Ai-je une bonne gestion de mes émotions ?
Vous avez du mal à discerner vos propres émotions ou celles des autres ? Vous pensez souffrir d'alexithymie ?
Définition : l'alexithymie c'est quoi ?
Il s’agit d’un trouble dont 10 à 15 % de la population souffre : l’alexithymie désigne la difficulté à identifier et à exprimer des émotions, que ce soit celles ressenties par soi-même, mais aussi celles des autres.
Une personne alexithymique rencontre de nombreuses complications au quotidien liées au manque de discernement de ce qu’il ressent. Difficultés à s’exprimer, manque d'empathie, faible sensibilité… C’est un trouble qui peut rapidement mener à la dévalorisation de soi et à l’isolement.
Aujourd’hui, les chercheurs distinguent deux facteurs qui conduisent à ce déficit émotionnel :
La prédisposition génétique ou somatique : dans de nombreux cas, ce trouble est en corrélation avec une pathologie déjà existante, comme la mélancolie, le trouble du spectre de l’autisme, l’anxiété généralisée, ou fait suite à une prédisposition génétique. Le fonctionnement des neurotransmetteurs en charge de la régulation des émotions est affecté et provoque cet état que l’on appelle alexithymie primaire.
Le processus d’adaptation à un traumatisme : l’alexithymie secondaire constitue un des mécanismes de protection qui fait suite à un choc post-traumatique d’ordre émotionnel. Dans des cas plus rares, c’est également une réponse aux dommages causés par une addiction. C’est une réaction provoquée par le cerveau, qui est souvent périodique.
Le manque d’identification de ce que l’on ressent est un trouble qui se soigne. Il est donc important d’en connaître les signes pour pouvoir le détecter et ainsi entamer un processus de guérison, à l’aide de professionnels de la santé.
Bon à savoir
Le terme d’alexithymie a été introduit pour la première fois dans les années 1970 par les psychiatres John Case Nemiah et Peter Sifneos, qui ont constaté un défaut d’expression émotionnelle chez certains de leurs patients.
Quels sont les symptômes de l'alexithymie ?
Les symptômes de l’alexithymie sont nombreux et affectent tous les aspects de la vie de celui qui en souffre. Souvent, ils retentissent dans les domaines sociaux où beaucoup d’interactions sont faites : le travail, l’école, la relation de couple ou la famille.
Mais ce déficit émotionnel s’exprime aussi en soi. Puisqu’on ne parvient pas à totalement comprendre ce qui nous traverse, toute la vision que l’on a de soi-même est bouleversée.
Découvrez les 8 signes de l’alexithymie qui doivent vous alerter, afin que vous puissiez peut-être vous reconnaître dans ces symptômes :
- Une difficulté à reconnaître ses émotions
- Une attention portée sur l’extérieur
- Un manque d’empathie émotionnelle
- Une communication verbale limitée
- Une tendance à la rationalisation
- Une faible capacité d’introspection
- Un manque d’expression physique
- Une difficulté à maintenir des liens
Signe n°1 : une difficulté à reconnaître ses émotions
Si vous souffrez d’alexithymie, vous éprouvez des difficultés à l’identification des émotions, aussi bien agréables que désagréables. Les seuls indicateurs qui vous permettent de définir votre état sont les signaux extérieurs, qui sont votre référence pour essayer de cerner une émotion qui vous traverse.
La joie, la tristesse, la colère ou la peur sont des termes que vous connaissez par leur définition, et vous savez à quel état ou contextes elles peuvent être associées. Pourtant, vous ne parvenez pas à établir une connexion entre votre état propre et l’émotion qui y est associée.
Certaines personnes alexithymiques parviennent à identifier certaines émotions dites “primaires” comme la joie ou la colère, mais ne parviennent pas à nuancer leur intensité réelle. Par exemple, elles ne distinguent pas la simple irritabilité d’une colère monstre.
Signe n°2 : une attention portée sur l’extérieur
L’accélération du rythme cardiaque, une transpiration excessive, une tension musculaire… Tous ces signes physiques traduisent dans la plupart des cas un état intérieur précis : peur, inquiétude ou colère. Pourtant, votre attention n’est portée que sur ces signes extérieurs. Ils sont, pour vous, les seuls indicateurs qui vous permettent de définir votre état, et ainsi de déterminer celui de votre entourage.
Votre mode de pensée est orienté vers les stimulations extérieures. Ce sont celles-ci que vous avez réussi à apprivoiser, et avec lesquelles vous pouvez le plus facilement interagir. Vous avez alors réussi à développer un sens plus fin à tous les stimuli extérieurs, que ce soit ceux provoqués par votre propre corps ou par votre environnement.
Les personnes alexithymiques sont également plus vulnérables à développer des troubles somatiques : de l’eczéma, de l’asthme, de l’hypertension artérielle ou encore des troubles du comportement alimentaire ou digestifs. Puisque la connexion avec votre ressenti est altérée, vous êtes plus enclins à développer ces troubles.
Signe n°3 : un manque d’empathie émotionnelle
Le manque d’empathie est souvent reproché aux personnes qui souffrent d’alexithymie, et ça vous est peut-être déjà arrivé. Pourtant, ce n’est pas de votre ressort : vous avez de réelles difficultés à vous mettre à la place des autres, puisque vous ne parvenez pas à déduire leurs sentiments.
Ce manque d’interprétation vous cause souvent des reproches de la part de vos proches qui ne comprennent pas votre trouble. En effet, c’est un signe handicapant puisqu’il ne vous permet pas d’apporter un soutien émotionnel à votre entourage. Même si elle n’est pas identifiée, la sensation de se sentir coupable peut s’installer au fil du temps à cause de ce déficit.
Il est possible que vous perceviez tout de même la charge émotionnelle de votre interlocuteur, grâce à son attitude corporelle et les mots qu’il utilise, ainsi que le contexte, s’il est particulier. Vous pouvez alors recevoir cette émotion, mais ne pas réussir à la décrypter. Cette friction peut causer des tensions avec vos proches, mais aussi développer une forte envie de se libérer de la charge émotionnelle pour ne pas subir une pression constante.
Signe n°4 : une communication verbale limitée
Les alexithymiques sont perçues comme des personnes qui parlent peu, qui sont sérieuses et qui limitent leurs interactions avec les autres. Cette vision trompeuse que l’on peut avoir de vous est souvent causée par une limitation de votre communication verbale.
Lorsque vous manquez de mots pour décrire une situation ou raconter un événement, il est difficile d’exprimer pleinement à ses proches le fond de ses pensées. Dans le sens inverse également, vous peinez à déchiffrer certains termes qu’utilisent vos amis qui parlent de leurs ressentis face à certaines situations.
Ce trouble de la régulation émotionnelle vous handicape, et vous pousse parfois à vous isoler. Vous ressentez cette barrière entre vous et vos proches, causée par ce manque de capacités communicationnelles.
Dans le couple, c’est une situation qui provoque souvent des conflits et qui provoque des problèmes de communication entre les partenaires. Pour apaiser les tensions, retrouver une bonne communication est essentiel.
Signe n°5 : une tendance à la rationalisation
Vous l’avez remarqué au fil du temps, vous vous fiez la plupart du temps à votre raison plutôt qu’à votre intuition pour prendre une décision. Vous avez tendance à rationaliser chaque action, et à voir le monde avec une vision purement pragmatique.
Les personnes qui souffrent d’un déficit émotionnel enclenchent inconsciemment un processus de compensation lié à la rationalisation. En analysant leur environnement, elles peuvent ainsi garder un certain contrôle sur les événements. Leur raisonnement est plutôt basé sur la relation de cause à effet, et elles sont, pour beaucoup, très conformistes.
Un alexithymique va également avoir tendance à être toujours dans l’action. Ses pensées vont être dirigées vers ses comportements et les répercussions réelles qu’ils pourraient avoir factuellement, plutôt qu’à des hypothèses ou à des réflexions basées sur de l’intuition.
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Ai-je une bonne gestion de mes émotions ?
Vous avez du mal à discerner vos propres émotions ou celles des autres ? Vous pensez souffrir d'alexithymie ?
Signe n°6 : une faible capacité d’introspection
L’analyse de vos ressentis est extrêmement compliquée, puisque vous n’arrivez pas à parfaitement identifier et à décrire vos émotions. Il est alors difficile pour vous d’établir des travaux d’introspection : vous êtes déconnecté des besoins ancrés au plus profond de vous, mais aussi de vos réels désirs.
Ce signe de l’alexithymie est très souvent mal vécu : en effet, l’incapacité à analyser ses propres ressentis est difficile à vivre. Vous n’arrivez pas à mettre de curseur sur vos ressentis et parfois, vous allez dans les extrêmes, comme lorsque vous avez certains accès de colère. Souvent, ce signe est confondu avec de l'hypersensibilité par vos proches qui ne perçoivent que les états intérieurs extrêmes que votre physique traduit.
Votre vie imaginaire se retrouve assez limitée, et cela se ressent dans les travaux créatifs que vous entreprenez. Vous avez l’impression de manquer quelque chose, de ne pas réussir à vous écouter pleinement. Vos proches peuvent également vous reprocher de ne pas assez vous remettre en question, en ignorant que cette capacité d’analyse de soi-même est extrêmement liée à l’écoute de vos ressentis.
Signe n°7 : un manque d’expression physique
Sourire aux éclats, frissonner de peur, trembler d’inquiétude ou sauter de joie… L’expression d’un état mental passe beaucoup à travers le comportement physique. C’est un comportement inconscient provoqué par notre corps lorsque l’on vit une certaine émotion. C’est également un excellent moyen pour les autres de déterminer notre état intérieur.
Cependant, il est plus difficile pour les personnes souffrant d’alexithymie d’exprimer corporellement des émotions. Puisqu’elles n’arrivent pas à correctement les identifier, elles n’arrivent pas à adopter le comportement adéquat pour les exprimer et imposent une certaine distance physique avec leurs proches.
Si vous souffrez de ce trouble neurologique, vous avez peut-être remarqué cette rigidité corporelle. Vous faites assez peu de mouvements corporels, vos traits du visage n’expriment pas nécessairement ce que vous ressentez et votre attitude reste plutôt neutre dans la plupart des situations.
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Signe n°8 : une difficulté à maintenir des liens
Le manque d’empathie et la difficulté à ressentir pleinement et consciemment les émotions poussent souvent les personnes souffrant d’alexithymie à l’isolement social. Les liens affectifs, basés sur les sentiments que l’on ressent les uns envers les autres, sont biaisés par ce trouble. En effet, il est difficile de maintenir des liens avec les autres lorsque les ressentis sont chamboulés.
Les manifestations d’affection sont plutôt rares chez les personnes alexithymiques. Puisque le cerveau est continuellement connecté à la raison, les interactions avec l’entourage sont souvent conformistes et rigides. Ce qui peut entraîner les autres à penser qu’une personne souffrant de ce trouble est froide, distante et désintéressée, même si ce n’est pas réellement le cas.
L’alexithymie au sein d’un couple est également difficile à gérer : on observe un manque de désir sexuel chez la personne atteinte de ce trouble, un problème d’érection voire parfois une frigidité sexuelle et cela peut mener à des discordes au sein du couple.
Aussi, il est plus probable pour les alexithymiques de rechercher une relation menant à la dépendance affective dans le couple : par manque de connexion avec ses propres ressentis, elles se tournent parfois vers des pervers narcissiques, parce qu'au premier abord, ils paraissent extrêmement attentionnés et promettent de combler cette carence affective.
Bon à savoir
Dès la plus jeune enfance, la représentation que l’on a de soi et la relation aux autres est déterminante. Elle va définir un certain style d’attachement qui va se répercuter sur les aspects de la vie d’une personne tout au long de sa vie.
L’alexithymie est, dans la majorité des cas, un processus adaptatif que l’on a construit face à certains troubles de l’attachement rencontrés pendant l’enfance. Les blessures émotionnelles, comme la peur du rejet, de la trahison, de l’humiliation ou encore l’angoisse de l’abandon prennent également naissance pendant cette période charnière.
Comment soigner l'alexithymie ?
L’alexithymie est un trouble qui cause un nombre non négligeable de répercussions au quotidien.
Manque d’empathie et de compréhension des autres, faible estime de soi, manque d’expression physique, grande difficulté à maintenir des liens amicaux et amoureux… Il est difficile pour les personnes alexithymiques de vivre avec ce trouble qui les isole des autres.
Heureusement, il existe des solutions pour diminuer l’alexithymie, qu’elle soit sévère ou non. Le travail sur la gestion des émotions, surtout lorsque l'alexithymie est bien ancrée depuis l’enfance, est un processus long mais nécessaire pour retrouver un équilibre de vie satisfaisant.
Dans cet article, retrouvez les 4 solutions pour guérir de l’alexithymie :
- Solution n°1 : Le traitement des pathologies associées
- Solution n°2 : Une prise en charge thérapeutique
- Solution n°3 : Le travail de la pleine conscience
- Solution n°4 : Le développement des compétences sociales
Solution n°1 : Le traitement des pathologies associées
L’alexithymie est très associée à certaines pathologies comme la dépression, la schizophrénie, l’autisme, la psychose ou les personnes dépendantes à certains produits. En effet, les maladies de longue durée et neurologiques apportent souvent un lot de symptômes et de troubles qui persistent dans le temps.
Le trouble du spectre de l’autisme, par exemple, est très associé à ce trouble. Les altérations de la qualité de communication et des interactions sociales provoquées par ce trouble rendent difficile le diagnostic de l’alexithymie, mais de nombreux cas rapportent une présence de ce trouble au sein d’une partie des personnes atteintes d’autisme.
Pour soigner ce dérèglement émotionnel, il est nécessaire d’effectuer des examens complets, dans un premier temps, afin de déterminer si ce trouble ne résulte pas d’une pathologie déjà bien ancrée. Vous pouvez vous rapprocher de votre médecin ou de tout autre professionnel de santé pour parler de vos troubles, et ainsi débuter ce cheminement vers un diagnostic précis.
Il est important d’écarter tout risque de la présence d’une autre maladie pour que l’alexithymie soit traitée en tant que telle, et ne resurgisse pas plus tard dans le temps.
Solution n°2 : Une prise en charge thérapeutique
L’alexithymie est une affection neurologique qui nécessite d’être suivie par un professionnel de la santé mentale. L’objectif principal va être d’apprendre à combler le déficit émotionnel en vous reconnectant à vos ressentis.
Plusieurs thérapies peuvent s’appliquer pour la prise en charge d’une alexithymie :
La psychoéducation : en thérapie individuelle, le thérapeute se concentre sur le développement cognitif de la conscience émotionnelle. Ici, l’objectif est d’identifier progressivement les nuances des émotions qui vous traversent, afin de pouvoir les mémoriser, les catégoriser et mieux les vivres.
La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) : cette forme de thérapie axée sur le fonctionnement du cerveau va vous permettre d’associer un lexique émotionnel à la sensation ressentie par votre cerveau. Vous allez apprendre progressivement à décoder vos sentiments et ceux des autres.
L’hypnose : les méthodes utilisées par l’hypnose Ericksonienne se concentrent sur le travail de l’inconscient. Le thérapeute va profiter d’un état de semi-éveil pour pouvoir travailler sur votre inconscient, et notamment sur les traumatismes refoulés qui ont déclenché l’alexithymie.
La thérapie de groupe : lorsque l’on rencontre ce genre de trouble, il est toujours intéressant d’être accompagné par des personnes avec lesquelles on se sent compris. Comme pour les symptômes de la dépression post-partum, la dynamique interpersonnelle est efficace pour se libérer sans se sentir jugé.
Solution n°3 : Le travail de la pleine conscience
La pleine conscience et les moments d’introspection sont des éléments extrêmement importants pour comprendre les émotions qui vous traversent et les vivre pleinement. De nombreuses méthodes existent pour adopter un état de pleine conscience, et sont très utilisées notamment pour réduire le stress ou augmenter sa créativité.
Pour une personne alexithymique, la pleine conscience permet de rétablir une connexion entre son esprit et son corps. C’est ce lien, lorsqu’il sera restauré, qui va permettre la bonne conduction de vos ressentis.
Il existe plusieurs méthodes pour faire le vide et se retrouver avec soi-même afin d’apprivoiser petit à petit ses ressentis :
- Faire une grande balade dans la nature et observer la faune et la flore
- Suivre une méditation guidée en respirant profondément
- Effectuer des exercices de relaxation dynamique comme le yoga
- Pratiquer des techniques de sophrologie pour se reconnecter à soi
- Lire des livres et des histoires captivantes et émouvantes
- Écrire un journal de ses activités et des émotions ressenties
- Préparer un plat, et le déguster en prenant son temps
- Passer un moment agréable avec un proche
- Pratiquer une activité sportive ou manuelle pour se vider l’esprit
Laisser le temps à l’esprit de prendre une pause est essentiel. Pour accueillir pleinement ses émotions, il est nécessaire de vider son cerveau de temps en temps. La pleine conscience permet de faire le vide, tout en se reconnectant à soi.
Solution n°4 : Le développement des compétences sociales
Puisque c’est un trouble qui se vit beaucoup à travers les relations sociales, il est important de travailler sur cet aspect pour réduire peu à peu ses effets. Un déficit émotionnel peut être comblé grâce au développement de vos relations et vos compétences sociales.
Plusieurs techniques sont recommandées pour travailler sur l’expression des émotions :
L’engagement dans les arts manuels : les bienfaits de l’art thérapie ne sont plus à prouver. La pratique d’une activité artistique permet à de nombreuses personnes de s’exprimer autrement que par la parole. Les personnes qui souffrent d’un trouble de l’humeur à tendance bipolaire bénéficient particulièrement de la pratique d’arts manuels comme la peinture, la couture ou le dessin pour se libérer de la charge émotionnelle qu'ils subissent au quotidien. Cela permet, en plus d’imaginer les émotions à travers un tout nouveau spectre, de mieux les appréhender.
Faire partie d’un groupe de théâtre : mettre en scène certains sentiments pour mieux les comprendre, c’est la promesse du théâtre réservé aux alexithymiques. L’art théâtral est un espace particulier et fascinant qui permet à tous de s’exprimer en se glissant dans la peau d’un autre. En incarnant un personnage avec toutes ses facettes, vous allez devoir travailler sur l’expression verbale et physique des sentiments. C’est un excellent moyen de les apprivoiser.
Bon à savoir
Pour dépister l'alexithymie, il existe une échelle d’évaluation développée par une équipe de l’université de Toronto pendant un cours des années 1980. Connue sous le nom de Toronto Alexithymia Scale, elle a été introduite et mise au point en 1995 en France et diagnostique ce trouble en étudiant trois dimensions :
- La difficulté à identifier des états émotionnels
- La difficulté à décrire ses propres états émotionnels
- La pensée opératoire
À retenir
L’alexithymie est un trouble de la régulation émotionnelle : vous ressentez bel et bien des émotions comme tout le monde, mais vous ne parvenez pas à les identifier ni à les exprimer clairement.
C’est un trouble qui prend place soit pendant les périodes de construction et d’apprentissage déclenché par un déficit émotionnel important, soit à la suite d’un stress lié à un choc dont le cerveau se remet difficilement.
Être alexithymique est difficile dans la vie de tous les jours : communication verbale limitée, concentration uniquement sur le monde extérieur, isolement ou incapacité à l’introspection… Ces signes peuvent cependant être gérés grâce à des techniques de psychothérapie et un travail de fond sur la gestion des émotions.
Sources
Céline Jouanne, “L’alexithymie : entre déficit émotionnel et processus adaptatif”, Psychotropes, 2006
Sylvie Berthoz, “L’alexithymie ou le silence des émotions”, Cerveau & Psycho, 2004
Olivier Guilbaud, “L’alexithymie dans ses rapports avec un mode de fonctionnement autistique”, La psychiatrie de l’enfant, 2007