Panne sexuelle : quel impact sur ma qualité de vie ?
Vous souffrez d'une panne sexuelle ? Vous avez besoin d'en savoir plus et d'évaluer son impact sur votre qualité de vie ?
Quelle est la principale cause d’une panne sexuelle ?
On définit une panne sexuelle chez l’homme comme l’incapacité temporaire à avoir une érection ou à la conserver. Fréquente, banale et généralement sans gravité, 41 % des hommes ont déjà été victimes d’une panne tandis qu’après 40 ans un homme sur trois y serait confronté. La raison principale ? Le stress ! On vous explique pourquoi.
Le stress à l'origine de nombreuses pannes sexuelles
Le stress est la principale cause des pannes sexuelles. Initialement le stress est positif dans le sens où il signale que quelque chose se passe et qu’il faut rester vigilant, afin d’agir et de prendre les bonnes décisions. Mais un trop-plein de trac affecte tout, en particulier l’activité sexuelle.
Quand on est stressé, le corps interprète cela comme une situation de danger et va donc libérer des hormones en conséquence : il y a un état de tension permanente, et parfois d’angoisse, qui s’installe. Cette angoisse s’oppose totalement à la notion de désir.
Le stress s'exprime au travers de trois phases principales :
- la première phase est celle de la vigilance, une sorte d’état d’alerte qui implique de faire attention.
- La deuxième implique une lutte pour se défaire du stress, mais surtout de ses conséquences négatives tant physiquement que psychiquement.
- La dernière phase c’est l’épuisement impliquant une anxiété continue. Généralement, c’est ici que l’accès à la sexualité est fortement contrarié et que d’autres états viennent s’associer.
En effet, lorsque le stress est trop intense, il va alimenter des troubles psychiques comme l’anxiété, qui lui est étroitement liée. À force, un stress excessif et récurrent va engendrer des états bien plus graves (la dépression par exemple) et même des conduites à risque en lien avec des addictions. Par exemple, un grand tracassé victime de pannes sexuelles, pourra commencer à boire pour se donner du courage et diminuer son stress. Mais l’alcool a un effet inverse et diminue les performances sexuelles ! Pour apaiser son mal-être et fuir le problème, la personne consomme de nouveau : le cercle vicieux s’installe.
Le stress va influencer le comportement, le jugement, la forme (physique et mentale) et tout le quotidien : il épuise cérébralement les stressés, qui ont du mal à se reposer et sont souvent fatigués.
Cela finit toujours par avoir des répercussions sur le physique, et donc sur la sexualité. On pense souvent que des facteurs psychologiques comme le stress ou l’anxiété sont responsables directement des problèmes d’érection. Dans les faits, ils vont exercer une influence sur l’excitation sexuelle ce qui va engendrer une altération du désir qui va diminuer l’érection, voire la rendre impossible.
À l’origine des pannes, on retrouve également des causes organiques (déficit hormonal), la consommation excessive d’alcool, la fatigue excessive ou une réaction à un traitement. Avant 50 ans, les facteurs de la panne sont bien souvent psychologiques : états dépressifs marqués, troubles anxieux ou encore problèmes affectifs et relationnels. Mais le stress est à l’origine de 80 % des pannes d’érection.
Bon à savoir
La panne sexuelle ne touche pas que les hommes : les femmes aussi sont concernées. Même si cela est moins visible que chez l’homme, les troubles de l’excitation chez la femme se manifestent par un manque de lubrification vaginale.
Comme pour les pannes érectiles, le désir peut être présent, il n’y a pas nécessairement baisse de libido ou frigidité. Mais une hypo-libido reste possible, souvent provoquée par une charge émotionnelle lourde à porter. La ménopause augmente la fréquence des pannes sexuelles chez la femme. Lorsque le corps agit en dépit de ce qui ne convient pas à l’esprit, cela a des retentissements : dyspareunies, sécheresses, vaginisme… la pénétration n’est plus possible.
Comment le stress influence la qualité d'une érection ?
Le stress provoque une préoccupation mentale concernant un problème ou une situation, ce qui vient augmenter l’activité cérébrale. De ce fait, la personne tracassée est distraite et donc moins à même d’orienter son énergie et sa concentration sur l’amusement et les rapports sexuels.
Par exemple, un stress important au travail va impacter le désir et les érections, car les zones cérébrales impliquées à ce niveau seront beaucoup moins activées. Le stress entraîne une perturbation de l’excitation : l’envie de faire l’amour peut rester présente, mais l’excitation sera modifiée, l’esprit étant occupé par ce qui le tracasse.
Vivre le moment présent en lâchant prise constitue une clé essentielle pour jouir d’une sexualité épanouie et atteindre l’orgasme, cependant le stress empêche cet état de relâchement en obligeant à la vigilance et en mettant sous tension, ce qui nuit à la libido et favorise les pannes.
Le trac, au-delà même des pannes sexuelles, impacte considérablement le bien-être en général. Pourtant, le sexe et ses orgasmes sont réellement bénéfiques pour la santé, ils possèdent un effet antistress et peuvent même participer au maintien d’un bon équilibre psychoaffectif : à l’inverse, une santé psychique solide détient également des bénéfices pour garantir une sexualité optimale.
Lorsque des érections ont lieu pendant la masturbation ou pendant le sommeil, alors le facteur principal en cause est généralement psychologique et c’est bien souvent le stress.
1. Par un dialogue entre le pénis et le cerveau
Le cerveau envoie des informations à la verge et celle-ci lui transmet des données en retour. De ce dialogue à double sens, les résultats varient : alors qu’un hyperstress va provoquer des pannes, si on stimule localement le sexe (avec l’injection d’un vasodilatateur par exemple) cela retentit sur le cerveau et induit une diminution des états de stress, facilitant de fait l’érection.
Le stress (au même titre que l’anxiété d’ailleurs) stimule le système nerveux sympathique : l’érection est alors difficile à obtenir et la panne sexuelle prend place. Le stress entraîne des réactions physiques et vient modifier les états de sécrétion de certains neurotransmetteurs présents dans le cerveau, comme la dopamine, l’ocytocine ou la sérotonine. Mais ces messagers chimiques jouent également un rôle dans l’excitation sexuelle.
Ces hormones du plaisir étant bloquées dans les situations stressantes, la réception des stimuli érotiques en est affectée, ce qui va perturber l’érection. Les glandes surrénales vont ainsi sécréter de l’adrénaline qui rétrécit les vaisseaux sanguins (c’est un vasoconstricteur). Mais si les vaisseaux ne sont pas dilatés, impossible pour le pénis de se remplir de sang (ou que celui-ci circule correctement) : l’érection ne peut pas avoir lieu.
Le stress engendre en plus un sentiment de peur et la crainte de ne pas avoir d’érection risque aussi de faire survenir la panne. La situation empire dans certains cas lorsque le/la partenaire soutient son conjoint pour l’aider à retrouver une érection, ce qu’il assimilera parfois à une injonction à la performance ; tandis que s’il/elle minimise la situation avec une phrase telle que « Ce n’est pas grave, ce sera mieux la prochaine fois », l’homme en panne peut se sentir incompris et frustré, car pour lui, la situation n’est pas anodine.
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2. La pression de performance
Le sexe est un anxiolytique naturel : deux rapports par semaine (en moyenne) seraient efficaces pour soulager le stress et l'anxiété. Pourtant, en raison des pannes sexuelles, la peur de l’échec entretient des angoisses vives qui renforcent le stress en lui-même.
Les problèmes d’érection psychogène peuvent être causés par l’anxiété de performance sexuelle. Il s’agit par exemple du trac éprouvé à l’idée de ne pas réussir à maintenir une érection assez longue (ou intense) et satisfaisante pour l’autre.
Cette pression est en rapport avec des attentes normées définissant ce que serait un « bon » rapport sexuel : verge dure, pénétration longue et orgasme systématique. Pornographie mainstream et culte social de la performance n’aident pas à s’en détacher. On est à la recherche du toujours plus, toujours mieux et tout cela rapidement ! En conséquence, la peur de ne pas être à la hauteur provoque une montée de stress empêchant alors l’érection. D’ailleurs, la norme et la performance sont des sujets très souvent abordés en consultation thérapeutique (seul ou en couple), dans une demande de réassurance.
Être incapable de « bander » peut toucher dans l’intime, au-delà même de la question de la performance chez certains hommes : c’est la remise en question de l’identité profonde. « Suis-je toujours un homme ? » : entre perte de la masculinité et virilisme remis en doute, le sentiment d’échec est violent.
La confiance en soi est ébranlée, l’estime personnelle se fragilise : autodépréciation et autocritique sont alors virulentes. En plus de perdre ses moyens, la honte et la culpabilité nourrissent un cercle vicieux dont il devient difficile de sortir.
Bon à savoir
On confond facilement panne sexuelle et impuissance chez l’homme. Une panne empêche d’avoir une érection suffisante ou satisfaisante de façon temporaire, elle est normale et se surmonte rapidement.
L’impuissance, terme désuet et jugé de façon négative (car pénalisant psychologiquement), est maintenant plus souvent appelée dysfonction érectile ou trouble de l’érection : contrairement à la panne, le trouble perdure dans le temps.
À partir de quand une panne sexuelle devient un trouble érectile ?
Une fois, deux fois, à chaque rapport : de panne sexuelle exceptionnelle à échec répété, le trouble érectile s’installe parfois. Comme on l’a vu, la panne érectile est une incapacité temporaire d’obtenir une érection ou de la conserver, ce qui ne permet pas une pénétration satisfaisante. Lorsque ces pannes sexuelles deviennent récurrentes durant plus de trois mois, alors on parlera de troubles érectiles, faisant partie des troubles sexuels les plus courants.
La dysfonction érectile n’impacte pas que la qualité des rapports intimes, elle touche également le désir que les hommes éprouvent, leur équilibre et leur humeur. En effet, la confiance en soi est fragilisée, ce qui peut jouer dans certains cas sur l’entente du couple, mais aussi sur les sentiments respectifs.
Les répercussions des problématiques d’érection dépassent donc non seulement le lieu des ébats mais viennent également ébranler la personne qui en souffre. En effet, le trouble érectile induit l’inquiétude, le doute et le questionnement : « Comment va se passer ce nouveau rapport, vais-je y arriver ? ». Finalement tout ce qui fait le fondement de la sexualité épanouie s’étiole peu à peu. Spontanéité, détente, complicité et jeux disparaissent au profit d’états anxieux qui entretiennent le cercle vicieux de l’échec sexuel.
Le trouble érectile se fait de plus en plus fréquent avec l’âge et sa présence se renforce avec des causes organiques comme le diabète ou les maladies cardiovasculaires. Lorsque les pannes sexuelles sont trop courantes, il est bon de consulter un médecin qui vérifiera les éventuels problèmes physiologiques (les taux d’hormones par exemple). Aussi, il existe des traitements médicamenteux permettant d’augmenter l’afflux sanguin qu’on appelle inhibiteurs de la phosphodiestérase (voir ici).
Si le trouble de l’érection a une origine psychologique (à la suite d’un abus sexuel par exemple ou d’une expérience traumatisante) le médecin pourra alors orienter vers un sexothérapeute ou un psychologue afin de commencer une thérapie, pour trouver le point de départ à l’origine des pannes sexuelles récurrentes et accompagner vers la guérison.
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Panne sexuelle : quel impact sur ma qualité de vie ?
Vous souffrez d'une panne sexuelle ? Vous avez besoin d'en savoir plus et d'évaluer son impact sur votre qualité de vie ?
Éviter les pannes sexuelles passe par le soin de soi. Le bien-être physique et psychologique participe à l’épanouissement sexuel.
Ainsi, pour diminuer le stress et les pannes sexuelles au maximum, voici quelques habitudes à instaurer :
- Mangez de façon équilibrée :
l’alimentation est l’un des piliers du bien-être. Variez la nourriture et essayez de ne plus manger sous le coup des émotions. Pensez aux bénéfices et aux vertus nutritionnelles de ce que vous consommez. Sans plonger dans un extrémisme alimentaire potentiellement dangereux, privilégiez ce qui aidera votre corps à rester en forme et serein : vitamines, antioxydants, minéraux essentiels…
- Pratiquez une activité physique :
qu’elle soit douce (marche, yoga, natation) ou plus intense (course, boxe, escalade) la pratique sportive vous gardera en forme en plus de vous détendre et de favoriser la décharge émotionnelle éloignant le trac. N’en abusez pas : l’addiction au sport est également mauvaise pour la sexualité. Fuyez tous les toxiques : les substances nocives (comme l’alcool, les drogues, la cigarette…) engendrent des dépendances aux conséquences défavorables pour le stress et la sexualité.
- Faites de beaux rêves :
récupérateur et sain, un bon sommeil aide à réguler correctement la fatigue et vos taux d’hormones, essentielles pour mieux supporter le stress. Essayez la méditation : elle vous guidera à lâcher prise ainsi qu’à mieux vivre vos émotions, en plus de vous apprendre à évacuer le stress naturellement grâce à votre respiration.
Pour éviter les pannes sexuelles à répétition, il est essentiel de dédramatiser : n’oubliez pas, elles sont normales et courantes. En effet les émotions négatives comme la culpabilité ou la honte auront pour effet de renforcer le stress et maintenir une angoisse de la panne en permanence, provoquant un cercle vicieux.
Surtout, il est important de pouvoir évoquer le problème de panne sexuelle avec le/la partenaire. Une communication bienveillante favorisera la dédramatisation, permettra d’apaiser les craintes et de diminuer le trac afin de tenir à distance la spirale de l’échec sexuel.
A retenir
Pannes sexuelles ? Rien de plus banal : elles sont courantes dans la vie sexuelle masculine !
Cependant, le stress qui en est souvent à l’origine, ne doit pas être trop banalisé. Car plus il s’installe plus il impacte le bien-être mental et physique et aura des répercussions régulières sur les érections.
Même si les troubles érectiles ne sont pas synonymes de manque de désir ou d’anorgasmie, des pannes trop courantes auront des conséquences négatives sur l’estime de soi et le couple. Pour ne pas s’enfermer dans un cercle vicieux, il vaut mieux consulter un médecin ou un psychologue dès que les pannes dues au stress envahissent trop la vie intime.