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Dépendance affective

Trouble de l'attachement : 3 styles qui causent la dépendance affective

Chaque personne a sa façon de nouer des relations avec son entourage. Tisser des liens sociaux résulte en effet d'un style d'attachement développé depuis l'enfance qui va avoir un impact sur la façon dont la personne se lie aux autres, mais aussi sur le rapport qu'elle entretient avec elle-même.
Lorsque ce style est développé au contact de parents protecteurs, aimants et offrant les soins nécessaires à l'enfant, ce dernier n'aura que peu de problèmes relationnels et, évitera, par conséquent, un problème d'attachement. En revanche, lorsque ce n'est pas le cas ou qu'il y a eu une rupture du lien affectif, un trouble de l'attachement se crée : c'est le début de la dépendance affective.

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Rédaction par La Clinique E-Santé

11 min

Publié le April 26, 2023 (modifié le February 16, 2024)

Trouble de l'attachement : 3 styles qui causent la dépendance affective

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Qu'est-ce que le trouble de l'attachement ?


Un trouble de l’attachement est d’ordre réactionnel, c’est-à-dire, qu’il signifie un désordre émotionnel et comportemental. Les relations sociales pour ces personnes sont difficiles et désorientées à cause de leur échec d’attachement relatif aux besoins primaires lors de leur enfance.
En effet, un enfant a des besoins primaires qui doivent être pris en compte par un parent. Si ce n’est pas le cas, il sera plus susceptible de développer un trouble de l’attachement qui affectera son comportement tout au long de sa vie : de l’enfance à l’âge adulte.
Il est important de détecter un trouble de l’attachement le plus tôt possible pour pouvoir le surmonter. D’une personne à l’autre, les symptômes peuvent être différents en fonction de leur vécu (traumatisme, abus sexuel, violence physique…).
Voici quelques symptômes du trouble de l’attachement chez l’adulte qui permettent de repérer ce trouble :

  • Rejet du contact physique
  • Un sommeil perturbé
  • La personne ne parvient pas à regarder ses interlocuteurs dans les yeux
  • Elle a besoin de tout contrôler
  • Elle a tendance à avoir une faible estime de sa personne et peu de confiance en elle
  • L’image que la personne a d’elle-même est négative
  • Il arrive que la personne soit agressive et qu’elle ait des excès de violence
  • La culpabilité est présente et la personne se répète régulière les phrases suivantes « je n’ai pas le droit », « j’ai fait quelque chose de mal »
  • La personne victime du trouble de l’attachement a tendance à changer souvent d’humeur et à être dépressive

Il est à noter que le trouble de l’attachement se produit généralement pendant l’enfance et que les adultes qui manifestent un trouble de l’attachement l’avaient lorsqu’ils étaient petits. D’après une étude, 70% des personnes présentaient à l’âge adulte le même type d’attachement que lorsqu’il avaient un an.
Un enfant rassuré par ses parents se sentira digne d'intérêt et digne d'être aimé, ce qui lui permettra dès le début de sa vie de faire confiance à autrui et plus tard en tant qu'adulte, d'avoir une bonne estime de lui pour ne pas développer des troubles de l'attachement.
Suivant l'amour et le soin reçu, l'enfant crée son propre style d'attachement qui déterminera donc sa relation aux autres et sa relation avec lui-même.
Il existe 4 styles d'attachement :

  • Attachement sécure 
  • Attachement préoccupé
  • Attachement évitant
  • Attachement désorganisé

Lorsque l'enfant est maltraité ou qu'il y a négligence de la part de ses parents en qui il se réfère, il va, au contraire, développer un trouble ou des troubles de l'attachement. Il n'aura pas été suffisamment rassuré sur sa condition d'existence, ne saura pas s'aimer et ne pourra pas développer des relations saines avec autrui et avec lui-même. On parle alors de problème d'attachement.
Il existe différentes raisons qui expliquent le développement d'un trouble ou de plusieurs troubles de l'attachement : un divorce, un deuil, une maltraitance, de la précarité...
Les conséquences d'un trouble de l'attachement sont nombreuses chez l'enfant qui grandira avec. L'adulte ayant un trouble de l'attachement n'aura pas une bonne estime de lui-même, n'aura pas confiance en lui, ne s'aimera pas et ne pourra pas aimer les autres de manière inconditionnelle : des caractéristiques qui sont aux fondements de la dépendance affective et du trouble affectif.
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Conséquence du trouble de l'attachement : la dépendance affective

La dépendance affective s'installe au moment où l'enfant développe son style d'attachement à l'instant où il intègre (même inconsciemment) l'idée qu'il ne mérite pas d'être aimé.
Cela aura pour conséquence, un sentiment incommensurable d'un vide intérieur, d'un manque profond d'amour, qu'il cherchera à combler tout le temps qu'il sera dépendant affectif, sans jamais y parvenir.
Son problème d'attachement le fera adoptera des comportements qui le feront sentir exister comme l'adoption de comportements addictifs : consommation de substances, troubles alimentaires ou conduites compulsives... mais s'investira également dans des relations qui seront bien souvent toxiques pour lui.
En effet, dans sa quête perpétuelle d'amour, il se tournera bien souvent vers ceux et celles qui auront également une faille narcissique à combler. C'est pourquoi les dépendants affectifs sont souvent une victime de choix des pervers narcissiques.
La dépression ne rode jamais très loin des dépendants affectifs tant leur mal-être est palpable et leur conduite autodestructrice présente au quotidien.

Bon à savoir

La dépendance affective se développe aussi en dehors de l'enfance.
En effet, il est aussi possible que les premières expériences affectives aient été suffisamment nourrissantes, qu'elles aient permis de développer l'amour de soi, et qu'un traumatisme comme des violences ou un abus au cours du développement, ait détruit une relation à soi originellement saine.
Dans certains cas, les individus peuvent ressentir une solitude affective en raison d'une dépendance affective. Les personnes avec un attachement anxieux peuvent être préoccupées par la peur de perdre leur partenaire, ce qui peut les amener à se sentir seules même lorsque leur partenaire est présent physiquement.

Quels sont les 3 types d'attachement qui causent la dépendance ?

Les styles d'attachement préoccupé, évitant et désorganisé renvoient à des profils de personnes ayant une tendance à l'insécurité affective, ce qui ouvre la porte à différentes formes de dépendances affectives.

1. L'attachement préoccupé

La personne risque de souffrir de la dépendance affective sous sa forme la plus reconnue et la mieux identifiée. Ces personnes ont une mauvaise estime d'elles, fondée sur un amour de soi carencé et un problème d'attachement.
C'est la raison pour laquelle ces personnes ont tendance à tout investir dans l'autre, et particulièrement dans leur partenaire amoureux, vis-à-vis duquel elles auront des attentes démesurées quitte à tomber de haut en cas de rupture. Elles peuvent parfois ressentir un manque d'attention de la part de leur conjoint.
Le trouble de l'attachement développé amène les dépendants affectifs à idéaliser l'autre et ils ont un grand besoin d'être rassurés sur ses sentiments et sa disponibilité. La peur de l'abandon est chez eux massive et ils peuvent donc en arriver à des comportements de soumission ou d'oubli de soi dans le but d'être reconnus et estimés par leur partenaire, mais aussi d'éviter la séparation. Leur jalousie peut ponctuer la relation au point de l'abîmer de leur suspicion permanente.
Ils auront tendance à exister par et pour le regard de l'autre, qui, s'il est positif et bienveillant, leur permettra de se sentir comblés et réparés du point de vue de l'amour et de l'estime de soi et de ne plus voir leur problème d'attachement.
Malheureusement, les choses sont rarement aussi idylliques : leur hypersensibilité à la moindre remarque pouvant passer pour une critique peut les rendre difficiles à vivre au quotidien, et ils font souvent des proies idéales pour des personnes toxiques qui cherchent à profiter de leur vulnérabilité de leurs troubles de l'attachement.
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2. L'attachement évitant

Il renvoie à un mode de fonctionnement individuel favorisant une autre forme de dépendance affective. Concrètement, les personnes ayant un style d'attachement évitant, auront tendance à fuir l'investissement, voire la relation en soi, par peur de souffrir.
Elles se sont construites de manière à ne jamais rien devoir à autrui et surtout à ne rien demander affectivement.
Elles ont souvent souffert du manque de réponses de leur première figure d'attachement (les parents) et ont inconsciemment développé des troubles de l'attachement et décidé de ne plus jamais se mettre en situation de souffrir du manque de l'autre. Elles gardent donc leurs émotions pour elles, ou bien sont inhibées affectivement. Elles peuvent donner, mais acceptent difficilement de recevoir en retour.
Leur dépendance affective se manifeste par ce dont elles sont amenées à se priver pour justement ne pas en souffrir : la relation amoureuse est soigneusement évitée, ou désinvestie.
Les personnes évitantes considèrent, bien que ce ne soit pas toujours conscient, qu'il serait trop dangereux pour elles de se rendre vulnérables en s'attachant à nouveau, les exposant au risque de réactiver leurs blessures initiales. Leurs troubles de l'attachement prennent alors le dessus et orientent ces comportements évitants.
Suite aux expériences traumatiques précoces et au développement des troubles de l'attachement, l'autre est considéré dans l'absolu comme n'étant pas assez fiable ni assez nourrissant. Par conséquent, leur vie affective est souvent pauvre et elles auront généralement tendance à aller chercher leur épanouissement ailleurs que dans la relation interpersonnelle.
Cependant des thérapies existent pour remédier aux troubles de l'attachement. Elles permettent d'apaiser la relation et d'en finir avec la dépendance affective grâce à des thérapies.
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3. L'attachement désorganisé

Il renvoie en général à des souffrances et à des troubles psychiques plus importants que les deux styles précédents. Il s'agit de personnes qui combinent des traits associés aux styles préoccupé et évitant. Leur insécurité est massive et se traduit par un immense besoin de l'autre qu'elles ne supportent pourtant pas de ressentir.
La dépendance affective prend chez ces personnes une forme plus extrême, qui oscille en permanence entre la recherche de connexion affective intense et le rejet presque phobique des manifestations d'affection.
Dans le cadre de la relation, un besoin très intense de proximité peut donc être suivi d'une mise à distance radicale, souvent difficile à comprendre pour l'entourage et à plus forte raison pour le partenaire. Les troubles de l'attachement de la personne orientent ainsi ses comportements au sein de sa relation.
Les personnes au style d'attachement désorganisé sont en fait déchirées entre leur manque affectif et leur peur de la fusion. Elles ont éperdument besoin de s'attacher à l'autre et d'attacher l'autre à elles, au moins autant qu'elles redoutent de se perdre dans l'autre. En cela, le mode de fonctionnement des personnes désorganisées incarne parfaitement les contradictions propres au rapport entre attachement et dépendance.
Des solutions peuvent être mises en place afin d'aider à guérir de la dépendance affective et traiter les troubles de l'attachement, car si tout investissement de la relation humaine implique l'attachement, tout attachement porte en lui le germe de la dépendance affective : qu'est-ce que s'attacher sinon accepter de se rendre un peu dépendant de l'autre ?
La vulnérabilité consentie fonde l'attachement. Il est précieux de s'autoriser à donner et à recevoir tout comme il est important d'être en mesure d'exister indépendamment d'autrui. C'est cet équilibre, souvent délicat à trouver, qui caractérise une relation affective saine.
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Comment guérir du trouble de l'attachement ?


La thérapie la plus efficace pour guérir d’un trouble de l’attachement est l’EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing). Ce type de thérapie est très utilisé pour soigner les traumatismes d’une personne. Dans le cas d’un trouble de l’attachement, nous avons vu précédemment, que les causes remontent, le plus souvent, à l’enfance. La personne a vécu un traumatisme qu’elle manifeste à l’âge adulte. Pour surmonter ce traumatisme, l’EMDR est donc la thérapie idéale.
La thérapie EMDR favorise la guérison d’événements douloureux en passant par le traitement de l’information. En effet, une personne traumatisée reste dans le souvenir de ce traumatisme. L’EMDR est une technique qui favorise la guérison de ses blessures en traitant l’information différemment. L’objectif de cette méthode est de désensibiliser les maux du patient.
La première phase de l’EMDR est le recueil de l’histoire du patient. Le thérapeute demande à son patient des informations sur son passé, son contexte actuel. Il s’agit d’un premier échange entre le professionnel de la santé mentale et le patient pour créer une alliance thérapeutique et débuter la thérapie en toute confiance. Le psychologue a besoin de cet échange pour connaître son patient, connaître ses troubles et définir ensemble un objectif à atteindre avec la thérapie.
La seconde phase est la préparation. Le psychologue explique à son patient le déroulement des séances et ce qu’elles vont lui apporter. Dans le cas d’un trouble de l’attachement, le psychologue va chercher à comprendre le traumatisme qui a causé ce trouble pour ensuite le traiter.
Ensuite, vient la phase d’évaluation. Pour cela, le psychologue sélectionne une image qui fait ressortir des émotions négatives au patient et une image qui fait ressortir des émotions positives. Il évalue les émotions ressenties en fonction de l’image pour comprendre comment réagit le patient face à son traumatisme.
Lors de la quatrième phase peut débuter la désensibilisation. Celle-ci va permettre d’accepter et d’accueillir son traumatisme pour apprendre à vivre avec. En l’acceptant, le traumatisme ne revoit plus de cognition négative au patient et peut plus facilement guérir ses blessures du passé.
La cinquième phase qui est l’installation de la cognition positive se fait en parallèle pour intégrer la croyance positive chez le patient. Celle-ci vient alors renforcer l’estime de soi. Pour une personne qui vit un trouble de l’attachement cette phase est essentielle pour se reconstruire.
Enfin, les dernières phases permettent de finaliser la thérapie en traitant les perturbations résiduelles au niveau du corps, en assurant la stabilité du patient. Et la dernière phase permet de faire un bilan et une réévaluation pour confirmer que le traumatisme n’est plus présent.
Cette thérapie inclut donc trois temporalités à savoir le passé qui a causé le symptôme du trouble de l’attachement, le présent qui contient les déclencheurs ou réactivations des blessures du passé et le futur pour vous permettre de vous projeter avec vos croyances positives.

À retenir

Si vous vous sentez insécure affectivement et que vous pensez souffrir d'une forme de dépendance affective, sachez que, malgré les nombreuses causes pouvant provoquer ce trouble, des solutions existent.
Un accompagnement psychothérapeutique spécifique vous permettra notamment d'identifier vos fragilités et d'apprendre à mieux prendre soin de vous, pour trouver progressivement votre point d'équilibre. N'hésitez pas à vous tourner vers la Clinique E-Santé, pour une prise en charge adaptée à votre situation.

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Photo de Christèle Albaret

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