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Neuropsychologie : 9 impacts positifs sur les troubles cognitifs

Sous ce terme scientifique qui peut sembler un peu obscur pour certains, la neuropsychologie est tout simplement un domaine de la psychologie qui fait l’interface entre la neurologie et la psychologie.
La neuropsychologie s’intéresse à comprendre le fonctionnement du cerveau, les fonctions cognitives et les conséquences qu’elles peuvent avoir sur nos comportements afin de proposer des solutions concrètes et adaptées selon les différents troubles.
Parfois, le fonctionnement du cerveau est altéré après une lésion cérébrale qui ne permet plus d'accéder à toutes les fonctions cognitives. Dans d'autres cas, il s'agit d’un fonctionnement neuro atypique comme c’est le cas pour les hauts potentiels par exemple.
Alors comment la neuropsychologie peut-elle être bénéfique et en quoi les neurosciences peuvent-elles aider concrètement à aller mieux?
Nous vous proposons de décrypter 9 impacts positifs sur différents troubles cognitifs pour vous aider à y voir plus clair sur la neuropsychologie et vous permettre de savoir si cela pourrait vous être bénéfique !

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Rédaction par La Clinique E-Santé

19 min

Publié le April 26, 2023

Les effets positifs de la neuropsychologie sur les troubles cognitifs

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Qu’est-ce que la neuropsychologie et à quoi sert-elle ?

La neuropsychologie est une des branches de la psychologie qui vise à établir les relations entre les structures corticales et les fonctions mentales. Elle s’intéresse à comprendre le lien entre le cerveau et les comportements.
La neuropsychologie étudie de près les fonctions cognitives qui représentent l’ensemble des processus mentaux avec lesquels un individu traite l’information et s’en sert pour agir au quotidien.
Cela inclut aussi bien :

  • La perception,
  • L’attention,
  • La mémoire,
  • Les fonctions exécutives,
  • Le langage oral ou écrit,
  • Le calcul,
  • La représentation dans l’espace et le temps,
  • Le geste,
  • Le raisonnement,
  • Les émotions,
  • La capacité à se connaître et à interagir avec autrui. (Montel, 2014)


Cette compréhension du fonctionnement du cerveau permet à la neuropsychologie de comprendre les conséquences qu’engendrent certaines pathologies sur le fonctionnement et l’organisation des processus mentaux des patients au quotidien et de pouvoir proposer des solutions adéquates.
En effet, une altération des fonctions cognitives (définitive ou passagère) qu'elle soit liée à la mémoire, à l’attention, à la prise de décision ou aux aptitudes motrices demande généralement de réaménager/ ou de réadapter le quotidien d’une personne afin que celle-ci puisse trouver un équilibre de vie satisfaisant et c’est en cela que va aider le neuropsychologue.

Bon à savoir

La neuropsychologie est une approche de la psychologie qui permet de comprendre les relations entre le cerveau et les fonctions cognitives.
Le but d’un neuropsychologue est de voir les fonctions déficitaires et les fonctions préservées du patient afin de pouvoir lui proposer, dans un premier temps, une stratégie de réadaptation / rééducation.
Puis, de l'aider à pouvoir utiliser au mieux ses fonctions cognitives afin de vivre avec sa pathologie ou son trait de personnalité au quotidien.

Quels sont les effets de la neuropsychologie sur les troubles cognitifs ?

La neuropsychologie permet dans un premier temps d’obtenir un bilan psychoneurologique des fonctions cognitives. Cela offre au neuropsychologue et au patient, une parfaite connaissance des fonctions préservées et des fonctions lésées à la suite d’une maladie ou d’un trouble affectant le cerveau, en vue de maximiser l'impact de cet accompagnement psychothérapeutique.
En effet, la neuropsychologie permet de bénéficier de nombreux effets positifs :

  1. Entretenir la mémoire pour les plaintes mnésiques
  2. Mieux vivre avec un trouble bipolaire
  3. Améliorer les fonctions cognitives dans le cadre d’un trouble de l’apprentissage
  4. Adapter les modes d’apprentissage pour les hauts potentiels
  5. Prendre conscience des conséquences délétères des addictions
  6. Se libérer d’un stress post-traumatique
  7. Récupérer une partie des fonctions déficitaires
  8. Obtenir un bilan complet pour voir ce qui fonctionne correctement et être rassuré
  9. Mettre en place des stratégies concrètes pour améliorer son quotidien

Impact n°1 : Entretenir la mémoire pour les plaintes mnésiques

Parmi les effets positifs de la neuropsychologie cognitive, on retrouve la capacité à entretenir et stimuler la mémoire lors d’un trouble entraînant une détérioration mnésique.
Qu’il s’agisse de la maladie d'Alzheimer, de la démence à corps de Lewy, d’une perte de mémoire post-traumatique, liée à l’âge ou à la suite d’un AVC, la neuropsychologie vise à rétablir, ou à maintenir la capacité de mémorisation d’une personne.
La perte d’autonomie qui découle d’une perte de mémoire peut avoir des conséquences sur l’humeur du patient et sur son quotidien. Il est en effet très difficile pour une personne de s’apercevoir qu’elle oublie de prendre ses médicaments par exemple, ou la réalisation de gestes du quotidien qui semblent instinctifs.
Si la perte de mémoire est avérée, le travail du neuropsychologue va être de :

  • Fournir un entraînement cognitif par le biais de différents exercices spécifiques ou globaux qui stimulent la mémoire et entretiennent le cerveau (mots croisés, sudokus, jeux de mémoire, etc.) Le travail de stimulation cognitive par des activités sociales et des échanges humains permet également de maintenir l’activité cérébrale et d'obtenir de bons résultats sur le maintien de la mémoire de manière générale.

  • Mettre en place des moyens mnémotechniques pour rappeler des choses ;

  • Permettre de continuer à vivre en autonomie lorsque c’est possible ;

  • Fournir des recommandations visant à réadapter le quotidien du patient pour vivre avec son trouble, en définissant les besoins et objectifs du patient et les stratégies les plus aptes à lui permettre de tendre vers l’état désiré.


S’il est avéré que le facteur âge a des conséquences sur la mémoire et que celle-ci commence à décliner petit à petit après 50 ans, il est aussi intéressant de noter que de nombreuses personnes qui consultent pour des plaintes mnésiques, obtiennent des résultats de tests négatifs sur les capacités de mémorisation.
C'est-à-dire que de nombreuses personnes pensent connaître un déclin de leur capacité de mémorisation alors que ce n’est pas le cas.
Cependant, la plupart présentent des symptômes liés à un état dépressif et/ou un état anxieux, qu'il soit généralisé ou non. Il semble donc y avoir parfois une inquiétude liée à la perte de mémoire, alors que ce sont parfois d’autres choses qui se jouent chez le patient.
Le rôle du neuropsychologue est donc aussi de venir détecter d’autres pathologies qui ont une incidence sur les troubles cognitifs.

Impact n°2 : Mieux vivre avec un trouble bipolaire

Un des bienfaits de cette approche thérapeutique est la possibilité pour un individu de mieux comprendre les répercussions d’une pathologie, telle qu’un trouble bipolaire par exemple, sur son comportement et sur ses aptitudes cognitives.
Le trouble bipolaire appelé également maniaco-dépression, est une pathologie qui se traduit par une fluctuation extrême de l’humeur avec des phases de dépression et des phases maniaques (joie extrême ressentie).
La bipolarité engendre des troubles cognitifs qui sont lourds de conséquences pour la personne qui en souffre, avec des difficultés d’attention, de concentration, de prises décisionnelles et un ralentissement psychomoteur (lors des phases dépressives).
Outre la prise en charge médicamenteuse qui est indispensable pour soulager la personne bipolaire, la neuropsychologie est une approche thérapeutique intéressante pour le patient car elle lui permet de comprendre ce qu'il se passe dans son cerveau et de comprendre qu’il n’est pas fou mais que son trouble est en partie lié à des anomalies anatomiques au niveau du cortex préfrontal.
La psychoéducation permet aussi pour le patient de prendre des notes sur son humeur, de noter les améliorations dans son quotidien grâce au traitement et de pouvoir mieux accepter la maladie mais également d’être plus alerte sur les différents cycles et d’adapter sa vie sociale en fonction des différentes phases.
L’aspect informationnel permet également à l’entourage proche de mieux appréhender la condition pathologique de la personne bipolaire et de réduire l’isolement qui pourrait découler de conflits relationnels.
En ce sens, le neuropsychologue pourra également recommander une approche de la psychothérapie systémique en complément, afin de travailler sur les modes relationnels et le fonctionnement de l’entourage pour que chacun puisse apprendre à trouver sa place et accepter la maladie d’un proche bipolaire.

Impact n° 3: Améliorer les fonctions cognitives dans le cadre d’un trouble de l’apprentissage

Un autre des bienfaits de la neuropsychologie est qu’elle permet la prise en charge de troubles de l’apprentissage comme c’est le cas pour la dyslexie, la dysphasie, la dyscalculie ou encore le trouble de l’attention avec ou sans hyperactivité.
Il est également essentiel de comprendre que les troubles de l’apprentissage n’induisent pas nécessairement une déficience intellectuelle comme on pourrait le penser à tort.
Le neurologue intervient dans un premier temps dans la détection du trouble via l'anamnèse (le recueil d’informations) et la passation de tests lui permettant de détecter la présence d’un trouble de l’apprentissage ou d’autres troubles associés comme l’autisme, le syndrome d’Asperger ou le trouble du déficit de l’attention (TDAH) qui sont souvent présents lors de difficultés scolaires.
Ces différentes étapes permettent de mettre en lumière les fonctions cognitives qui fonctionnent correctement de celles qui sont déficitaires afin de pouvoir proposer des recommandations.
Selon les différentes sphères touchées : logico-mathématiques, spatio-temporelle, verbales, attention, mémorisation... Il sera possible de réaliser :

  • Des exercices d'attention,
  • Des méthodes de lecture,
  • Des jeux qui aident à renforcer la flexibilité mentale,
  • Des entraînements pour apprendre à percevoir dans l'espace,
  • Des stratégies compensatoires, en utilisant d’autres fonctions préservées 
  • L’utilisation d’outils mnémotechniques pour pallier des problèmes de mémoire.


Ces stratégies, en plus de l’accompagnement d’un orthophoniste (dyslexie, dysgraphie, dyscalculie, dysphasie), d’un psychomotricien (dyspraxie) et/ou d’un ergothérapeute, permettent selon les troubles, d'obtenir des progrès avérés et durables ou de maintenir un niveau de vie satisfaisant et de trouver des solutions permettant d’éviter l'échec scolaire ou professionnel.

Impact n° 4 : Adapter les modes d’apprentissage pour les hauts potentiels

La neuropsychologie peut aussi intervenir dans le cadre d’un fonctionnement neuro atypique comme c’est le cas pour le haut potentiel intellectuel (HPI) ou le haut potentiel émotionnel (HPE) et permettre d’exploiter le plein potentiel de la personne et de profiter de nombreux effets positifs au quotidien.
Les surdoués sont des individus qui disposent d’aptitudes cognitives supérieures à la moyenne. Cette différence peut donner lieu à des difficultés au quotidien lorsque la douance n’est pas détectée et qu’elle n’est pas stimulée à sa juste valeur.
Ainsi, de nombreux enfants surdoués connaissent des difficultés scolaires et affichent un comportement hyperactif ou à l’inverse semblent avoir des troubles de la concentration.
Or, ces comportements ne traduisent pas toujours des troubles cognitifs mais une réponse à un environnement (système éducatif) qui n’est pas adapté à leur fonctionnement neuro atypique et ne leur permet pas de prendre confiance en leurs capacités et de les déployer à leur juste valeur.
La passation de test par un neuropsychologue permet premièrement d’identifier la douance chez un enfant et déterminer s’il est plutôt à haut potentiel intellectuel et/ou émotionnel et pouvoir proposer des axes d’amélioration en fonction des résultats.
La neuropsychologie permet d’adapter les modes d’apprentissage par le biais d’exercices spécifiques à faire à la maison avec les parents : ils permettent de favoriser la curiosité intellectuelle de l’enfant en l’incitant à faire des choses qu’il aime et en stimulant ses compétences favorites (écriture, lecture, mathématiques, etc.)
La neuropsychologie permet d’adapter les modes d’apprentissage par le biais d’exercices spécifiques à faire à la maison avec les parents : ils permettent de favoriser la curiosité intellectuelle de l’enfant en l’incitant à faire des choses qu’il aime et en stimulant ses compétences favorites (écriture, lecture, mathématiques, etc.) Il est aussi possible de jouer sur l’environnement de l’enfant en aménageant un temps de travail spécifique à l’école, en lui faisant sauter une classe ou quand c’est possible de chercher un autre mode d’enseignement, davantage en adéquation avec son fonctionnement.

Impact n°5 : Prendre conscience des conséquences délétères des addictions

Un accompagnement neuropsychologique permet de réaliser qu’une addiction peut :

  • Avoir des répercussions néfastes sur les fonctions cognitives
  • Enclencher une prise de conscience qui va favoriser le sevrage de cannabis, d’alcool ou d’autres drogues.


Les substances psychoactives ont des conséquences immédiates sur l’attention et la concentration, sur la vitesse de traitement de l’information et la prise de décision. À long terme, un usage régulier affecte durablement la mémoire et modifie les structures cérébrales.
Fisk et Montgomery ont prouvé que la mémoire quotidienne et la mémoire prospective (réaliser une action dans le futur) seraient touchées même après plus de 19 semaines après l’arrêt du cannabis.)
Il en est de même pour la consommation régulière d’alcool qui, à long terme, peut entraîner des troubles cognitifs avec :

  • des pertes de mémoire,
  • des difficultés d’attention et de prise de décision,
  • des difficultés de planification.


Autant d'éléments qui peuvent être très délétères sur le quotidien d’une personne.
Une consommation d’alcool quotidienne inscrite sur de nombreuses années peut favoriser l’apparition du syndrome de Korsakoff, une forme sévère de troubles cognitifs avec une altération irrémédiable de la mémoire à court terme, des troubles de l’humeur, une tendance à fabuler et des difficultés spatio-temporelles (perte d’équilibre, instabilité...).
La passation de bilan psychoneurologique permet souvent aux patients de réaliser de façon objective de l’aspect délétère de leurs consommations régulières sur leurs capacités cognitives et d’enclencher une prise de conscience qui donnera l’élan nécessaire pour arrêter la prise de drogues ou d’alcool et mettre fin aux troubles addictifs.
Le neuropsychologue pourra alors recommander de suivre une thérapie comportementale et cognitive ou une thérapie des schémas afin d’aider le patient à sortir de son addiction.
Ces thérapies brèves visent à faire comprendre les émotions qui se jouent chez la personne et comment ces émotions peuvent amener à utiliser une substance. Elles permettent, en outre, de développer ses capacités d'auto-observation et de mettre en place des comportements plus vertueux.

Impact n° 6: Se libérer d’un stress post-traumatique

L’accompagnement neuropsychologique a également pour bénéfice de réhabiliter la mémoire dans les cas d'un événement traumatisant.
Parfois, il arrive qu’un traumatisme, qu'un choc émotionnel profond, entrave les fonctions cognitives d'une personne, comme c’est le cas pour l'état de stress post-traumatique.
La personne peut alors souffrir de perturbations mnésiques et exécutives, de troubles au niveau de la mémoire verbale, de la mémoire associative et de la mémoire autobiographique (se souvenir des événements vécus avec leur contexte).
Le stress a des répercussions sur le fonctionnement des réseaux cognitifs destinés à traiter les perceptions (internes et externes), à leur donner du sens et à mettre en place les actions dirigées vers un but (Hayes et al., 2012).
Ces perturbations peuvent empêcher la personne de sortir de son traumatisme. C’est pourquoi, il peut être intéressant de voir un spécialiste, notamment si l'événement traumatique a été refoulé et que la personne entretient des symptômes sans en connaître la cause.
La neuropsychologie, dans ce genre de cas, va s'intéresser à faire passer une batterie de tests telle que le CAPS - un test dédié à la sévérité du SPT - et effectuer un bilan neuropsychologique afin de pouvoir travailler sur le renforcement des fonctions de la mémoire.
L’alliance thérapeutique avec un psychologue spécialisé dans la technique EMDR (Eye movement desensitization and reprocessing), une méthode permettant de se libérer d’émotions restées bloquées au niveau du cerveau par des mouvements oculaires, va alors permettre à la personne de sortir d’un état de stress post-traumatique.
Enfin, le neuropsychologue peut également recommander l’hypnose thérapeutique et des exercices de relaxation et de sophrologie afin d’apaiser le mental du patient et de le mettre dans des conditions plus favorables à l’utilisation de sa mémoire et à ses capacités exécutives.

Impact n°7: Récupérer une partie des fonctions déficitaires

La neuropsychologie permet, dans de nombreux cas, de retrouver ou de récupérer à un meilleur niveau, la fonction de certaines capacités cognitives grâce à un travail de rééducation ou de réadaptation.
Lors de traumatismes crâniens, de tumeurs cérébrales ou d’accidents entraînant des lésions cérébrales, il arrive qu’une partie des fonctions cognitives soit irrémédiablement affectée et que la personne ne puisse plus accéder aux mêmes niveaux de mémoire ou de concentration, d’attention ou de prise de décision.
Toutefois, en s’appuyant sur les fonctions préservées de la personne, la neuropsychologie parvient à aider l’individu à récupérer une partie des fonctions déficitaires et lui permet également de retrouver confiance en soi.
Si la zone visuelle et l’imagerie sont préservées par exemple, le neuropsychologue peut proposer la mise en place de carnets mémoire qui aide à mémoriser un rituel et donc à limiter les oublis. Ou bien d’utiliser des dessins qui vont permettre de mémoriser des choses ou d'accéder à des émotions (une couleur par émotion par exemple) ou encore de privilégier la zone motrice et kinesthésique pour compenser une perte de vision en favorisant le toucher et les sensations corporelles.
Notons qu’il est également intéressant d’accompagner les personnes avec de l’art-thérapie afin qu’elle puisse accepter les émotions difficiles liées au changement qu’implique un accident grave, un AVC ou une maladie affectant les capacités de la personne.
Cet accompagnement émotionnel favorisera en outre la réadaptation en mettant l’individu dans les meilleures conditions possibles puisque les émotions jouent un rôle déterminant dans la récupération des aptitudes cognitives.

Impact n° 8 : Obtenir un bilan complet pour voir ce qui fonctionne correctement et être rassuré

Un autre des bienfaits de la neuropsychologie est qu’elle permet d’obtenir des réponses concrètes à ce qu’il se passe dans son cerveau et de mieux comprendre son propre fonctionnement.
Lorsqu’une personne a des troubles cognitifs, la neuropsychologie lui permet de passer des bilans lui permettant d’infirmer ou de confirmer la bonne fonction des capacités cognitives telles que la mémoire, l'attention, la prise de décision, le langage, etc.
Cette première prise de conscience permet bien souvent de poser des mots sur des maux et de se sentir libéré d’une part car même si le résultat s’avère positif, la personne est en mesure de comprendre ce qu’il lui arrive.
De l'autre, cela lui permet également de réaliser que certaines fonctions cognitives sont intactes. En effet, de nombreuses personnes pensent que lorsqu’elles ont un trouble cognitif, elles ont nécessairement une déficience intellectuelle globale ou qu’elles n’auront pas les mêmes capacités à avoir une vie satisfaisante.
Or si on prend le cas d’une personne atteinte d’un TDAH, ce n’est pas parce qu’elle a des problèmes d’attention, qu’elle ne parviendra jamais à se concentrer.
De nombreuses personnes ayant un TDAH ont du mal à se concentrer lorsqu’ils doivent effectuer un travail de longue haleine, il est tout à fait possible de découper la tâche en plusieurs petites tâches pour y parvenir par exemple.
Cette première étape permet donc de mieux assimiler la perte ou les changements liés à un événement de vie difficile (maladie, accident) et pouvoir commencer à entamer une restauration de soi et de son corps tout en ajustant son quotidien pour vivre avec les spécificités d’un trouble cognitif.

Impact n° 9 : Mettre en place des stratégies concrètes pour améliorer son quotidien

Enfin, la neuropsychologie permet également l'amélioration du quotidien pour la personne accompagnée.
En effet, l’accompagnement d’un neuropsychologue permet d’obtenir des solutions pour pallier un trouble et continuer de mener une vie satisfaisante.
La rééducation cognitive, la réorganisation-facilitation et les aménagements spécifiques de l’environnement proposés par le neuropsychologue vont permettre de récupérer certaines fonctions.
Dans le cadre d’un traumatisme crânien par exemple, si un patient souffre de difficultés de rétention d’informations, a du mal à rester concentré sur une conversation et qu’il se sent vite fatigué, il est parfaitement possible de l’aider, dans un premier temps, en faisant travailler sa mémoire par le biais :

  • D’exercices spécifiques,
  • D’éviter les tâches multiples qui lui demanderaient une trop grande capacité de concentration 
  • De favoriser l’accomplissement des tâches une par une
  • De limiter la durée d’attention
  • De prendre des pauses plus régulièrement mais aussi, de ne pas hésiter à demander aux personnes de répéter leurs propos ou de prendre des notes par exemple


Il s’agit de trouver des solutions adaptées permettant à la personne de conserver son emploi et de pouvoir garder au maximum son autonomie quand cela est possible et en fonction de la sévérité des lésions.
Lors d’une séance en neuropsychologie, le professionnel, s’il est dans une démarche de neuropsychologie intégrative (qui prend en compte l’environnement dans lequel le patient évolue) peut aussi se poser la question d’aider l’environnement familial ou les proches qui évoluent eux aussi avec la personne atteinte d’un trouble.
Régulièrement, il arrive qu’un proche puisse se sentir totalement investi par le bien-être et la santé du proche cérébro-lésé et qu’il finisse par adopter une posture de sauveur dans la relation.
Il peut alors être intéressant de démarrer une thérapie conjugale si c’est le conjoint qui s’occupe de la personne ou de réfléchir à l’intérêt d’une analyse transactionnelle afin de rétablir une meilleure communication au sein de l’entourage familial.

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Comment la neuropsychologie fonctionne ?

La neuropsychologie peut se dérouler en hôpital, en milieu carcéral, en centre de recherche ou en libéral. Même si le cadre est différent, le déroulement d’une thérapie neuropsychologique reste pratiquement toujours le même.

Étape n°1: L'anamnèse ou le recueil d’informations

La première étape du neuropsychologue va être de collecter le maximum d’informations auprès de son patient, afin de comprendre, dans un premier temps, ce qu’il l’amène à consulter.
Il s'agit d'une étape qui permet également d’obtenir des informations détaillées du patient lui-même, sur son quotidien, sur ses comportements, sur son environnement social… Autant d'éléments qui vont permettre :

  • D'orienter la suite des examens neuropsychologiques,
  • D’aider à l’interprétation des résultats de tests, 
  • De pouvoir planifier un travail de réadaptation.


Cette étape permet enfin au psychologue de mieux comprendre le fonctionnement du patient et de savoir s’il y a des difficultés d’adaptation liées aux troubles cognitifs, tout en observant si le patient a conscience de son trouble ou non.

Étape n°2 : La passation de tests pour évaluer les fonctions cognitives

Le neuropsychologue dispose d’une batterie de tests qui lui permettent d'évaluer une fonction cérébrale particulière ou l’ensemble des fonctions cognitives selon la pathologie pour laquelle le patient consulte.
Ces tests permettent d’incriminer ou de discriminer certaines caractéristiques, de voir les fonctions préservées et les fonctions déficitaires. Ces différents éléments vont permettre au psychologue d’établir ses recommandations par la suite.

Étape n°3 : L’accompagnement thérapeutique

Au terme des tests, le psychologue est en mesure de fournir des explications au patient afin qu’il comprenne les répercussions de son trouble cognitif, de fournir des recommandations et d’accompagner le patient dans un travail de réadaptation en fonction des potentiels handicaps qui résultent du trouble cognitif.
Au terme des tests, le psychologue est en mesure de fournir des explications au patient afin qu’il comprenne les répercussions de son trouble cognitif, de fournir des recommandations et d’accompagner le patient dans un travail de réadaptation en fonction des potentiels handicaps qui résultent du trouble cognitif. En ce sens, il va pouvoir fournir une stratégie d’intervention afin que le patient puisse retrouver une adaptation satisfaisante à son environnement.
Le neuropsychologue va ensuite suivre son patient pour voir si le travail de revalidation porte ses fruits et si les exercices conseillés sont adaptés ou s’il faut changer de stratégie dans l’accompagnement thérapeutique.
Il est à noter que la plupart du temps le neuropsychologue s'intéresse à détecter les troubles cognitifs et qu’il va travailler de pair avec un autre psychologue pour pouvoir proposer différents types de thérapies permettant d’aider et de soulager le patient sur l’aspect émotionnel.

Bon à savoir

La neuropsychologie vise :

  • À la compréhension et à la détection de troubles cognitifs
  • Au recueil d’informations dans un premier temps et à la passation de tests spécifiques selon le trouble cognitif pressenti dans un second temps, afin de pouvoir poser le bon diagnostic.
  • À la proposition de solutions et d’aménagements dans la vie du patient.

À qui convient ce type de thérapie ?

La neuropsychologie peut être utilisée pour tous types de publics : adultes, enfants, adolescents, personnes âgées.
Elle permet aussi bien d'accompagner

  • Les enfants ayant des troubles de l’apprentissage ou ayant une déficience mentale ou une précocité intellectuelle
  • Les personnes ayant des troubles de la mémoire à la suite d’un accident ou d’un AVC ou de maladies neurodégénératives comme Parkinson ou Alzheimer.


La neuropsychologie sera particulièrement conseillée pour accompagner les personnes ayant des pathologies qui ont engendré des lésions cérébrales ou affectant les fonctions cognitives :

  • Troubles touchant les fonctions exécutives,
  • Les aptitudes motrices et la coordination,
  • L’attention,
  • Les capacités intellectuelles,
  • Le raisonnement,
  • La prise de décision,
  • Le langage,
  • La mémoire,
  • L'attention,
  • L'organisation,
  • La planification,
  • La motivation


Lorsqu'une personne présente un fonctionnement cérébral atypique, elle également conseillée dans le cadre d'un accompagnement visant à la prise en main du potentiel.

A retenir

La neuropsychologie s’inspire de la psychologie cognitive et de la neurologie.
Elle permet d’accompagner les personnes ayant des troubles cognitifs à la suite :

  • D’une maladie neurodégénérative,
  • D’un accident ayant entraîné des lésions cérébrales
  • D’un polyhandicap,
  • D’une forme d’autisme,
  • D’une pathologie psychiatrique
  • D’une maladie chronique entraînant des dysfonctions cognitives.


Elle aide les personnes à comprendre le fonctionnement de leur cerveau, de mettre en lumière les fonctions cognitives préservées et déficitaires et propose des solutions visant le réapprentissage / la réadaptation des fonctions cognitives permettant de soulager le quotidien des individus ou de les maintenir au maximum dans leur autonomie.
La neuropsychologie se pratique généralement en complément d’autres thérapies psychologiques qui permettent de soulager les émotions du patient telles que la psychanalyse, les TCC, la sexothérapie ou la thérapie transgénérationnelle selon les cas.

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Photo de Christèle Albaret

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