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Dépendance affective

Syndrome de calimero : 4 clés pour l'identifier et le soigner

Calimero, ce poussin noir, portant une coquille d’œuf sur la tête, aimait à répéter « C’est vraiment trop injuste ! ». Enfant comme adulte, il est possible de s’identifier à lui car il incarne la réalité d’une détresse infantile que nous avons tous connue. Mais prononcer ces mots, c’est se placer en victime qui subit, passivement, espérant l’aide salvatrice de la part d’un proche. Les personnes atteintes du syndrome de calimero ont tendance à se plaindre souvent, ce qui peut générer plus d'agacement que d'empathie, car leurs plaintes semblent infondées, voire exagérées. Mais contrairement aux idées reçues, leur fonctionnement n’est pas uniquement narcissique.
Si vous vous reconnaissez dans cette première description, nous vous proposons une explication complète de ce syndrome, ainsi que des conseils pour en sortir. Si vous pensez en souffrir, n’hésitez pas à réaliser gratuitement le test suivant, qui vous fournira des indications précieuses.

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Rédaction par La Clinique E-Santé

9 min

Publié le April 27, 2023 (modifié le February 8, 2024)

Comment identifier et soigner le syndrome de caliméro ?

Ai-je le syndrome de Calimero ?

Vous pensez souffrir du syndrome de Calimero ? Ce test vous fournira des informations précieuses sur votre personnalité.

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Comment reconnaître le syndrome de Calimero ?

Les personnes souffrant du syndrome de Calimero se plaignent constamment, cachant un sentiment d'injustice profond. Voici 5 signes qui caractérisent le syndrome caliméro afin de le reconnaître :

  1. Le bénéfice de la plainte
  2. L'injustice passée
  3. Le masque social
  4. Une tendance à la victimisation
  5. Un ancre dans l'opposition

Signe n°1 : Le bénéfice de la plainte

Râler c’est être en désaccord, se plaindre c’est chercher le réconfort. Il y a un besoin d’expression dans la plainte : verbaliser permet de décharger et de soulager. Se plaindre donne la possibilité d’équilibrer le psychisme de tous, de l’individu comme du groupe : c’est un acte fédérateur.
Libérer sa plainte en la verbalisant diminue le risque de développer des maladies psychosomatiques. Par leur franchise, les personnes atteintes du syndrome de Calimero disent au monde « Ne vous habituez pas à l’injustice ! ».
La plainte ponctuelle se veut donc bénéfique ; de plus, sa fonction est de faire évoluer une problématique. Lorsque l’apitoiement devient récurrent, répétitif et que la personne qui se plaint tout le temps en fait un schéma d’être, une façon d’exister dans la relation, alors on parlera effectivement d’un syndrome de Calimero.
C’est l’installation dans la durée qui est signifiante. En effet, certains sont comme bloqués dans cette plainte de l’existence, ils ne parviennent plus à s’exprimer différemment, comme si c’était devenu leur seul moyen d’être au monde.

Signe n°2 : L’injustice passée

Faire son calimero se reconnaît à travers une injustice passée. On retrouve le syndrome de Calimero chez les individus qui n’arrivent pas à vivre autrement qu’en étant centrés sur leur souffrance, provoquant en eux un mal-être permanent. Ils font part d’un chagrin persistant, sous la forme de plaintes insistantes, se sentant victimisés et incompris.
Ils demandent une attention soutenue de l’entourage et un réconfort constant, ce qui devient une source d’épuisement pour les proches.
Les Calimero sont en réalité face à une difficulté d’expression de leur véritable souffrance. Celle-ci est généralement en lien avec des expériences infantiles ayant apporté un lot de malheurs et donc, d’injustices, dont ils n’ont jamais parlé.
Ils n’ont pas été entendus par la famille et n’ont pas pu être rassurés. Ils peuvent avoir subi de la honte, voire de l’humiliation, ou encore des phases d'abandon et de rejet.
Le fait d’être victime d’injustice à un âge précoce, manquer de protection et de consolation, va enraciner un sentiment d’impuissance chez l’enfant ou l’adolescent. Les personnes Calimero ne se plaignent pas de quelque chose d’actuel, mais d’ancien, et craignent de voir revenir ces injustices. Elles se parent d’un masque plaintif, qui cache des problématiques bien plus conséquentes.

Signe n°3 : Le masque social

La pudeur du Calimero le fera s’insurger contre une broutille (le café qui brûle, le train en retard…) pour éviter de parler directement de faits intimes et souvent plus graves : problèmes d’argent, de couple ou encore de santé.
Ces individus ont tendance à se révolter contre des événements du quotidien sans importance, pour ne pas évoquer leur réelle blessure. Ainsi ils déchargent leur douleur sur quelque chose de superficiel. Cette attitude est inconsciente, ils ne s’en rendent pas compte.
Ces plaintes, verbales ou somatiques, cachent une colère voire une agressivité impossible à dire.
Au départ victime, le Calimero peut vite devenir un tortionnaire pour son entourage. Les proches cherchent à aider, mais n’y arrivent pas de façon durable. Lassés par les jérémiades, ils en viennent à le délaisser : le Calimero exprimera alors que les autres le fuient et plongera de nouveau dans son apitoiement. On dit alors que la personne est en train de faire son calimero.
Bloqués dans leurs plaintes, ils veulent pourtant se faire entendre et montrer leur souffrance. La difficulté demeure dans le fait de savoir si l’injustice évoquée est réelle. Par exemple, lors d’une phase de burnout, il y a une forme de fragilité, ne relevant pas de l’immaturité. Le syndrome de calimero au travail est donc difficile à gérer à cause de leurs plaintes fréquentes qui peuvent rapidement démotiver une équipe.
Cependant, les Calimero restent dans la posture de l’enfant, attendant le réconfort d’autrui. Bien souvent, ils font part non pas d’une injustice fondée, mais d’une insatisfaction, ce qui diminue leur crédibilité auprès de l’entourage.
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Signe n°4 : Une tendance à la victimisation

Chez les individus souffrant du syndrome, on retrouve une tendance à la victimisation assez forte. Les plaintes sont extrêmement fréquentes, sous forme de lamentations, mais concernent systématiquement des sujets superficiels et bénins. Ils vont employer des mots en lien avec la persécution et exprimer ce type de phrase : « C’est toujours à moi que ça arrive ! ». Généralement, les reproches injustifiés sont répétés et ils ressentent une insatisfaction permanente.
La réprimande est courante. Plutôt ancrés dans l’opposition, toutes les interprétations qu’ils émettent tendent à la négativité. L’humeur est globalement terne, avec des bougonnements courants et un pessimisme de fond envahissant.
Tourmentés, les Calimero pensent qu’un fatalisme les accompagne constamment et craignent d’être mal considérés : en effet, ils vivent dans la crainte de se voir manquer de respect ou d’être rejetés. Il y a une grande difficulté à éprouver de la satisfaction dans le temps. Leur estime d’eux-mêmes est très mauvaise.
Ce fonctionnement prenant une place habituelle dans leur quotidien, ils peuvent s’y complaire en se victimisant, restant englués dans des ressentiments négatifs. Mais ils n’ont pas conscience de cette posture opprimée, même quand l’entourage leur en fait part. Les proches finissent par s’éloigner, n’arrivant plus à supporter le poids des jérémiades. En conséquence, le Calimero peut se replier sur lui, éprouvant un sentiment de solitude, menant parfois à un état de déprime, voire à une forme de dépression et à l'envie de rester chez soi.
Les personnes qui souffrent du syndrome de Calimero peuvent reproduire le schéma de la dépendance affective en cherchant l’attention d’autrui. Dans ce cas précis, il cherche cette attention à travers les plaintes fréquentes.

Signe n°5 : Un ancrage dans l'opposition

On retrouve plusieurs types de Calimero : tous, homme ou femme, portent un masque pour ne pas parler d’eux, pour ne pas verbaliser leur vraie détresse. La douleur est profonde et il s’agit de garder l’autre à distance, parfois même en se montrant insensible.
Si la blessure d’injustice est généralement à l’origine de la souffrance, tout le monde peut faire son Calimero, à la suite d’un événement de vie fragilisant ou difficile à vivre.
Mais d’autres situations peuvent faire naître un syndrome de Calimero. Par exemple, lorsque l’individu a grandi entouré par une famille fortement engagée contre l’injustice, il y aura une tendance à reproduire ce schéma. Quelquefois, c’est la personne qui se plaint tout le temps elle-même qui a vécu une injustice à l’âge adulte et qui va l’étendre dans tous les domaines de sa vie.
Les Calimero dits pessimistes d'où l'expression faire son calimero, sont focalisés sur ce qui ne va pas : ils sont dans une forme de refus de l’insatisfaction. Ils ne peuvent pas accepter que les choses n’évoluent pas comme ils l’entendent. Certains, plus nihilistes, ne veulent pas aller bien et tout est porté à interprétation négative.
Enfin, d’autres se plaignent constamment pour avoir la vedette. Ils se mettent en scène, car c’est l’attention d’autrui qu’ils souhaitent attirer. Souvent, il s’agit de créer un monde imaginaire pour provoquer de la pitié.

4 clés pour soigner le syndrome de Calimero

Si vous pensez que votre santé mentale est impactée par ce syndrome, ou que l’un de vos proches en souffre, voici quatre conseils pour faire évoluer la situation. En effet, vous n'êtes pas condamné à vivre avec car le syndrome de calimero se soigne parfaitement :

  1. Apprenez à exprimer votre plainte
  2. Trouvez vos propres réponses
  3. Apprenez à vous accepter
  4. Faites-vous accompagner

Clé n°1 : Apprenez à exprimer votre plainte

Généralement, râler n’offre pas la possibilité aux autres de vous proposer une solution effective. En apprenant à mieux définir votre plainte, vous allez essayer de dépasser l'apitoiement. Vous devez continuer à exprimer vos mécontentements et vos sentiments d’injustice, car lorsqu’ils sont fondés, les verbaliser apporte un soulagement. C’est un processus sain que d’extérioriser.
Vous pouvez, par exemple, remplacer le fait de vous plaindre par une description réaliste de votre ressenti. Cela vous évite ainsi de parler uniquement au travers de votre apitoiement. De plus, de cette façon, vous faites part du problème que vous rencontrez à votre entourage : ils peuvent donc vous proposer de l’aide, s’ils se sentent concernés.
Enfin, en repensant votre récrimination en une demande concrète, vous ne serez plus dans une position où vous subissez, mais dans une attitude entreprenante, favorisant un état émotionnel stable. Les plaintes légitimes sont constructives et transformables en actions tangibles.

Clé n°2 : Trouvez vos propres réponses

Il s’agit de commencer à prendre soin de vous sans plus attendre que les autres soient la source de votre bonheur. Cela signifie aussi de ne plus utiliser le chantage affectif auprès de l’entourage, en allant chercher vous-même vos propres réponses.
En devenant autonome, vous pourrez transformer l’acte de la plainte en une action nouvelle, par exemple en écrivant vos contrariétés dans un carnet, ou encore en effectuant une activité manuelle ou en lien avec votre corps.
L’art-thérapie peut vous apporter des solutions afin de renouer le dialogue avec vous-même, mais aussi vous permettre d’évacuer vos ressentiments, comme votre rancœur ou votre tristesse. Enfin, la pratique de la méditation contribuera à vous ancrer dans l’instant présent.

Clé n°3 : Apprenez à vous accepter

Cette étape peut sembler compliquée. En effet, très souvent, le Calimero n’a pas conscience qu’il se plaint en permanence.
L’effet miroir est efficace, par exemple en filmant la personne qui se plaint tout le temps pour lui montrer la réalité.
Si l’on est victime d’un Calimero, il ne faut pas hésiter à dire stop, en exprimant que vous pouvez l’écouter, mais que vous ne pouvez pas trouver les solutions à sa place. En lui posant une limite, il est mis face à lui-même : sa plainte ne peut pas être déversée infiniment sur autrui. Potentiellement, cela l’aidera à envisager une thérapie.
Si vous pensez souffrir de ce syndrome, en discuter avec votre entourage vous aiguillera. De même, en prenant du recul sur le fait que la vie est imparfaite, vous pourrez changer progressivement votre posture et formuler différemment vos croyances. Une écoute bienveillante et empathique, auprès d’un tiers de confiance, vous aidera à aller chercher en vous les clés pour avancer.

Ai-je le syndrome de Calimero ?

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Clé n°4 : Faites vous accompagner

Pour engager un travail de déconstruction autour de la plainte et de la victimisation, il va être nécessaire de trier : quelles sont les injustices réelles ? Quelles sont celles qui sont imaginées ? De même, vous devez apprendre à différencier l’injustice et l’insatisfaction, ou la déception.
Pour cela, reconnaître les injustices passées, celles qui ont provoqué les blessures, est une étape essentielle. La psychothérapie vous permettra d’identifier l’origine du problème, mais vous aidera aussi à vous voir comme vous êtes. La réalisation d'une thérapie cognitivo comportementale peut être intéressante pour modifier les croyances limitantes qui vous empêchent de vous accepter pleinement.

A retenir

En cas de souffrance, l’accompagnement thérapeutique est propice pour vous libérer des traumatismes ainsi que pour vous défaire des mécanismes liés à la négativité.
Il s’agit d’aller à l’exploration de vos émotions et d’éclairer autrement les situations compliquées de votre histoire pour les envisager de façon différente. La thérapie vous encouragera à prendre conscience de ce qui se joue dans vos rapports aux autres et à vous-même, en mettant des mots sur le vécu traumatique pour l’évacuer.
Retirer la coquille qui tombe devant vos yeux peut prendre du temps. Les personnes souffrant du syndrome de Calimero ont besoin, au-delà de l’expression même de leur plainte, d’être entendues. Leur peine doit être accueillie au bon endroit, dans une relation bienveillante et empathique.
Si vous vous êtes reconnu, ou que vous avez reconnu un proche, n’hésitez pas à prendre contact avec un psychologue. La psychothérapie vous accompagnera dans l’identification des problématiques auxquelles vous êtes confronté, pour vous aider à vous libérer de votre dépendance émotionnelle afin d’avancer sereinement dans votre vie.

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Photo de Christèle Albaret

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