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Qu’est-ce que la pansexualité ?
La pansexualité est une orientation sexuelle qui désigne les individus attirés physiquement, sexuellement ou affectivement par d’autres personnes, indépendamment de leur genre, leur sexe ou leur orientation.
Autrefois perçu comme un terme relativement flou, la pansexualité est aujourd’hui comprise et revendiquée par de plus en plus de personnes, notamment par des personnalités publiques qui participent à mettre en avant cette orientation sexuelle.
Elles sont ouvertes à une relation avec n’importe quelle personne appartenant au spectre LGBTQIA+, sigle dans lequel la pansexualité est identifiée par la lettre B en association avec les personnes bisexuelles.
Le drapeau qui représente la communauté pansexuelle, créé en 2013, est tricolore : rose, jaune et bleu :
- Le rose représente l’attirance pour les personnes qui se considèrent comme femmes
- Le jaune représente l’attirance pour les personnes non-binaires (agenre ou gender fluid, par exemple)
- Le bleu représente l’attirance pour les personnes qui se considèrent comme hommes
Des discriminations à l’égard de la pansexualité existent. La panphobie désigne une aversion ou une attitude hostile envers les pansexuels.
Bon à savoir
Le terme pansexualité est arrivé en France dans les années 1990.
Étymologiquement, le mot pansexualité est composé des deux termes : “pan” et “sexualité”. Le préfixe “pan” provient du grec et désigne “tout”, il fait référence à l’attirance pour l’humain, indépendamment de son statut, son sexe ou son genre.
Les 8 clés de l’épanouissement
La pansexualité vous représente parfaitement : vous éprouvez une attirance physique, sexuelle, ou affective pour tout être humain, indépendamment de son genre ou de son sexe anatomique. Vous placez tout le monde sur un même pied d’égalité, et vous voyez à travers les étiquettes sociales que les personnes peuvent porter.
Pourtant, certaines choses vous bloquent et vous empêchent de vivre pleinement votre orientation : beaucoup de questionnements, la peur de l’annoncer à son entourage, certaines croyances qui restent ancrées… Retrouvez, à travers cet article, 8 clés pour enfin vous épanouir pleinement dans votre pansexualité :
- Clé n°1 : Accepter sa propre attirance
- Clé n°2 : Se libérer des fausses croyances
- Clé n°3 : S’entourer de personnes bienveillantes
- Clé n°4 : S’affranchir des codes et étiquettes sociales
- Clé n°5 : Lever le tabou avec ses proches
- Clé n°6 : Faire rayonner sa personnalité
- Clé n°7 : S’engager dans la communauté
- Clé n°8 : Démarrer une thérapie pour s’accepter
Clé n°1 : Accepter sa propre attirance
La première clé pour s’épanouir dans sa pansexualité est donc de prendre le temps de comprendre sa propre situation, s’informer sur les différentes orientations sexuelles si l’on en ressent le besoin, et accepter d’être une personne qui aime l’humain avant tout le reste.
Comprendre et accepter son orientation sexuelle est un processus qui prend parfois beaucoup de temps. Certaines personnes s’épanouissent même de nombreuses années dans une vie de couple, se marient et ont des enfants, avant d’écouter leurs ressentis les plus profonds et de comprendre quels sont leurs réels désirs.
De nombreuses personnes, par peur d’être rejetées ou jugées par leurs proches, s'efforcent à rejeter intérieurement qui elles sont et finissent par développer certains troubles : fatigue et perte de sommeil, isolement, alimentation émotionnelle, douleurs chroniques, troubles de la sexualité… Ces douleurs physiques reflètent souvent le mal-être intérieur éprouvé par les personnes qui refusent d’accepter cette partie d’eux-mêmes.
Prendre du temps pour soi est un excellent moyen de prendre du recul pour déconstruire ce que vous vous étiez créé de vous-même et apprendre à écouter vos ressentis.
Parfois, l’acceptation est un processus rapide puisque tout vous paraît simple, vous êtes informés sur le sujet et vous avez le soutien de vos proches. Mais dans d’autres cas, il est plus difficile d’accepter sa situation sexuelle et affective.
De nombreux blocages peuvent mettre des barrières et vous placent dans un état constant de doute. Vous n’arrivez plus à vous comprendre, et vous avez besoin de vous plonger dans des activités addictives, comme l’excès de sport, l’abus de sucre ou l’addiction à l’alcool, pour échapper à ces pensées.
Clé n°2 : Se libérer des fausses croyances
Comme pour tous les types d’orientations sexuelles, la pansexualité essuie encore de nombreux préjugés à son égard. Il est important de se libérer de ces fausses croyances qui trompent votre vision de cette communauté, et qui ne représentent pas réellement les personnes qui en font partie.
Les clichés les plus cités sur la pansexualité sont les suivants :
“Les pansexuels ne savent pas ce qu’ils veulent”
Les personnes de cette communauté sont perçues par une partie de la population comme des personnes indécises, qui jonglent également beaucoup avec la bisexualité. Évidemment, ce n’est pas le cas, puisque revendiquer son appartenance à un groupe est une décision mûrement réfléchie et ressentie au plus profond de soi.****
“La pansexualité, c’est aimer tout ce qui bouge”
Dans l’imaginaire collectif, puisqu’elles sont susceptibles d’être attirées par le plus grand nombre de personnes, les personnes pansexuelles tombent amoureuses de tout le monde. Ce cliché subsiste beaucoup dans les pensées des personnes qui ont peur de perdre leur partenaire pansexuel, puisqu’il a plus de possibilités d’être attiré par d’autres personnes en théorie. En pratique, l’amour fonctionne de la même manière pour tout le monde, et n’est pas plus spécialement accru pour cette communauté.
“Les pansexuels sont polygames”
Ici, il est important de différencier les relations polyamoureuses des relations monogames. L’amour n’a pas de code, et dans toutes les orientations sexuelles on rencontre des relations à deux ou à plusieurs. La pansexualité n’est pas reconnue comme un facteur amplifiant la polygamie.
Ces idées reçues sont souvent discriminantes, et beaucoup de personnes peuvent en souffrir. Ça ne les représente pas, mais elles continuent à être victimes de ces préjugés. Parfois, quand la pression est trop appuyée sur ces fausses croyances, une déprime voire des symptômes dépressifs peuvent prendre place.
Clé n°3 : S’entourer de personnes bienveillantes
Dans la vie de tous les jours, et plus spécialement lorsque l’on entame des transitions difficiles, il est important de s’entourer de personnes qui vous apportent du soutien au quotidien, et sur lesquelles vous pourrez compter pendant les périodes difficiles.
La famille proche, les amis de longue date, un groupe sur les réseaux sociaux, les membres de son club sportif… Vos proches, si vous entretenez une relation saine avec ceux-ci, sont un appui inconditionnel pour vous accompagner dans l’acceptation de votre orientation sexuelle.
Parfois, certaines personnes tirent avantage de cette période de transition pour profiter de votre vulnérabilité passagère. Une personne perverse et toxique choisit sa proie dans ces moments difficiles pour exercer son pouvoir sur vous. Il est alors important de se référer à des personnes de confiance, qui sont sûres d’être saines pour vous, et qui n'exercent aucun pouvoir pour vous manipuler. Vous éviterez ainsi d’avoir à faire face à une relation toxique.
Bien évidemment, si vous ne trouvez aucun refuge dans votre entourage, vous pouvez toujours vous appuyer sur le soutien de la communauté LGBTQIA+, qui saura vous épauler et répondre à vos interrogations. Pour en savoir plus sur cette communauté, cliquez ici. Les nombreux rassemblements et journées dédiées à la visibilité et à la fierté de la pluralité des attirances sont l’occasion idéale pour se rapprocher de ses pairs.
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Clé n°4 : S’affranchir des codes et étiquettes sociales
Passer outre les codes que l’on vous a enseignés depuis votre enfance, et s’affranchir des étiquettes sociales qui vous dérangent relève d’un réel exercice mental. Les normes de genre sont bien ancrées dans la société, et vous avez grandi en intégrant que les femmes seraient naturellement attirées par des hommes et inversement.
Pourtant, et vous le savez bien, ce n’est pas la réalité des choses. Vous avez besoin de vous détacher de toutes ces croyances sur lesquelles vous vous êtes construits tout au long de votre vie pour vivre sereinement votre orientation sexuelle.
L’expression de genre est un modèle qui est, à votre sens, obsolète. Tout être humain a le droit de s’identifier de la façon dont il veut : homme, femme, non-binaire, genderfluid ou agenre… Et comme pour tout sujet, certaines personnes ne partagent pas votre avis.
Vous ressentez alors ce besoin de vous délivrer de ces étiquettes normées pour vivre pleinement votre pansexualité puisqu’elles imposent à toutes les personnes d’être placées dans des cases qui ne devraient pas être si rigides.
Pratiquer la pleine conscience avec la méditation, le silence, les techniques de respiration ou le yoga permettent de prendre du recul sur la situation. Petit à petit, vous réussirez à vous détacher de ces pensées qui vous limitent et pèsent émotionnellement dans votre pleine acceptation, et à l’exercice de votre pansexualité.
Clé n°5 : Lever le tabou avec ses proches
Une des choses les plus difficiles lorsque l’on incarne une orientation sexuelle vue comme différente, est le regard des autres, mais surtout celui des proches. En effet, certaines personnes de votre entourage peuvent être plus ou moins tolérantes, et annoncer une telle nouvelle risque d’être une source d’anxiété qui peut se transformer en réelle crise d’angoisse et il va falloir apprendre à calmer ces angoisses. Vous pensez constamment à vos parents, à vos amis ou à votre famille et vous appréhendez chacune de leurs réactions.
Il est parfois risqué de se précipiter, et plus sage de prendre le temps d’informer son entourage. Souvent, la pansexualité n’est pas ou peu comprise par les personnes qui ne la vivent pas. En parler est alors un excellent moyen de partager votre expérience, et déconstruire certaines idées reçues qui restent dans la tête de vos proches.
Si vous ne savez pas par où commencer, et pour aborder au mieux le sujet de la pansexualité avec vos proches, nous vous conseillons de :
- Privilégier un cadre confortable et rassurant pour vous, comme pour eux
- Prévoir suffisamment de temps pour assurer un échange de qualité
- Anticiper certaines questions sur la vision pansexuelle
- Prendre le temps de répondre à leurs interrogations
- Être accompagné d’une personne bienveillante qui vous soutient
Rappelons tout de même qu’il n’y a aucune obligation à annoncer à ses proches son intimité. Certaines personnes refusent de parler de leur sexualité avec leur famille, par pudeur, pour préserver leur intimité, parce qu'elles gardent des séquelles d’une parentalité toxique, par exemple, ou tout simplement parce qu'elles n’en ont pas envie. Gardez en tête que dans tous les cas, vous avez le choix !
Clé n°6 : Faire rayonner sa personnalité
Votre orientation sexuelle fait partie de votre identité. Elle est le reflet de votre vision de l’amour et de la sexualité. Cependant, votre sexualité n’est qu’une partie de vous-même, et vous avez la possibilité de revendiquer votre orientation en révélant d’autres facettes de votre personnalité.
En effet, certaines personnes s’enferment dans cette branche de leur personnalité, et dirigent la plupart de leurs actions dans le but de correspondre à l’image d’une personne appartenant à cette communauté, notamment lorsqu’elles traversent un vide affectif et souhaitent se sentir appréciées par cette nouvelle communauté dont elles font désormais partie.
C’est surtout le cas lorsqu’une personne vient de se découvrir réellement, et accepte finalement d’avoir une attirance physique ou mentale avec une personne, en passant outre son genre. Pour correspondre à la nouvelle vision qu’elle a d’elle-même, elle peut parfois se conformer pour rentrer dans un moule et effacer petit à petit les autres traits de sa personnalité.
Il est important de continuer à s’exprimer et à explorer tous les aspects qui font de vous une personne unique. Développer l’amour de soi et travailler sur sa singularité peut se faire de nombreuses manières : se reconnecter à son soi intérieur grâce à la sophrologie, prendre soin de son corps en pratiquant une activité sportive, laisser parler sa créativité, passer du temps avec ses proches, oser faire de nouvelles activités… Continuez à faire des choses qui vous plaisent et qui vous procurent du bien-être pour vous sentir pleinement épanoui.
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Clé n°7 : S’engager dans la communauté
La pansexualité est encore trop méconnue du grand public, qui ne parvient parfois pas à interpréter correctement ce terme. Cependant, elle tend à se démocratiser et est de plus en plus représentée.
Plusieurs personnalités publiques, comme des icônes de la musique ou du cinéma, revendiquent fièrement leur appartenance à la communauté pansexuelle. Elles ont permis à de nombreuses personnes de s’identifier à elles, et ainsi de les aider à comprendre que leur attirance était finalement normale et ressentie à travers le monde.
Les personnalités publiques sont perçues comme des porte-parole de certaines valeurs et revendications, mais elles ne sont pas les seules : vous pouvez, vous aussi, être la référence des personnes qui cherchent à s’accepter pleinement dans cette pansexualité.
Des rassemblements sont organisés par, et pour la communauté LGBTQIA+, comme c’est le cas pour le mois des fiertés, par exemple. Ce rassemblement est organisé du premier au dernier jour du mois de juin. Ils permettent à beaucoup de personnes de se rassembler, pour ressentir cette cohésion, réellement importante pour se sentir épanoui dans leur vie et se sentir appartenir à un groupe qui leur ressemble.
Afin de rendre plus visible la pansexualité, plusieurs journées de l’année sont dédiées en sa faveur :
- Le 24 mai est la journée de la visibilité pansexuelle et panromantique. Elle permet de sensibiliser un maximum de personnes à cette communauté, et de nombreuses actions sont mises en place.
- Le 08 décembre a lieu la journée de la fierté pansexuelle. Elle accompagne la marche des fiertés organisée pour revendiquer l’égalité et la liberté des identités de genre et des orientations sexuelles.
Ai-je besoin d'un psychologue ?
Vous avez des doutes sur votre orientation sexuelle ? Vous aimeriez mieux vous connaître grâce à l'aide d'un professionnel de la santé ?
Clé n°8 : Démarrer une thérapie pour s’accepter
Le processus d’acceptation de soi et de son identité sexuelle et affective est souvent difficile et long. Il peut arriver que vous fassiez face à de nombreuses embûches, et que vous vous sentiez perdu par moments. Rassurez-vous, c’est un sentiment tout à fait normal, et rencontré par toutes les personnes qui ressentent l’amour et la sexualité différemment de ce qu’on leur a appris pendant leur enfance.
Pour défaire ces croyances et ces pensées limitantes, il est parfois nécessaire de s’entourer de professionnels de la santé. Un psychologue, un psychiatre, un sexologue ou même votre médecin traitant pourront vous apporter au mieux les ressources nécessaires pour faire un travail d’introspection et d’acceptation.
La sexothérapie est très utile pour les personnes qui s'interrogent sur leur sexualité. Qu’il s’agisse de régler des troubles sexuels comme l’anorgasmie et l'éjaculation précoce, ou tout simplement se connaître un peu mieux dans l’intimité, elle est une thérapie très efficace. Le thérapeute vous accompagne dans votre acceptation de votre orientation sexuelle pour vous aider à vous épanouir pleinement dans vos relations.
Parfois, c’est de la thérapie de couple dont il est question : une orientation différente, des questionnements sur l’infidélité, l’engagement dans une relation polyamoureuse… De nombreux conflits peuvent naître entre deux (ou plusieurs) partenaires qui ne s’entendent pas sur certains points. Une thérapie de couple traite tous types de blocages rencontrés dans le couple, du manque de communication au blocage sexuel. En plus d’améliorer les conflits interpersonnels, cette thérapie aide à poser de nouvelles bases solides pour faire grandir le couple.
Bon à savoir
La définition pure de la pansexualité reste une source de débats parmi les membres de cette communauté.
En effet, une définition est forcément rigide, contrairement aux ressentis des personnes pansexuelles. Certaines personnes ne se retrouvent pas dans cette définition et ne se sentent pas complètement comprises dans l’expression de leur attirance sexuelle, affective et physique.
Cependant, la désignation de la pansexualité tend à se définir de mieux en mieux avec les années à venir, et l’apport des nombreux témoignages des personnes concernées.
Quelle est la différence entre la pansexualité et la bisexualité ?
La pansexualité et la bisexualité sont des termes très souvent associés, notamment puisqu’ils renvoient à des convictions assez proches. Pourtant, il existe une différence fine entre ces deux orientations sexuelles : la (non) représentation du genre.
La bisexualité fait référence à l’attirance, sexuelle ou affective, pour plus d’un seul genre. Par exemple, une personne bisexuelle peut ressentir de l’amour ou du désir pour un homme, mais également pour une femme et va les considérer comme tels.
Quant à la pansexualité, elle désigne l’attirance, sexuelle ou affective, pour tout être humain indépendamment de son genre ou de son sexe. Par exemple, une femme pansexuelle peut ressentir du désir ou de l’amour pour n’importe quelle autre personne, sans jamais considérer son genre.
La différence entre les personnes pansexuelles et bisexuelles repose sur la représentation que l’on se fait des personnes. La bisexualité continue à faire une distinction de genre, tandis que la pansexualité transcende complètement cette notion.
D’une manière plus imagée, on pourrait dire qu’une communauté voit le genre comme un élément important dans l’entretien d’une relation, tandis que l’autre ferme les yeux dessus.
A retenir
La pansexualité désigne le fait d’être attiré physiquement, affectivement ou sexuellement par une autre personne sans prendre en compte son genre ou son sexe. Ce terme, plutôt récent, émerge pour correspondre plus précisément aux changements de la vision que notre société actuelle a sur les relations.
Cependant, même si l’attirance envers tous prend de plus en plus de place, elle est encore peu représentée et comprise. De nombreux clichés subsistent envers la pansexualité, et les membres de cette communauté peuvent se sentir jugés ou incompris dans l’expression de leurs sentiments.
Heureusement, il est possible d’en vivre complètement épanoui, grâce à l’appui de ses proches et des professionnels de la santé, de la libération de la parole et de l’engagement qui s'agrandit de jour en jour.
Sources
Associations LGBTQI+ de France