Suis-je hypocondriaque ?
Vous pensez être touché par les symptômes de l’hypocondrie ?
Comment savoir si on est hypocondriaque ?
La personne hypocondriaque adopte de nombreux comportements au quotidien qui sont autant de signes permettant de détecter la phobie.
Elle analyse son corps en permanence : dès l’apparition d’un quelconque signe physique (douleurs, crampes, boutons suspects, palpitations…), l’hypocondriaque pense être atteint d’une maladie grave comme, par exemple, un cancer ou le sida.
Elle est en quête perpétuelle de réponses quant aux signes physiques détectés : ses recherches sont souvent effectuées sur Internet, duquel découle souvent ses interprétations.
Elle a un besoin impératif et constant de consulter des médecins afin d'obtenir des avis médicaux en lien avec la maladie qu'elle pense avoir. Pour cela, elle demande régulièrement la réalisation d'examens complémentaires à l'auscultation et n'hésite pas à consulter des médecins différents pour obtenir l'avis médical recherché, c'est-à-dire, celui qui la confortera dans ses suspicions.
Outre ces principaux comportements caractéristiques d'un hypocondriaque, celui-ci souffre également d'anxiété chronique. Cette anxiété développée par la façon de se persuader d’avoir une maladie potentiellement mortelle, entraîne des crises d’angoisse ou des attaques de panique, elles-mêmes dues à l’écoute quasi-obsessionnelle d’une réaction corporelle.
Bon à savoir
L’hypocondrie relève d’une peur par anticipation d’une situation imaginaire. L’hypocondriaque, qui est certain d’être atteint par une maladie, peut également souffrir de nosophobie.
À la différence de l’hypocondriaque, le nosophobe a peur d’attraper une maladie. Il est important de bien distinguer ces deux phobies pour comprendre si vous êtes hypocondriaque ou non.
Que faut-il savoir pour ne plus être hypocondriaque ?
Être hypocondriaque n’est pas une maladie, mais bel et bien une phobie.
Pour soigner l'hypocondrie, il existe plusieurs éléments à connaître :
- Comprendre les origines de sa phobie
- Apprendre à anticiper les crises d'angoisse
- L'hygiène de vie saine apaise les symptômes de l'hypocondrie
- La pratique d’une activité sportive aide à surmonter l'hypocondrie
- Les comportements de vérification entretiennent la phobie
- Apprendre à se détourner des pensées obsessionnelles
- La psychothérapie est une aide essentielle pour surmonter sa phobie
1. Comprendre les origines de sa phobie
L’apparition de l’hypocondrie peut être causée par différents facteurs tels qu'un traumatisme survenu durant l'enfance, le décès d'un proche à la suite d'une longue maladie ou l'expérience même d'une maladie.
Il peut donc être, dans certains cas, difficile de comprendre exactement pourquoi devient-on hypocondriaque. Les personnes anxieuses et stressées sont également plus sujettes au développement de cette phobie.
La crainte excessive de tomber malade est une peur fréquente chez les personnes anxieuses, dépressives, pessimistes et qui ont tendance à être mélancoliques. En effet une personne ayant le vague à l'âme aura tendance à porter plus d’attention à son état de santé et aura plus de risques de développer une forme d’hypocondrie.
Mais l'anxiété favorise également l'apparition d'autres peurs paniques comme l'aviophobie.
Vous pouvez développer la peur de la maladie pendant votre enfance avec, par exemple, le traumatisme d'un deuil. Si le décès d’un proche a été brutal et causé par une maladie, il est possible que vous ayez inconsciemment associé sa mort à la maladie qui l’a touchée.
À partir de cet événement traumatisant, vous pouvez développer une forme d’anxiété liée aux maladies. Vos pensées orientent ainsi votre envie de déceler une maladie avant qu’elle ne vous atteigne.
De plus, si votre proche a été diagnostiqué trop tard, vous pouvez plus facilement devenir hypocondriaque, afin de ne pas reproduire ce schéma traumatisant.
Dans d'autres cas, la personne devient hypocondriaque parce qu'elle souffre inconsciemment d'une carence affective. Durant l'enfance, l'attention des parents s'est portée sur l'enfant uniquement quand celui-ci était malade. À l'âge adulte, la maladie devient une façon d'attirer l'attention de ses proches.
Enfin, dans un contexte sanitaire récent, la pandémie liée à la COVID-19 a elle aussi favorisé le développement de la phobie. En effet, cette obsession d’être positif à ce virus a beaucoup changé les comportements de la population au contact d’une maladie ou d’un microbe.
Les gestes barrières ont fait comprendre à la population que les risques de contamination pouvaient être partout. L’hypocondrie a donc pu être développée à partir de cet événement sanitaire.
Le moindre symptôme nous faisait nous questionner sur la maladie que l’on pouvait avoir afin de se rassurer de ne pas avoir la COVID-19. En ce sens, les rapports à la maladie ont changé et ont fait grandir l’anxiété chez les personnes hypocondriaques.
De plus, pour certaines personnes, cette pandémie a développé de nouveaux comportements comme l’anxiété vis-à-vis de la solitude. De nouvelles peurs ont ainsi pu voir le jour comme, par exemple, l’autophobie.
Bon à savoir
Comprendre pourquoi vous êtes devenu hypocondriaque est important pour se libérer de vos angoisses. Pour trouver l'origine de votre peur, il faut remonter dans les souvenirs souvent 1 an avant que le début du trouble ne s'exprime.
L'origine de la phobie peut être difficile à trouver seul, n'hésitez pas à consulter un professionnel de la santé mentale afin de vous aider dans vos démarches.
2. Apprendre à anticiper les crises d’angoisse
L’hypocondrie se manifeste par une anxiété excessive liée à la santé.
Pour éviter les crises d’angoisse à répétition, vous pouvez avoir recours à des techniques de relaxation. Celles-ci vont aider à prévenir et anticiper vos crises d’angoisse.
La pratique de la relaxation et de la méditation en pleine conscience va vous aider à réduire vos pensées négatives et vos ruminations. Ainsi, vous allez réduire considérablement votre niveau de stress relié à l’hypocondrie.
Parmi les différentes techniques de relaxation, vous pouvez choisir des exercices de respiration, le yoga, mais aussi la sophrologie.
Toutes les trois, vont avoir un effet bénéfique sur votre bien-être et votre capacité à limiter vos crises. En effet, vos crises de panique apparaissent parce que votre stress est trop élevé.
En apprenant à gérer votre stress, grâce aux exercices de relaxation, vous apprendrez à limiter les facteurs déclenchants d’une crise d’angoisse. Vous serez même en capacité d’interrompre une crise lorsqu’elle débute.
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3. L'hygiène de vie apaise les symptômes de l'hypocondrie
Pour vous libérer de l’hypocondrie, il est essentiel d’avoir une bonne hygiène de vie. Cela passe par plusieurs aspects tels que dormir suffisamment, manger équilibré, éviter les excès ou encore se relaxer.
Avoir un cadre de vie sain favorise l’éloignement des maladies. En adoptant des comportements sains, au quotidien, vous prenez soin de votre santé.
La relaxation, elle, va relaxer votre corps et ainsi réduire votre stress lié à la peur de la maladie. Une mauvaise hygiène de vie perturbe votre corps et le dérègle.
Qui n’a jamais eu des vertiges liés au manque de sommeil ou même une tête qui tourne un lendemain de fête ?
L’hypocondriaque interprète ces symptômes comme une maladie, tandis que pour éviter des angoisses inutiles, il est essentiel, pour lui, d’avoir une hygiène de vie saine, sans pour autant se priver des plaisirs de la vie. Ceux-ci font partie de la relaxation et donc de la libération de l’hypocondrie.
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4. La pratique d'une activité sportive aide à surmonter l'hypocondrie
La pratique d’une activité sportive est très importante pour votre équilibre psychique. Grâce à ses bienfaits sur votre santé physique et mentale, elle vous permettra de vous libérer de votre hypocondrie.
Le sport permet de se libérer des sources de stress du quotidien et procure un sentiment de bien-être grâce à la création de dopamine, d’endorphine, d’adrénaline et de noradrénaline.
En pratiquant une activité physique et sportive, vous allez vous réapproprier votre corps et reprendre le contrôle sur lui. Le sport apaise votre corps et fait donc disparaître certains troubles et inquiétudes.
Pour sortir de l’hypocondrie, il est essentiel de prendre ce temps pour vous. Le fait d’avoir des challenges et des défis à relever va également améliorer votre confiance en vous.
Certains spécialistes pensent qu’un individu est hypocondriaque à cause d’une autoagressivité refoulée. Le sport prend donc tout son sens et va faciliter l’extériorisation.
La personne hypocondriaque peut ainsi se défouler en pratiquant une activité physique et sportive plutôt que de se défouler sur elle-même. Course à pied, VTT, judo, escalade … à vous de choisir le sport qui vous convient et que vous aimez.
Bon à savoir
La pratique d’un sport est un réel facteur de bien-être pour notre corps.
Par ailleurs, les bienfaits du sport sur la santé sont nombreux :
- Meilleur fonctionnement du cœur et de l’activité sanguine
- Entretien des articulations et des os
- Réduction du stress et des risques de cancers
- Favorise le sommeil
5. Les comportements de vérification entretiennent la phobie
Un autre élément à prendre en considération pour soigner l'hypocondrie est d’éviter les comportements de vérification.
Pour se rassurer, l’hypocondriaque est en constante vérification de sa santé et examine son corps dès qu'il le peut.
Un bouton suspect ? Une palpitation inhabituelle ? Un point de côté ? Dès qu’un symptôme se manifeste, l’hypocondriaque fait une multitude de recherches pour écarter une éventuelle maladie.
Il va donc chercher ce que signifient ses symptômes dans des revues de santé, dans des dictionnaires médicaux et sur Internet. La recherche sur Internet pour définir la cause de son symptôme est la première chose réalisée par un hypocondriaque en cas de crise.
Si vous vous reconnaissez dans ce type de comportement, il est important de prendre conscience que cette recherche n’est pas bénéfique et vous procure l’effet inverse à celui escompté. Elle va augmenter considérablement vos inquiétudes.
La recherche se manifeste par l’envie de s’informer sur les maladies pour ne pas passer à côté si elles venaient à les toucher. Mais les symptômes peuvent parfois être les mêmes pour différentes maladies. Il peut s’agir d’une pathologie anodine ou d’une pathologie plus grave. Pour autant, cela ne veut pas dire que vous êtes touché par la maladie la plus grave.
Aujourd’hui, grâce à Internet, il existe une source infinie d'informations. Il faut, toutefois, veiller à ce que vos sources soient fiables.
Pour les proches de la personne hypocondriaque, il peut être compliqué de la rassurer car celle-ci reste focalisée sur sa maladie.
Bon à savoir
Les personnes souffrant d’hypocondrie peuvent également être concernées par des troubles du comportement alimentaire, liés à l’obsession de faire attention à leur santé. Ce trouble s’appelle l’orthorexie.
6. Apprendre à se détourner des pensées obsessionnelles
Pour faire face à l'hypocondrie et s'en libérer, apprendre à occuper votre esprit par d'autres activités est essentiel.
Les activités artistiques et culturelles sont d'excellents moyens de vous éviter de penser constamment à votre état de santé.
La phobie survient chez un individu lorsqu’il manifeste un flot de pensées important et qu’il rumine de manière excessive. L’enjeu est donc d’occuper son esprit pour limiter les pensées maladives et excessives. Cela va permettre d’atténuer la peur, ainsi que les crises.
Pour moins penser à vos peurs, il est recommandé de réaliser des activités où l’esprit atteint un fort niveau de concentration. Par exemple, il peut s’agir d’activités comme la peinture, la sculpture ou encore la poterie. Ces pratiques sont utilisées comme art thérapie.
De plus, les activités culturelles peuvent également aider l’hypocondriaque à occuper son esprit et se libérer de ses pensées excessives. Il peut par exemple, pratiquer le chant, la danse, la musique ou encore le yoga.
En effet, pendant ces activités, l’esprit sera concentré sur ce qu’il fait (peindre un paysage, confectionner un pot, sculpter quelque chose…) et non plus sur ses pensées excessives liées à la peur de la maladie.
En étant occupé de la sorte, l'hypocondriaque portera une moindre attention à son corps et prêtera moins attention à d’éventuels symptômes qui le conduiraient à faire des recherches sur Internet.
Grâce à ces activités, le cerveau va s’apaiser et moins penser aux maladies telles qu’un cancer ou une tumeur.
Suis-je hypocondriaque ?
Vous pensez être touché par les symptômes de l’hypocondrie ?
7. La psychothérapie est une aide essentielle pour surmonter sa phobie
Pour soigner l'hypocondrie, l'hypocondriaque peut également faire le choix de commencer une psychothérapie car celui-ci souffre de somatisation.
La somatisation désigne « un phénomène inconscient par lequel une personne exprime son angoisse dans et par son corps », que seul un professionnel de la santé mentale tel qu'un psychologue peut parvenir à mettre en évidence dans le cadre d'une thérapie.
S'il s'agit du traitement le plus recommandé, c'est aussi celui qui est le plus efficace car il permet de surmonter la phobie définitivement.
Par ailleurs, parler de votre trouble à un professionnel vous aide à comprendre son origine et vous aide à le vaincre. L’hypocondriaque s’entretient régulièrement avec son psychothérapeute pour apaiser ses maux.
Le thérapeute orientera son approche, suivant les besoins du patient. La psychothérapie a pour objectif d’améliorer l’état psychique d’une personne en souffrance.
La thérapie a également un enjeu de prévention pour limiter les éventuelles rechutes et permet de traiter les autres troubles associés à cette phobie, par exemple la dépression, l’angoisse, ou encore les obsessions et la perte de confiance en soi.
La psychothérapie s’appuie sur une interaction entre le corps, le psychisme et l’environnement.
Parmi les approches les plus adaptées : la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) et l'EMDR.
Les TCC favorisent la correction des fausses croyances relatives à la santé. Le psychologue aide le patient à prendre conscience de l'impact de sa phobie et l'accompagne dans la rationalisation de ses problématiques. En déconstruisant petit à petit ses fausses croyances, le patient adopte des pensées plus objectives et se défait progressivement de ses habitudes d'interprétations médicales erronées.
Cet accompagnement vous aide à diminuer vos comportements de réassurance et de vérification dès l’apparition d’un symptôme. Un traitement psychotrope, antidépresseur ou tranquillisant peut également être prescrit à un hypocondriaque en fonction de ses angoisses.
La seconde psychothérapie adaptée pour traiter l'hypocondrie est l’EMDR. Si votre peur de la maladie est apparue suite à un traumatisme comme la perte d’un proche à cause d’une maladie, alors l’EMDR s’avère être très efficace.
L’EMDR, signifie en anglais l’Eye Movement Desensitization and Reprocessing et permet de désensibiliser la personne à l'objet de ses angoisses, grâce à des mouvements bilatéraux et alternés oculaires.
À retenir
Souvent pointé du doigt et perçu d’un mauvais œil, l’hypocondrie a des conséquences sur l’équilibre psychique, sur la vie sociale, mais aussi sur la vie professionnelle des personnes touchées par cette phobie.
À l’aide du savoir médical, l’hypocondriaque est en quête de rationalité somatique.
Comme pour toutes les phobies, il existe des solutions pour s’en sortir et vaincre cette peur irrationnelle. Que ce soit par l’occupation de son esprit grâce à une activité artistique ou culturelle, la pratique d’une activité physique ou sportive, mais aussi la consultation d'un psychologue pour un suivi thérapeutique en profondeur, il existe bien des méthodes pour s’en sortir et ainsi limiter son comportement alarmiste face à la maladie.