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Dépendance affective

BLESSURE D'ABANDON : 4 conseils de psy pour en guérir

La blessure d’abandon trouve ses origines dans nos expériences relationnelles passées, souvent infantiles, et renvoie à une instabilité affective difficile à vivre au quotidien, qui est liée à la peur du rejet et à la crainte de ne pas être aimé et accepté.
Elle se manifeste par des troubles du rapport à soi-même : mauvaise estime de soi, sentiment de ne pas être à la hauteur et par des comportements excessifs dans les relations affectives. La demande d'amour est massive et les attentes démesurées. La personne blessée aura tendance à rechercher un absolu dans ses relations affectives qui fait écho à l'ampleur de ce dont elle a manqué. Dans la relation, le manque d'amour occupe une place majeure et ouvre la voie à la dépendance affective dans la mesure où la solitude est fréquemment redoutée.
Si vous pensez souffrir d'une peur de l'abandon, sachez que ce n'est pas une fatalité et que l'on peut se libérer du syndrome abandonnique, notamment grâce à un accompagnement thérapeutique adapté. Vous trouverez ici quelques éléments pour mieux comprendre votre fonctionnement ainsi que des conseils pour guérir votre blessure. Et si vous pensez être en situation de dépendance affective, n'hésitez pas à réaliser le test suivant pour le savoir.

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Rédaction par La Clinique E-Santé

12 min

Publié le April 26, 2023 (modifié le February 15, 2024)

Blessure d'abandon : 4 conseils de psy pour en guérir

Ai-je une blessure d'abandon ?

Vous sentez-vous souvent seul ? Craignez-vous constamment d'être abandonné ?

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La blessure d'abandon, qu'est-ce que c'est ?


La blessure d’abandon est, dans le plus souvent des cas, un ressenti vécu pendant l’enfance. Elle fait partie des 5 blessures émotionnelles qui sont la blessure de trahison, d'humiliation, de rejet et d'injustice. Cette blessure survient à la suite d’une absence d’un parent ou d’un proche qui a provoqué un sentiment d’insécurité ou un attachement qui n’a pas pu se faire convenablement.
Freud utilise la notion d'angoisse d’abandon pour désigner le vécu précoce du bébé dès lors qu'il n'est plus en contact avec son/ses donneur de soin (le plus souvent ses parents). Lorsqu'il est laissé seul, la peur de l'abandon s'installe très rapidement chez le nouveau-né car il se sait instinctivement impuissant et incapable de survivre par lui-même. Il a peur de se sentir abandonné par sa famille et ne pas réussir à vivre seul.
Si elle est mineure et que l'absence n'est pas trop longue pour l'enfant, c'est-à-dire pour ses capacités d'intégration psychiques, cette angoisse s'efface dès le retour du parent. Il va progressivement apprendre la présence-absence de l'objet (le parent) pour s'individualiser petit à petit et se construire comme un être psychiquement distinct.
En revanche, et il n'y a pas de mesure objective à cela, si l'attente dépasse les capacités d'intégration du bébé, l'angoisse d'abandon peut créer une blessure psychique et émotionnelle durable qui se réactivera au cours de sa vie.
Spitz, psychiatre et psychanalyste américain, observe ce traumatisme chez des enfants en bas âge, séparés de leur mère et placés en institution juste après la Seconde Guerre mondiale. Il montre que l'enfant a le besoin vital d'un contact humain régulier et nourrissant psychiquement pour se développer, au-delà de la satisfaction de ses besoins primaires.
Des carences dans ce domaine entraînent notamment une forme de dépression dite «anaclitique» chez le tout-petit, qui impactera lourdement son développement psychique.
Au-delà de ces carences précoces et massives, une peur de l'abandon peut apparaître plus tard, au cours de l'enfance ou de l'adolescence principalement, en lien avec différents événements (deuil, départ d'un parent...) et/ou à cause d'une relation dégradée avec les figures parentales, ou de violences effectives (négligence, maltraitance...).
Il est possible d'ajouter que la profondeur de la blessure n'est pas nécessairement en rapport avec la violence objective de l'événement réel. Il est possible de souffrir d'une blessure d'abandon à l'âge adulte sans être en mesure d'en identifier les causes concrètes : chaque personne possédant une sensibilité particulière et donc des capacités d'intégration psychiques limitées et qui lui sont propres.
Des microtraumatismes non identifiables en tant que tels, peuvent aussi suffire à créer une peur de l'abandon. Celle-ci se traduit par un « syndrome d'abandon » qui se manifeste comme un état psychologique et émotionnel d'insécurité ayant des conséquences sur la vie relationnelle, mais aussi sur le rapport à soi-même.
La peur de l'abandon est aussi associée à une sensibilité marquée au rejet et à une grande réactivité. Les comportements qui ne permettent pas de combler la faille affective ne sont pas tolérés et déclenchent souvent une colère, voire une agressivité, qui peut sembler déplacée.
En réalité, la personne se retrouve en permanence confrontée à la même douleur ancienne, réactivée par tout ce qui ne la rassure pas entièrement sur l'amour inconditionnel et absolu de son partenaire ou de ses proches.
La peur de l'abandon est en effet le plus souvent associée à une faible estime de soi, le vécu de l'abandon étant plus ou moins consciemment mis en lien avec le sentiment de notre valeur propre, selon cette logique : si nous avons pu être, ou vivre comme, abandonné, c'est sans doute parce que nous ne méritions pas autre chose.

Comment guérir d'une peur de l'abandon ?


Pour vaincre un syndrome abandonnique, il existe différentes techniques qui vont vous permettre d’améliorer votre confiance et votre estime de vous, d’apprendre à aimer la solitude ou encore à mieux gérer vos émotions.
Pour vous aider à surmonter votre peur de l’abandon, voici quelques conseils :

  1. Faire connaissance avec soi-même
  2. Développer la responsabilité émotionnelle
  3. Se libérer de sa colère
  4. Se reconnecter à son enfant intérieur

Conseil n°1 : Faire connaissance avec soi-même

Enfin, avant de vous livrer ce premier conseil,  il est important de retenir que la dépendance affective liée à une peur de l'abandon se soigne très facilement avec un accompagnement thérapeutique régulier.
Cela commence par le repérage de certaines croyances sur vous-même qui sont le résultat d'une mauvaise estime de soi et qui bien souvent nourrissent votre peur de l'abandon.
Nos comportements sont en effet fortement déterminés par nos croyances. Prenez le temps de vous demander comment vous vous percevez véritablement. Si vous êtes persuadé que vous êtes faible et dépendant, il est normal que vous trouviez difficile d'affronter la vie sans compter sur l'appréciation d'autrui. Vous êtes alors conditionné par la logique du besoin de l'autre.
Différentes méthodes permettent de travailler à transformer les croyances qui nous enferment dans une vision de nous-mêmes réductrice et dévalorisante.
En essayant d'identifier vos valeurs personnelles, c'est-à-dire en vous demandant ce qui fait que vous êtes vous-même du point de vue moral, vous commencerez à pouvoir vous définir selon des attributs objectifs, plutôt qu'en creux et selon la perspective du manque.
De la même manière, en revenant sur votre parcours de vie, sur vos réussites et vos échecs, vous serez en mesure de percevoir les qualités et les limites qui vous appartiennent et vous constituent en tant que personne.
Par une auto-observation aussi objective que possible et une attention portée à votre propre cheminement, vous vous exercez à vous percevoir selon une perspective plus riche et plus nuancée.
Vous reconnaître comme une personne porteuse de qualités qui vous sont propres, indépendamment du regard d'autrui vous donnera une matière concrète pour prendre de la distance vis-à-vis de vos croyances limitantes et pour en former de nouvelles, qui soient davantage "aidantes", c'est-à-dire qui puissent vous soutenir et contribuer à améliorer votre estime de vous-même.
Il existe plusieurs thérapies qui permettent de vaincre la dépendance affective et ainsi retrouver de la sérénité dans vos relations amoureuses et interpersonnelles.

Conseil n°2 : Développer la responsabilité émotionnelle

Lorsqu'on souffre d'un syndrome d'abandon, on est particulièrement attentif aux retours de l'extérieur qui nous rassurent sur l'amour de nos proches et la reconnaissance de notre entourage plus large.
Dans cette dynamique centrée sur ces besoins, nous avons tendance à oublier que nous ne sommes pas entièrement déterminés par l'appréciation d'autrui et que nous avons, en nous, les moyens de développer une autonomie affective.
L'objectif est d'élargir votre vision de vous-même en constatant les effets de votre pouvoir d'action, tout au long de votre trajectoire personnelle. Il s'agit de réaliser que vous êtes véritablement acteur de votre parcours de vie.
Il s'agit essentiellement d'un symptôme d'un trouble de la personnalité dépendante, faisant écho principalement à un attachement défaillant durant les premières années de sa vie. Rien n'est défini dans le temps, on peut tout à fait travailler à rectifier ses données en se les réappropriant.
La résilience (la capacité à affronter les épreuves de la vie) et le travail sur soi sont autant de méthodes qui vous permettront de vous libérer progressivement de la dépendance affective qui vous habite.
Toujours par l'auto-observation, vous pouvez prendre conscience de vos choix délibérés, mais aussi des détours que vous avez pris malgré vous. En prenant du recul sur vous-même et votre expérience de vie, sans complaisance mais avec bienveillance et objectivité, vous progressez sur le chemin de l'autonomie affective en activant votre sens de la responsabilité émotionnelle.
Il n'est pas question de se rendre responsable de tout, mais bien de prendre conscience de ce qui dépend de vous et de ce sur quoi vous avez un pouvoir d'action aujourd'hui. À l'inverse, il est très important de réaliser que des événements de vie vous ont déterminé et que vous n'êtes pas responsable de vos fragilités. Vous avez lutté avec les moyens psychiques dont vous disposiez.
Paradoxalement, c'est lorsque l'on accepte que nous avons été (ou que nous sommes) impuissants face à certaines choses que nous pouvons commencer à en transformer les effets : nous acceptons que nous n'avions pas de prise sur les difficultés que nous avons traversées, le sentiment de culpabilité se dissipe et elles deviennent des opportunités de changement desquelles on peut se saisir pour avancer.

Conseil n°3 : Se libérer de sa colère

La colère est souvent présente lorsqu'on souffre d'un syndrome d'abandon. Elle va s'exprimer à l'égard de nos proches lorsqu'ils ne parviennent pas à combler des attentes affectives massives.
Il est important de pouvoir libérer cette colère en l'adressant aux personnes qui sont à la source de la blessure initiale ou en tout cas, à celles qui vous viennent à l'esprit lorsque vous pensez aux causes de vos souffrances affectives ; cela vous permettra d'éviter de retourner cette colère contre votre entourage, voire contre vous-même.
Vous avez des choses à extérioriser et il vous appartient de vous en saisir et de vous décharger des émotions qui y sont associées.
Cela peut passer par un travail d'écriture dans lequel vous vous adressez sans retenue aux personnes concernées et par lequel vous exprimez tout ce que vous auriez voulu pouvoir dire à l'époque, mais aussi tout ce que vous avez à leur dire aujourd'hui. Vous constaterez l'effet puissant et libérateur de ce processus.
Si vous ne vous sentez pas en mesure de traverser cette expérience seul, n'hésitez pas à vous tourner vers un accompagnement thérapeutique. Dans le cadre d'une thérapie, le jeu de rôles peut être un très bon support et vous serez soutenu pour traverser les émotions douloureuses qui peuvent émerger de nouveau.

Conseil n°4 : Se reconnecter à son enfant intérieur

La peur de l'abandon ou du rejet est la conséquence d'une blessure affective qui ne peut être soignée et guérie qu'en rejouant le passé et en réparant ce qui a été atteint si profondément à l'époque.
Plusieurs techniques peuvent être utilisées dans cette optique et l'accompagnement thérapeutique est souvent nécessaire pour agir sur ces parties de vous encore en souffrance mais difficiles d'accès la plupart du temps.
Selon votre histoire et votre degré de connexion vis-à-vis de vos parts en souffrance, l'hypnose thérapeutique peut être une méthode utile pour ramener à la conscience les événements traumatiques douloureux que vous êtes prêt à intégrer psychiquement.
Une autre méthode efficace consiste à visualiser l'enfant que vous étiez et qui a été blessé, et à lui prodiguer l'amour que vous n'avez pas reçu au moment où vous en aviez besoin. En vous représentant consciemment l'enfant que vous avez été et en considérant sa souffrance, vous aurez la possibilité d'entrer en contact plus direct avec votre vécu passé.
Cela passe souvent par un travail préalable d'exploration et d'identification des blessures fondamentales et c'est aussi pour cela qu'il est utile de vous inscrire dans le cadre d'un suivi thérapeutique.
Le jeu de rôles est là aussi particulièrement adapté. Il s'agit d'imaginer que vous avez cet enfant auprès de vous, puis de vous connecter à son vécu douloureux.
Vous prenez ainsi le rôle d'un donneur de soin qui va reconnaître la légitimité de ses souffrances et lui apporter une consolation en exprimant tout ce que vous auriez eu besoin d'entendre à l'époque et qui vous a manqué.
Il peut cependant être difficile de se laisser traverser par une telle empathie (y compris vis-à-vis d'une partie de soi-même) lorsqu'on est en souffrance. C'est souvent l'aboutissement d'un travail sur soi qui vous aura dans un premier temps aidé à vous reconnecter à vos émotions.

Suis-je en dépendance affective ?

Vous pensez être en dépendance affective ? Ce test vous permettra de poser des mots sur vos symptômes.

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Quelles sont les conséquences d'une blessure d'abandon non soignée ?


Une peur de l'abandon non soignée fait perdurer les comportements de la personne qui se sent abandonnée. En effet, la personne souffrant d'une peur de l'abandon aura tendance à être dans une quête permanente de marques d'amour, de reconnaissance et dans l'attente d'une présence et d'une disponibilité inconditionnelle de la part de ses proches.
Au niveau social, les comportements de séduction sont fréquents dans l'objectif d'être reconnu et apprécié. Il est possible de chercher à fuir la solitude le plus possible pour échapper à la difficulté de se retrouver livré à soi-même ou à l'inverse, se réfugier dans l'isolement pour se protéger de la douleur inhérente à la relation.
Le syndrome abandonnique renvoie, en effet, à une hypersensibilité vis-à-vis de tous les comportements qui ne sont pas pleinement gratifiants du point de vue affectif : la moindre manifestation de rejet, voire simplement l'absence d'une acceptation inconditionnelle de la part de l'entourage social, sera susceptible d'être très mal vécue.
Dans le cadre des relations amoureuses, la peur d'être quittée, de se sentir seul en couple, et donc de nouveau abandonné, peut mener à une crainte de l'engagement. La peur de l'abandon peut également conduire à une dépendance affective en amour avec un agrippement excessif à l'autre.
La peur de l'abandon est le terrain privilégié pour le développement d'une dépendance affective, mais aussi pour la quête d'un amour idéal qui ne décevra jamais et serait à chaque instant l'incarnation de l'amour absolu et inconditionnel.
Le syndrome d'abandon, considéré comme l'une des principales causes de DA, explique une certaine instabilité relationnelle, où l'autre sera souvent testé quant à son amour et sa disponibilité. Il n'a pas le droit à l'erreur et ses failles seront lourdement sanctionnées.
La colère et l'agressivité sont souvent une réponse incontrôlable et immédiate au sentiment d'abandon. On rejette par crainte d'être rejeté, mais surtout on ressent une colère noire face aux comportements d'autrui qui ne sont pas à la hauteur de nos attentes.
Il y a là comme une réactivation régulière de la blessure associée à un sentiment d'injustice comment l'autre ose-t-il nous faire (re)vivre une telle chose ?
Pour les personnes particulièrement sensibles au sentiment d'abandon, la tristesse et l'angoisse sont donc souvent accompagnées de colère, voire de rage, envers ceux qui leur font traverser ces émotions douloureuses.
Porter une blessure d'abandon est une source de souffrance accentuée par le fait que bien souvent les personnes ne savent pas ce qui les pousse à agir et à réagir de manière excessive voire dysfonctionnelle dans leurs relations.

À retenir

Si les manifestations actuelles de votre blessure d'abandon vous empêchent de goûter à la sérénité dans vos relations affectives, n'oubliez pas que vous avez des ressources à votre disposition pour vous en libérer. Un travail d'introspection et la mise en action concrète se révèlent être des atouts précieux pour avancer, mais ce chemin vers soi en solitaire nous confronte souvent à nos propres limites : se faire accompagner est parfois une nécessité pour pouvoir par la suite prendre soin de soi de manière autonome.

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Photo de Christèle Albaret

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