Dépendance affective : symptômes d'un trouble de la personnalité

Quels sont les signes de la dépendance affective ?

Les symptômes de la dépendance affective peuvent se manifester sous différentes formes. Comprendre comment elle s'active, c'est vous aider à mieux vous connaître et à déterminer quels sont les axes sur lesquels vous avez la possibilité de travailler, si vous voulez sortir du manque affectif. 
En voici neuf manifestations :

• Signe n°1 : Le dépendant affectif est anxieux
• Signe n°2 : Des affects dépressifs
• Signe n°3 : Des difficultés relationnelles et sociales
• Signe n°4 : Une difficulté à prendre des décisions
• Signe n°5 : Des conduites à risques 
• Signe n°6 : Un besoin de fusion avec l’entourage
• Signe n°7 : Une peur de l’engagement
• Signe n°8 : Un besoin de réassurance constant
• Signe n°9 : Une estime de soi fragile

Signe n°1 : Le dépendant affectif est anxieux

L’anxiété est l’un des signes de la dépendance affective. Face à l’angoisse d’abandon, de séparation, de la peur d’être rejeté ou encore exclu, un état d’anxiété diffus et envahissant peut se développer chez la personne en situation de dépendance.
Il est alors possible d’observer cette anxiété en repérant, par exemple, plusieurs des manifestations suivantes :

• Palpitations, sueurs froides, frissonnement, tachycardie (accélération du rythme cardiaque qui n’est pas due à un effort physique) ;
• Sensation de mal-être interne : boule dans le ventre ou dans la gorge
• Fatigue importante, difficultés pour s'endormir et pensées répétitives face à la situation avant le coucher

L’anxiété fait partie intégrante symptômes de la dépendance affective et se manifeste également sur le plan émotionnel : stress, tension interne, frustration, peur psychique (préoccupations, inquiétudes constantes, envahissantes).
Les manifestations sont également physiques : douleur musculaire et/ou névralgique, sensation de malaise interne. Il est important de la soigner pour éviter les complications.

Signe n°2 : Des affects dépressifs

Les affects dépressifs sont un autre symptôme de la dépendance affective.
Une situation de dépendance amoureuse peut en être à l’origine dont les manifestations sont les suivantes :

• Trouble du sommeil : insomnies, difficultés à l’endormissement, réveils anxieux 
• Trouble de l’alimentation : augmentation de la sensation de faim ou au contraire, perte d’appétit 
• Troubles libidinaux : augmentation ou diminution de la libido 
• Sentiment de tristesse envahissant 
• Repli sur soi, isolement 
• Perte de motivation 
• Perte d’énergie et d’élan vital

Il est essentiel de repérer ces premiers signes qui peuvent alerter sur un début de dépression afin de pouvoir trouver des solutions à court et long terme et ne pas entrer dans un état de dépression marqué et durable.

Signe n°3 : Des difficultés relationnelles et sociales

Une situation de dépendance émotionnelle est en lien avec l’expression de difficultés relationnelles et sociales.
En effet, la peur de perdre l’autre, de se sentir mis de côté ou encore de revivre un sentiment d’abandon sont à l’origine d’un déséquilibre relationnel chez l’individu et sont des marqueurs des symptômes de la dépendance affective.
Ces difficultés relationnelles peuvent ainsi se traduire de différentes manières selon l’état émotionnel et la situation vécue. Ainsi, il est par exemple possible d’observer des difficultés d’adaptation face à une situation stressante chez la personne en situation de dépendance affective.
Par ailleurs, la peur d’être exclue et abandonnée chez la personne est un signe de la dépendance affective qui va alors se traduire par une sensation de malaise avec autrui dans lequel la communication représente un enjeu de taille.
Verbaliser ses ressentis, ses émotions, ses idées est alors difficile à faire pour la personne en situation de dépendance, qui oscille entre exprimer ses besoins, ses envies, et coller à ce que l’autre attend d'elle. De ce fait, la communication se traduit par une grande ambivalence chez le dépendant affectif.
Par exemple, au sein du cercle amical, la crainte de ne plus être au centre est excessive, ce qui amène la personne à tout faire pour obtenir l’approbation de ses pairs, quitte à aller à l’encontre de ses valeurs ou accepter des situations qui ne lui procurent aucune satisfaction.
Il n’est pas rare d’observer des comportements similaires à ceux du syndrome de Calimero, car il peut s’agir d’une personne qui se plaint tout le temps cherchant la sympathie et le soutien des autres pour se sentir mieux dans leur peau. Ces deux conditions peuvent entraîner des schémas de pensée négatifs et une perception déformée de soi-même et des relations interpersonnelles.
Très jaloux, l’individu dépendant peut devenir exigent et vouloir une amitié exclusive, entraînant alors une forme de compétition avec les autres.
En famille, les difficultés relationnelles vont s’exprimer par un attachement excessif et une peur continue de perdre l’entourage (parents ou enfants) ce qui peut amener à un temps important passé auprès des parents ou à surprotéger les enfants constamment.
Ici également, tout sera fait pour plaire à l’autre, en se suradaptant et anticipant leurs besoins, quitte à se mettre de côté et s’oublier. Reconnaître le trouble de la personnalité dépendante dans une relation amoureuse est essentiel car la personne qui montre des symptômes d’un manque d’affection est une véritable proie pour les personnalités toxiques.
Il est d’ailleurs possible que la majorité des relations amoureuses ait lieu avec des manipulateurs dangereux. La personne en dépendance ayant une peur excessive d’être abandonnée, elle risque d’aller jusqu’à accepter des brimades, des humiliations voire de la violence.
Elle peut également voir en cela des preuves d’amour, par exemple en cas de jalousie maladive de la part du conjoint (qu’elle peut elle-même développer en retour).
Les pervers narcissiques profitent des faiblesses des personnes dépendantes pour mieux appuyer leur emprise et renforcer le sentiment d’addiction et de peur de l’abandon chez la victime.
Les symptômes de la dépendance affective peuvent également apparaître dans le milieu professionnel. En effet, la personne qui souffre de dépendance va avoir tendance à tout accepter, à ne jamais dire non, à en faire toujours plus pour être appréciée et éviter le rejet.
L’équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle est donc en danger, le risque étant d’aller jusqu’à l’épuisement professionnel.
Le travail constitue un autre lieu à risque pour le dépendant affectif car les pervers narcissiques profiteront d’autant plus de son surinvestissement à toute épreuve pour déployer leur emprise et les faire courir à leur perte.

Signe n°4 : Une difficulté à prendre des décisions

La difficulté à prendre des décisions fait partie des symptômes de la dépendance affective. En effet, le processus de prise de décision positionne cet individu dans un choix draconien face auquel il oscille entre son affirmation de soi, ses besoins, ses envies, et le fait de préserver l’amour, le respect, l’affection ou encore l’intérêt de l’autre, en se rangeant de son côté.
Pour la personne en situation de dépendance, aller à l’encontre de la volonté/du désir de cet « autre » signifie risquer de le perdre. En ce sens, la prise de décision ne lui appartient plus et la responsabilité de toutes décisions, de toutes actions, est complètement attribuée à autrui.
Par ailleurs, des difficultés d’organisation et de planification de l’emploi du temps, sont directement en lien avec ces difficultés dans la prise de décision et sont également un signe de la dépendance affective.
En effet, afin de préserver cette disponibilité psychique, émotionnelle et même physique à l’objet d’amour, la personne en situation de dépendance amoureuse préféra rester totalement disponible. Cela s'inscrit dans la définition de la dépendance affective, où la personne tend à mettre de côté ses propres besoins pour maintenir une connexion étroite avec l'objet d'affection.
Parfois la personne dépendante va jusqu’à déléguer intégralement l’organisation du quotidien et les prises de décision à son partenaire.

Signe n°5 : Des conduites à risques

Les conduites à risque représentent un autre symptôme de la dépendance affective, et constituent un aspect essentiel à prendre en compte au regard des dangers engendrés.
L’angoisse d’abandon à l’origine du trouble est souvent associée à une recherche des limites aussi bien physiques, émotionnelles que psychiques.
Ainsi, des abus de substances, des mises en danger volontaires ou inconscientes, des comportements à risque sur le plan physique ou sexuel par exemple, peuvent prendre place afin de permettre de combler le vide.
Il est donc primordial d’identifier une situation de dépendance, notamment face à des relations amoureuses toxiques, afin de prévenir les risques associés à ces mises en danger.

Signe n°6 : Un besoin de fusion avec l’entourage

Les relations sont souvent définies par des comportements fusionnels, ce qui constitue un des symptômes de la dépendance affective. La personne qui souffre d’un vide affectif exprime donc un fort déséquilibre dans ses relations, dans lesquelles elle est souvent sous le joug de l’autre, qui devient parfois tyrannique lorsqu'il s'agit d'une personne manipulatrice.
Dans ce cas de figure, il est possible qu’une relation toxique se mette en place et soit ainsi à l’origine d’une anxiété d’autant plus envahissante, positionnant la personne dans une spirale infernale et dans une manipulation affective dont il est difficile de sortir.
Enfin, la perception de l’environnement et des situations vécues sont complètement biaisées par le prisme de la dépendance affective. En ce sens, la personne peut par exemple éprouver des difficultés à percevoir la toxicité d’une relation dans laquelle elle est engagée et ainsi répéter ces comportements néfastes pour son bien-être.
De plus, toute rationalisation est impossible face à ce genre de situation puisque l’autre apparaît comme étant la seule et uniquement priorité.

Signe n°7 : Une peur de l’engagement

Septième symptôme de la dépendance affective : la peur de l’engagement. Pour certains, l’anxiété apparaît lorsque le compagnon ou un proche doit s’absenter quelque temps, suscitant ainsi panique, peur ou colère.
Le besoin de contact est, ici, omniprésent et moteur du quotidien. Pour d’autres, la dépendance amoureuse et l’anxiété qu’elle suscite a pour effet une peur de l’engagement intense dans certaines relations et donc un rejet de celles-ci.
Il est alors possible que l’individu s’entoure de personnes qui pourraient plus facilement l’abandonner, le rejeter, l’exclure, ou avec lesquelles le contexte fait que la relation ne pourra pas fonctionner.
Dans ce type de configuration, la personne en situation de dépendance affective entre dans un schéma comportemental qui vient confirmer ses pensées et ses croyances associées à la certitude qu’elle va être abandonnée.

Signe n°8 : Un besoin de réassurance constant

Signe de la dépendance affective, le besoin de réassurance est propre aux personnes en souffrant. La dépendance amoureuse se manifeste généralement chez des personnes exprimant une angoisse d’abandon et/ou de séparation, et qui se traduit par une peur d’être rejeté par l’autre, un besoin d’être rassuré et mis en confiance.
L’envahissement de la peur d’être abandonné est intense et fait partie des symptômes de la dépendance affective. Elle est ainsi le signe d’un besoin de l’autre pour être, faire et exister.
La blessure d’abandon et l'angoisse de séparation à l’origine de la dépendance se développent dès l’enfance.
Elles peuvent être issues de traumatismes, mais également de conflits familiaux, d’événements marquants tels qu’un divorce, ou encore la traduction d’un environnement peu sécurisant.
Cependant, plusieurs facteurs peuvent venir réactiver cette angoisse, créant alors un choc émotionnel suscitant un sentiment d’impuissance et de solitude envahissant, symptômes d’un manque d’affection.

Signe n°9 : Une estime de soi fragile

Les symptômes de la dépendance affective se manifeste jusque dans l’amour-propre que la personne exprime. Ce besoin permanent de l’autre, de son amour, de son soutien pour être rassuré, guidé peut ainsi représenter la source d’un mal-être profond, engendrant un manque d’estime de soi, de confiance en soi.
L’angoisse d’abandon peut ainsi être activée dès lors que l’être aimé menace de disparaître. Ces angoisses, lorsqu’elles ne sont pas entendues et exprimées, perdurent dans le temps, pouvant ainsi rendre la personne dépendante affectivement.
Ainsi, la personne qui en souffre exprime divers symptômes d’un manque d’affection en ce qui concerne la confiance personnelle, l’estime de soi, le développement de relations instables, peu sécurisantes et un besoin de réassurance intense.
C’est donc un cercle vicieux qui vient entretenir le vide affectif et dont il peut sembler difficile de se défaire.

Comment diagnostiquer une dépendance affective ?

Une évaluation, par un psychologue, dans le cadre d’une dépendance affective permet ainsi de définir ensemble un suivi adapté, personnalisé et aidant. 
Identifier les causes, les symptômes de la dépendance affective et effectuer des tests vous permettant de déterminer si vous êtes en situation de dépendance est une première clé vers un état de mieux-être.
Cet état désiré est celui pour lequel vous devez vous fixer des objectifs à atteindre pour vous sortir de cette situation.
Cependant, cela n’est pas évident à faire et tenter d’y parvenir seul n’est pas chose aisée. C’est pourquoi, une fois les symptômes d’un manque d’affection identifiés, une prise en charge psychothérapeutique peut s’avérer être une solution adaptée à la dépendance amoureuse, afin de reprendre en main le contrôle sur votre environnement.
La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) représente notamment une prise en charge adaptée à la personne en situation de dépendance affective, afin d’effectuer un travail sur les schémas de pensées dysfonctionnels à l’origine des difficultés d’adaptation, de prise de décision et de perception conflictuelle ou menaçante de l’environnement.
Ces schémas de pensées conduisent ainsi la personne à adopter des comportements inadaptés par rapport à ses besoins et à son bien-être, dans le désir de préserver la relation coûte que coûte afin de ne pas réactiver l’angoisse d’abandon.
La thérapie permet également de se soulager du sentiment de culpabilité.
Il existe également la thérapie par exposition à la réalité narrative (T.P.E.R.N). Cette forme de thérapie permet une catharsis émotionnelle par l’écriture. En effet, elle permet un travail d’élaboration du traumatisme et des pensées toxiques qui sont à l’origine de ces biais de perception de l’environnement relationnel de la personne en situation de dépendance, par l’écriture, comme une forme de décharge émotionnelle.
Derrière ce terme à la mode parfois posé à tort, la dépendance affective est une réelle souffrance pour celui qui la vit.