Trouble Obsessionnel Compulsif

Trouble obsessionnel compulsif : symptômes, causes et traitements

Vérifier le verrou derrière soi, remettre les objets à leur place, se laver les mains après être sorti.. Toutes ces actions sont des habitudes normales, et effectuées par tous !
Mais lorsque vérifier, ranger, nettoyer devient une obsession qui occupe une grande partie de votre esprit, et qu’elle devient la source d’une réelle anxiété, il est question d’un trouble obsessionnel compulsif.
Se retrouver contraint de faire des actions répétitives pour calmer l’anxiété qu’ont provoquée vos pensées non désirées est un trouble handicapant au quotidien. Dans cet article, découvrez les 5 signes principaux d’un TOC, les facteurs de développement du trouble, et comment y faire face.

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Rédaction par La Clinique E-Santé

15 min

Publié le April 26, 2023 (modifié le May 9, 2023)

TOC : symptômes, causes et traitements

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Qu'est-ce qu'un trouble obsessionnel compulsif ? (Définition)


Un trouble obsessionnel compulsif (TOC) est un trouble de l’anxiété caractérisé par des pensées répétées, intrusives et très souvent anxiogènes. Ces pensées anxieuses poussent l’individu à effectuer des actions répétitives pour tenter de les soulager et les faire disparaître.
Les pensées récurrentes et angoissantes sont appelées des obsessions et les actes répétés qui les suivent, sont, elles, des compulsions.
Par exemple, l’obsession de l’hygiène et de la propreté peut se manifester par des actes compulsifs de nettoyage excessifs, fréquents et intenses.
Aujourd’hui, on distingue 3 grandes formes de TOC :

  • Le type à dominante obsessionnelle : l’individu est principalement dérangé par des pensées intrusives, récurrentes, non désirées et effectue peu d’actes compulsifs
  • Le type à dominante rituelle : l’individu effectue des gestes, vérifications, actes compulsifs de nombreuses fois qui l’handicapent plus significativement que ses pensées
  • Le type mixte : l’individu expérimente les obsessions et les compulsions à la même fréquence et intensité

Il est bon de noter que le type mixte est le plus fréquemment rencontré parmi les porteurs d’un trouble obsessionnel compulsif.
Répertorié dans le Manuel Diagnostique et Statistique des troubles Mentaux (DSM-5), ce trouble, qui débute souvent pendant l’enfance ou l’adolescence, est aussi fréquent chez les hommes que chez les femmes.
Un diagnostic est établi lorsque l’on observe une présence d’obsessions et de compulsions intrusives et opportunes qui occupent une grande partie du temps de l’individu et le placent dans un réel état de détresse émotionnelle.
Souffrir d’un trouble obsessionnel compulsif retentit sur tous les aspects de la vie d’un individu. Son esprit, envahi par des pensées intrusives, est moins disponible pour répondre correctement aux activités quotidiennes. Le stress au travail est rapidement ressenti, et les conflits avec l’entourage peuvent être la cause d’un épuisement émotionnel.
En outre, il existe une réelle corrélation entre les TOC et d’autres troubles associés comme la dépression, la marginalisation, la phobie sociale, la peur de l’école, la boulimie, le stress chronique ou encore l’anxiété aggravée : c’est une véritable maladie handicapante au quotidien, qui surcharge mentalement un individu, encore plus lorsqu’il souffre d’une de ces pathologies en parallèle

Le saviez-vous ?

Les troubles obsessionnels compulsifs toucheraient à ce jour 2 à 3 % de la population.
Le plus souvent, ce trouble est diagnostiqué assez tôt, avant 25 ans pour 65 % des cas.
Cependant, on estime que ces chiffres sont sous-estimés, puisque de nombreuses personnes nient, ou adoptent des comportements compensatoires face à celui-ci, et donc ne se feraient pas diagnostiquer.

Comment reconnaître un trouble obsessionnel compulsif ? Les symptômes


Il est parfois difficile de faire la différence entre habitudes, manies, TIC et TOC. En effet, de nombreuses personnes effectuent des rituels au quotidien pour se rassurer, combattre le stress, cadrer leur journée ou tout simplement parce qu'elles leur procurent du plaisir.
En revanche, lorsqu’il s’agit d’un réel trouble, on retrouve généralement 5 symptômes communs et facilement identifiables :

  1. Subir des idées obsédantes
  2. Faire des actes répétitifs
  3. Souffrir d’une anxiété excessive
  4. Avoir besoin de garder le contrôle
  5. Se sentir constamment coupable

Symptôme n°1 : subir des idées obsédantes

Les idées obsessionnelles sont des pensées récurrentes et intrusives qui occupent toutes les pensées et deviennent, à terme, anxiogènes. Elles peuvent être de nature variable, et changent complètement selon les personnes.
Si vous souffrez d’un TOC, il est probable que vos pensées obsédantes aient pour objet :

  • La peur d’être contaminé par des germes ou des bactéries
  • La crainte d’oublier, de perdre, ou de mal faire une chose
  • L’appréhension de faire du mal (la phobie d’impulsion)
  • L’obsession de l’ordre, de la symétrie et du rangement

En général, les pensées envahissantes sont reliées à des craintes ou des peurs traumatiques, ou plus inconscientes.
Ces idées envahissent votre esprit jusqu’à plusieurs heures par jour en dépit de votre volonté de les faire disparaître, et provoquent, en vous, une réelle frustration qui se transforme en anxiété avec laquelle vous devez composer chaque jour.

Symptôme n°2 : faire des actes répétitifs

Les comportements ou actes répétitifs qu’un individu se sent obligé de faire pour se soulager s’appelle des compulsions. Lavage de mains répétitif, vérification multiple du verrou, rangement excessif, répétition de phrases ou de mots… Elles sont effectuées pour soulager l’anxiété ressentie par une personne qui subit des pensées obsessionnelles.
Si vous souffrez d’un TOC, vous pouvez passer beaucoup de temps à réaliser ces actes compulsifs tous les jours. Certaines personnes peuvent passer plusieurs heures dans une même journée à vérifier, nettoyer, répéter, effectuer ces gestes encore et encore et une réelle fatigue physique et mentale s’installe comme dans le trouble obsessionnel compulsif de lavage de mains.
Plus le temps passe et plus vous pouvez vous sentir épuisé face à votre TOC. Ils nuisent clairement à vos activités quotidiennes, et la fatigue passagère se transforme parfois en réels troubles du sommeil.
Vous pouvez vous sentir prisonnier de vos compulsions, puisqu’elles contrôlent vos comportements et nuisent à vos performances au travail et à la maison. Il est fréquent de souffrir d’un épuisement professionnel ou d’un burn out parental lorsqu’un trouble obsessionnel compulsif prend une place trop importante dans votre vie.

Symptôme n°3 : souffrir d’une anxiété excessive

L’anxiété excessive est un symptôme commun des personnes qui souffrent d’un TOC. En effet, les personnes qui en sont atteintes vivent sous une pression constante causée par les pensées obsessionnelles et les compulsions qui y sont associées. Dans le trouble obsessionnel compulsif de maladie, toute interaction sociale est source de stress intense, par exemple.
Ce stress intense interfère directement avec vos activités quotidiennes : d’une part, vous appréhendez chaque moment qui pourrait déclencher une compulsion ou une pensée intrusive, mais aussi vous souffrez du regard et du jugement des autres lorsque cela vous arrive.
Lorsque votre trouble fait surface en présence de personnes qui ne vous connaissent pas, vous développez automatiquement cette peur d’être rejeté à cause de vos agissements.
L’anxiété est un état émotionnel caractérisé par des sentiments de tension, d’inquiétude et de peur face à une situation. Lorsqu’elle dure dans le temps, elle devient un réel handicap, peut causer des crises d’angoisse ou de panique et nécessite d’être traitée.
Il est donc important de soigner l’anxiété, notamment lorsqu’elle est causée par un trouble obsessionnel compulsif, pour retrouver un équilibre de vie agréable.
À lire aussi : 10 effets du stress sur le corps et le cerveau

Symptôme n°4 : avoir un besoin de garder le contrôle

Le besoin permanent de contrôle est un signe fréquent du trouble de la personnalité obsessionnelle compulsive.
Lorsqu’une personne souffre d’un TOC, il est normal qu’elle se sente dépassée par des pensées irrationnelles et envahissantes. Elle effectue alors des gestes compulsifs et répétés dans l’espoir de reprendre le contrôle de ses pensées et de les neutraliser, au moins pendant un certain moment.
Le besoin de contrôle se fait également ressentir par des comportements adaptatifs que vous pouvez adopter pour faire face à ce trouble, notamment :

  • Éviter certains endroits, situations, comportements qui provoqueraient une compulsion
  • Planifier chaque instant d’une journée pour ne pas laisser la place au vide
  • Surcharger son emploi du temps pour garder son esprit plein et occupé
  • Refuser un grand nombre d’invitations par peur de dévoiler son trouble en public

En général, le besoin de contrôle est un mécanisme de défense inconscient pour gérer et appréhender l’anxiété causée par un TOC. Comme pour celle-ci, il vous épuise physiquement et mentalement au fil du temps.

Symptôme n°5 : se sentir constamment coupable

La culpabilité est un sentiment courant chez les personnes atteintes d’un trouble obsessionnel compulsif. Les idées envahissantes qu’elles subissent sont très souvent irrationnelles et parfois inappropriées, comme pour les idées à caractère sexuel, violent, pervers, ou blasphématoire.
Même si vous n’êtes pas responsable de ces pensées intrusives, vous pouvez avoir honte de celles-ci et vous avez peur d’en parler à vos proches.
Vos comportements compulsifs, effectués contre votre désir, ont déjà été la source de remarques ou d’inquiétudes. Vous avez alors constamment peur de paraître excessif et vous vous sentez honteux et coupable de ne pas réussir à contrôler certaines de vos actions.
De nombreuses personnes qui souffrent d’un TOC éprouvent un fort sentiment de culpabilité qui les pousse à vouloir se cacher, s’isoler un maximum des autres pour ne pas avoir à montrer cette image d’eux-mêmes, contrôlante et maniaque, qu’ils rejettent.
Si vous vous sentez coupable de vos actions, même si elles ne dépendent pas de votre volonté, n’hésitez pas à vous entourer de personnes de confiance et de professionnels de la santé qui pourront vous aider à vous libérer de la culpabilité et accepter ou corriger ce qui vous dérange.
À lire aussi : 6 conseils pour se libérer de la charge émotionnelle

Le saviez-vous ?

Le TIC et le TOC sont souvent associés, mais ils concernent deux choses différentes !
Un TOC est un trouble psychiatrique qui se manifeste par des idées obsédantes menant à des actes compulsifs.
Un TIC, lui, est un mouvement répétitif et incontrôlable du corps (clignement des yeux, mouvement brusque des épaules) qui est lui, non associé à une idée obsédante.
Il y a une dimension psychologique dans le trouble obsessionnel compulsif qui n’est pas présente dans le TIC.

Quelles peuvent être les causes des TOC ?


À ce jour, les causes exactes d’un trouble obsessionnel compulsif ne sont pas clairement identifiées. Souvent, ce trouble apparaît de manière progressive et s’intensifie dans le temps, il est donc parfois difficile d’y marquer le point de départ.
Cependant, l’ensemble du comité scientifique confirme l’hypothèse d’une pluralité de facteurs, dont :

  • Le facteur biologique
  • Le facteur génétique
  • Le facteur environnemental
  • Le facteur traumatique

Cause n°1 : Le facteur biologique

Les troubles obsessionnels compulsifs seraient liés à des perturbations dans les neurotransmetteurs, qui sont les composés chimiques qui transmettent l’information d’une neurone à une autre.
C’est notamment la sérotonine, neurotransmetteur impliqué dans la régulation des comportements, de l’apprentissage et de l’humeur qui fonctionnerait différemment, comme c’est le cas pour le trouble de la personnalité borderline.
En effet, les études d’imageries cérébrales ont démontré que les personnes qui souffrent d’un TOC présentent des différences structurelles et fonctionnelles dans plusieurs régions du cerveau.
Elles entraînent alors une dérégulation au niveau des émotions, des impulsions, et de l’humeur, d’où les pensées intrusives et obsessionnelles qui provoquent des compulsions.
Cependant, les recherches sur les causes biologiques des TOC sont actuellement toujours en cours. De nouveaux éléments pourraient être apportés prochainement pour préciser les raisons de leur origine.

Cause n°2 : Le facteur génétique

Les TOC ne sont pas une pathologie strictement héréditaires, puisque d’autres facteurs, comme l’environnement ou la présence de traumatismes entrent en jeu dans son développement. Cependant, il a été observé une prévalence plus élevée chez les jumeaux homozygotes (appelés “vrais jumeaux”) du développement de ce trouble.
Ces premières recherches ont donc ouvert la piste à une prédisposition génétique concernant le trouble obsessionnel compulsif.
Une vulnérabilité génétique a alors été prouvée, notamment au niveau du récepteur à sérotonine et de plusieurs génomes complexes associés aux TOC.
Cependant, on parle de prédisposition génétique et non de transmission : vous éprouvez un risque plus accru que la moyenne de développer cette pathologie si un de vos parent, ou de la famille directe en souffre, mais ce n’est pas systématique.

Cause n°3 : Le facteur environnemental

L’environnement entre en compte dans le développement de nombreuses pathologies et troubles. Certains facteurs environnementaux peuvent contribuer au développement d’un trouble obsessionnel compulsif, et plus particulièrement :
Les expériences de stress répété : les difficultés financières, les problèmes relationnels, la manipulation perverse, le surmenage professionnel et de nombreuses autres situations qui sont la source d’un stress intense et qui perdurent dans le temps provoquent des dommages neurologiques susceptibles de faire apparaître des comportements compulsifs non désirés.
L’influence culturelle : c’est un facteur insoupçonné, mais qui n’est pas à négliger puisque certaines croyances culturelles ou religieuses peuvent être à l’origine de nombreuses obsessions, notamment celles causées par des superstitions.

Cause n°4 : Le facteur traumatique

Les traumatismes provoquent des perturbations émotionnelles et cognitives qui perturbent vos comportements sur le court et long terme.
Suite à un choc émotionnel fort, de nombreuses personnes développent un état de stress post-traumatique qui perturbe complètement leur fonctionnement interne.
Cet état survient à la suite d’événements brutaux et inattendus comme un accident de la route, un décès, ou une agression dans la rue par exemple. Mais il peut également être le fruit d’un traumatisme prolongé dans le temps et plus insidieux : violences conjugales, agression sexuelle répétée, sentiment d’abandon pendant l’enfance, harcèlement scolaire, deuil traumatique, etc.
À la suite d’un stress émotionnel fort, le système de régulation des émotions est chamboulé et le risque de développer un TOC est, à ce moment, plus intense. Cependant, dans certains cas, le traumatisme intervient comme révélateur de la pathologie plutôt qu’un déclencheur. Il est donc important de prendre en compte l’ensemble des facteurs pouvant causer un trouble obsessionnel compulsif de la personnalité.

Le saviez-vous ?

Les troubles obsessionnels compulsifs (TOC) sont la 4e maladie psychiatrique la plus fréquente, après :

  1. Les phobies
  2. Les addictions
  3. Les troubles dépressifs

Quels sont les TOC les plus fréquents ?


Il existe des troubles obsessionnels peu communs comme le TOC du couple, et d’autres rencontrés fréquemment. Les 4 formes de TOC les plus fréquentes sont aujourd’hui liées à :
La propreté et l’hygiène : la contamination, la saleté et la transmission de germes sont ici une réelle source d’angoisses. Un virus, un produit toxique ou un microbe sont le cauchemar d’un individu qui souffre d’un trouble obsessionnel compulsif de la propreté. Il va alors avoir des compulsions de lavage, de désinfection, et de nettoyage intense. Le contact physique est généralement difficile et source de stress.
Ici, le stimulus qui déclencherait une compulsion de lavage des mains serait, par exemple, d’être à côté d’une personne qui éternue. On peut retrouver ce type de comportement chez une personne hypocondriaque, par exemple.
Le doute et l’erreur : ici, ce sont les oublis et les potentielles erreurs qui troublent l’individu. Il a peur d’avoir oublié quelque chose ou de l’avoir mal fait, et va alors avoir de nombreux rituels de vérification excessive d’appareils électroniques ou chauffants, de portes ou de fenêtres, de fermeture du robinet, etc. En général, les modalités de vérification sont bien précises (Exemple : vérifier un nombre précis de fois la fermeture d’une porte).
Dans ce cas, voir de la fumée s’échapper d’une cheminée serait, par exemple, le stimulus déclencheur d’une vérification répétée des appareils électroniques et électriques.
L’ordre et la symétrie : une vision de désordre et d’asymétrie provoque un réel stress chez l’individu qui souffre de ce trouble. Il va avoir un besoin excessif d’exactitude, va être obsédé par l’ordre parfait et va subir des comportements rituels et chronophages de rangement chaque jour. Les objets doivent être parfaitement symétriques et à leur place attitrée, sans cela les obsessions envahissent l’esprit.
Ici, n’importe quel objet qui n’est pas à sa place, ou aligné à d’autres objets va être la cause d’une pensée obsessionnelle qui va déclencher des rituels.
La violence et l’agressivité : ce trouble obsessionnel compulsif de la pensée est connu sous le nom de phobie d'impulsion. Dans ce cas, l’individu subit des pensées à caractère choquant, violent, sexuel ou blasphématoire et à peur de faire du mal ou de se faire du mal. Il va alors avoir des conduites d’évitement pour essayer de neutraliser ces pensées dérangeantes et qui le font se sentir coupable.
Dans ce TOC, un conflit avec un ami peut être, par exemple, la source d’une obsession mentale. Dans la majorité des cas, cette forme n’est pas accompagnée par des compulsions.

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Comment soigner un TOC ?


Le trouble obsessionnel compulsif peut avoir un impact considérable sur la qualité de vie des personnes qui en souffrent, et interfère avec leurs activités au quotidien. C’est une pathologie pas si rare, et qui se soigne !
À ce jour, il existe 3 solutions pour soigner un TOC :

  1. Démarrer un accompagnement thérapeutique
  2. Prendre un traitement médicamenteux
  3. Recourir à une technique neurochirurgicale

Solution n°1 : démarrer un accompagnement thérapeutique

Un TOC est une pathologie chronique qui nécessite le soutien d’un professionnel de la santé, et notamment d’un psychiatre ou d’un psychologue pour pouvoir agir efficacement sur les causes du trouble.
Les psychothérapies constituent un traitement courant pour les troubles obsessionnels compulsifs. Une d’entre elles est particulièrement recommandée pour soigner ce trouble : la thérapie cognitivo-comportementale (TCC), avec une efficacité partielle ou totale estimée à plus de 80 %.
La TCC est une méthode thérapeutique qui s’appuie sur les comportements qui posent problème et qui donnent naissance aux obsessions et aux actes compulsifs. Elle a pour but de repérer les déclencheurs de ces schémas comportementaux pour les changer et transformer le schéma négatif en schéma positif.
Souvent, un processus thérapeutique d’exposition et de résolution de la réponse est utilisé pour consolider la TCC. Il consiste à exposer les personnes atteintes d’un trouble obsessionnel compulsif à ce qui les gêne, de manière graduelle, tout en les aidant à contrôler et à gérer les émotions pour retrouver une vie normale. Cette méthode est notamment utilisée pour traiter tous les types de phobies comme la peur de l’avion ou l’acrophobie, par exemple.

Solution n°2 : prendre un traitement médicamenteux

En complément d’un suivi thérapeutique, la médication reste une solution efficace pour traiter les TOC. Les principaux types de médicaments utilisés pour soigner ce trouble sont les antidépresseurs et les neuroleptiques.
Les antidépresseurs, et particulièrement les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) et la clomipramine sont prescrits pour réduire progressivement les idées obsédantes et compulsions associées. Ces médicaments agissent en augmentant le niveau de sérotonine, un neurotransmetteur qui joue un rôle primordial dans la régulation de l’humeur et de l’anxiété.
Les neuroleptiques sont une seconde classe de médicaments utilisés en soutien, lorsqu’un TOC est accompagné d’épisodes de psychoses et d’angoisse résistante, dans des cas plus rares. Ils ciblent, eux, les niveaux de dopamine et de noradrénaline dans le cerveau.
Dans tous les cas, la prise d’un médicament doit être encadrée et suivie assidûment pour être efficace. N’hésitez pas à vous rapprocher d’un professionnel de santé pour trouver le traitement approprié à votre cas.

Solution n°3 : recourir à une technique neurochirurgicale

Lorsque les traitements médicamenteux accompagnés de la psychothérapie n’ont pas d'effet sur un individu, on dit alors qu’il subit un TOC résistant ou non répondant. Dans ce cas, qui reste exceptionnel, la stimulation cérébrale profonde est utilisée comme traitement de seconde intention.
Il s’agit d’une intervention chirurgicale qui consiste à implanter des électrodes directement dans le cerveau pour stimuler les régions cérébrales impliquées dans les troubles de l’humeur. Elle reste toutefois une solution rare, réservée aux formes sévères et très handicapantes du trouble.
Très utilisées pour traiter la maladie de Parkinson, les techniques de stimulation cérébrale profonde (SCP) sont depuis quelques années de plus en plus explorées pour traiter les TOC sévères, avec des taux de réussite très prometteurs.

À retenir

Le trouble obsessionnel compulsif est une pathologie psychiatrique qui touche de 2 à 3 % la population, et qui est caractérisée par deux comportements : les pensées obsessionnelles et les actes compulsifs.
C’est un trouble qui est diagnostiqué le plus souvent jeune, avant 25 ans pour 65 % des cas, et qui touche d’une part égale les femmes et les hommes.
Les personnes atteintes d’un TOC souffrent quotidiennement de devoir subir des pensées intrusives ou d’effectuer des rituels non désirés, et ont tendance à s’isoler pour ne pas subir le jugement d’autrui.
Dans la majorité des cas, une autre pathologie ou un autre trouble est également présent : dépression, trouble bipolaire, trouble panique, les personnes atteintes du syndrome de Gilles de la Tourette ou ceux qui souffrent d’une addiction comme l’abus d’alcool ou de substances nocives, par exemple.
Un appui thérapeutique est alors nécessaire pour gérer les symptômes, mais également les causes d’un TOC. En synergie avec une médication, la thérapie comportementale est une solution efficace.
À la Clinique E-Santé, des psychologues spécialisés dans les TOC et phobies pratiquent, entre autres, cette méthode thérapeutique pour soulager de nombreux patients dans leur souffrance quotidienne, directement via la thérapie en ligne.
Avec un suivi assidu, l’objectif de retrouver une vie agréable, sans encombres et des habitudes saines est rempli haut la main.

Sources

Étude scientifique : Integrating evolutionary and regulatory information with a multispecies approach implicates genes and pathways in obsessive-compulsive disorder, Hyun Ji Noh, 2017
DSM-5 : Manuel Diagnostique et statistique des troubles mentaux, Association américaine de psychiatrie, 2015
Le trouble obsessionnel compulsif, Joao Flores Alves Do Santos et Luc Mallet, Med Sci Paris, 2013

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Photo de Christèle Albaret

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