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8 clés pour se libérer de l'anxiété de performance

Les mains qui tremblent, la gorge qui se ressert, le cœur qui s’emballe et cette désagréable petite voix intérieure qui tourne en boucle "je vais échouer, c’est sûr”, “je ne vais jamais y arriver, je n’ai pas les capacités pour réussir”. Si cette situation vous semble familière, il se pourrait que vous expérimentiez une forme d’anxiété de performance.
Trouble relativement courant, l’anxiété de performance peut, cependant, devenir particulièrement entravante lorsqu’elle ne permet plus de passer des situations d’évaluation (examen, compétition, présentation, etc.) dans de bonnes conditions.
Découvrez dès à présent nos 8 clés pour vous libérer de l’anxiété de performance, retrouver la maîtrise de vos capacités et vous libérer de la peur de l’échec.

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Rédaction par La Clinique E-Santé

21 min

Publié le April 26, 2023 (modifié le October 2, 2024)

8 clés pour vaincre l'anxiété de performance dans sa vie professionnelle et personnelle

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Définition : l’anxiété de performance c’est quoi ?

L’anxiété de performance est une peur ressentie lors de situations d’évaluation. Passer un examen, rendre un projet important pour le travail, réaliser des épreuves sportives, séduire une personne etc., sont autant de situations qui peuvent être propices à l’anxiété de performance.
L’anxiété de performance se déclenche lorsqu’une personne perçoit une situation comme menaçante et qu’il y a un décalage perçu entre la difficulté de la tâche à réaliser et les habiletés du sujet à accomplir la tâche.
En outre, Martens, Vealey et Burton (1990) estiment que la perception de la menace dépend de deux représentations indépendantes : la perception de l'importance du résultat et la perception de l'incertitude du résultat.
Il est parfaitement normal d’éprouver du stress lors de certaines situations. Le stress est une réaction physiologique normale de l’organisme qui se prépare à une situation considérée comme dangereuse ou avec un enjeu. Ce stress est, par ailleurs, nécessaire pour motiver la personne à réaliser une performance optimale.
Cependant, si le stress ressenti est trop intense et qu’il devient chronique, il peut être une véritable source de souffrance pour la personne. Elle peut alors totalement se figer, faire une crise d’angoisse lors de l'événement ou bien éviter les situations d’évaluation ou encore se résigner à l’échec et adopter une attitude défaitiste.

Bon à savoir

Sachez qu’il existe plusieurs formes d’anxiété :

  • l’anxiété généralisée : correspond à un état de peur permanent où la personne se sent en insécurité et s’inquiète de tout.
  • le trouble anxieux social : est une forme d’anxiété spécifique liée à la peur d’être jugé de façon négative et d’être rejeté par autrui.
  • l'anxiété de performance : est une forme d’anxiété qui se déclenche lors de situations où la personne a peur d’échouer à un examen, à une compétition, etc. Elle peut également s’inscrire avec une forme d’anxiété sociale lorsque la peur d’échouer découle d’une peur de ne pas parvenir à satisfaire les attentes des autres.

Comment soigner une anxiété de performance ? Les solutions

L’anxiété de performance peut véritablement être un frein lorsqu’elle paralyse et fait perdre les moyens à une personne qui aurait bien souvent toutes les capacités pour faire face à la situation à laquelle elle pense ne pas pouvoir réussir. Cependant, c’est un trouble courant qui se soigne très bien quand on apprend à l’apprivoiser. Découvrez dès maintenant nos différentes clés pour soigner l’anxiété de performance :

  1. Identifier les symptômes de l’anxiété de performance
  2. Comprendre les causes
  3. Observer les situations qui déclenchent l’anxiété
  4. Sortir de l’anticipation et se concentrer sur ses compétences
  5. Questionner ses croyances
  6. Pratiquer la pleine conscience et la relaxation
  7. Sortir du syndrome de l’imposteur
  8. Entamer une thérapie

Clé n°1 : Identifier les symptômes de l’anxiété de performance

La première clé permettant de se libérer et de soigner une anxiété de performance, est de reconnaître les symptômes qui se manifestent lorsque vous faites face à une situation de performance. Voici les principaux symptômes qui se déclenchent lors d’une anxiété de performance :
Les symptômes psychiques :

  • Sentiment de peur, stress élevé
  • Crainte d’échouer lors d’une situation d’évaluation
  • Mauvaise image de soi
  • Présence de pensées négatives et défaitistes
  • Sentiment d'inefficacité
  • Évitement des situations d’évaluation
  • Difficultés de concentration et d’attention
  • Peur excessive de l’échec et des critiques
  • Perfectionnisme élevé et exagéré


Les symptômes physiques :

  • Tremblements, tensions musculaires
  • Difficultés à respirer, sensations d’étouffement
  • Augmentation du rythme cardiaque, bourdonnement des oreilles, vision troublée
  • Maux de tête, migraines, troubles digestifs
  • crise d’angoisse ou crise de panique avant ou pendant la situation


Retenez que l’anxiété de performance se reconnaît à 3 composantes, premièrement par la présence de pensées négatives, deuxièmement par des manifestations physiques et enfin des manifestations comportementales (évitement / fuite / besoin de réassurance par un travail excessif ou des demandes d’avis extérieurs).
Aussi, de nombreuses personnes sont prises d’un tel stress, qu’il est courant que ces dernières fassent des crises d’angoisse ou des attaques de panique avant et/ou pendant une situation d’évaluation. Les crises d’angoisse sont particulièrement douloureuses puisque le sujet est pris soudainement d’une sensation d’étouffement, avec des bouffées de chaleur, des bourdonnements dans les oreilles allant parfois jusqu’à l’évanouissement ou un sentiment de réalisation (l’impression que tout est irréel autour de soi) et de dépersonnalisation (l’impression d’être en dehors de soi) lors de certaines attaques de panique.

Clé n°2 : Comprendre les causes

Comprendre les causes de votre anxiété de performance est une clé essentielle dans le traitement de ce trouble car cela vous permettra de mieux détecter l’origine de votre peur et de pouvoir mieux y remédier.
L’anxiété de performance est souvent multifactorielle et ne dépend pas d’une seule cause mais d’un ensemble de facteurs.
L’une des premières causes de l’anxiété de performance est bien souvent liée à un faible sentiment d’efficacité personnelle (SEP). Ce dernier se définit comme :
« l_a croyance en sa propre capacité à organiser et exécuter une série d’actions nécessaires pour parvenir à la situation visée_ ». Bandura (2003)
Pour résumer, plus une personne croit en ses capacités de réussite, plus elle sera à même de mettre en place des stratégies pour y parvenir. Dans le cas contraire, la personne sera concentrée sur la difficulté de la tâche et aura tendance à abandonner facilement puisqu’elle ne s'estimera pas capable de réussir.
Il est intéressant de noter que les femmes ont tendance à avoir un sentiment d’efficacité personnelle plus faible que les hommes, ainsi qu’un plus grand manque de confiance en soi, ce qui s’inscrit certainement dans une éducation sociétale où l’on attribue des qualités intrinsèques différentes aux hommes des femmes.
La deuxième cause courante dans l’anxiété de performance est une faible estime de soi. L’estime de soi correspond à la valeur qu’une personne s’accorde. Si elle est faible, l’individu est alors tenté de se valoriser uniquement par ses réussites et par le jugement des autres. Or si la réussite d’un individu détermine sa propre valeur, on comprend aisément que les situations d’évaluation deviennent angoissantes et que l’échec sera perçu comme quelque chose de terriblement difficile à encaisser puisque “Si je ne réussis pas, je ne suis pas”.
Une autre cause possible est à chercher du côté de l’enfance avec une éducation toxique causée par des parents stricts dont l’injonction aurait été “sois parfait”. Cela se caractérise par un parent qui, lorsque vous étiez enfant, vous disiez toujours que vous pouviez mieux faire. Si vous aviez un 16 dans une matière, ce n’était pas suffisant. Enfant, vous aviez donc l’impression que pour gagner l’amour de votre parent, vous deviez être parfait. Les personnes ayant eu des parents avec ce type de drivers, sont très souvent perfectionnistes et également plus à même de développer le syndrome de l’imposteur, autant de caractéristiques qui favorisent une anxiété de performance.
Une autre cause fréquemment soulevée dans ce type d’anxiété est liée à l’environnement. Nous évoluons dans une société qui voue un culte à la performance et à la réussite. Sport, milieu professionnel, vie personnelle, vie amoureuse : toutes nos sphères de vie sont concernées. Les modèles que nous voyons fréquemment sur les réseaux sociaux nous invitent à nous dépasser et à ne vouloir que le meilleur pour tenter d’être validés socialement par nos pairs. Le revers de la médaille étant qu’à force de se comparer à des modèles de réussite élevés, nos propres réussites nous semblent insignifiantes et que nous souhaitions toujours nous dépasser davantage. Un terreau fertile à l’anxiété de performance en somme.
Enfin, si vous avez le comportement d’une personne anxieuse, alors vous êtes naturellement plus enclins à développer une forme d’anxiété de performance.
A lire aussi : Anxiété : voici les 7 causes que vous devez connaître

Clé n°3 : Observer les situations qui déclenchent l’anxiété

Si vous êtes sujet à l’anxiété de performance, une solution intéressante est de noter toutes les situations qui déclenchent cette forme d’anxiété afin d’en déterminer l’origine. Pour certains, l’angoisse de performance est généralisée à de nombreuses situations de performance, mais pour d’autres elle ne sera présente que dans des situations spécifiques.

En milieu scolaire

“L’anxiété de performance affecterait 25 à 40% des étudiants”¹
L’environnement scolaire est l’un des milieux où l’anxiété de performance est la plus présente. De nombreux élèves sont proie à l’anxiété lorsqu’il s’agit de passer des examens.
Cela peut s’expliquer par la pression ressentie à l’idée d’échouer et de ne pas obtenir une certification permettant de s’insérer correctement dans la vie professionnelle ou encore par des attentes parentales élevées quant à la réussite scolaire.
Certains finissent par développer une véritable phobie scolaire qui entraîne des difficultés à se rendre en classe ou une attitude défaitiste face à leurs capacités à réussir en classe.

En milieu professionnel

On retrouve également l’anxiété de performance à l’âge adulte. Au travail, lorsqu’un individu se sent sous pression à l’idée de ne pas atteindre ses objectifs et de perdre potentiellement son emploi ou de se sentir “nul” s’il ne parvient pas à faire ce que l’on attend de lui. Ce stress professionnel est relativement courant de nos jours.
Pour de nombreuses personnes, la réussite personnelle dépend majoritairement du statut professionnel.
C’est souvent elle qui donne un sentiment de légitimité. Le problème étant que si la réussite d’une personne ne dépend que de son emploi, la personne place naturellement la barre très haute sur cette sphère et prend le risque d’être très angoissée à l’idée de ne pas être à la hauteur.
Si la personne ne parvient pas à réussir comme elle le souhaite, cela entraînera une perte de confiance en soi et une estime de soi massive et chaque nouvelle épreuve professionnelle sera de plus en plus redoutée.

En milieu sportif

Lorsqu’une personne atteint un certain niveau sportif et qu’elle pratique une activité sportive en compétition, il est courant que celle-ci ait peur de perdre ou de ne pas parvenir à finir première et qu’elle entretienne une certaine anxiété à l’idée d’échouer.
Pourtant, un stress trop élevé est contre-productif puisqu’il augmente l’anxiété cognitive (auto-évaluation négative, expectations pessimiste, etc…) et l’anxiété somatique (manifestations physiques, tremblements, accélération du rythme cardiaque, etc…)
Or, comme a pu mettre en évidence Abadie en 1989 lors d’une compétition sportive :
"La victoire diminue l'anxiété, et à l'inverse la défaite l'accroît."
C’est notamment ce qui explique que des grands champions sont parfois pris dans une spirale infernale où une défaite augmente considérablement le niveau d’anxiété cognitive , qui influence à son tour les capacités du sujet à réussir et à retrouver la victoire.

Dans la sphère relationnelle

Une faible estime de soi peut aussi générer de l’anxiété dans les relations avec le sentiment de ne pas se sentir à la hauteur des attentes de l’autre, plus particulièrement dans la sphère amoureuse et la vie sexuelle. L’individu peut se sentir tellement stressé à l’idée de ne pas satisfaire son/sa partenaire ou de ne pas être performant au lit, qu’il finit par développer des problèmes sexuels dans votre couple tels que des pannes sexuelles, un orgasme bloqué, de la frigidité etc…
Réduire l’anxiété dans votre vie amoureuse passe par une bonne communication dans le couple. En échangeant sur vos attentes et vos envies respectives, vous apprendrez à moins angoisser sur l’avenir et la vie que vous imaginez.
Identifier les situations génératrices de peur est donc essentiel pour pouvoir prévenir et apprivoiser le stress, mais également pour pouvoir mettre en place des stratégies adaptées à la situation et trouver un traitement adapté contre l’angoisse de performance.
À lire aussi : 6 conseils pour se libérer de la charge émotionnelle

Clé n°4 : Sortir de l’anticipation et se concentrer sur ses compétences

Ce qui se joue avant tout dans l’anxiété de performance, c’est l’anticipation de scénarios catastrophes. Agir sur cette caractéristique permet donc de traiter cette forme d’anxiété.
En effet, la personne s’imagine souvent le pire et pense que si elle rate son examen, elle va rater sa vie. Or, cette anticipation de l'échec ne permet pas d’être dans des conditions optimales pour réussir l’épreuve.
Bien qu'il subsiste toujours une part d’incertitude liée au résultat, il est parfaitement possible pour la personne de se préparer au mieux en agissant sur ce dont elle a le contrôle afin de sortir de l’anticipation et de passer à l’action.
Par exemple, si un étudiant est angoissé à l’idée de passer un examen, il peut adopter une stratégie pour mettre toutes les chances de son côté. Il peut ainsi découper ses révisions en plusieurs étapes, définir un lieu pour étudier, mettre en place en planning de révision, étudier avec d’autres camarades de classe ...
De manière générale, en se mettant à l’action, la personne met toutes les chances de son côté pour réussir l'événement mais également sortir de la procrastination, un mécanisme de défense courant lorsque l’on est perfectionniste ou pris par la peur de l’échec.
Aussi, de nombreuses personnes anxieuses ont tendance à ne voir que leurs échecs et à ne pas avoir conscience de leurs ressources. Or, ce n’est pas parce que vous avez fait face à un échec, que vous avez raté tout ce que vous avez entrepris dans votre vie jusqu’à présent. Vous avez déjà accompli de nombreuses choses avec succès dans votre vie, mais vous n’en prenez pas toujours conscience car le cerveau retient plus facilement les expériences négatives, que les positives.
Un bon moyen de reprendre confiance en soi est de lister toutes ses réussites, ses qualités et ses ressources. Pour cet exercice, notez tout ce dont vous êtes fier, chaque victoire même si elle vous semble minime et que vous ne penseriez pas à la noter. Si vous avez du mal à vous trouver des qualités, ce qui est assez fréquent lorsque l’on manque de confiance en soi, n’hésitez pas à demander à votre entourage proche de vous citer vos qualités.
Relisez cette liste de ressources aussi souvent que nécessaire pour vous rappeler que vous êtes capable de réussir et réaliser tout ce que vous avez déjà accompli dans votre vie.

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Clé n°5 : Questionner ses croyances

Une clé essentielle pour soigner l’anxiété de performance est de remettre en question ses croyances.
En effet, les pensées face à un potentiel échec sont souvent démesurées ou exagérées. Ainsi, une personne peut avoir tendance à penser que si elle n’arrive pas première à un concours sportif par exemple, c’est qu’elle est nulle ou que si elle n’obtient pas son diplôme, elle va rater toute sa vie. Il convient donc, dans un premier temps, de s’interroger sur ce type de pensée. Que va-t-il se passer si je n’obtiens pas le résultat escompté ? Pourquoi je pense que je vais m’effondrer si je ne réussis pas ? Bien souvent, cette première étape permet de mettre de la distance avec les conséquences imaginées de l'échec et de se rendre compte que si l'échec doit arriver, il ne sera pas aussi grave que ce que l’on s’imagine.
Il est aussi intéressant de se demander pourquoi vous entretenez des croyances négatives quant à votre capacité de réussite. Avez-vous déjà été en situation d’échec dans des circonstances similaires ou est-ce simplement une appréhension de faire face à un potentiel échec ? Avez-vous vécu une situation où l’on vous a fait sentir que vous n’étiez pas digne de réussir ? Ces questions sont essentielles pour comprendre d’où provient votre angoisse afin de pouvoir modifier vos croyances sur vos capacités.
Il est également utile de vous questionner sur la finalité de votre objectif. Plutôt que de penser uniquement au résultat, essayez de vous concentrer sur les compétences que vous devez améliorer pour parvenir au résultat escompté. Cette technique permet de sortir de l’anticipation et de devenir acteur.
Si vous vous dites “mon objectif est de réussir à maîtriser cette technique” plutôt que “je dois absolument terminer premier sur le podium”, vous revoyez vos objectifs en fonction de votre propre personne plutôt que de remettre en cause votre valeur en fonction d’un résultat. Ainsi, même en cas d’échec potentiel, aussi désagréable soit-il, vous pourrez vous rappeler que, certes, vous n’y êtes pas parvenu, mais que tout ce que vous avez mis en œuvre pour parvenir à votre objectif n’a pas été vain. Vous avez augmenté vos compétences, vous vous êtes amélioré et serez davantage préparé pour la prochaine fois.

Clé n°6 : Pratiquer la pleine conscience et la relaxation

Une autre clé intéressante dans le traitement de l’angoisse de performance est de pratiquer des techniques de sophrologie dont la méditation et la pleine conscience pour apaiser l’esprit et calmer les pensées envahissantes, notamment pour les sujets enclins aux crises d’angoisse ou aux attaques de panique.
La méditation permet de se concentrer sur l’instant présent et à l’avantage d’être un exercice facile à mettre en pratique. Il vous suffit de vous installer confortablement en position assise, de fermer les yeux et d’essayer de ne penser à rien. Lorsque les pensées arrivent, laissez-les venir pour ce qu’elles sont, sans tenter de les chasser. Concentrez-vous simplement sur votre respiration et sur les sensations que vous ressentez quand vous respirez.
Il vous suffit de prendre 5 minutes par jour puis d’augmenter progressivement le temps de méditation pour arriver à environ 15 minutes par session pour en ressentir les bénéfices.
Un autre exercice concret et rapide à utiliser avant une situation de performance est la méthode des 5-4-3-2-1 qui consiste à venir se consacrer sur le moment présent et interrompre les pensées envahissantes. C’est une méthode particulièrement recommandée pour savoir comment calmer une crise d’angoisse.
Pour réaliser cet exercice, il suffit d’identifier :

  • 5 éléments présents dans votre environnement et de les nommer dans votre tête.
  • 4 choses que vous pouvez entendre et de les nommer.
  • 3 choses que vous pouvez toucher ( votre jeans, la table, etc..)
  • 2 éléments que vous pouvez sentir et les nommer.
  • 1 élément que vous pouvez goûter (boire de l’eau, prendre un bonbon à la menthe etc…).


Même si ces conseils peuvent paraître “simplistes” de prime abord, il ne faut pas minimiser leurs bienfaits réels sur la santé. De grands sportifs ont recours à la méditation et à des exercices de visualisation pour se préparer au mieux à des compétitions de hauts niveaux et être ainsi dans les meilleures conditions possibles pour passer leurs épreuves.

Clé n°7 : Sortir du syndrome de l’imposteur

Pour bon nombre de personnes, l’angoisse de performance s’accompagne du syndrome de l’imposteur. Ce syndrome désigne une incapacité pour la personne de reconnaître que ses succès sont dû à son dur labeur et de penser qu’elle mérite la place qu’elle occupe.
Les profils avec le syndrome de l’imposteur ont tendance à être perfectionnistes par peur que l’on découvre qu’ils ne méritent pas la place qu’ils occupent ou bien à se réfugier dans la procrastination par peur d’échouer. Ils ont aussi tendance à attribuer leurs réussites à des facteurs externes de réussite. Ainsi, selon leur logique, s’ils réussissent c’est parce qu’ils ont eu de la chance ou parce qu’ils connaissaient quelqu’un qui les a aidés à arriver à ce résultat.
Parmi les candidats les plus susceptibles de développer le syndrome de l’imposteur et donc également une anxiété de performance, on retrouve souvent les hypersensibles et les hauts potentiels.
Les hypersensibles, car ce sont des profils très émotifs, qui doutent plus facilement d’eux, qui sont perfectionnistes et qui sont sensibles aux critiques et aux émotions négatives qu’elles génèrent.
Les adultes surdoués sont très perfectionnistes et leurs systèmes de croyances manichéens font qu'ils ont des attentes élevées envers eux-mêmes pour se conformer à leurs valeurs personnelles. Ce sont autant de caractéristiques qui font que le syndrome de l’imposteur et l’anxiété de performance chez un surdoué sont particulièrement fréquents.
Pour se libérer du syndrome de l’imposteur, il faudra entamer un travail sur la confiance en soi en prenant conscience de ses réussites. Il faudra également venir questionner son perfectionnisme, car un trop haut niveau de perfectionnisme est bien souvent contre-productif. Notamment, lorsqu’il fait dépasser les délais pour rendre un travail attendu ou qu’il entraîne une insatisfaction personnelle d’avoir fourni une prestation en deçà de ses attentes personnelles alors que l’objectif a été atteint. Il est nécessaire de travailler sur le lâcher prise et d’accepter que les choses n’ont pas besoin d’être parfaites pour que vous soyez fier de vous.
Enfin, il sera essentiel de développer la bienveillance envers vous-même et de construire un amour propre solide en apprenant à vous aimer inconditionnellement comme vous êtes pour ne plus dépendre de l’approbation des autres pour vous sentir digne d’avoir de la valeur.

Clé n°8 : Entamer une thérapie

Finalement pour soigner l’anxiété de performance, il sera souvent nécessaire de commencer une psychothérapie avec un psychologue.
Dans le cadre d’une anxiété de performance, la thérapie TCC obtient de très bons résultats, car elle vous invite à questionner des croyances profondément ancrées et à venir les modifier par des pensées plus appropriées.
En effet, la plupart des personnes touchées par l’angoisse de performance entretiennent des schémas de pensées négatifs tels que :

  • “Si je ne réussis pas, c’est que je suis nul”;
  • “Je ne suis même pas capable de faire ce qu’on m’a demandé, cela prouve bien que je n’ai aucune valeur”


Or, ces pensées négatives empêchent la personne d’être dans des conditions favorables pour réussir. Pire, elles érodent petit à petit l’estime de soi et la confiance en soi et entraînent la personne dans un véritable cercle vicieux dont il est de plus en plus difficile de sortir.
La TCC est une thérapie brève qui se concentre sur le présent et vous aide à revisiter vos croyances par le biais d’exercices concrets. Votre psychologue va analyser, avec vous, les situations dans lesquelles vous entretenez des pensées automatiques et va venir les questionner avec vous afin que vous puissiez les remplacer par des pensées plus constructives et surtout plus apaisantes. Cette thérapie vous permet également d’apprendre à mieux maîtriser vos émotions lors des situations considérées comme stressantes.
La thérapie des schémas peut également être un bon moyen pour modifier ces pensées négatives qui vous empêchent d’avancer et de prendre confiance en vous et en vos capacités.
Il peut également être intéressant d’entreprendre une thérapie EMDR lorsque l’anxiété de performance semble provenir d’un traumatisme antérieur qui a provoqué un stress post-traumatique ou d’un choc émotionnel.
C’est le cas, par exemple, pour des personnes qui auraient été moquées ou rabaissées par une personne à la suite d’une prestation fournie (le parent qui se moque du bulletin de son enfant et qui lui dit que c’est un âne, un supérieur hiérarchique avec une personnalité narcissique qui prend plaisir à remettre en question vos capacités intellectuelles, un amant qui vous fait une remarque acerbe sur votre performance sexuelle, etc.).
Certaines paroles peuvent être vécues avec une véritable violence et créent des traumatismes qui se réactivent dans des situations similaires. L’EMDR permet alors de venir libérer un traumatisme resté bloqué et retrouver un quotidien plus serein.
À lire aussi : L'hypnose : Méthode, avantages et inconvénients

Bon à savoir

Il existe de nombreuses solutions pour soulager l’angoisse de performance. Cela passera, généralement, par un ensemble d’exercices qui permettront de retrouver confiance en soi et en ses capacités, d’apaiser les symptômes (exercices de respiration), mais également par une auto-évaluation de croyances dysfonctionnelles sur sa propre valeur afin de remplacer des pensées automatiques négatives par des pensées plus constructives.
Il est également recommandé d’entamer une thérapie avec un psychologue afin d’être soutenu dans sa démarche et de pouvoir profiter de l’expertise d’un professionnel pour sortir durablement de cette forme d’anxiété, dont il est parfois difficile de se libérer par soi-même lorsque l’estime de soi est fortement détériorée.

Quelles sont les conséquences d’une anxiété de performance non traitée ?

Outre les effets immédiats de l’anxiété de performance, à savoir des symptômes physiques désagréables et des pensées négatives envahissantes, qui dégradent des conditions favorables au bon déroulement d’une situation de performance ou d’une épreuve à passer, ce trouble peut avoir des conséquences délétères à long terme.
En effet, l’angoisse de performance détériore l’estime de soi et la confiance en soi. Les remises en doute permanentes ne permettent plus de croire en ses capacités à réussir et le sujet peut, petit à petit, éviter les situations de performance pour ne pas à avoir à vivre un échec potentiel. Le revers de la médaille, c’est qu’il n’est alors plus possible de se nourrir de ses réussites et de reprendre confiance en soi mais également de rester bloqué dans une zone de confort qui n’est pas épanouissante à long terme.
Aussi, cette forme d’anxiété peut mener à un état anxieux généralisé ou une phobie sociale si elle perdure et que la personne devient de plus en plus angoissée au quotidien, voire dériver sur des symptômes dépressifs lorsque la personne expérimente un quotidien insatisfaisant en raison de son angoisse de performance (peur de postuler à un nouvel emploi qu’il lui ferait envie, crainte de ne pas être à la hauteur d’un potentiel partenaire amoureux, échec scolaire, etc.) et qu’elle finisse par s’isoler et perdre petit à petit goût aux activités en général.
Lorsque le stress de la performance est présent dans le couple, la dépression amoureuse peut faire son apparition et empêcher votre épanouissement relationnel avec la personne qui partage votre vie.
Dans certains cas, l’angoisse de performance peut mener au suicide lorsque la pression n’est plus supportable. C’est pourquoi il est essentiel de ne pas minimiser ce trouble et de le soigner rapidement avant que les symptômes empirent.
C’est aussi un trouble qui favorise des troubles du sommeil puisque la personne a souvent tendance à stresser à l’approche d’une situation de performance et à cogiter sur les conséquences d’un potentiel échec. Cela entraîne des insomnies, un sommeil non réparateur et une difficulté à s’endormir au quotidien. Ce manque de sommeil engendre de la fatigue, une plus grande irritabilité et une sensibilité accrue qui vont venir alimenter des pensées négatives.
On retrouve également les troubles addictifs, notamment si la personne est tentée de recourir à des stupéfiants pour accroître ses performances (ritaline, amphétamines, etc.) ou qu’elle se réfugie dans l’alcool ou le cannabis, par exemple, pour tenter d’apaiser son mental.
Dans le même ordre d’idées, il arrive que la personne développe un trouble du comportement alimentaire. La nourriture devient alors un refuge émotionnel qui apaise en situation de stress (avec de l’hyperphagie et/ou de la boulimie). Dans le cadre de l’anxiété de performance sportive, l’anorexie ou l’orthorexie peuvent être une réponse inadéquate à un besoin d’améliorer ses performances sportives, notamment pour les sports dans lesquels le poids revêt une importance capitale (sports de combat, danse, équitation, etc.)
L’angoisse de performance a aussi des retentissements réels sur la santé physique et peut entraîner des problèmes digestifs comme le syndrome de l’intestin irritable, des réactions cutanées avec de l'eczéma, favoriser le diabète (puisque le corps sécrète davantage de cortisol en situation de stress et donc de glucose), des tensions musculaires douloureuses, de l’hypertension ou encore un dérèglement hormonal.

À retenir

L’anxiété de performance est une forme d’anxiété qui correspond à une peur de l’échec et se déclenche à l’approche de situations d’évaluation ou de performance, que cela soit au travail, en milieu scolaire, sportif ou dans la vie relationnelle. Elle entrave les capacités de la personne à réussir dans les meilleures conditions.
La personne met alors en place des stratégies d’évitement pour éviter de se confronter à un potentiel échec ou des stratégies de réassurance énergivore, avec un apprentissage ou un entraînement excessif pour se préparer à une situation de performance.
L’anxiété de performance érode l’estime de soi et peut avoir des conséquences délétères lorsqu’elle s’installe durablement, en favorisant l’apparition d’autres troubles.
C’est pourquoi, il est recommandé d’entamer une thérapie avec un psychologue afin de vaincre l’anxiété en prenant conscience de ses capacités et de pouvoir maîtriser le stress pour revenir à un niveau acceptable pour pouvoir passer les situations de performance dans de meilleures conditions.

Sources

J. C., Anxiety in schools : The causes, consequences, and solutions for academic anxieties, New York, J.C. Cassady, Peter Lang, 2010, « Test anxiety: Contemporary theories and implications for learning
Julien Masson, Fabien Fenouillet, “Relation entre sentiment d’efficacité personnelle et résultats scolaires à l’école primaire : Construction et validation d’une échelle”, Cairn, 2013
Didier Delignières, livre Anxiété et performance, chercheur Laboratoire de Psychologie INSEP

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Photo de Christèle Albaret

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