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Dépendance affective

5 conseils pour sortir du manque affectif

La dépendance affective est source de souffrance pour un grand nombre de personnes. Elle peut se manifester de différentes manières en fonction de notre construction, mais renvoie toujours, pour ceux qui en souffrent, à la nécessité de trouver à l'extérieur d'eux-mêmes les moyens de combler un déficit affectif. Le manque affectif se ressent par une douloureuse sensation de vide intérieur et une tendance aux conduites addictives. Identifiable comme symptôme de la dépendance affective, le manque d'affection s'exprime dans le cadre des relations affectives.
S'il est possible, pour le dépendant, d'avoir l'impression qu'il ne peut pas s'émanciper de ce mode de fonctionnement ou d'être impuissant face à ses propres émotions et réactions, il faut bien garder à l'esprit que la dépendance affective n'est pas un état d'être naturel, mais un trouble de l'affectivité qui se soigne et se guérit. Découvrez 5 conseils pour apprendre à combler un manque affectif et ne plus se sentir vide.

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Rédaction par La Clinique E-Santé

11 min

Publié le April 26, 2023 (modifié le February 16, 2024)

Comment combler le manque affectif lié à la dépendance affective ? Voici les conseils de notre psychologue

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Qu'est-ce que le manque affectif ?

La dépendance affective correspond à une situation de carence affective qui trouve ses sources dans des blessures passées pouvant remonter à l'enfance, voire, aux toutes premières relations d'attachement susceptibles de déterminer en profondeur, une fois adulte, le mode de fonctionnement vis-à-vis d'autrui et la manière dont seront vécues les relations affectives.
La dépendance affective provoque des dysfonctionnements relationnels fondés sur :

  • La peur de perdre l'autre et la relation.
  • Un sentiment viscéral de manque affectif lorsque la personne dépendante est éloignée de l'autre.
  • La tendance à s'oublier et à nier ses propres besoins, au profit de l'autre et dans l'optique de préserver la relation.

    Outre ces caractéristiques, ce trouble de la personnalité peut également entraîner, chez les personnes qui sont touchées, une incapacité à être autonome dans leurs tâches quotidiennes. Leurs façons de penser, leurs comportements, leurs opinions sont orientés vers les personnes avec qui elles ont une relation amicale ou amoureuse et la prise de décision nécessite très souvent l'avis de leur entourage.

    Le manque d'affection est un des signes de la dépendance affective qui n'est autre qu'un trouble de la personnalité. Ce trouble provoque des dysfonctionnements relationnels dans toutes les sphères de la vie d'une personne : familiale, amoureuse, amicale et professionnelle.

    L'attachement renvoie à la manière dont les donneurs de soins, la plupart du temps, les parents, ont répondu aux premiers besoins affectifs et ont exprimé cette réponse au bébé, à travers une qualité de relation plus ou moins nourrissante.

    Ce processus, présent dès l'arrivée au monde de l'enfant, se poursuit tout au long de sa construction et des traumatismes liés à des vécus d'abandon ou de négligence, voire des expériences affectives de violences psychologiques et/ou physiques, peuvent créer une blessure profonde qui viendra se manifester par un manque affectif très important. Il est également possible que des événements d'enfance pouvant passer pour anodins (moqueries, problèmes de santé, éloignement momentané d'un parent...), aient causé une blessure durable.

    Votre sensibilité personnelle et votre mode de construction vous rendent plus ou moins résistant émotionnellement face aux événements de la vie et aux agressions de l'environnement. Ce manque d'amour aura pour conséquence de créer des dysfonctionnements dans la gestion des relations affectives.

Suis-je en dépendance affective ?

La dépendance affective peut s'apparenter à de l'amour sous de nombreux aspects. Vous pensez être dépendant affectif ?

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Comment sortir du manque affectif ? Les conseils de psy

Il est totalement possible de mettre un terme à ce manque affectif, de guérir de la dépendance affective et d'en sortir pleinement. Cela passe par un suivi thérapeutique, une réparation de l'estime de soi, le développement d'une bienveillance envers vous, l'identification de vos besoins et l'apprentissage d'un respect envers vous-même. Voici 5 conseils pour vous libérer du manque d'affection :

  1. Réaliser un travail sur les blessures passées
  2. Réparer son estime de soi
  3. Fonctionner sur le registre de l'authenticité plutôt que selon vos conditionnements
  4. Développer la bienveillance envers soi-même
  5. Apprendre à identifier et à respecter ses besoins

Conseil n°1 : Réaliser un travail sur les blessures passées

Le premier moyen pour se débarrasser de la dépendance affective est de se faire accompagner pour réaliser un travail sur les blessures passées à l'origine du manque d'amour. Dans le cadre d'un accompagnement thérapeutique, on disposera de différents moyens pour accéder à ces événements traumatiques, afin de les guérir. Cela peut se faire notamment grâce à :

  • Un processus guidé d' « auto-parentage », permettant d'apaiser dans l'après-coup, les souffrances affectives de l'enfant que vous avez été.
  • La reconnaissance de la légitimité de cette souffrance et le développement voire l'expression d'une empathie profonde pour ce "moi-enfant".
  • Prendre conscience de ce que vos relations passées vous ont fait vivre, pour pouvoir vous laisser traverser par les émotions desquelles vous avez pu autrefois vous couper, pour survivre psychiquement, cette fois en contexte sécure et avec vos ressources d'adulte.

    Certaines méthodes de thérapies brèves telles que la thérapie par mouvements oculaires et l'hypnose peuvent être idéales dans le traitement de la dépendance affective. Quelle que soit la technique utilisée, il sera donc avant tout nécessaire d'accepter de se retourner vers son passé, pour réparer ce qui demande à l'être et pouvoir continuer son chemin personnel plus libre et plus solide.
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Conseil n°2 : Réparer son estime de soi

La dépendance affective est fondée sur un manque d'amour de soi, que la personne dépendante n'a pas ou peu eu l'opportunité de développer ou de renforcer dû à ses carences affectives plus ou moins précoces.
Par conséquent, lorsque vous souffrez de dépendance affective, vous avancez avec une estime de soi faible ou fragile. Une manière efficace d'accéder à la possibilité de réparer son estime de soi consiste à observer, identifier, puis remettre en question les croyances limitantes que vous avez sur vous. Bien souvent en effet, une mauvaise estime de soi est alimentée par les croyances très ancrées que nous entretenons à propos de qui nous sommes et de notre rôle dans la vie.
Trois positions principales permettent, de manière générale, de vivre et de fonctionner avec une dépendance affective. Vous aurez tendance à incarner les rôles de victime, de sauveur et/ou de persécuteur (triangle dramatique, Karpman). La victime se sent impuissante et attend d'être secourue, le sauveur se dévoue au-delà de ses limites pour les autres, et le persécuteur adopte une posture d'autorité voire de domination.
Ces rôles, ou postures psychologiques, permettent à ceux qui les incarnent de développer des liens avec autrui en dehors de toute autonomie psychique. Ces modes de fonctionnement sont toujours liés à des relations d'emprise amoureuse, ou à minima de dépendance, puisque l'autonomie affective n'est pas possible. En effet, chacune de ces postures, exige la présence d'un autre pour être investie. Or, celles-ci ne peuvent se maintenir que sur la base de croyances limitantes selon lesquelles vous ne pouvez fonctionner autrement et qui vous donnent l'illusion que ces rôles (faux-selfs) sont votre personnalité, quand ils ne sont que l'expression de votre dépendance et de votre fragilité affective.
Le fait de vivre selon ces modes de fonctionnement est la plupart du temps à l'origine d'une grande souffrance (dont la source réelle est rarement identifiée et peut mener à la dépression) puisqu'ils vous conduisent à entretenir au mieux des relations qui ne sont pas nourrissantes et créent de la frustration de part et d'autre, et au pire des relations toxiques.
Si vous êtes dans une volonté de changement, vous avez la possibilité de requestionner ces croyances que vous entretenez au quotidien sur vous-même et sur ce que les autres attendent de vous.

Conseil n°3 : fonctionner sur le registre de l'authenticité plutôt que selon vos conditionnements

Il s'agit de remplacer vos croyances limitantes par des croyances aidantes. Cela commence par une prise de recul vis-à-vis de vos modes de fonctionnement avec autrui.
Vous serez alors amené à regarder qui vous êtes derrière le rôle que vous jouez au quotidien, et c'est grâce à ce pas de côté que vous accéderez à la possibilité de réparer une estime de soi que vous découvrez endommagée. Pour ce faire, vous devez vous appuyer sur vos valeurs profondes afin de (re)découvrir vos qualités et vous façonner une autre image, plus positive et surtout plus authentique, de vous-même et de votre potentiel.
Ce n'est qu'en développant la conscience intime de ces qualités personnelles et en les travaillant au quotidien par le biais de l'affirmation de soi et dans le respect de l'autre, que vous pourrez développer de nouveaux modes relationnels, fondés sur l'autonomie et la réciprocité.
C'est un travail sur soi en profondeur qui nécessite d'être également accompagné, basé sur une remise en question systématique et sur la mise en pratique de nouveaux comportements. Il est en effet très difficile de prendre de soi-même le recul nécessaire à la déconstruction des «jeux de rôle» par lesquels nous vivons nos relations affectives notamment. Or, cette prise de recul est absolument nécessaire à la réparation de l'estime de soi, afin de ne plus souffrir d'un manque affectif.

Conseil n°4 : Développer la bienveillance envers soi-même

Enfin, avant de vous expliquer comment développer une certaine bienveillance envers vous-même, il est important de retenir que ce trouble de la personnalité se soigne très facilement avec un accompagnement thérapeutique régulier.
Bien souvent, quelqu'un de dépendant affectif peut être envahi par la culpabilité, voire la honte, notamment au moment où cette personne, prend conscience pour la première fois, du caractère auto-destructeur de son mode de fonctionnement. Il est possible également, qu'elle ne se sente pas capable de se respecter davantage dans le cadre de ses relations.
Si tel est votre cas et que vous avez déjà avancé sur vos modes de fonctionnement, sachez, qu'il est courant de se reprocher de s'être soi-même placé en posture d'oubli de soi ou d'acceptation inconditionnelle de l'autre au détriment de son bien-être.
Dans le cas d'abus de la part d'un partenaire ayant profité de votre vulnérabilité, ces sentiments peuvent être accentués. En effet, ces émotions négatives alimentent une mauvaise estime de vous et ne sont pas les meilleurs alliés pour avancer sereinement. Vous pouvez momentanément rester bloqué par ce sentiment de culpabilité qui vient toucher à la confiance que vous vous portez et qui vous empêche de vous tourner à nouveau vers l'extérieur et vers l'avenir, en confiance justement.
Il est donc primordial, une fois que vous avez pris conscience de votre tendance à la dépendance affective et de vos modes de fonctionnement limitants, d'apprendre à développer l'amour de soi qui s'exprimera dans la pratique, par l'exercice de la bienveillance envers vous-même.
Cet exercice est important car il vous permettra de vous responsabiliser émotionnellement de manière progressive, et ainsi, de combler par vous-même, le manque affectif dont vous souffrez. Là encore, il est essentiel d'être en lien avec un professionnel qui puisse vous guider, vous aider à vaincre la dépendance affective, vous rassurer sur le chemin parcouru, vous encourager et vous rappeler que chaque petit pas vers l'autonomie affective doit être une source de fierté.
Les groupes thérapeutiques peuvent également être très utiles sur ce point, en vous permettant de réaliser dans les faits que vous n'êtes pas seul et que d'autres que vous, traversent ou ont traversé les mêmes difficultés.
Les autres, souffrant du même trouble, deviennent un catalyseur de cette bienveillance envers vous-même, en vous permettant de développer l'empathie relative à des situations proches de la vôtre et de trouver du réconfort. L'effet déculpabilisant d'une expérience de groupe est également lié au fait d'être amené à relativiser le caractère "anormal" de votre propre fonctionnement, souvent source de honte et d'isolement, en l'observant également chez les autres. \

Conseil n°5 : Apprendre à identifier et à respecter ses besoins

La dépendance affective a tendance à vous couper de vos besoins profonds, ceux qui vous permettent d'avancer en autonomie et en équilibre, au profit du seul besoin d'affection et de réassurance, qui prend toute la place dans votre vie émotionnelle. Ce fonctionnement alimente votre manque affectif et vous garde dans une situation d'impuissance psychique : il vous est très difficile d'agir autrement.
Dans la continuité d'un travail sur vos blessures passées et en lien direct avec la réparation de votre estime de vous-même via la déconstruction de vos croyances limitantes, il s'agit progressivement, de vous reconnecter à qui vous êtes profondément afin de (re)découvrir vos valeurs et vos besoins fondamentaux.
Vous travaillerez dans un premier temps à les écouter et à les respecter pour ensuite pouvoir les faire respecter en situation relationnelle. Vos besoins propres renvoient à votre personnalité, à tout ce que vous êtes, indépendamment de vos conditionnements affectifs (traits de personnalités, goûts, aptitudes...), en lien avec les valeurs qui vous structurent et vous rendent uniques. Une méthode pour se reconnecter à vous-même et à vos besoins consiste à prendre le temps de vous écouter et à prendre soin de vous.
Le fait de faire l'effort de prendre du temps pour soi et d'écouter ce qui vous traverse est donc le premier pas, qui peut être exigeant, en direction de votre être authentique. Vous pouvez au départ, être submergé par la sensation de manque liée à la solitude affective. Face à cela, il s'agit de réaliser de petits actes qui vous font du bien et favorisent l'auto-apaisement : écouter de la musique, écrire, s'offrir un massage, s'ouvrir à des pratiques de relaxation, etc.
Avec le temps et la pratique, vous verrez émerger des envies et besoins qui renvoient à votre être véritable et demandent à être repérés et respectés ; ce peut être des besoins psychologiques que vous avez eu tendance à négliger dans le cadre de vos relations affectives :

  • Besoin d'écoute,
  • D'empathie,
  • D'affirmation de soi,
  • De considération,
  • De reconnaissance de votre valeur et de votre identité

    Mais aussi des besoins plus spirituels, renvoyant au sens de l'existence : besoin de beauté, de paix, de connexion, d'appartenance, que vous n'avez peut-être jamais pris le temps de nourrir. Ce sont ces besoins qui, alimentés et respectés, vous permettront d'accéder à plus de sérénité, d'équilibre, et surtout à plus d'autonomie : vous apprenez à prendre soin de vous et à vous nourrir par vous-même, ce qui vous permettra progressivement de combler le vide intérieur pour ne plus se sentir vide, le manque affectif et de développer avec autrui des rapports davantage fondés sur le désir de partage que sur le manque.

À retenir

Si un désir intime de transformation personnelle est fondamental pour initier le changement, il est souvent difficile de réaliser seul ce travail de reconnexion à soi-même. C'est en effet un processus qui peut prendre un peu de temps, et il est utile d'être soutenu et guidé pour ne pas perdre ses objectifs de vue et se sentir avancer dans le concret, notamment grâce à un parcours thérapeutique qui proposera une aide aux différentes prises de conscience, des exercices ciblés et un soutien face à l'anxiété qui peut se manifester.
Suite à ces différentes étapes et au terme d'un parcours d'accompagnement adapté, vous serez finalement en mesure de vivre en vous sentant complet et autonome affectivement, ce qui vous permettra de vous positionner autrement dans les relations affectives : vous développerez l'envie de donner et de recevoir sur des bases de réciprocité, et surtout la capacité de partager sans être déterminé par le besoin et le manque ou la jalousie. Vous avez à ce moment-là les moyens de vous auto-apaiser en cas de nécessité et êtes capable de trouver une complétude suffisante à l'intérieur de vous sans plus devoir la chercher à l'extérieur : c'est sur ces bases que vous serez en mesure de vivre des expériences relationnelles et affectives authentiques et épanouissantes préservées du risque de retomber en état de dépendance affective.

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Photo de Christèle Albaret

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