Ai-je besoin d'un psychologue ?
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Qu’est-ce qu’une paraphilie (définition) ?
On définit les paraphilies comme étant des fantasmes ou des comportements sexuels qui sont intenses, fréquents et répétés et portent sur des objets inanimés ou des situations particulières.
La paraphilie, forme de déviance sexuelle, peut également être axée sur des personnes, enfants ou adultes, n’ayant pas donné leur consentement, mais aussi sur des animaux (zoophilie). Enfin, la paraphilie inclut l’humiliation et la souffrance de soi ou du partenaire.
L’excitation libidinale va dépendre de la présence ou de l’utilisation de cette modalité spécifique. La paraphilie s’installe généralement vers la fin de l’enfance ou encore au début de la puberté et persiste parfois toute la vie. Les paraphilies font partie des troubles de la sexualité.
Des fantasmes sexuels variés et une diversité dans les comportements sexuels sont fréquents chez les adultes. En cas de conduites sexuelles inhabituelles, si elles sont acceptées par les deux partenaires (consentement mutuel), que le respect et la bienveillance sont de mise et que les pratiques sont non attentatoires, alors il est possible de les intégrer à la relation affective de façon saine et consciente.
Lorsque ces conduites sexuelles engendrent de la souffrance et viennent interférer avec les capacités de la personne à fonctionner normalement au quotidien, on parle alors de troubles paraphiliques. Ils se définissent comme des paraphilies qui entraînent une détresse psychique forte (des symptômes dépressifs sont susceptibles d’apparaître par exemple) et vont perturber la vie de la personne paraphile ou nuire à un autre individu.
Bon à savoir
La plupart des paraphiles sont des hommes qui peuvent d’ailleurs présenter plusieurs types de déviance sexuelle.
Certaines paraphilies sont condamnables sur le plan pénal par la justice lorsque le comportement sexuel porte atteinte à l’intégrité de l’objet sexuel visé (un enfant, une personne, un animal…).
Les 8 déviances sexuelles les plus communes
Il existerait plus de 500 types de paraphilies dont certaines peu connues comme la coprophilie ou la nécrophilie, tandis que d'autres sont plus fréquentes qu'on ne l'imagine. Voici les 8 déviances sexuelles que l’on retrouve le plus fréquemment :
- Le fétichisme
- Le transvestisme
- Le masochisme
- Le sadisme
- Le voyeurisme
- L’exhibitionnisme
- Le frotteurisme
- La pédophilie
Paraphilie n° 1 : le fétichisme
Le fétichisme est une paraphilie qui consiste à employer un objet inanimé qu’on appelle le fétiche pour susciter désir et excitation. Les fétiches sont nombreux et variés, chaque personne fétichiste ayant ses préférences pour être stimulée sexuellement.
Par exemple, le fétiche va s’incarner dans :
- Des matières spécifiques comme le cuir ou le caoutchouc ou des matières précieuses telles que la soie ou la fourrure ;
- Des vêtements particuliers comme de la lingerie ou encore des chaussures, par exemple des escarpins à talons hauts qui seront frottés ou reniflés ;
- Le fait de revêtir les sous-vêtements de quelqu’un d’autre.
Cependant, le fétiche peut aussi être constitué par une partie du corps non sexuelle, comme le pied, dont la vision ou le toucher entraîne une excitation libidinale importante.
Lorsque la communication entre partenaires est bonne, le fétiche s’intègre parfois dans les pratiques charnelles, avec le consentement de l’autre. Quelquefois, le fétiche vient remplacer une activité sexuelle dite « traditionnelle ».
Le trouble fétichiste survient lorsque l’excitation se fait de façon récurrente et intense par le fétiche et provoque une détresse, perturbe le fonctionnement de la personne ou nuit à une autre. Un individu qui souffre d’un trouble paraphilique fétichiste devient, dans certains cas, incapable d’avoir des rapports sans son fétiche ou ne parvient plus à l’orgasme. Quand ce besoin obsède les pensées ou amène à des comportements compulsifs, des risques sont présents pour la santé mentale.
Néanmoins, la majorité des individus fétichistes ne remplit pas les critères du trouble fétichiste et cette paraphilie peut, selon le fétiche, s’intégrer assez aisément dans une sexualité épanouie et respectueuse.
Bon à savoir
Les troubles paraphiliques sont susceptibles de nuire assez gravement à la personne dans sa capacité à avoir une activité sexuelle affective, respectueuse et réciproque.
En effet, leur partenaire éprouve parfois le sentiment d’être négligé, d’être perçu comme un objet, voire d’être inutile dans le rapport intime.
Paraphilie n° 2 : le transvestisme
Le transvestisme se caractérise par le fait de porter des vêtements de l’autre sexe pour obtenir une excitation charnelle intense et récurrente. En cela, le transvestisme est une forme de fétichisme puisque l’habit constitue ici le fétiche.
Dans le transvestisme, un homme va aimer revêtir des vêtements de femmes. L’inverse est possible aussi, moins fréquent cependant. Dans certains cas, il ne s’agit pas uniquement de porter des tenues, mais également des perruques, des accessoires et du maquillage.
Si le transvestisme fait penser à une identité de genre qui serait en questionnement, généralement ce sont des personnes qui ont envie d’enfiler des vêtements du sexe opposé sans pour autant vouloir modifier leur genre ou leur sexe biologique : il n’y a pas de dysphorie de genre marquée.
Ce comportement paraphilique débute souvent dans l’enfance. À l’âge adulte, le transvestisme peut intégrer les ébats physiques de l’individu si le partenaire en est d’accord. A contrario, s’il y a refus, la personne travestie ressent alors de la honte, des sentiments de culpabilité intenses, elle risque de se sentir déprimée et de manifester des signes d’anxiété sociale.
Lorsque le transvestisme provoque une détresse psychique importante et des difficultés à fonctionner correctement au quotidien, on évoquera dans ce cas un trouble du transvestisme. Si ce dernier constitue une affection dans le sens où il y a une souffrance marquée et s’inscrit cliniquement dans le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, la pratique du transvestisme ne fait plus, quant à elle, partie des paraphilies de la CIM-11 (Classification internationale des maladies).
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Bon à savoir
La souffrance ressentie par un paraphile est souvent en lien avec les réactions exprimées par d’autres individus au regard de ses pratiques paraphiliques, rarement tolérées par la société.
Paraphilie n° 3 : le masochisme
Le masochisme est une paraphilie provoquant de l’excitation sexuelle en se faisant humilier, frapper, agresser, attacher, asphyxier (asphyxiophilie) ou par d’autres moyens similaires.
Cette déviance sexuelle repose sur le fait de ressentir de la douleur, physique et/ou émotionnelle pour engendrer la venue du plaisir orgasmique. L’algophilie peut prendre la forme de fantasmes, de pulsions ou de comportements.
La personne masochiste éprouve un désir profond, parfois caché, de se faire dominer. Une pratique sexuelle courante dans ce type de déviance est le jeu de rôle comprenant un dominant et un dominé.
Les paraphiles masochistes vont avoir des rapports avec un partenaire consentant qui, lui, présente dans certains cas un sadisme sexuel. Normalement les coups et les humiliations sont simulés pour éviter toute souffrance ou blessure dangereuse. Généralement les personnes à tendances masos n’en sont pas affectées.
Néanmoins, le trouble du masochisme sexuel existe et implique une détresse importante ou des altérations aux niveaux psychoaffectif et social : l’individu pâtit de son masochisme et les actes qu’il subit engendrent des dommages physiques, psychologiques et parfois, la mort (les risques sont majeurs en cas de pratique de l’asphyxie autoérotique par exemple).
Bon à savoir
Certaines relations sexuelles « classiques » impliquent ponctuellement une dose de masochisme savamment mesurée et contrôlée : s’attacher avec des foulards, se donner quelques fessées légères… Lorsque les partenaires consentent et l’acceptent, ces actes ne relèvent pas forcément du sadomasochisme.
Paraphilie n° 4 : le sadisme
Autre déviance sexuelle, le sadisme est une paraphilie qui fait écho au masochisme : la personne sadique ressent une excitation libidinale intense qui est provoquée par la souffrance physique ou psychologique d’une autre personne.
Les relations intimes ont généralement lieu avec un partenaire consentant qui est masochiste. Humiliations et coups sont simulés. Il s’agit en quelque sorte d’un jeu même s’il en ressort souvent des fantasmes importants de contrôle complet sur l’autre : ce dernier peut alors se faire attacher et bâillonner par exemple.
Dans cette paraphilie aussi, la majorité des individus n’en souffrent pas. Le sadisme sexuel devient un trouble lorsque la personne éprouve une détresse au quotidien, que des retentissements impactent sa vie ou que ses actes dépassent le simple fantasme et conduisent à des blessures physiques, émotionnelles ou à des violences graves sur l’autre (et dans certains cas, à la mort).
Le fait d’agir par sadisme sur des individus non consentants est révélateur du trouble de sadisme sexuel : dans ce cas ce sont de véritables agressions punissables par la justice.
Un trouble du sadisme sexuel associé à un trouble de la personnalité antisociale (en savoir plus) va s’avérer particulièrement dangereux. On retrouve d’ailleurs ce trouble paraphilique chez certains violeurs, mais aussi chez des individus ayant commis des meurtres sexuels.
Paraphilie n° 5 : le voyeurisme
Le voyeurisme fait partie des paraphilies et se définit comme le fait de ressentir de l’excitation sexuelle en regardant une autre personne à son insu : elle peut être nue, être en train de se déshabiller ou d’avoir un rapport.
C’est bien l’acte d’observer en secret qui engendre la stimulation libidinale chez l’individu voyeuriste : il n’est pas en recherche de contact sexuel ou d’un rapport. Par exemple, regarder des images ou des vidéos sexuellement explicites sur Internet n’est pas du voyeurisme, puisque l’observation se fait directement, et non pas à l’insu d’une ou plusieurs personnes.
Le voyeurisme est l’une des paraphilies les plus fréquentes, et lorsque les adultes impliqués sont consentants, les formes légères de voyeurisme sont tolérées socialement. Néanmoins, il y un risque évidemment d’entraîner des problèmes avec la justice.
La majorité des voyeuristes ne vont pas présenter de trouble. Quand c’est le cas, ce dernier se caractérise par différents éléments :
- La mise en œuvre des fantasmes ou des pulsions de voyeurisme ;
- Une souffrance intense et un manque inquiétant d’estime de soi ;
- Une incapacité à être et agir normalement au quotidien.
Le diagnostic du trouble voyeuriste s’établit quand la détresse et l’angoisse sont profondes et que la personne ne parvient plus à fonctionner à cause de ses pratiques. Lorsque ses pulsions ont été mises à exécution avec un tiers qui n’a pas donné son consentement, le trouble est également avéré et préjudiciable.
Quand le voyeurisme devient la conduite sexuelle de prédilection, les heures passées à observer sont innombrables, ce qui amène le paraphile à négliger des aspects de sa vie.
Paraphilie n° 6 : l’exhibitionnisme
L’exhibitionnisme est une déviance sexuelle consistant soit à montrer ses parties génitales pour s’exciter, soit à éprouver un désir intense d’être observé pendant les pratiques sexuelles. Les personnes exhibitionnistes sont généralement mariées : la déviance vient alors troubler la relation.
Les exhibitionnistes sont majoritairement des hommes et l’exposition de leurs organes génitaux se fait souvent face à des inconnus dont la méfiance est peu élevée. Les paraphiles exhibitionnistes ressentent le besoin de choquer, surprendre ou impressionner, mais ils recherchent très rarement le contact, même si des agressions sexuelles peuvent se produire. Néanmoins, ils recourent parfois à la masturbation en public.
Lorsque l’exhibitionnisme s’exprime par le désir d’être observé pendant l’acte sexuel, ce n’est pas l’effet de surprise ou de stupeur qui est convoité : le public est normalement consentant. Dans ce cas les solutions offertes permettant d’assouvir cette forme de paraphilie sont nombreuses : films pornographiques, soirées exhibitionnistes… En conséquence, leur déviance les tourmente rarement et la paraphilie exhibitionniste ne se transforme pas en pathologie.
D’ailleurs la plupart des exhibitionnistes n’en souffrent pas. Cependant lorsque les fantasmes sortent de l’imaginaire pour être réalisés compulsivement auprès de personnes non consentantes alors on parlera de trouble exhibitionniste.
Presque un tiers des délinquants sexuels arrêtés subit un trouble de l’exhibitionnisme. En cas de détresse psychique, celle-ci peut se manifester par des attaques de panique, des insomnies, des conduites alimentaires problématiques et une mauvaise gestion émotionnelle.
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Paraphilie n° 7 : le frotteurisme
Déviation sexuelle, le frotteurisme se caractérise par le fantasme, la pulsion ou l’acte de se frotter ou de toucher une personne qui n’y consent pas.
Les victimes sont généralement habillées : leur sexe ou leur poitrine est caressé par le frotteur, mais celui-ci peut également frotter ses organes génitaux contre les cuisses ou les fesses. Cela a fréquemment lieu dans les endroits publics bondés (comme le métro), ce qui facilite le contact et permet au frotteur de garder l’anonymat.
Ici c’est le fait de maintenir un lien physique sans le consentement de l’autre personne, associé à sa réaction (peur, surprise, stupéfaction, sidération…), qui va participer à l’excitation sexuelle du frotteur. Des frottements qui auraient lieu de façon involontaire avec un inconnu ou un partenaire ne relèvent pas de cette paraphilie.
Quand la pulsion du frotteur se concrétise dans la réalité, il se remémore parfois l’événement par la suite pour s’adonner à la masturbation.
Le frotteurisme est donc un trouble pathologique lorsque :
- Les fantasmes entraînent un mal-être clinique significatif ;
- Le désir de frotteurisme devient irrépressible et irréfrénable et se produit délibérément sans le consentement de la victime ;
- Différents pans de la vie (social, professionnel, affectif) sont perturbés et la qualité de vie est fortement détériorée au niveau psychosocial.
Si la personne frotteuriste n’évoque pas de détresse psychique (absence d'un trouble de l'anxiété, d’obsessions, de honte ou de culpabilité), si les domaines importants de sa vie ne sont pas altérés et s’il n’y a pas de passage à l’acte compulsif alors l’intérêt sexuel pour le frotteurisme est bien présent sans pour autant être un trouble paraphilique.
Comme pour toutes les déviances sexuelles c’est la souffrance (de soi ou d’un tiers) qui va marquer la pathologique dans la paraphilie.
Paraphilie n°8 : la pédophilie
La pédophilie est une forme de paraphilie caractérisée par l’attirance sexuelle pour des mineurs ou les corps non formés d’enfants non pubères ou prépubères. On retrouve plusieurs types de pédophilie : Secondaire : attirance habituelle pour des adultes ; Préférentielle : inclination forte pour les enfants ; Exclusive : penchant unique pour les enfants.
La pédophilie n’est pas toujours exclusive, c’est-à-dire que certains pédophiles sont mariés et éprouvent de l’attirance sexuelle pour des adultes aussi. Ils peuvent avoir des enfants et ne pas ressentir d’attrait pour eux. L’inceste est possible dans la famille, néanmoins toutes les personnes incestueuses ne sont pas forcément pédophiles. La pédophilie est plus fréquente chez les hommes, mais elle existe bien chez les femmes.
Certains paraphiles pédophiles vont se contenter de fantasmes dans leur tête ou regarder des images pédopornographiques sur Internet. Un mal-être ou un événement particulier risque de faire émerger ou accroître les fantasmes pédophiles, qui peuvent cependant être ponctuels. Malgré tout, de façon sous-jacente, le pédophile reste attiré par des enfants.
Les pédophiles doivent donc renoncer à tout ou partie de leur sexualité et dès lors, à une part d’eux-mêmes : seuls les fantasmes sont possibles. La pédophilie exclusive est plus complexe et problématique, car il est difficile de faire évoluer le choix d’objet (la cible des pulsions sexuelles) et les attirances, parce que les pédophiles exclusifs sont très fixés dans ce qui leur donne du plaisir.
La pédophilie est une perversion sexuelle, car l’enfant fait objet de fétiche. Cette paraphilie s’associe soit de détresse (avec un conflit intrapsychique et une culpabilité puissante par exemple) soit d’une composante perverse quand les pulsions ne sont pas réprimées : il n’y a pas de lutte interne ni de culpabilité. Dans ces cas, le passage à l’acte aura lieu et le pédocriminel va agresser et abuser sexuellement des enfants, provoquant des chocs émotionnels lourds, des ESPT et des amnésies traumatiques chez les victimes.
Le trouble pédophile se caractérise par la souffrance :
- Soit le pédophile est en détresse au regard de ce qu’il éprouve, mais ne fait de mal à personne : les paraphiles pédophiles névrosés demandent parfois de l’aide pour faire face à la torture et la honte qu’ils ressentent à l’égard de leurs fantasmes.
- Soit il fait souffrir des enfants en ne réprimant pas ses envies, en passant à l’acte et en assumant complètement (le déni est très rare dans les comportements pédophiles).
Certains pédocriminels jouissent en plus de l’emprise qu’ils ont sur une personne plus faible qu’eux, ce qui constitue une forme de sadisme.
Un pédophile pervers est manipulateur et revendique ses pulsions comme une norme en interprétant en plus la réalité pour la rendre conforme à son fonctionnement et ses fantasmes : il dira par exemple que c’est l’enfant qui l’a provoqué. Se faisant, il se déculpabilise et se défait de sa responsabilité. Les prédateurs pédophiles ont souvent un trouble de la personnalité antisociale.
Comment traiter les troubles paraphiliques ?
Prendre en charge les troubles paraphiliques est essentiel pour apaiser la souffrance lorsque le sujet est en détresse. Le but sera également de soulager tous les effets secondaires associés comme une hypersexualité ou un trouble d’abus de substances.
Le traitement passe par un diagnostic du désordre paraphilique en amont, avec un expert de la santé mentale comme un psychologue ou un psychiatre. La demande de soin peut être une démarche du patient, ce qui est idéal pour favoriser la réussite thérapeutique et renforcer les bienfaits de l’accompagnement psychologique. Les antidépresseurs ISRS sont utiles dans certains cas pour maîtriser pulsions et fantasmes sexuels.
Lorsque les troubles paraphiliques sont à l’origine de délits ou de crimes sexuels, des obligations ou injonctions de soins sont requises par la justice à la suite de la condamnation. La prise en charge se fera donc dans le cadre d’un contrat thérapeutique dans lequel le patient doit s’engager au côté du praticien.
Les thérapies brèves comme la TCC permettent de déconstruire les croyances et les schémas de pensées pour les restructurer sur le plan cognitif. Analyser les circonstances qui poussent à l’acte est essentiel, ainsi que la façon dont la personne paraphile se positionne face à elle-même, face à la loi et aux autres. Comprendre le passé et les traumas pour parvenir à mettre du sens sur le trouble paraphilique est cathartique.
La psychothérapie individuelle est pertinente, cependant en cas d’atteinte à autrui les groupes de paroles revêtent une importance particulière, notamment dans le cas de la pédophilie : si la thérapie individuelle offre un « effet miroir », la thérapie de groupe met en lumière des zones d’ombre telles que les mécanismes de défense. Un déni sera plus facilement remis en cause par l’effet de groupe, car confronter ses distorsions cognitives avec d’autres paraphiles apporte nuance, réflexion et prise de recul : la thérapie de groupe stimule l’autocritique.
Les médicaments provoquant une camisole chimique agissent sur la libido et l’envahissement fantasmatique, mais ne changeront pas la personne : un pervers qui tire sa jouissance dans l’emprise et la manipulation restera pervers, sa dangerosité ne sera pas réduite.
A retenir
Une paraphilie, quelle qu’elle soit, n’est pas toujours inquiétante ou problématique : d’ailleurs, un certain nombre d’entre elles comme le fétichisme, le transvestisme ou encore le sadomasochisme ne font plus partie ou sont amenées à ne plus faire partie de certaines classifications internationales de maladies.
Fantasmes non envahissants, consentement, respect : les paraphilies ne relèvent pas systématiquement du trouble. Mais lorsqu’il y a souffrance de l’individu paraphile ou abus de l’autre, alors il y a pathologie et il y a danger : la prise en charge thérapeutique est donc essentielle.