Suis-je sujet à un trouble du sommeil ?
Vous retournez-vous souvent dans votre lit, incapable de trouver le sommeil ? Vous sentez-vous constamment fatigué, même après une longue nuit de repos ?
Qu'est-ce qu'un trouble du sommeil ?
Le trouble du sommeil se caractérise par des perturbations régulières du cycle du sommeil. Cela les différencie d’une « mauvaise nuit » ponctuelle qui engendrerait, une fatigue passagère.
Les troubles du sommeil ne se manifestent pas tous aux mêmes âges et sont les conséquences de diverses causes : les contrariétés du quotidien, le stress, le temps passé sur les écrans sont quelques exemples qui peuvent être à l’origine d’un sommeil perturbé.
Néanmoins, il arrive également que les troubles du sommeil fassent partie des symptômes d’une maladie, parfois non diagnostiquée, venant alors alimenter la pathologie. C’est le cas par exemple de la dépression pour laquelle une fatigue importante et continue doit alerter la personne qui en souffre.
Il existe trois grandes familles de troubles du sommeil : l’insomnie, l’hypersomnie et la parasomnie.
L'insomnie
L’insomnie est le trouble du sommeil le plus courant. Selon l’institut national du sommeil et de la vigilance, 20% des français souffrent d’insomnie. Il existe deux formes d’insomnie : l’insomnie transitoire et l’insomnie chronique.
L’insomnie transitoire dure quelques jours ou quelques semaines. Elle est causée par des événements précis : contrariétés du quotidien, stress ponctuel au travail, douleur physique, etc.
L’insomnie chronique se caractérise, quant à elle, par des difficultés à s’endormir, des réveils fréquents au cours de la nuit et parfois même des nuits blanches.
L'hypersomnie
A la différence de l’insomnie, l’hypersomnie se caractérise par des endormissements involontaires et fréquents qui se manifestent à n’importe quel moment de la journée. L’hypersomnie est un trouble du sommeil assez rare mais reste très handicapant pour la personne qui en souffre. Deux formes d’hypersomnie se distinguent : la narcolepsie et l’hypersomnie idiopathique.
La personne qui souffre de narcoleptique a une mauvaise qualité de sommeil durant la nuit entraînant des somnolences inévitables dans la journée.
L’hypersomnie idiopathique se caractérise par une fatigue ressentie tout au long de la journée malgré une durée du sommeil pendant la nuit très longue (plus de 10h).
La parasomnie
Selon le Manuel MSD, « Les parasomnies sont des comportements indésirables qui surviennent lors de l'endormissement, pendant le sommeil ou pendant la phase d'éveil ».
Le somnambulisme est un état qui se situe entre l’éveil et le sommeil. Les personnes somnambules vont agir de la même manière que si elles étaient pleinement réveillées : se lever, se déplacer… tout en n’ayant absolument pas conscience des actes qu’elles réalisent puisqu’elles dorment. Par exemple, le somnambulisme alimentaire amène une personne à manger de la nourriture pendant la nuit sans en être pleinement consciente.
Les terreurs nocturnes orientent une personne, dans son sommeil, à se mettre à crier, à être agités, à se mettre à parler ou encore à avoir un comportement plus agressif.
La paralysie du sommeil est un trouble parasomniaque qui rend la personne totalement incapable de se mouvoir, tandis qu’elle est consciente de son environnement : elle entend et voit mais ne peut ni bouger ni parler.
Si vous faites l’expérience très fréquemment de l’un de ces troubles du sommeil, la fatigue ressentie s’accumule et n’a plus rien de passager.
Bon à savoir
Tandis que 25% des personnes venant consulter leur médecin expriment une importante fatigue, il n’est pas toujours simple de définir si cette fatigue est passagère ou si elle résulte de véritables troubles du sommeil. Pour le savoir et mettre en place des mesures qui viennent pallier cette fatigue, des solutions existent, à commencer par l’analyse de votre sommeil qui vous permettra de savoir si vous êtes sujets à des troubles du sommeil.
Les 6 différences entre un trouble du sommeil et un coup de fatigue
Se sentir fatigué au cours de la journée, est une sensation naturelle dès lors qu’elle fait suite à une activité physique ou intellectuelle particulièrement importante, qu’elle se manifeste pendant la phase de digestion après un repas ou parce que exceptionnellement, le sommeil n’a pas été très réparateur durant la nuit qui précède la fatigue.
La fatigue passagère se caractérise donc par une baisse d’énergie ponctuelle qui peut être d’ordre physiologique ou être causée par d’autres facteurs venant impacter le métabolisme : changement de saison, manque d’exercice, etc.
Si ces premiers éléments permettent de distinguer la fatigue passagère de celle causée par un trouble du sommeil, d’autres signes peuvent également vous permettre de faire la différence entre les deux :
1. Une fatigue présente dès le réveil
2. Des troubles cognitifs
3. Un sommeil agité avec des réveils fréquents
4. Vous sentez que vous n'avez pas le moral
5. Vous tombez fréquemment malade
6. Vous prenez facilement du poids
Différence n°1 : Une fatigue présente dès le réveil
La première différence entre la fatigue passagère et le trouble du sommeil que nous pouvons évoquer concerne la fatigue qui est présente dès le réveil.
L’énergie d’un sommeil réparateur doit pouvoir se faire ressentir durant les minutes qui suivent le réveil. Si au contraire, vous vous réveillez épuisé avec une forte envie de dormir, et ce, quotidiennement, alors c’est que votre sommeil n’est pas de bonne qualité. On parle, dans ce cas, d'un sommeil non réparateur.
Un manque de sommeil ou un sommeil de qualité médiocre entraîne par ailleurs, une accumulation de fatigue qui va se ressentir tout au long de la journée.
Les causes d'un mauvais sommeil peuvent être nombreuses. Cette sensation de non repos peut être provoquée par le stress, par un surmenage professionnel, par la clinophobie (la peur de s'allonger) ou encore par une activité physique trop intense.
En effet, la peur de s'allonger va provoquer du stress à la personne atteinte d'un trouble du sommeil à l'idée d'aller dormir et de devoir s'allonger dans son lit. Cet état de stress est défavorable à une sommeil réparateur.
Une perte de sommeil fréquente peut également être un signe d'une maladie. Un état de fatigue important peut être dû à une grippe ou de l'arthrose, par exemple. Mais il peut également être le symptôme d'une maladie ou d'une affection silencieux telles que l'anémie, un trouble de thyroïde ou encore l'apnée du sommeil.
De plus, un trouble du sommeil peut également être le signe d'une dépression. Une personne dépressive est très souvent anxieuse et cela impacte le sommeil d'une personne. Les troubles de l'humeur qui sont un signe du trouble du sommeil correspondent également à un signe d'un état dépressif.
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Différence n°2 : Des troubles cognitifs
Ensuite, la différence entre un trouble du sommeil et une fatigue passagère repose sur les troubles cognitifs.
Lorsqu’une fatigue est passagère, les facultés cognitives sont très légèrement voire pas du tout impactées. Vous pouvez exécuter vos tâches quotidiennes sans difficulté. En revanche, lorsque le sommeil est perturbé, la fatigue s’installe durablement et vient impacter fortement les facultés cognitives.
Dans ce cas-là, le manque de sommeil entraîne une baisse de la vigilance, des difficultés à vous concentrer et à être réactif. C’est d’ailleurs pour cela qu’il est très fortement déconseillé de conduire si vous vous sentez fatigué : vous ne serez pas en pleine possession de toutes vos capacités d’attention et de réaction vous permettant d’éviter un potentiel accident.
De plus, un trouble du sommeil qui entraîne des troubles cognitifs peut avoir des conséquences sur votre travail. Vos pertes de mémoire et votre envie de dormir peuvent être un frein dans votre motivation et dans la bonne réalisation de vos tâches.
Par ailleurs, un manque de sommeil régulier conduit également à des pertes de mémoire qui peuvent être le signe d’une fatigue plus importante qu’à la normale.
Différence n°3 : Un sommeil agité avec des réveils fréquents
La troisième différence pour savoir si vous avez un trouble du sommeil ou une fatigue passagère concerne votre sommeil agité avec des réveils fréquents.
Outre les difficultés à vous endormir, des réveils fréquents durant les nuits peuvent témoigner d'un trouble du sommeil et laisser place à une fatigue qui n’aura rien de passagère.
Par ailleurs, si vous vous sentez agité pendant votre sommeil, que vous faites des cauchemars ou que vous avez cette impression de vous réveiller sans avoir vraiment dormi, alors vous souffrez peut-être d'un trouble du sommeil.
Avoir un sommeil agité provoque, chez les personnes qui en souffrent, des rêves agités, angoissants voire même des cauchemars, des réveils intempestifs ou un réveil en sursaut. Souvent, avoir un sommeil agité donne la sensation, au matin, de ne pas avoir eu une nuit réparatrice. Les personnes qui souffrent de trouble de l'attention (TDAH) sont favorables au sommeil agité.
Le sommeil agité peut provenir de différentes causes telles qu'un traumatisme. Par exemple, si vous avez eu un accident de voiture, vous pouvez avoir des flashbacks pendant votre sommeil qui vous génère de l'angoisse (stress post-traumatique). Votre sommeil n'est ainsi pas réparateur puisque, pendant votre nuit, vous êtes stressée par les cauchemars que vous faites liés à votre traumatisme récent et au deuil dont vous êtes confronté pour faire le deuil de votre vie avant le traumatisme vécu.
Différence n°4 : Vous sentez que vous n’avez pas le moral
Avoir un trouble du sommeil ou une fatigue passagère se différencie également par des sensations que vous pouvez ressentir. La sensation de ne pas avoir le moral peut être un exemple et un signe de différenciation entre le trouble du sommeil et la fatigue passagère.
Il est fréquent de ne pas avoir envie de faire quelque chose dès lors que la fatigue se fait sentir. D’ailleurs, peut-être vous sentez-vous mélancolique ou facilement irritable ? Ces signes peuvent traduire une fatigue importante pouvant être la conséquence d’un trouble du sommeil.
Le manque de sommeil influence vos réactions quotidiennes. En effet, en fonction de votre nuit de sommeil, vous n'allez pas gérer de la même façon les tracas de votre quotidien. Votre humeur est alors impactée si vous accumulez une fatigue trop importante.
Le moindre problème vous rend irritable et est source de conflit que ce soit d'ordre familial, professionnel ou personnel. Par exemple, dans un couple, si l'un des deux partenaires est touché par un trouble du sommeil, son humeur peut être très changeante et provoquer des tensions au sein du couple. Une bonne communication est alors indispensable pour surmonter cette épreuve et ne pas provoquer davantage d'anxiété chez la personne atteinte du trouble du sommeil.
En plus d'impacter vos relations sociales, le fait de ne pas avoir le moral peut être le signe de l'apparition d'une dépression. Le manque de sommeil peut alors vous faire entrer dans un cercle vicieux : vous dormez mal, vous n'avez pas le moral, vous perdez votre goût pour faire des choses que vous aimez, vous êtes anxieux et vous ne parvenez pas à réparer votre sommeil.
Différence n°5 : Vous tombez fréquemment malade
La cinquième différence entre un trouble du sommeil et une fatigue passagère concerne la fréquence qu'une personne a de tomber malade.
L’une des premières recommandations pour faire face à la maladie, qu’elle soit virale ou non, est de se reposer le plus possible. En effet, la qualité du sommeil qui impacte positivement ou négativement le fonctionnement de votre métabolisme, conditionne votre système immunitaire.
Ainsi, il a été scientifiquement prouvé qu’un manque de sommeil augmente le nombre des globules blancs (granulocytes, acteurs clés d’une bonne défense immunitaire.
Plus concrètement, face à une fatigue importante, le corps réagit comme s'il devait combattre une infection. Cela conduit à une augmentation continue des granulocytes, au regard d'une fatigue perpétuelle. Le corps se retrouve donc épuisé à force de tenter de combattre une infection qui n'existe pas et le système immunitaire s'affaiblit.
Suis-je stressé ?
Le stress et l’anxiété étant des sources fréquentes des troubles du sommeil, vous pouvez, si vous le souhaitez, réaliser le test ci-dessous qui vous permettra d’évaluer votre état actuel.
Différence n°6 : Vous prenez facilement du poids
Enfin, la dernière différenciation entre un trouble du sommeil et une fatigue passagère se repère par la prise de poids. Le manque de sommeil chronique peut également entraîner une prise de poids, car il impacte la régulation des hormones contrôlant l’appétit.
Lorsque vous avez une accumulation de fatigue à cause d'un trouble du sommeil, la ghréline, une hormone qui stimule la sensation de faim, est sécrétée en très grande quantité et la leptine, l’hormone permettant de réguler la sensation de satiété, baisse.
C’est ainsi que vous pouvez éprouver le besoin de manger en plus grande quantité, lorsque vous êtes fatigué et plus particulièrement, des produits assez gras. Cela favorise donc une prise de poids. Sur du long terme, les troubles du sommeil peuvent développer chez une personne des troubles du comportement alimentaire comme de l'hyperphagie.
Par exemple, le somnambulisme alimentaire peut également engendrer une prise de poids chez la personne qui souffre d'un trouble alimentaire. La personne se lève en pleine nuit pour aller manger sans même sans rendre compte. Elle est dans un état d'inconscient. C'est ainsi que peut naître des crises d'hyperphagie.
Des analyses révèlent qu'une personne en manque de sommeil consomme 400 calories de plus qu'une personne ayant dormi suffisamment. Ce surplus calorique peut conduire ces personnes à une prise de poids allant jusqu'à 18 kg.
Enfin, une fatigue constante n’influençant pas la pratique régulière d’une activité physique, la sédentarité s’ajoute aux facteurs d’une prise de poids en lien avec le manque de sommeil.
Comment soigner un trouble du sommeil ?
Un trouble du sommeil peut se soigner de différentes façons comme, par exemple avec :
- Un traitement médicamenteux
- Une thérapie cognitive et comportementale
- Une analyse systémique
Une fois votre diagnostic établi sur votre trouble relatif au sommeil et après avoir écarté les causes organiques, votre médecin va alors mettre en place un accompagnement pour guérir d’un trouble du sommeil. Il peut vous prescrire des médicaments tels que des anxiolytiques ou encore des somnifères.
Ensuite, pour retrouver un bon sommeil, vous pouvez commencer une thérapie cognitive et comportementale. Cette psychothérapie vous aide à modifier vos comportements et vos pensées négatives quant à l’idée de dormir. La thérapie comportementale travaille ainsi sur vos habitudes afin d’amener un changement bénéfique dans votre quotidien.
Enfin, parmi les solutions pour retrouver un bon sommeil, vous pouvez également adopter l’analyse systémique. Cette approche repose sur le fait qu’un individu évolue dans un ensemble de systèmes qui oriente ses comportements. Ainsi, cette méthode systémique vous permet de comprendre vos systèmes qui vous entourent (familial, professionnel, amoureux…) et qui pourraient impacter la qualité de votre sommeil. Le psychologue va ainsi vous accompagner pour retrouver votre équilibre.
A retenir
Lorsque la fatigue n’est pas passagère, il est important de prendre des mesures durables, permettant de la réduire. En effet, le développement d’une carence en sommeil entraîne des dérèglements du métabolisme qui peuvent, dans ses formes les plus graves, conduire à des accidents ou à développer des maladies neurodégénératives, telle que la maladie d’Alzheimer par exemple.
Enfin, si vous éprouvez des difficultés à trouver le sommeil ou que vous sentez que vous êtes continuellement fatigué, il est également essentiel d’en faire part à votre médecin qui pourra peut-être vous diagnostiquer des troubles du sommeil.
Ces derniers sont souvent les conséquences d’un état de souffrance conscient ou inconscient pouvant être traités au moyen d’une psychothérapie. Ainsi, la dépression, l’anxiété sociale ou l'anxiété généralisée, un burn out, ou encore des traumatismes liés à votre enfance sont autant de maux qui peuvent s’exprimer au travers des troubles du sommeil, tandis qu’ils peuvent parfaitement être traités dans le cadre d’un accompagnement thérapeutique.