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Amnésie traumatique : 8 clés pour se reconstruire après un choc

Soldats meurtris, enfants victimes d’inceste ou agression sexuelle, l’amnésie traumatique est fréquente chez les personnes ayant subi des violences qui ont entraîné un choc émotionnel intense. Le stress généré lors de ce type d’événement est tel que le cerveau disjoncte pour survivre. Mais le vécu ne s’enregistre alors plus correctement et les souvenirs peuvent disparaître, partiellement ou totalement. L’amnésie traumatique freine la reconstruction de soi, mais ne peut l’empêcher complètement : voici 8 clés pour vous aider à vous reconstruire.

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Rédaction par La Clinique E-Santé

15 min

Publié le April 26, 2023 (modifié le August 14, 2023)

Amnésie traumatique : 8 clés pour se reconstruire après un choc

Ai-je un stress post-traumatique ?

Vous avez vécu un choc intense ? Vous pensez souffrir d’amnésie traumatique ?

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Qu'est-ce qu'une amnésie traumatique ?


L’amnésie traumatique est une perte de mémoire partielle, ou totale, au sujet d’un événement bouleversant. L'amnésie post traumatique se retrouve fréquemment chez les personnes qui ont été victimes de violences telles que des abus sexuels.
Un traumatisme d’enfance oublié se cache parfois derrière ce trouble.
La dissociation de sauvegarde est un mécanisme neuropsychologique provoqué lors de violences aux conséquences psychotraumatiques. Le cerveau déconnecte volontairement les émotions et la mémoire, car il est submergé et ne peut plus contenir ni réguler ce qu’il subit.
On parle de dissociation, car lors de l’événement traumatique, la personne est comme absente : elle est présente physiquement, mais la tête est éteinte. Le psychisme vient alors enfouir bien profondément les souvenirs, qui sont gelés dans une mémoire traumatique. C’est une façon de se défendre.
Lorsque l’amnésie traumatique est totale, la personne n’a donc pas conscience de ce qu’elle a subi pendant cette période de trauma. Si la perte de mémoire est partielle, des bribes peuvent lui revenir.
La perte de mémoire après un choc va dans certains cas durer plusieurs années, voire des dizaines, provoquant l’oubli d’époques entières de la vie. L’individu a l’impression de n’avoir aucun repère, aucun passé, aucune fondation identitaire fiable.
Aussi, lorsque l’amnésie disparaît, les souvenirs traumatiques ressurgissent de façon brutale. Parfois, il suffit d’un simple déclencheur sensoriel : une chanson, une odeur, un lieu… Mais ces apparitions sont morcelées et envahissantes, non désirées et incontrôlables : les flash-backs, les cauchemars sont extrêmement douloureux et amènent la personne à revivre les mêmes violences.
Les sensations et la détresse éprouvées sont alors similaires à la situation originelle. La mémoire traumatique s’enclenche à nouveau, le cerveau va déconnecter encore et encore. C’est toute la complexité qui se joue dans cette amnésie : réussir à recoller les pièces du puzzle d’une mémoire fragmentée et traumatisée.
L’amnésie traumatique concerne les individus ayant subi des événements traumatiques : abus physiques, guerre, violences conjugales, attentat, deuils, harcèlement, suicide d'un parent, violences sexuelles…

Comment se reconstruire après un choc ?


Lors d’un choc émotionnel, le psychotraumatisme est tel que le cerveau va enclencher des mécanismes de défense inconscients pour se protéger. La mémoire traumatique peut provoquer des conséquences physiques et psychologiques des années après l’événement.
Voici 8 clés pour vous reconstruire en cas d’amnésie post-traumatique :

  1. Commencer une psychothérapie
  2. Soigner la mémoire traumatique
  3. Soulager la souffrance avec un traitement
  4. Recréer du lien avec son corps
  5. Écrire et parler
  6. Retrouver confiance et estime
  7. Traiter les comorbidités
  8. Bien s'entourer

Clé 1 : commencer une psychothérapie

Bénéficier de soins spécialisés est indispensable pour réussir à vous reconstruire. Pour cela, il est nécessaire que l’accompagnement post-traumatique (de vos troubles psychiques, mais aussi somatiques) prenne en compte les violences subies et s’oriente spécifiquement dans le traitement de votre mémoire traumatique.
Sans cela, l’efficacité sera contestable, et les symptômes d’amnésie traumatique se maintiendront. L’objectif étant que vous puissiez, petit à petit, soigner votre mémoire et ne plus recourir à certaines mécaniques mises en place pour vous traiter vous-même.
En effet, dans le cas d’une amnésie post traumatique, et pour survivre au choc vécu, vous avez certainement mis en place des stratégies au quotidien sans même vous en rendre compte. Il peut s’agir d’évitement, par exemple en fuyant tout ce qui vous remémore le fait traumatique et vous faire souffrir.
Si vous n’avez jamais parlé des violences subies ou de l’événement traumatique, si vous avez fait face seul.e et sans bénéficier d’une prise en charge, votre douleur est probablement à son paroxysme, et vous avez appris à vivre avec.
Aussi, de nombreux symptômes ont pu apparaître au fil du temps, sans que vous puissiez avoir de prise dessus : flash-backs, hypervigilance, troubles anxieux, dissociation, un sentiment de culpabilité.
Même s’il s’agit d’un traumatisme d’enfance qui vous paraît bien trop loin, il est essentiel de pouvoir parler de ce que vous avez subi avec un psychologue.
Par ailleurs, si votre amnésie traumatique est complète, un traumatisme qui ressurgit d’un coup risque d’être extrêmement violent à vivre, voire dangereux : l'accompagnement psychothérapeutique est alors nécessaire pour vous aider à y faire face.
Si vous avez oublié des pans entiers de votre vie, et que vous souffrez de symptômes ressemblant à ceux d’un état de stress post-traumatique, il est important de consulter le plus rapidement possible.

Pourquoi consulter en cas d'amnésie traumatique ?

Des traitements psychothérapiques adaptés aux victimes de trauma existent, et des thérapeutes se forment à la psychotraumatologie et à la victimologie.
Plusieurs techniques peuvent être utilisées et ont fait leurs preuves, notamment les thérapies cognitives et comportementales (TCC), l’hypnothérapie ou encore la psychothérapie dynamique.
L’EMDR thérapie s’adresse principalement aux personnes victimes d’un traumatisme psychologique en lien avec le passé et qui souffrent d’amnésie traumatique ou d'un PTSD (post-traumatic stress disorder). Elle fonctionne grâce à une désensibilisation déclenchée grâce un mécanisme neuro-émotionnel provoqué lui-même par des mouvements oculaires spécifiques.
Mais d’autres thérapies existent pour dépasser un psychotraumatisme comme la psychanalyse ou les thérapies corporelles. Le thérapeute doit être compétent, vous devez vous sentir en confiance et écouté. La thérapie va se concentrer sur le traumatisme et les violences, et se fera dans un cadre bienveillant, empathique et sécurisant.
Soulager certains signes comme les réminiscences est possible notamment grâce aux TCC et à l’EMDR, mais il est important de travailler sur les liens entre vos émotions, les symptômes et les violences subies. La compréhension des processus du psycho-trauma est indispensable, tout comme le traitement de la mémoire traumatique.
La thérapie est nécessaire pour vous offrir des outils afin de mieux comprendre vos fonctionnements, vos émotions, vos symptômes et de retrouver votre mémoire, ainsi que votre liberté.
C’est également un espace permettant d’expliquer quels sont les mécanismes à l’œuvre en cas d’agression. Il s’agit là d’obtenir une connaissance : des fonctionnements qui ont pu se déclencher chez vous au moment des événements (comme la sidération ou la dissociation) ; des postures de manipulation et d’emprise perverse : dans les cas de harcèlement moral au travail par exemple, provoquant un traumatisme professionnel.
Dans ce cadre, nommer les agissements et faire référence à la loi est indispensable.

Bon à savoir

En cas de sévices uniques ou limités, quelques séances de psychothérapie peuvent parfois suffire. Une thérapie mise en place rapidement après le choc évite à la mémoire traumatique d’occuper trop d’espace et donc de prévenir l’apparition de symptômes.
Si les violences ont duré longtemps, de façon répétée et qu’elles sont, par exemple, en lien avec un traumatisme d’attouchement pendant l’enfance, alors une thérapie longue sera nécessaire pour se reconstruire, car les manifestations psychotraumatiques ont pu envahir toute la personne et causer une amnésie traumatique complète.

Clé 2 : soigner la mémoire traumatique

La deuxième clé est intrinsèquement liée à la première, il s’agit de traiter votre mémoire traumatique. La soigner est essentiel pour réussir à avancer. Dans un premier temps, il faut parvenir à identifier les traumatismes. Un moment d’intégration sera nécessaire, afin de les faire rejoindre la mémoire déclarative (ou explicite).
Il y a tout un travail cérébral en jeu autour de l’amygdale, pour éviter que celle-ci déconnecte, afin de limiter son recours à la mémoire traumatique. Pour cela, la prise en charge thérapeutique va recréer du lien avec les événements. Petit à petit, les conduites de reviviscence, de contournement et les dissociations vont disparaître.
Avec le soutien du thérapeute, l’identification des violences aidera à saisir où se situe l’origine de votre souffrance. Des liens pourront être faits entre les actes subis et les symptômes présents.
Comprendre les mécanismes existant derrière le psychotraumatisme permet de revisiter les violences oubliées dans l’amnésie traumatique.
Pour intégrer un vécu traumatique et soigner la mémoire, il est important de le rendre intelligible, notamment en mettant des mots sur vos émotions, les situations, le contexte. Progressivement, tout ce travail va aider votre hippocampe à refonctionner normalement afin de gérer les réactions de l’amygdale.
La mémoire traumatique se videra progressivement et la sensation de danger permanente finira par disparaître. Les pièces de puzzle de votre mémoire se recoupent et reconstruisent l’événement traumatique qui est dès lors intégré et gérable au niveau émotionnel grâce à tout le travail de représentations et d’interprétations qui a été mené.
La mémoire traumatique se transformera alors en une mémoire autobiographique que vous contrôlerez de façon consciente. L’espace psychique se sécurise à nouveau : les associations faites entre les symptômes et les violences permettent de mieux maîtriser la réponse émotionnelle. Vous réussirez ainsi à vous apaiser sans provoquer une déconnexion cérébrale, que ce soit à travers l’amnésie ou la dissociation.
L’esprit se libère et les symptômes diminuent, favorisant une forme de récupération sur le plan neurologique : vous vous retrouverez alors en phase avec vous-même, comme unifié, tous les morceaux de votre vie étant recollés.

Clé 3 : soulager la souffrance avec un traitement

En cas de grande souffrance psychique et de comorbidités (comme une dépression ou des troubles anxieux), associer un traitement médicamenteux peut s’avérer nécessaire pour se reconstruire en cas d'amnésie traumatique.
Béquille chimique, il ne doit en aucun cas se substituer à la psychothérapie.
En cas de symptômes dépressifs, des antidépresseurs sérotoninergiques comme les ISRS sont envisageables. Pour apaiser les angoisses, des anxiolytiques tels que les benzodiazépines se révèlent efficaces. Des somnifères aideront à mieux dormir.
Certains traitements existent pour soulager les montées de stress qui vont venir réveiller la mémoire traumatique. Pour obtenir une ordonnance, se rapprocher d’un médecin ou d’un psychiatre est indispensable.

Clé 4 : recréer du lien avec son corps

Après un choc entraînant une amnésie traumatique, l’esprit n’est pas le seul à se verrouiller : le corps se referme lui aussi. En parallèle de la thérapie, le réapprivoiser petit à petit est essentiel.
Libre à vous de trouver les solutions les plus adaptées et les plus pertinentes, celles qui vous apporteront ce que vous recherchez : prendre du plaisir, réparer, reconnecter. Les choix qui s’offrent à vous sont nombreux pour reprendre possession de votre corps et retrouver des sensations.
Pour certaines personnes, il s’agit de pratiquer une activité physique : de la douceur du yoga à la puissance de la boxe, tout est envisageable. Sans pour autant sombrer dans l’excès et transformer le sport en une drogue qui deviendrait alors une échappatoire toxique. C’est un temps entre votre corps et vous, qui vous aidera à vous décharger sur le plan émotionnel.
À cet effet, les thérapies corporelles s’avèrent intéressantes pour vous soutenir dans ce projet de réappropriation de votre corps.
Si les violences subies ont provoqué une souffrance physique, un traitement contre la douleur peut être nécessaire ainsi que des séances de kinésithérapie. L’acupuncture et l’hypnose sont également efficaces quand il s’agit de travailler sur la relation au corps.
La relaxation et la méditation de pleine conscience pourront vous guider dans votre processus de reconnexion à votre corps, dont la respiration et le souffle sont les outils clés. La respiration est fondamentale pour apaiser le corps, en plus d’accompagner son ancrage.
Essayez d’être à l’écoute de votre corps pour répondre à ses besoins de douceur, de réconfort et de sensations. Vos cinq sens peuvent être mobilisés au service de votre enveloppe, mais le toucher reste parfois le plus complexe à appréhender, notamment si vous avez subi des violences sexuelles. Ne vous blâmez pas, prenez le temps de recréer cette connexion avec votre peau et vous-même.
Si votre sexualité est impactée et que vous en souffrez, n’hésitez pas, en plus de votre thérapie, à rencontrer un sexologue pour bénéficier d’une prise en charge adaptée qui vous guidera dans votre épanouissement charnel.
À lire aussi : Top 10 des troubles sexuels les plus courants (+ solutions)

Clé 5 : écrire et parler pour faire face à l'amnésie traumatique

Pour avancer efficacement dans votre reconstruction, l’écriture peut devenir votre meilleur allié. Cet outil, qui vous appartient, vous donnera la possibilité de retranscrire ce que vous avez subi : les événements, le choc émotionnel, vos réactions, les symptômes ou encore vos rêves. Écrire ne se confronte à aucune barrière, et c’est vous qui imposez les règles.
Mais si l’écriture vous freine, d’autres solutions existent. Les activités créatives sont nombreuses et c’est à vous de les tester, afin de trouver les affinités qui vous correspondent : danse, peinture, musique, théâtre, chant, dessin ou même la photographie !
Les supports ne manquent pas pour vous aider à communiquer, exprimer et comprendre vos maux. Dans certains cas, ils deviennent de véritables outils thérapeutiques à part entière et vous accompagneront dans votre chemin vers la tolérance à l'adversité.
D’ailleurs, ses activités peuvent être partagées avec d’autres personnes qui souffrent elles aussi d’amnésie post traumatique. Certaines associations ont créé des groupes de paroles. Ces cercles sont complémentaires à la thérapie : ils offrent un espace sécure, permettant à chacun de témoigner de son vécu, son histoire, sans crainte du jugement.
La bienveillance y est de mise, et cet espace d’expression favorise la guérison grâce au partage d’expériences. En effet, en écoutant les autres, vous vous sentez déjà moins seul.e, en plus de vous aider à déculpabiliser. Ensuite, cela vous donne la possibilité de confronter votre propre expérience à celle des autres, et donc de découvrir de nouvelles ressources en vous que vous pouvez utiliser pour avancer.
Enfin, si l’idée d’aller à la rencontre d’autres personnes vous semble irréalisable, n’oubliez pas qu’en ligne vous pouvez retrouver des forums et des groupes privés, dans lesquels la parole est libre. Ces lieux virtuels offrent des parcours de vie, des témoignages qui offrent la possibilité de comparer votre histoire et vos ressources, en plus de trouver du soutien.

Ai-je un stress post-traumatique ?

Vous avez vécu un choc intense ? Vous pensez souffrir d’amnésie traumatique ?

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Clé 6 : retrouver confiance et estime

Pour se reconstruire après un choc psychologique violent ayant entraîné une amnésie traumatique, il est également essentiel de réaliser un travail sur l'estime de soi et la confiance en soi. En effet, après avoir subi un traumatisme, la relation entretenue avec soi-même est souvent fragilisée : honte, culpabilité, dégoût… L’image et l’estime que vous avez de vous sont probablement meurtries.
Les mécanismes de sidération et de dissociation en jeu lors de l’événement vous ont empêché d’agir pour déconnecter votre cerveau et survivre. Certaines personnes se sentent coupables de n’avoir rien fait. Si c’est le cas, essayez de garder en tête que vous ne pouviez simplement pas : impossible d’intervenir ou de vous défendre, c’est votre cerveau qui vous a imposé cela.
L’imposture et la honte sont aussi fréquentes dans le cas de violences, notamment si vous avez internalisé des propos d’humiliation tenus par l’agresseur. La manipulation et le harcèlement dont vous avez été victime peuvent même vous amener à vous croire vous-même pervers.
Vous vous sentez peut-être difficilement à votre place et pire, il vous arrive de penser que vous ne méritez pas d’être en vie. D’autant plus si votre entourage ne vous soutient pas de la bonne manière, en vous reprochant par exemple le fait de ne pas avoir réagi.
La psychothérapie va vous aider à travailler sur toutes ces émotions que vous ressentez vis-à-vis de vous-même tout en vous accompagnant à reprendre confiance.
C’est ici une étape fondamentale qui se joue pour apprendre de nouveau à croire en vous, en vos compétences afin de réussir à reconstruire progressivement :

  • Un environnement sécurisé ;
  • Du lien aux autres, socialement, mais aussi affectueusement ;
  • De nouveaux projets, activités et passions.

Clé 7 : traiter les comorbidités

L’amnésie traumatique, généralement associée à l’état de stress post-traumatique, se voit souvent compliquée par l’apparition de troubles co-morbides. En effet, que ce soit pour combler un vide, soulager la douleur ou apaiser la souffrance, il est possible que vous ayez commencé à prendre des substances psychoactives. Il peut s’agir de médicaments (anxiolytiques, antidépresseurs…), d’alcool ou encore de drogues.
Mais un usage répété devient parfois toxique, voire est à l’origine d’une addiction : c’est un trouble qui vous empêche de diminuer ou d’arrêter votre consommation, malgré toutes les conséquences que cela engendre sur votre santé et votre vie.
De même, les troubles des conduites alimentaires, comme la boulimie et l’hyperphagie se rapprochent fortement de l’addiction alimentaire et sont fréquents chez les personnes souffrant d’un traumatisme psychologique. Malheureusement, ces pathologies entraînent des répercussions délétères sur votre corps et votre esprit.
Le syndrome dépressif et les troubles anxieux (qui se manifestent au travers de phobies, de troubles obsessionnels compulsifs ou encore d’attaques de panique) sont deux autres maladies psychiatriques généralement présentes à la suite d’un choc émotionnel, et peuvent se développer dans le cas d’un deuil compliqué, tel que le deuil périnatal par exemple.
Il est donc essentiel pour vous reconstruire que soit pris en charge le traitement de ces pathologies associées, qui au-delà d’être des symptômes de votre traumatisme, vous font souffrir et handicapent fortement votre quotidien.
À lire aussi : Deuil pathologique : 10 signes que vous n'arrivez pas à avancer

Clé 8 : Bien s'entourer

Être soutenu et écouté au quotidien par des proches de confiance, bienveillantes, et non-jugeantes va jouer un rôle crucial dans votre reconstruction. Vous avez d’ailleurs le droit de mettre sur pause certaines relations. Mais pour les aidants, se confronter à la violence de ce que vous avez vécu les amène à plonger dans l’horreur d’une réalité qui dépasse souvent l’entendement.
Émotionnellement, ils sont fortement sollicités, sans pour autant avoir la capacité de se protéger sur le plan psychique. Certaines répercussions psychotraumatiques de ce que vous vivez peuvent les décontenancer, voire les déstabiliser, car ils ne possèdent pas toujours les clés de lecture pour analyser et comprendre.
Malheureusement, en tant que témoins indirects confrontés à la souffrance et à la détresse d’une personne qui leur est chère, ils risquent de développer des troubles comme un stress post-traumatique, des états dépressifs ou anxieux. Parfois, sans le vouloir, ils vont agir de façon irritée ou à l’inverse, manifester une forme d’anesthésie émotionnelle.
Pour que votre reconstruction soit efficace et que votre prise en charge soit adaptée à tous les niveaux de votre vie, il est possible d’associer les personnes proches de vous, qui vous soutiennent, à des groupes de paroles et des temps de formation. Cela leur permettra de comprendre le fonctionnement des violences et leurs conséquences, tout en diminuant leur risque de psycho-trauma.

À retenir

Pour se reconstruire après une amnésie traumatique, traiter les émotions et les symptômes ne suffit pas.
Tout un travail sur la mémoire traumatique, le psychotraumatisme, mais aussi le corps et les troubles associés est nécessaire.
Un accompagnement thérapeutique est indispensable. Il s’agit d’aider la personne à réunifier mémoire et émotions, enveloppe et esprit pour s’incarner à nouveau entièrement, libérée de sa personnalité traumatisée.

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Photo de Christèle Albaret

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