3 étapes clés pour sortir du cercle vicieux de la dépendance affective
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Comment soigner une dépendance affective ?
L’état de dépendance affective plonge parfois dans une telle détresse et un tel sentiment d’addiction à l’autre que les personnes qui en souffrent ont tendance à croire qu’elles ne pourront jamais en sortir, qu’il n’existe pas de traitement. Pour guérir d’un manque affectif il est nécessaire de prendre du temps pour mettre en œuvre différentes étapes qui constitueront autant de clés. Voici 4 solutions pour guérir de la dépendance affective :
- Solution n°1 : Se reconnecter à soi et ses émotions
- Solution n°2 : Observer ses croyances et ses comportements
- Solution n°3 : Développer l’estime de soi
- Solution n°4 : Commencer une psychothérapie
Suis-je en dépendance affective ?
Vous pensez souffrir de dépendance affective ?
Solution n°1 : Se reconnecter à soi et ses émotions
La première des solutions pour guérir de la dépendance affective passe par la reconnexion à soi et ses émotions : c’est le meilleur traitement à suivre pour commencer. La dépendance affective est enracinée dans un manque d'amour de soi. S’en libérer passe ainsi par une reconnexion à vos émotions qui vous permettra de vous donner, par vous-même, l'amour dont vous avez besoin.
Vous n'avez pas eu l'opportunité de créer ou de maintenir au cours de votre construction, une base de sécurité affective suffisante pour vous permettre de développer une relation à vous-même satisfaisante. Vous aurez donc tendance à chercher à l'extérieur de vous et en particulier dans la relation aux autres, ce qui nous manque intrinsèquement : l'amour de soi, qui est aux fondements de la construction personnelle et émotionnelle.
À côté de ce vide qu'en tant qu'adulte vous ressentez et que vous tentez de combler de diverses manières (par des relations addictives et des comportements compulsifs) il y a aussi un espace accidenté devenu une zone intérieure condamnée, dans la mesure où vous avez dû bloquer des émotions trop douloureuses que vous ne pouviez pas vous permettre de ressentir, pour survivre et continuer à avancer.
À l'intérieur de vous existent donc des émotions liées à des événements difficiles. Elles sont inaccessibles à votre conscience la plupart du temps, sauf en cas d’événements extraordinaires qui viendraient vous déstabiliser en profondeur.
Bon à savoir n°1
Ferenczi explique que « Si quelque chose a pu être vécu sans être éprouvé, c’est parce que la personnalité s’est coupée en deux pour éviter d’être totalement détruite par le choc, et il faut favoriser le rapprochement de ces deux morceaux ».
Les deux morceaux sont donc l'événement et l'émotion qui lui est associée, et qui a été clivée, séparée de notre conscience et comme étouffée au cours de notre construction personnelle.
Les personnes souffrant de dépendance affective auront en effet tendance à vivre grâce à un mécanisme de défense, consistant à se couper de soi-même : on parlera de faux-self. En effet, vous avez interprété à votre façon les événements traumatiques et vous avez été forcé pour vous protéger, de construire des croyances sur vous-même qui vous déterminent dans vos modes de fonctionnement et vos relations aux autres.
Votre seule manière d'interagir avec le monde, renvoie alors à un besoin de reconnaissance et d'amour et vous mettez tout en place dans cet objectif, en appui sur des croyances sur ce que les autres attendent de vous. Celles-ci se traduisent par des modes de fonctionnements prédéfinis correspondant à des rôles à jouer vis-à-vis d'autrui. La dépendance affective vous coupe de toute une partie de vous-même, qui ne demande qu'à être mise en lumière.
Il faut comprendre que vous avez vous-même travaillé à vous limiter en vous coupant de vos émotions pour continuer à avancer. Ce besoin de validation et d'amour n'est que le symptôme d'une construction psychique défensive. À force de travail sur soi, elle peut être déconstruite pour laisser la place à une version de vous-même libérée du faux-self, aux besoins et aux émotions plus nuancées, en phase avec la personne entière et complexe que vous êtes.
Il ne sera alors plus seulement question d'être conforme à vos propres attentes et à celles que vous prêtez à autrui, mais bien de vous laisser toucher en tant que personne totale par ce que vous traversez.
Cela implique de partir à la découverte de soi-même, de devenir conscient de ses ressources et de ses limites, pour développer un rapport vrai et entier avec notre environnement. En tant que dépendant affectif, vous jouez en effet votre rôle au quotidien, quitte à oublier qui vous êtes vraiment. Lorsque vous ne vous aimez pas suffisamment, vous évoluez nécessairement comme déconnecté de vos véritables besoins et aspirations, qui vous sont consciemment inconnus.
Pour soigner la dépendance affective il faut se reconnecter à son vrai soi, en vue de pouvoir se reconstruire sur des bases solides. C'est un travail qu'il est difficile de mener seul et l'accompagnement par un psychologue est recommandé afin d'interagir avec une personne qui sache vous guider vers vos émotions refoulées ou clivées, afin de vous libérer de cette charge.
Lorsque vous aurez pu identifier et vous laisser traverser en tant qu'adulte par ces émotions, il vous sera de plus en plus difficile de vivre au quotidien sans être en contact avec vous-même. L'objectif est donc bien d'apprendre à vivre, agir et réagir non plus en fonction des rôles que vous vous êtes vous-même attribués, mais en gérant une gamme d'émotions plus riches et plus profondes qui vous appartiennent et que vous allez redécouvrir.
Solution n°2 : Observer ses croyances et ses comportements
Autre solution pour guérir de la dépendance affective, c’est le travail sur vos croyances limitantes qui constitue un véritablement traitement efficace.
La dépendance affective se construit sur la base de lacunes en termes de sécurité affective, qui engendrent un manque d'amour de soi, une carence affective. Cette faille fondamentale impacte la vision que vous avez de vous-même et votre rôle dans le monde et vis-à-vis d'autrui.
Si vous ne vous aimez pas assez, vous aurez en effet tendance à développer un système de croyances limitantes qui vous poussera à vivre selon un certain nombre de schémas prédéfinis. Ceux-ci vous enferment dans des modes de fonctionnement desquels il est difficile de s'extraire, parce que les comportements qu'ils produisent viennent eux-mêmes renforcer vos croyances.
Si vous croyez par exemple que les besoins des autres sont plus importants que les vôtres, vous mettrez tout en place pour combler autrui au détriment de vos propres besoins. En retour, vous recevrez certainement des témoignages de gratitude qui vous conforteront dans l'idée que vous agissez conformément à ce qu'on attend de vous et vous inciteront à renforcer votre croyance : les relations toxiques sont fréquentes.
C'est un cercle vicieux duquel vous ne pouvez pas vous libérer sans conscientiser et remettre en question les croyances. C’est pourquoi, pour soigner la dépendance affective, il s'agira d'identifier vos croyances limitantes. Ce sont toutes celles qui ne contribuent pas à faire que vous vous aimiez et que vous vous respectiez pour ce que vous êtes.
On pourrait dire aussi qu'il s'agit des croyances qui justifient l'existence de certains manques dans votre vie, par exemple : « je n'intéresserai jamais personne », ou de celles qui rendent conditionnel le fait que vous puissiez être aimé ou apprécié par votre entourage : « je dois être parfait pour être aimé, tel que je suis n'est pas suffisant ».
Si vous continuez avec ces exemples, dans le premier cas vous aurez tendance à vous positionner comme étant de toute façon déjà déterminé par votre mauvaise estime de vous-même et à fermer les portes qui pourraient vous permettre d'éventuelles rencontres.
Dans le second cas, vous vous efforcerez au quotidien de faire plus que ce qui vous est naturel et de montrer autre chose que ce que vous êtes, dans l'optique d'être accepté par les autres.
Or dans les deux cas, vous êtes face à des limitations concrètes au développement de l'amour de soi : vos croyances impactent vos comportements qui en retour alimentent et renforcent les croyances selon lesquelles vous n'êtes pas intrinsèquement à la hauteur de vos attentes ou de celles des autres.
Vous pouvez de vous-même travailler sur ces limites que vous vous imposez, en commençant par exemple par noter vos croyances limitantes et les comportements que vous mettez en œuvre et qui les nourrissent. Vous vous apercevrez qu'elles sont nombreuses et s'étendent bien au-delà de la question de la relation amoureuse, comme il est possible de le croire. En les conscientisant, vous vous apercevrez à quel point elles conditionnent votre attitude vis-à-vis des autres et de la vie en général.
L'une des clés pour guérir du manque affectif est d'opérer un retour sur soi, par l'observation aussi objective que possible de ce qui vous détermine au quotidien : vos croyances limitantes.
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Solution n°3 : Développer l'estime de soi
Favoriser l’estime personnelle constitue une troisième solution pour guérir de la dépendance affective. L'enjeu de ce travail est véritablement de vous découvrir et d'apprendre à vous aimer, afin d'abandonner cette quête éperdue d'amour venu de l'extérieur et qui vous comble... pour un moment seulement.
Lorsque vous ne parvenez à vous aimer que sur la base de vos relations aux autres, vous êtes dans la nécessité de tout mettre en œuvre, au quotidien, pour obtenir votre dose d'amour et de reconnaissance, ce qui peut engendrer une jalousie excessive.
Il n'y a pas de lâcher-prise possible quand vous avez besoin d'être rassuré en permanence. Or ce que vous cherchez à obtenir des autres existe virtuellement en vous-même. Une source d'amour intarissable qui est votre véritable colonne vertébrale. C'est cela qui vous permet de tenir debout sans combat à livrer pour l'obtenir de l'extérieur. Cet amour de soi fonde l'estime et la confiance en soi et vous permet de vous percevoir comme quelqu'un de « suffisamment bon », et surtout comme une personne digne d'amour.
Bon à savoir n°2
Dans le cas d'un amour de soi suffisamment présent, vous n'avez en effet pas besoin de réaliser quoi que ce soit, ni d'être qui que ce soit d'autre que vous-même, pour naturellement sentir que vous méritez d'être aimé et accepté tel que vous êtes. Cet état de fait représente, pour les personnes blessées que sont les dépendants affectifs, un idéal qui peut sembler inatteignable.
Cela supposerait de pouvoir renoncer à tous les rôles que vous tenez au quotidien en vue d'être aimé, apprécié et reconnu. Cela supposerait aussi de faire confiance à autrui comme vous vous faites confiance, sans craindre en permanence d'être abandonné ou de perdre l'amour des autres.
Le mouvement suivant, pour soigner la dépendance affective consiste à vous tourner encore davantage vers vous-même pour progressivement opérer un traitement sur ces failles qui vous déterminent encore aujourd'hui.
Une fois reconnecté à vos émotions et vos croyances limitantes identifiées, il s'agira de vous mettre à l'écoute de votre être véritable et d'apprendre petit à petit à connaître vos ressources et vos limites, vos besoins et aspirations réelles, au-delà de la perfusion d'amour que vous recherchez au quotidien.
C'est sur ces bases que vous pourrez travailler à développer votre estime de vous-même. Si au cours du développement l'amour de soi est le fondement qui permet la construction de l'estime de soi, on peut à l'inverse travailler à nourrir son amour-propre par des conscientisations et des affirmations ciblées concernant l'estime, à travers la recherche et la valorisation de nos réussites, de nos sources de fierté et des choses que nous apprécions en nous.
Solution n°4 : Commencer une psychothérapie
La psychothérapie constitue la dernière des solutions pour guérir de la dépendance affective. En effet, les solutions précédentes impliquent des traitements sous formes d’exercices que vous pouvez mener par vous-même. Néanmoins il est cependant difficile d'avancer seul sur la totalité de ce chemin qui exige une remise en question profonde et parfois douloureuse.
Vous avez déjà fait plusieurs grands pas vers votre propre transformation : vous avez conscientisé suffisamment vos difficultés pour vous tourner vers l'extérieur et chercher des ressources adaptées à votre situation. Vous pouvez être rassuré et encouragé dans votre démarche : rien ne vous est inaccessible.
Nous vous invitons donc à vous tourner vers un professionnel qui vous guidera plus efficacement dans ce travail personnel pour vous défaire de la dépendance affective. N'oubliez pas cependant qu'il est important de comprendre où vous allez et pourquoi : tout traitement psychothérapeutique se verra facilité par les prises de conscience que vous pouvez avoir avant d'entamer le travail ou entre vos séances. Les conseils d'un psychologue peuvent vous aider à guérir d’un trouble de l’attachement, à panser la blessure de rejet et celle d’abandon.
De plus en cas d’effets secondaires du manque affectif, comme des troubles de l’alimentation, des addictions, ou encore une peur de la solitude affective, le thérapeute les traitera également afin d’éviter toute complication délétère.
Par la suite, dans le cadre de l’accompagnement psychothérapeutique, vous pourrez remettre en question le bien-fondé de ces croyances et comprendre qu'elles ont été construites comme protections à la suite d’expériences traumatisantes, qui ont souvent leurs racines dans l'enfance. Devenir lucide sur ses croyances, du moins celles qui sont devenues conscientes, est nécessaire, et admettre que l’on se comporte « comme si » elles étaient des vérités universelles est une étape très importante.
Cette lucidité représente un retour à la réalité : les patients se rendent compte que, peut-être, leur vision, leur interprétation de la réalité n’est pas entièrement juste. Il s'agit donc de prendre conscience des croyances qui vous influencent au quotidien et d'admettre qu'elles sont des constructions intimes à requestionner, que vous avez façonnées et adoptées pour faire face à une réalité infiniment plus riche et complexe que ce à quoi elles vous limitent aujourd'hui.
À retenir
La dépendance affective est une source de souffrance majeure pour de nombreuses personnes. Elle s'exprime de manière visible dans les relations aux autres, influence directement les comportements et détermine les individus au quotidien. Pourtant, elle répond très bien à différents traitements, d’autant plus lorsqu’ils sont combinés ensemble. En effet, le fait de travailler sur ses émotions, de prendre du recul pour s’observer et déconstruire ses croyances favorisera progressivement le développer de l’amour-propre et donc de l’estime de soi, au cœur du travail pour se défaire du manque affectif et des angoisses qui lui sont associées.
Ce premier pas de la conscientisation est le plus important et ouvre la porte à de nombreuses possibilités d'action : cultiver au quotidien la conscience de soi-même, s’observer, remettre ses modes de fonctionnement en question sans pour autant se juger ou se culpabiliser. Il s’agit également de se nourrir de toutes les ressources qui peuvent apporter une aide dans ce processus de reconstruction intime.
Faire cela c’est déjà se mettre sur la voie qui permettra de développer un rapport positif et serein à soi, en vue d'apprendre à s’aimer véritablement. Néanmoins, les causes de la dépendance affective sont variées et souvent insoupçonnées. C’est pourquoi le travail thérapeutique avec un psychologue constitue une solution essentielle. En plus de soulager les effets secondaires indésirables, il apportera soutien et conseils pour guider dans ce travail intime et profond, qui exige une véritable remise en question de soi.
Il est donc important de retenir que ce trouble de la personnalité se soigne très facilement avec un accompagnement thérapeutique régulier (via une thérapie cognitive et comportementale par exemple) et tout un travail personnel de prise de conscience de soi en amont. La dépendance affective n’est pas une fatalité et il est possible même après des années de dépendance de reprendre le chemin d’un amour de soi et des autres qui sera tout à fait sain.
