. Chaque patient est libre de consulter un psychanalyste selon des raisons qui lui sont propres. Mais généralement, la demande de thérapie intervient lorsqu’il n’est plus possible pour la personne d’avancer, car les difficultés émotionnelles qu’elle ressent sont trop intenses et handicapantes. La psychanalyse va lui apporter autant de clés, sous la forme d’interprétations et d’explications quant à certains aspects de sa vie : ses croyances, ses rêves, ses agissements, ses doutes, ses fantasmes…
La psychanalyse libère les angoisses, les peurs et les gênes afin de retrouver l’équilibre psychologique nécessaire au bien-être mental. Et après une expérience traumatique (qui a mis en danger l’intégrité physique et psychique) il est bien souvent difficile de fonctionner « normalement ». Un choc post-traumatique suit généralement l’événement, avec, par exemple, de la reviviscence ou des émotions étant comme anesthésiées.
Lorsque le traumatisme psychique déclenche un malaise important aux répercussions délétères (état dépressif, paralysie nocturne, crises de panique…) ou s’étalant sur le long terme comme une amnésie, consulter est nécessaire. La thérapie EMDR est efficace mais la cure psychanalytique est là pour mettre des mots sur le trauma. En verbalisant ce qu’il ressent, le patient va défaire certains rouages inconscients qui l’enferment dans un fonctionnement souffrant.
Violences, agressions sexuelles, attentats… Les situations traumatiques qui existent sont nombreuses, et le décès d’une personne (ou la perte significative d’un objet, comme le travail) en fait partie. Perdre un proche relève du choc émotionnel dans bien des cas, et plonge dans une souffrance et un désespoir intense.
Lorsque l’étape du deuil s’avère difficile, des troubles importants peuvent survenir. La détresse psychique peut être très forte et entraîner de nombreux effets négatifs, passant de l’addiction à l’apparition de maladies organiques : on parle d’ailleurs de deuil pathologique.
La mort : c’est ce à quoi renvoie le deuil de l’autre et donc à une réalité insupportable à accepter, faisant écho à la propre finalité du patient. Aussi, le psychanalyste accompagnera le patient endeuillé pour verbaliser cette période compliquée à surmonter. Ainsi, un travail sera fait sur les éléments inconscients en jeu et que la situation de deuil a pu réveiller, bloquant la personne et l’empêchant de dépasser la situation traumatique.
Nommer les difficultés tout en prenant du recul sur ce qui se passe en lui va permettre au patient de mieux se comprendre et de retrouver apaisement et sérénité, tout en acceptant de vivre sans l’autre. Quant au trauma, l’insécurité associée disparaîtra progressivement pour laisser place à l’apaisement.
Bon à savoir
Les bienfaits de la psychanalyse sont nombreux :
- Apprendre à se découvrir et à être en phase avec soi-même malgré les conflits intérieurs ;
- Sortir des problématiques relationnelles et améliorer ses liens avec les autres ;
- Retrouver le plaisir sexuel et la sérénité intime ;
- Guérir de troubles psychosomatiques ;
- Ne plus être guidé par ses angoisses et ses phobies ;
- Abandonner le cercle vicieux des troubles de l’alimentation ;
- Dépasser traumas et deuil…
Mais la thérapie psychanalytique ne se limite pas uniquement à cela et sera aidante en cas de troubles dépressifs comme la dépression saisonnière ou encore de troubles de la personnalité comme chez les personnes états-limites.
Comment se déroule une séance de thérapie psychanalytique ?
Lors d’une séance de thérapie psychanalytique, un cadre est respecté. Dans ce cadre, ce sont les caractéristiques pratiques de la cure. Elles sont définies en amont, lors du premier contact : rythme et durée des séances, montant des honoraires, fin de la thérapie… Ses éléments se discutent avec chaque patient. Le cadre a son importance, mais il n’est pas figé : le monde évolue et la psychanalyse également !
Les séances peuvent prendre plusieurs formes (qui sont amenées à évoluer durant la cure si besoin) :
- Analysé et analysant sont face-à-face ;
- Le patient est allongé sur un canapé et le psychanalyste se trouve derrière lui (parfois devant) ;
- Dans certains cas, une mise en scène est jouée, c’est le psychodrame psychanalytique individuel.
Durant toute la séance, le psychanalyste va prêter une oreille attentive à toutes les paroles offertes par le patient. Il ne prodigue pas de conseils ni de réponses : c’est un dialogue asymétrique qui se joue où l’un parle et l’autre, le praticien, écoute. Il intervient uniquement à des moments spécifiques pour mettre en avant tel mot ou telle parole qui aidera le patient à défaire les nœuds psychiques.
A retenir
Véritable travail d’élaboration autour de la parole, la psychanalyse se structure notamment avec l’existence de l’inconscient en son centre, lieu de naissance des conflits psychiques, désirs et autres fantasmes.
La psychanalyse est exigeante : elle demande un réel investissement de la part du patient, qui grâce à la parole et à la libre association permet à l’analysant de l’accompagner vers sa « guérison ». Car, si l’analyse transforme, elle ne soigne pas comme on guérit d’un rhume : ici, les changements qui ont lieu participent à la transformation existentielle de l’individu.
Pour compléter les bienfaits de la psychanalyse, libre au patient de recourir à d’autres supports comme la programmation neuro-linguistique, la thérapie artistique ou encore les séances de sophrologie, pour bénéficier d’une détente complète des tensions internes.