6 Preuves d'une dépendance affective dans votre couple

Comment reconnaître la dépendance affective dans un couple ?

La dépendance affective dans un couple s'exprime au travers de caractéristiques qui peuvent être directement liées aux fonctionnements de l'un des deux partenaires dépendant affectif ou aux fonctionnements du couple qui s'est construit autour de la dépendance des deux partenaires. Cette dépendance amène parfois le couple à être dans une situation instable et qui ne fonctionne plus correctement. On parle, dans ce cas, de couple dysfonctionnel.
Voici les 6 preuves d'une dépendance affective dans votre couple.

1. Preuve n°1 : L'incapacité à être seul
2. Preuve n°2 : Le besoin de validation de l'autre
3. Preuve n°3 : L'autre en perfusion continue
4. Preuve n°4 : La peur du désaccord
5. Preuve n°5 : Une jalousie irrationnelle
6. Preuve n°6 : Le sauveur, la victime et le bourreau

Preuve n°1 : L'incapacité à être seul

L'un des principaux signes de dépendance dans le couple est la difficulté personnelle à affronter la solitude, qui va se manifester dès que l'autre s'absente même pour un bref moment.
Le dépendant affectif en couple, va avoir des difficultés à considérer que son existence propre a de la valeur et du sens indépendamment de l'autre. Cela se traduit par une impression de vide, voire d'abandon elle-même liée à une éventuelle blessure d'abandon, qui s'accompagne d'une difficulté ou d'une incapacité à mener des activités par et pour lui-même.
Il y a une perte de sens, et le dépendant affectif en couple peut avoir le sentiment que rien n'a d'importance si ce n'est partagé dans le cadre de la relation. Les activités personnelles de chacun des partenaires deviennent donc source de souffrance et/ou de conflit dans le couple, puisqu'ils tendent chacun à la fusion en permanence.
Ce n'est pourtant pas nécessairement la relation en tant que telle qui est recherchée, au sens d'un partage et d'un échange, mais bien le fait d'être rassuré sur la présence de l'autre et de couper court au sentiment d'abandon. Le besoin d'amour et de réassurance est si fort que la solitude ouvre une brèche insupportable : elle ramène le dépendant affectif en couple à un sentiment de vide intérieur, qu'il est dans certains cas impératif de combler par des comportements compulsifs renvoyant aux mécanismes de l'addiction.
C'est de ça dont il s'agit avec la dépendance affective : vous cherchez à être comblé par l'environnement du partenaire, sans parvenir à trouver la sécurité intérieure suffisante pour évoluer seul, sans béquilles. Dans le cadre du couple, l'autre est la béquille sans laquelle vous ne pouvez plus tenir debout et sa présence est nécessaire à chaque instant. Dans un tel contexte, il est d'avantage question de besoin de combler un manque affectif dans le couple que vous ne pouvez pas vous donner, que d'amour. Lorsque ce manque n'est pas comblé, le dépendant affectif en couple peut ressentir plusieurs émotions tels que la contrariété ou de la tristesse.

Preuve n°2 : Le besoin de validation de l'autre

L'un des autres signes de dépendance dans le couple est le besoin que vous ressentez de voir vos conduites, actions et prises de décisions systématiquement validées par l'autre.
Ce mode de fonctionnement contribue évidemment à court-circuiter toute prise d'initiative personnelle. Vous avez le sentiment que votre propre jugement n'a pas la valeur suffisante pour initier une action ou un projet, y compris lorsque ceux-ci vous appartiennent en propre (intimité, entourage, travail...). Vous n'êtes rassuré que lorsque vous avez l'aval de notre partenaire.
À l'origine de ce besoin : le manque de confiance en soi, qui impactera d'autres aspects de la vie à deux.
Le risque de cette recherche de validation permanente est bien, à terme, de vous oublier en perdant de vue vos propres désirs et besoins, ceux qui vous caractérisent véritablement. En effet, vous avez tendance dans ce processus à vous décharger de toute responsabilité. L'avis de l'autre importe plus que vos propres ressentis, qui à force de ne pas être pris en compte, voire d'être niés, finissent par devenir de plus en plus indiscernables, ou par ne plus s'exprimer du tout.
Ce besoin de validation peut se manifester dans les choses les plus simples et les plus quotidiennes, avec la difficulté pour la personne dépendante affective de prendre des décisions par et pour elle-même. Cette dernière préférera tout déléguer à son/sa partenaire, lui donnant l'entière responsabilité de la relation. C'est bien sûr un jeu dangereux susceptible de favoriser des développements toxiques dans la relation : lorsqu'elle est à ce point déséquilibrée, tout est en place pour une éventuelle prise de pouvoir de la part du partenaire.

Preuve n°3 : L'autre en perfusion continue

L'un des signes de dépendance dans le couple s'exprime également par le fait que dès que les partenaires sont séparés, la nécessité de maintenir le lien se fait sentir. Comme un écho au trouble de l'attachement certainement vécu dans les toutes premières années et cristallisé par la suite.
Vous ressentirez une souffrance proche de l'état de manque, accompagnée d'un besoin irrépressible de contact avec l'autre. Les outils de communication permettent de faire durer le lien et de tromper l'absence : par message écrit, par téléphone voire en visio, il est aujourd'hui possible de rester connecté à l'autre presque en permanence.
Ce mode de fonctionnement peut cependant s'avérer dangereux. L'indépendance des partenaires n'existe plus, et la moindre indisponibilité sera vécue comme un déchirement, interprétée comme un manque d'implication, et éventuellement reprochée à l'autre.
Le manque de l'autre nécessaire à toute relation, ne peut plus véritablement trouver sa place : la fusion caractérise la relation de couple et il devient de plus en plus difficile d'exister comme individu à part entière, ce qui peut être très destructeur du point de vue psychique et favoriser des passages à l'acte radicaux en cas de conflit.
Il n'y a plus de différenciation entre les partenaires ce qui empêche la prise de recul et peut donner l'impression que la violence, psychologique ou physique, est la seule issue pour protéger son intégrité.

Preuve n°4 : La peur du désaccord

L'un des signes de dépendance dans le couple est la peur du désaccord. Les relations humaines sont caractérisées par la mise en commun. Chacun apporte quelque chose dans la relation de couple, en vue de faire de la rencontre un espace de partage. Cette dynamique est porteuse de grandes possibilités d'échange, mais aussi de confrontation.
Dans une relation saine, vous admettez que votre avis puisse différer de celui d'autrui. Vous pouvez tenter mutuellement de vous convaincre, mais vous êtes aussi en mesure d'accepter la divergence de points de vue. C'est ce qui va manquer dans le cadre des relations de couple fondées sur la dépendance affective.
Au même titre que vous ne pouvez pas vous séparer de votre partenaire, vous n'accepterez pas la distance psychique qui émerge d'un désaccord ou d'une différence d'opinion. Le fonctionnement qui prévaut peut se résumer par cette maxime : «si tu n'es pas avec moi, tu es contre moi ».
Ce besoin d'entente parfaite se retrouve dans certains couples dysfonctionnels dont les partenaires ne se sentent finalement pas suffisamment solides pour intégrer la différence de l'autre, susceptible de s'exprimer via des prises de positions individuelles distinctes de celles du partenaire.
Dans ces couples, il n'y aura jamais un mot plus haut que l'autre et le conflit sera soigneusement évité pour conserver l'illusion d'une entente parfaite. C'est bien la peur du désaccord qui est à l'origine de ce mode de fonctionnement : la relation est inconsciemment perçue comme trop fragile pour pouvoir supporter la confrontation et un éventuel désaccord, qui serait comme un constat d'échec.
À lire aussi : Sortir de la dépendance affective : 5 conseils pour arriver à vous libérer

Preuve n°5 : Une jalousie irrationnelle

Une jalousie incontrôlable et sans objet est également l'un des signes de dépendance dans le couple.
Si vous ressentez une inquiétude dès que l'autre s'absente, avec la peur qu'il puisse créer une connexion plus enrichissante avec une autre personne, la jalousie peut caractériser les rapports même en présence de l'autre.
Le moindre regard sera interprété comme coupable, vous prêterez à l'autre des pensées de tromperie... Il n'y a pas de limite à la jalousie excessive. Ce qui se manifeste ici c'est en réalité votre besoin de contrôle. Vous n'admettez pas que votre partenaire ait une vie psychique à lui, caractérisée par des désirs qui lui sont propres et qui vous échappent.
C'est une fois encore la tendance à la fusion qui se manifeste et à travers elle, la recherche inconsciente d'indifférenciation. Vous voudriez ne faire plus qu'un, afin que disparaisse toute possibilité de séparation. C'est bien sûr prendre un gros risque que de laisser s'installer la jalousie dans le couple. Elle renvoie davantage à la possessivité qu'à l'amour, et c'est bien votre manque de confiance, d'estime et d'amour de soi qui se manifeste à travers elle.
Elle signifie que vous ne vous sentez pas digne de la relation et de l'amour de l'autre, puisque vous craignez à chaque instant qu'il se détourne de vous. Or vous aurez tendance à créer les conditions favorables à ce que nous redoutons le plus : la jalousie pathologique use psychiquement le/la partenaire dans le cadre d'un véritable processus de harcèlement, difficilement tenable sur la durée.
Si la rupture peut se révéler être le seul moyen pour mettre fin à une situation insoutenable pour les deux partenaires, la dépendance mutuelle contribue souvent à exclure cette éventualité : la jalousie maladive devient alors le terreau fertile pour des conflits extrêmes, voire pour des manifestations pulsionnelles de violence à l'encontre du partenaire.

Preuve n°6 : Le sauveur, la victime et le bourreau

L'un des signes de la dépendance dans le couple consiste à jouer des rôles. La dépendance affective dans un couple vous pousse souvent à endosser des rôles vis-à-vis d'autrui qui vous permettent de garder le contrôle de manière socialement acceptable.
Ce sont les rôles de Sauveur, Victime et Persécuteur, présenté par Karpman comme le triangle dramatique de la dépendance affective.
Dans le cadre du couple, de multiples combinaisons sont possibles :

• Les Victimes se positionnent comme inférieures et inaptes, demandent du soutien de manière quasi permanente et laissent à l'autre la responsabilité des prises de décisions.
• Elles sont souvent face à un Sauveur, dont le rôle auto-attribué est de prendre soin d'autrui, mais de manière contrôlante et étouffante, en empêchant les autres de prendre leurs propres décisions ou de trouver leur propre voie.
• Le Persécuteur (ou Bourreau) aura tendance à libérer ses pulsions agressives : il domine, critique et harcèle la victime... qui se retrouvera en bonne position pour se victimiser davantage.

Notons qu'il s'agit d'un véritable jeu de rôle inconscient dans lequel les positions évoluent et peuvent être échangées. Il est par exemple très facile de passer du rôle de Sauveur à celui de victime, voire de Bourreau, dès lors qu'on a l'impression d'avoir trop donné et d'avoir malmené ses propres désirs et besoins.
C'est dans ce contexte que les relations d'un couple sujet à la dépendance affective peuvent rapidement devenir sinon pathologiques, au moins conflictuelles.
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Peut-on vivre une relation amoureuse avec un dépendant affectif ?

Le problème des relations de couples dysfonctionnelles fondées sur la dépendance affective est souvent la grande capacité de sur-adaptation des partenaires.
Nous avons tous en nous un terrain fusionnel qui peut se révéler, au contact d'une personne dépendante affective. Il est donc possible de perdre beaucoup dans une relation que vous souhaitez pourtant harmonieuse, parce que vous aurez développé des comportements destructeurs pour répondre au besoin du dépendant affectif en couple.
Celle-ci n'est jamais une base saine pour la relation amoureuse, qui suppose d'avoir une intériorité suffisamment affirmée et assumée pour apporter à l'autre le cadeau de notre différence, mais aussi de notre intégrité.  Dès lors que notre liberté d'être est menacée par la relation, nous devons réagir.
Si l'un des deux partenaires sent sa liberté menacée, alors il peut développer de nouveaux comportements. Pour retrouver cette liberté, l'une des deux personnes du couple peut ressentir le besoin d'aller expérimenter d'autres choses comme, par exemple, avoir des relations sexuelles avec d'autres partenaires. La dépendance affective et l'infidélité peuvent être confrontées lorsque les besoins affectif et amoureux de chacun des partenaires ne sont plus respectés.
En effet, la dépendance affective dans le couple aura souvent des conséquences désastreuses.
La violence est malheureusement souvent associée à la dépendance affective, et ce dans de multiples cas de figure. Si la dépendance affective crée en effet fréquemment des relations asymétriques et des rapports de pouvoir qui ouvrent à la violence, elle est aussi à la source de dynamiques relationnelles destructrices qui peuvent se résoudre via le passage à l'acte.
Vous pouvez souffrir d'une sensation d'enfermement qui devient insupportable, tout en étant vous-même partie prenante d'un processus de repli du couple sur lui-même. Le problème est bien que vous ne savez pas comment fonctionner autrement à deux. Il est aussi fréquent, si vous êtes dépendant affectif en couple, d'attirer des personnes toxiques à vous qui vont profiter de votre vulnérabilité pour tenter de prendre le pouvoir et dégrader un peu plus une estime de soi déjà blessée. C'est pourquoi le risque de dépression est grand et l'accompagnement thérapeutique peut être une vraie source de soulagement.

Faut-il quitter un dépendant affectif ?

Il n’est pas toujours évident de savoir si vous devez quitter une personne ou si, au contraire, vous devez essayer de réparer les points conflictuels. La dépendance affective peut parfois amener des conflits au sein du couple. Le dépendant affectif a besoin d’affection au quotidien et d’être rassuré par son partenaire. Dans certains cas, le partenaire du dépendant affectif en couple peut ressentir un étouffement et le besoin de partir pour retrouver une vie qui lui correspond davantage.
Quitter un dépendant affectif n’est jamais simple puisque vous allez avoir la sensation de le détruire. Mais il arrive parfois que quitter un dépendant affectif soit la meilleure chose à faire pour vous protéger. Bien que le dépendant affectif en couple vous apporte son soutien au quotidien en prenant soin de vous et en vous motivant, par exemple, il est parfois préférable de quitter un dépendant affectif pour éviter de souffrir.
Un dépendant affectif en couple peut exprimer son manque affectif dans le couple de plusieurs façons. La première façon, pour lui, de l’exprimer est d’être très dépendant de son partenaire. En effet, il ressent le besoin d’être sans cesse avec son partenaire et de tout faire avec lui. Cette peur de la solitude affective peut conduire le dépendant affectif en couple à développer une jalousie maladive extrême.
Le dépendant affectif en couple veut contrôler son partenaire parce qu’il a peur d’être abandonné et de perdre son amour. Sa jalousie provoque, chez cette personne, des comportements excessifs telles que la surveillance de l’autre, une multitude de questions s’il rentre en retard voire même provoquer des disputes au sein du couple. Le dépendant affectif en couple a davantage peur de perdre l’amour de son partenaire que la personne en elle-même. Le dépendant amoureux vit grâce à l’affection que son partenaire lui apporte. C’est dans ce cas précis que quitter le dépendant peut être la meilleure solution.
La dépendance excessive de l’autre et la jalousie maladive constituent, tous les deux, l’un des signes de dépendance dans le couple.
Il n’y a pas que le dépendant affectif en couple qui souffre, mais également le partenaire. Celui-ci peut ressentir un manque de confiance du dépendant. Il peut aussi avoir le sentiment d’être sans cesse accablé de reproches. Vivre avec un dépendant affectif est tout à fait possible à condition de surveiller que ses propres besoins soient assouvis.
Pour cela, la communication entre les deux partenaires doit être fluide pour ainsi imposer ses limites et connaître les limites de l’autre. Dès lors que ces limites sont dépassées, alors la réponse est déjà trouvée et la meilleure solution, pour vous, est de quitter le dépendant affectif pour vous éviter davantage de souffrance.