Ai-je une dépendance à l'alcool ?
Vous vous posez des questions sur votre consommation actuelle d'alcool ?
Quels sont les effets du sevrage d’alcool ?
Les effets du sevrage d’alcool sont nombreux et débutent rapidement, après quelques heures sans avoir bu une seule goutte et atteignent leur pic d’intensité après 24 heures. Après 48 à 72 heures, ils sont moins ressentis. Ces signes du sevrage d’alcool peuvent durer une dizaine de jours :
- Transpiration excessive
- Un sentiment de malaise
- Une grande fatigue
- Des tremblements
- De l'anxiété
- Des insomnies
Bien que ces symptômes ne soient absolument pas dangereux, certains cas extrêmes d’un phénomène appelé le delirium tremens ont été signalés.
Il s’agit de symptômes apparaissant après un sevrage alcoolique brutal, incluant des hallucinations, une grande confusion et un état délirant, accompagné parfois de fièvre. Bien que cela reste rare, ce phénomène alerte sur le sérieux d’un sevrage alcoolique et il est fortement recommandé de se faire accompagner par un médecin addictologue avant d’entamer un sevrage d’alcool.
Bon à Savoir
Quelle est la durée du sevrage d’alcool ? La durée d’un sevrage d’alcool est propre à chacun mais devrait se faire en 6 mois à un an”. Toutefois, s’il vous faut plus de temps, ne culpabilisez pas, il est déjà très courageux de décider d’arrêter de boire, ou même de faire le choix de diminuer sa consommation.
Comment réussir à arrêter de boire définitivement ?
Arrêter l'alcool est tout à fait possible :
- Prenez conscience de votre alcoolisme
- Trouvez la motivation de démarrer un sevrage d'alcool
- Faites le point sur votre consommation avec un addictologue
- Suivez un traitement du sevrage d'alcool si besoin
- Rejoignez un groupe d'entraide
- Faites une thérapie individuelle pour favoriser votre sevrage
Étape 1 : Prenez conscience de votre alcoolisme
La première étape est sans aucun doute une véritable prise de conscience de votre addiction. Les Français sont de gros consommateurs d’alcool et il est vrai qu’il n’est pas simple de savoir où se trouve la limite dans un pays où la consommation est encouragée.
Certaines personnes à la consommation “festive” ou “connaisseuse” avec le vin et les champagnes, vont penser qu’il ne s’agit là que d’une consommation ponctuelle, alors qu’en réalité, quand les comptes sont faits, il est possible de prendre conscience que l’alcool est présent chaque jour de la semaine, si ce n’est pas à chaque repas.
La dépendance à l’alcool se manifeste par des signes divers tels que :
- Une envie irrépressible de boire des boissons alcoolisées (vin, bière, champagne, vodka..);
- Un comportement “trop festif” avec de nombreuses excuses trouvées pour consommer de l’alcool;
- Une consommation quotidienne;
- Des remarques de votre entourage sur votre consommation d’alcool ( “Tu bois trop” - “tu es bizarre quand tu bois”) ou un entourage qui vous évite dans les événements où l’alcool est présent;
- Des expériences négatives vécues avec l’alcool : perte de contrôle dans la consommation, conflits, jours de travails ratés à cause des symptômes d’une consommation de la veille ou du jour même, par exemple.
Pour certains, lorsque l’alcoolisme est véritablement installé, il est possible de ressentir des tremblements et une transpiration intense qui proviennent lorsque vous ralentissez votre consommation. Des crises de tachycardie, des nausées, voire parfois des vomissements sont également le signe d'une dépendance à l'alcool importante.
En dehors de symptômes physiques, il existe aussi une autre piste, les signes psychologiques associés ou qui ont agi comme véritables déclencheurs à cette addiction comme par exemple, une dépression qui dure, non suivie par un psychologue ou un médecin, des difficultés relationnelles telles qu’une rupture, un deuil ou encore une grande solitude, un manque de confiance en soi, etc.
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Étape 2 : Trouvez la motivation de démarrer un sevrage d’alcool
Il n’est pas facile de se motiver à arrêter de boire définitivement, cette addiction est là pour combler quelque chose de douloureux. Elle se manifeste par des symptômes physiques et psychologiques très forts et il est normal que vous ayez des difficultés à trouver une motivation à y mettre un terme.
Pourtant il existe de nombreux avantages à arrêter de boire, qui vous permettront de trouver en vous cette motivation :
Démarrer un sevrage alcoolique vous permettra de rallonger votre espérance de vie ! Vous ne le savez peut-être pas, mais arrêter de boire permet d’augmenter votre espérance de vie en réduisant les risques sérieux de développer une maladie grave liée à votre alcoolisme.
Votre sevrage d’alcool permet également de perdre du poids. En effet, l’alcool perturbe les hormones, que vous soyez un homme ou une femme. L’hormone de la faim est augmentée et vous mangez plus que la moyenne. Cela perturbe ensuite vos niveaux d’insuline et de sucre dans le sang, augmentant aussi votre risque de diabète. Bref, tous les signaux sont perturbés, et vous prenez du poids.
En arrêtant de boire, vous sauvez votre foie : vous ne le savez peut-être pas, mais votre foie a une fonction vitale pour votre corps ! Lorsque vous consommez trop d’alcool, votre foie ne parvient plus à faire son travail et en souffre. Cela entraîne des blessures qu’on appelle des altérations hépatiques, dont la plus grave et la plus connue est la cirrhose. Vous augmentez votre risque de maladie grave, de cancer, d’AVC et de diabète.
Votre sevrage d’alcool vous offre l’opportunité de retrouver toutes vos fonctions cognitives. L’abus d’alcool agit comme un véritable anesthésiant sur votre cerveau et entraîne un ralentissement de vos neurones. Avec les années, certaines cellules de votre cerveau pourraient même disparaître. Les personnes alcooliques qui consomment de l’alcool en très grande quantité depuis 10 ou 15 ans pourraient déjà avoir perdu plus de 10% de leur tissu cérébral. Cela augmente donc le risque de développer une démence.
Un sevrage d’alcool vous permet de retrouver une meilleure qualité de vie, en commençant par votre sommeil, fortement perturbé, lorsque le corps est soumis à une grande consommation d’alcool. Boire beaucoup d’alcool perturbe votre cycle de sommeil et entraîne donc des nuits peu réparatrices, et des somnolences tout au long de la journée.
Enfin en dehors du sommeil, l’abus d’alcool vous entraîne vers une anxiété importante. En effet, si les premiers effets d'une consommation trop excessive peuvent vous sembler bénéfiques, notamment sur votre humeur, en réalité, l’alcool est un puissant dépresseur qui vous rend beaucoup plus sensible à l’anxiété.
Bon à savoir
Chaque année, entre 25.000 et 30.000 personnes développent un cancer en raison de leur consommation d’alcool. On peut citer le cancer du foie, le cancer digestif, le cancer colorectal, ou encore le cancer de l'œsophage.
Si votre foie est endommagé, vous serez sûrement très fatigué, avec une véritable tendance à prendre du poids.
Sachez que même si vous buvez depuis plusieurs années, il n’est pas trop tard : votre foie peut se régénérer dès le premier mois de sevrage alcoolique.
Étape 3 : Faites le point sur votre consommation avec un addictologue
Avant d'arrêter l’alcool et de démarrer un véritable sevrage, il est essentiel d’en parler avec son médecin, voire avec un médecin addictologue. Cette étape est valable pour toutes les addictions, comme celles liées à la consommation de drogue.
Vous l’aurez compris, l’alcoolisme a des effets indésirables sur votre corps mais aussi sur votre cerveau, et un sevrage brutal, non suivi, pourrait avoir des conséquences dangereuses pour votre santé. Si vous avez peur d'être jugé, sachez que ce ne sera jamais le cas. C’est une action extrêmement courageuse que de décider de mettre fin à une addiction.
Vous pouvez commencer par en parler avec votre médecin de famille ou un autre professionnel de santé en qui vous auriez confiance, et qui pourra vous diriger vers un addictologue recommandé. Un médecin addictologue pourra mettre en place des actions adaptées à votre situation et à votre personnalité.
Vous commencerez généralement votre suivi par une consultation avec le médecin qui pourra procéder à un bilan de santé composé de prises de sang et de diverses échographies sur les organes du corps qui auraient pu être endommagés par votre consommation excessive d’alcool (notamment des échographies du foie).
Il pourra aussi faire un bilan psychiatrique, c'est-à-dire identifier des potentielles pathologies associées telles que la dépression, les troubles bipolaires, ou tout simplement de l’anxiété.Une fois ces premiers bilans faits, il est probable que le médecin vous dirige vers un psychologue ou, s’il est spécialisé, procède à une enquête psychologique pour comprendre pourquoi vous consommez l’alcool de manière excessive.
Certaines personnes sont alcooliques en raison d’une vulnérabilité génétique, mais d’autres sont alcooliques car l’alcool leur permet de combler un vide, un manque, de surmonter des épreuves trop difficiles et douloureuses telles que la perte d’un être cher, un échec professionnel ou personnel, un grand manque d'estime de soi, une solitude insupportable…
Il est donc essentiel de comprendre les causes psychologiques de cette addiction pour les résoudre et éviter des rechutes.
Dans la plupart des cas, la prise en charge reste ambulatoire, c'est-à-dire que votre vie n’est pas impactée et que vous vous rendrez à vos consultations de suivi en hôpital de jour. La prise en charge étant pluridisciplinaire, vous aurez sûrement d’autres rendez-vous à l’extérieur, avec les spécialistes les plus adaptés à votre situation.
Bon à Savoir
Pour les cas les plus graves, ou les plus compliqués, le médecin addictologue peut vous proposer une hospitalisation de quelques jours ou de quelques semaines, afin de vous permettre de vous reposer et de retrouver un équilibre physique et mental.
Il est possible qu'il vous prescrive également des traitements médicamenteux en complément. Les médicaments durant le sevrage peuvent vous aider à lutter contre l’envie de boire.
Étape 4 : Suivez un traitement si besoin
Aujourd’hui, il existe trois traitements médicamenteux reconnus pouvant vous être prescrits par un médecin dans le cadre d’un sevrage d’alcool.
On peut citer l’acamprosate, la naltrexone et le disulfirame. Les deux premiers, l’acamprosate et la naltrexone, sont généralement utilisés comme des traitements médicamenteux de première intention pour vous éviter d’avoir envie de boire ou de rechuter rapidement.
Pour l’acamprosate, il n’y a pas de contre indications et c’est souvent le traitement qui est utilisé dès le début du sevrage d’alcool chez tous les patients alcooliques.
Pour la naltrexone, il existe cependant des contre-indications. En effet, ce traitement médicamenteux ne peut pas être prescrit à une personne qui aurait une dépendance aux opiacés ou qui est actuellement sous traitement de substitution. La naltrexone a un effet de "récompense" et est donc recommandée pour les personnes ayant une consommation impulsive, par exemple après un épisode de stress.
Pour le disulfirame, c’est un traitement de deuxième intention qui est généralement prescrit pour les patients en échec aux précédents traitements. Comme c’est un médicament présentant de nombreuses contre-indications, il n’est utilisé qu’en dernier recours pour les personnes en échec et qui bénéficient d’un environnement social favorable (soutien d’un conjoint, de la famille, d’amis proches, etc.).
Il faut cependant retenir que ces traitements sont toujours donnés en complément d’un suivi avec un médecin addictologue. Ils ont tous des indications et des contre-indications qu’il est essentiel de respecter. Pour certains traitements médicamenteux, il est possible de continuer à consommer un peu d’alcool bien que cela ne soit pas recommandé en raison des effets “sédatifs” que la combinaison des deux substances pourrait avoir sur votre corps.
De nouveaux traitements de sevrage sont actuellement à l’étude et ils sont très prometteurs. Ils pourraient arriver rapidement sur le marché et leur efficacité serait supérieure à ceux actuellement disponibles. Vous pouvez en parler avec votre médecin addictologue.
Étape 5 : Rejoignez un groupe d’entraide
L'une des thérapie très efficace pour le sevrage d’alcool : les groupes de soutien.
Il s’agit là d’un accompagnement spécial, allant au-delà de la simple thérapie individuelle, et vous permettant ainsi de trouver de l’écoute, de la compréhension et un soutien moral solide. Lorsqu’on est alcoolique, en plus de devoir lutter contre l’envie de boire, on doit gérer ses émotions, ses difficultés relationnelles, et sa vie toute entière, tout en se passant du seul refuge que nous avions : l’alcool.
Toutes ces choses peuvent être discutées au sein d’un groupe d’entraide, et il a été démontré que deux tiers des alcooliques réussissent à arrêter de boire définitivement lorsqu’ils font appel à un groupe d’entraide.
Voici quelques groupes d’entraide auxquels vous pouvez faire appel : L’association Joie et santé - alcool écoute, La croix Bleue, Les alcooliques anonymes, Vie libre, Alcool assistance ou encore Les amis de la santé.
Il existe également des groupes à l’échelle locale, alors n’hésitez pas à demander à votre médecin addictologue ou à votre mairie. Non seulement il existe des groupes de soutien pour les alcooliques, mais il existe aussi des groupes de soutien pour l’entourage.
Étape 6 : Faites une thérapie individuelle pour favoriser votre sevrage
De nombreuses thérapies existent et si vous prenez la décision d’en suivre une auprès d’un psychologue ou d’un autre professionnel de santé, vous aurez l’embarras du choix : une thérapie cognitive et comportementale, de la PNL, de la gestalt, de la méditation… Chacune pouvant s’adapter plus ou moins bien à votre problématique et votre personnalité.
Nous vous recommandons avant tout les TCC, les thérapies cognitives et comportementales, qui ont démontré d’excellents résultats sur des problématiques d’addictions.
Pour la plupart des cas d’alcoolisme, une psychothérapie avec un psychologue spécialisé en addiction est essentielle. Le psychologue est justement là pour écouter et créer ce qu’on appelle une alliance thérapeutique, un lien, une collaboration indispensable pour réussir à atteindre l’objectif que l’on se fixe : arrêter de boire.
Les thérapies cognitivo-comportementales, sont aussi appelées thérapies brèves. Elles permettent d’identifier les causes profondes du problème. Ces thérapies peuvent durer quelques semaines, généralement elles se font sur 5 à 6 séances.
Autre très bonne nouvelle, les thérapies en ligne qui sont sérieusement efficaces pour combattre l’alcoolisme. En effet, les thérapies en ligne sont plus susceptibles d'être suivies rigoureusement par les patients car, en dehors de la fin de toutes les barrières physiques (déplacement, changements de planning, etc.), les barrières mentales sont, elles aussi, renversées.
Les patients se sentent moins observés, moins jugés et ont plus de facilité à discuter ouvertement de leurs problèmes et de leurs inquiétudes. Ces thérapies sont tout aussi efficaces que les thérapies en cabinet puisqu’elles sont réalisées par des psychologues et fonctionnent sur le même principe.
Des chercheurs de l’université VU d’Amsterdam ont réalisé une étude concernant l'efficacité des thérapies en ligne dans le cadre d’un sevrage d’alcool et ils ont constaté qu’elles étaient tout autant efficaces. De nombreux patients ont réussi à maintenir leur consommation d’alcool à des niveaux très bas et largement acceptables.
Peut-on réaliser un sevrage d’alcool seul ?
Il est fortement recommandé d’être accompagné pour réaliser un sevrage de l’alcool. En effet, l’arrêt total d’une addiction provoque forcément un bouleversement psychologique et physiologique qu’il est difficile à gérer seul.
La consommation régulière ou trop intense d’alcool a modifié vos habitudes, altéré certains de vos comportements et a atteint votre organisme. Votre état mental, raison pour laquelle vous avez plongé dans cette addiction, à également été fortement impacté. L’étape du sevrage va alors être une transition bouleversante et délicate à gérer.
Il est important de mesurer l’impact psychologique qui a provoqué cette conduite addictive. Parfois, des traumatismes lourds comme un deuil difficile ou une agression mènent à ce comportement. Pour de nombreuses personnes, consommer de l’alcool de manière abusive est une réaction pour se protéger des effets du syndrome post-traumatique.
Puisque les causes d’une addiction à l’alcool sont souvent lourdes et déstabilisantes, un soutien médical est alors nécessaire, notamment pour éviter la complication du sevrage alcoolique : le delirium tremens. Ce trouble aigu peut provoquer des symptômes poignants comme des hallucinations, une hyperexcitation, une désorientation spatio-temporelle ou même des crises convulsives.
En plus d’un appui thérapeutique qui va vous aider à cadrer votre sevrage, il est important de bien s’entourer pendant cette période difficile, mais transitoire, et qui va vous permettre de vous sortir complètement de ces conduites néfastes pour votre santé.
À Retenir
L'addiction à l'alcool se traite et arrêter de boire passe par un sevrage qui doit être efficace si vous souhaitez vous en sortir.
Arrêter de boire du jour au lendemain est difficile, aussi il convient de procéder à un sevrage étape par étape, tout en étant accompagné.e par une équipe médicale.
Si vous souhaitez faire un premier pas et démarrer une thérapie en ligne dans le cadre de votre sevrage d’alcool, n’hésitez pas à vous rendre sur la page de nos psychologues pour découvrir leurs spécialités et leurs traits de personnalité.
Vous pouvez également faire appel à notre conseiller E-santé pour comprendre comment fonctionne notre thérapie par message et en quoi elle peut vous aider dans le cadre de votre sevrage d’alcool.