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Dysphorie de genre : 10 conseils pour l’identifier et s’en libérer

Cette sensation d’être né dans le mauvais corps, vous la connaissez très bien. Vous ne vous sentez pas à l’aise avec votre genre, et vous éprouvez un certain rejet envers les caractéristiques sexuelles qui y sont associées.
Et si vous souffriez de dysphorie de genre ?
Ce terme, encore trop peu connu, désigne le malaise profond ressenti par les personnes qui se sentent en inadéquation avec le genre qui leur a été assigné à la naissance.
Dans cet article, découvrez les principaux critères d’identification de la dysphorie sexuelle, et comment vous en libérer durablement.

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Rédaction par La Clinique E-Santé

11 min

Publié le April 26, 2023

Conseils pour identifier et vous libérer de votre dysphorie de genre

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Vous ne vous sentez pas vous-même dans votre corps ? Vous vous questionnez sur le besoin de faire appel à un psychologue pour obtenir des réponses sur votre mal-être ?

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Qu’est-ce que la dysphorie de genre ? Définition

La dysphorie de genre, appelée également incongruence de genre, est un terme utilisé pour désigner une détresse psychologique ressentie par une personne qui ressent un sentiment d’inadéquation entre son genre assigné à la naissance et son identité de genre.
Concrètement, une personne dysphorique de genre ne se sent pas appartenir au genre qui lui a été assigné d’office à la naissance, et par conséquent se sent extrêmement mal à l’aise dans son propre corps.
Les causes de la dysphorie de genre peuvent être multiples. Aujourd’hui, le comité scientifique met l’accent sur les facteurs biologiques comme l’environnement prénatal ou le fonctionnement différent des neurotransmetteurs. En plus de cela, des facteurs environnementaux et sociaux (notamment familiaux) peuvent intervenir.
C’est une source de souffrance difficile à vivre au quotidien, et qui provoque de nombreux retentissements dans la vie de celui qui la subit, comme :

  • Une altération des comportements sociaux : vous vous exprimez de manière non conforme aux normes de genre
  • Une mauvaise estime de soi : vous ne vous aimez pas tel que vous êtes, votre amour-propre est au plus bas et votre confiance en vous est touchée
  • Un rejet social : votre entourage ne vous comprend pas et exprime son désaccord, dans certains cas il vous rejette
  • Une anxiété permanente : vous ressentez un stress constant face à cette détresse émotionnelle que vous n’arrivez pas à contrôler, vous en faites des crises d’angoisse
  • Un dégoût de soi-même : vous vous sentez prisonnier d’un corps qui ne vous correspond pas


Adultes comme enfants peuvent être concernés par le transsexualisme. Cependant, le diagnostic n’est pas le même, puisqu’il est plus difficile à repérer chez les plus jeunes.
Pour cause, les enfants peuvent avoir du mal à exprimer leurs sentiments concernant leur identité, et donc l’appui d’un psychiatre ou d’un psychologue est fortement recommandé pour les assister dans ces périodes de doutes.

Bon à savoir

Le rapport entre personne transgenre et dysphorie de genre est souvent établi, parfois à tort.
Puisque les personnes transgenres sont celles qui revendiquent une identité de genre différente à leur genre assigné à la naissance, de nombreuses personnes pensent que, de ce fait, elles manifestent forcément une dysphorie de genre.
Cependant, il est important de rappeler que de nombreuses personnes transgenres se sentent à l’aise avec leur corps et ne souffrent pas de dysphorie de genre. A contrario, des personnes non-transgenres peuvent exprimer cette détresse émotionnelle.

Comment savoir si l’on souffre de dysphorie ?

La dysphorie de genre est une condition liée à la santé sexuelle qui se manifeste par plusieurs caractéristiques physiques et mentales très précises. Elle peut être un défi important pour l’équilibre de votre santé mentale et nécessite d’être reconnue et identifiée pour être traitée au mieux.
Vous pouvez souffrir de cet état de détresse psychologique si vous ressentez des symptômes tels que ceux qui suivent :

  • Un sentiment de malaise face à son sexe
  • Une identification intense à l’autre genre
  • La volonté d’être traité comme le genre d’identification
  • La modification des caractéristiques sexuelles
  • Un inconfort mental lié à l’apparence physique

Symptôme n°1 : un sentiment de malaise face à son sexe

Vous ressentez un profond malaise face à vos caractéristiques sexuelles et vous essayez d’y penser le moins possible. Si l’on aborde le sujet des parties génitales, ou de la sexualité en général avec vous, vous vous sentez immédiatement mal à l’aise et vous faites tout votre possible pour diriger la conversation vers un autre sujet.
Lorsque l’on souffre de dysphorie de genre, le sexe est un élément central qui provoque une détresse profonde. Les attributs de genre visibles, comme la poitrine ou la barbe deviennent de véritables complexes qui ne représentent pas ce que vous êtes réellement.
Cette détresse s’immisce jusque dans vos relations intimes : certaines personnes souffrent de vaginisme ou de panne sexuelle, mais dans de nombreux cas l’activité sexuelle est au plus bas, chez l’homme comme chez la femme et cause des troubles sexuels.

Symptôme n°2 : une identification intense à l’autre genre

Vous avez beaucoup de mal à vous identifier aux idées, normes, comportements et attitudes des personnes qui représentent le genre auquel vous avez été assigné. Vous éprouvez même un certain rejet envers certains comportements sociaux normés.
En revanche, vous avez tendance à vous identifier beaucoup plus facilement aux attitudes du genre opposé. La façon de penser, les comportements et les intérêts des personnes du genre opposé au vôtre vous ressemblent plus.
C’est notamment le cas lorsqu’une personne est transgenre : elle s’identifie au genre qui ne lui a pas été assigné à la naissance, et le revendique. Elle a alors tendance à adopter des codes bien à elle, et dépasse parfois cette notion d’identité sexuelle qui place les personnes dans des cases.

Symptôme n°3 : la volonté d’être traité comme le genre d’identification

Vous aimeriez que les personnes qui vous entourent vous traitent comme le genre auquel vous vous identifiez. Pour cette raison, vous développez une apparence et une attitude en rapport avec celui-ci. C’est ce qu’on appelle l’expression de genre : l’utilisation de codes sociaux pour exprimer son appartenance à un genre.
Une personne transgenre ou atteinte de dysphorie de genre peut s’exprimer en :

  • Utilisant des prénoms et pronoms choisis
  • Portant des vêtements associés au genre opposé
  • Adoptant un ton de voix en particulier
  • Modifiant sa démarche et son attitude


Attention toutefois, une personne peut adopter certains comportements relatifs à un autre genre sans pour autant souffrir de dysphorie de genre. Par exemple, un homme peut tout à fait choisir de porter une jupe ou s’appliquer du vernis à ongles sans pour autant avoir le désir de s’identifier en tant que femme.
À lire aussi : 6 conseils pour se libérer de la charge émotionnelle

Symptôme n°4 : la modification des caractéristiques sexuelles

Avoir le souhait de modifier ses propres caractéristiques sexuelles est un symptôme clé de la dysphorie de genre. En effet, une personne qui n’est pas à l’aise avec celles-ci éprouvera, dans la plupart des cas, le besoin de les modifier.
Par exemple, une personne de sexe féminin atteinte de dysphorie sexuelle aura davantage tendance à compresser certaines parties de son corps pour les cacher : sa poitrine ou ses hanches sont des marqueurs de la féminité qu’elle souhaite définitivement gommer.
Pour une personne de sexe masculin, les modifications sont faites particulièrement au niveau des vêtements, des accessoires, du maquillage et parfois du rembourrage de la poitrine.
Vous souhaitez vous affirmer à travers une certaine identité sexuelle et vous y mettez les moyens. Aujourd’hui de nombreux accessoires et vêtements existent pour faciliter l’acceptation d’une personne transgenre ou dysphorique de genre.

Symptôme n°5 : un inconfort mental lié à l’apparence physique

Votre apparence physique vous dérange et vous aimeriez en faire abstraction, mais vous vivez chaque jour avec elle et il est impossible de vous en séparer. Vous voyez votre reflet tous les jours dans votre miroir, et cela vous dérange de plus en plus.
Souffrir d’un trouble dysphorique de genre retentit sur plusieurs aspects de votre vie et provoque un réel inconfort mental. Il peut être la source d’autres troubles tels que :
L’anxiété : le stress et l’anxiété sont les signes les plus fréquents de ce trouble. En effet, face à cette détresse émotionnelle et psychologique, votre corps réagit et vous pouvez parfois être victime de crise d’angoisse.
L’isolement : la non-acceptation de soi conduit souvent à un repli social. Puisque vous ne vous sentez pas à votre place, vous vous ouvrez de moins en moins aux autres. L’anxiété sociale est d’autant plus marquée si vos proches n’acceptent pas votre situation.
La dépression : à terme, et si elle n’est pas traitée, la dysphorie sexuelle risque de provoquer un état dépressif. Vous n’êtes pas satisfait de votre condition, de vos habitudes, de votre rôle social et vous en souffrez.

Bon à savoir

Comment faire la différence entre sexe, genre et identité de genre ?
Le sexe fait référence à l’état biologique d’une personne, à travers son anatomie.
Le genre désigne le rôle public d’une personne dans son environnement.
L’identité de genre est l’expression du rôle que s’attribue chaque individu en société.

Comment sortir d'une dysphorie de genre ?

Lorsque l’on souffre d’une détresse psychologique liée à son identité de genre, il est difficile de savoir par où commencer pour aller mieux. Voici donc 5 conseils de la Clinique E-Santé pour sortir d’un trouble dysphorique :

  1. Prendre soin de soi
  2. S’entourer de bienveillance
  3. Faire confiance à la thérapie
  4. Suivre un traitement médicamenteux
  5. Opter pour une réattribution sexuelle

Conseil n°1 : prendre soin de soi

La première chose à faire lorsque l’on ressent des émotions négatives vis-à-vis de son identité de genre et de son apparence physique est de prendre soin de soi.
Il existe de nombreux moyens permettant de gérer le stress et l’anxiété causés par votre dysphorie sexuelle. Voici plusieurs techniques :

  • Accueillez pleinement vos émotions : laissez vos émotions négatives s’exprimer en pratiquant le journaling ou à travers des activités manuelles (comme pour la thérapie par l’art).
  • Relaxez-vous : avec la sophrologie, la méditation ou la cohérence cardiaque, prenez du temps seul pour apaiser vos pensées.
  • Faites de l’exercice : faites des activités qui vous font du bien et qui vous aident à vous sentir mieux dans votre corps ! La danse, la course à pied ou tout simplement la marche sont idéales.
  • Gardez une bonne hygiène de vie : apprenez à manger en pleine conscience et essayez de maintenir un bon rythme de sommeil pour garder une hygiène de vie propice à une vie plus sereine.
    À lire aussi : 3 conseils cliniquement prouvés pour gérer ses émotions simplement

Conseil n°2 : s’entourer de bienveillance

Lorsque l’on souffre d’un trouble de l’identité, il est essentiel de bien s’entourer pour vivre les moments de crise plus sereinement.
Si cela est possible, parlez avec votre famille, vos amis ou même vos collègues de vos difficultés concernant votre transsexualisme. Certaines personnes de votre entourage pourraient s’avérer être d’un grand soutien.
Évidemment, il n’est pas toujours possible de se confier à son entourage, surtout lorsque la dysphorie de genre est dissimulée. Dans ce cas, n’hésitez pas à vous rapprocher de groupes de paroles, notamment au sein des communautés LGBTQIA+ qui pourront vous écouter sans jugement.
Si vous souhaitez vous confier en petit comité, rapprochez-vous d’une personne transgenre qui sera ouverte et disponible pour vous aiguiller. Une grande partie des personnes transgenres ont fait face à ce trouble dysphorique et sont de bon conseil.
Avoir une personne sur qui vous pouvez compter va pleinement vous aider à retrouver une bonne confiance en vous.

Conseil n°3 : faire confiance à la thérapie

Pour sortir d’un trouble dysphorique, il peut être bénéfique de faire appel à un thérapeute spécialisé dans les problématiques sexuelles et identitaires.
L’accompagnement par un professionnel de la santé est idéal : il vous permet d’être écouté sans vous sentir jugé et de vous aider à trouver des solutions concrètes pour vous sentir mieux dans votre corps.
Parfois, votre mal-être prend racine pendant la période d’apprentissage et de construction. Vous ne vous sentez pas soutenu dans votre détresse parce que vous souffrez d’une blessure d’abandon, d’une peur du rejet ou vous vous sentez stigmatisé à cause de votre hypersensibilité et vous avez du mal à parler à votre entourage.
La Clinique E-Santé propose des thérapies en ligne pour les personnes qui ne se sentent pas à l’aise avec le suivi psychologique en face à face. N’hésitez pas à prendre contact avec nous.

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Conseil n°4 : suivre un traitement médicamenteux

En complément d’un suivi thérapeutique comme la thérapie cognitivo-comportementale ou la sexothérapie, plusieurs traitements médicamenteux peuvent être utiles pour vous aider à gérer la dysphorie de genre :
L’hormonothérapie : c’est un traitement médical hormonal qui provoque une féminisation ou une masculinisation du corps. Il peut prendre la forme de comprimés, de patchs, de gels ou d’injections et les résultats apparaissent au bout de quelques mois de traitement.
Les antidépresseurs : ces traitements sont administrés pour gérer les troubles liés à ce trouble d’identité de genre. Ils régulent l’humeur et permettent d’atténuer les effets causés par votre anxiété ou vos sautes d’humeur.
La prise de médicaments doit être strictement encadrée par un professionnel de santé. N’hésitez pas à vous rapprocher de votre médecin, ou d’un psychologue afin de convenir ensemble d’une solution médicamenteuse.

Conseil n°5 : opter pour une réattribution sexuelle

La réattribution sexuelle est la solution la plus radicale pour lutter contre la dysphorie de genre.
Effectuer une transition permet à de nombreuses personnes dysphoriques de genre de s’aligner avec leurs valeurs et leurs besoins, puisque ce changement corporel reflète enfin qui elles sont réellement.
La transition de genre permet de retrouver un véritable confort de vie et s’effectue généralement sur plusieurs aspects :

  • La transition sociale : elle consiste à exprimer son genre d’une autre manière que celle du genre associé à la naissance. Elle se manifeste par l’utilisation d’un nouveau prénom et de pronoms choisis, de nouveaux codes vestimentaires, et du port de vêtements spécifiques entre autres.
  • La transition légale : elle concerne les modifications effectuées civilement. Dans ce cas, le sexe et le prénom inscrits sur les documents officiels sont modifiés dans le but de convenir à l’identité de genre revendiquée.
  • La transition médicale : la modification de la voix, de la pilosité et du développement corporel s’effectue à travers la prise de médicaments hormonaux. Ils influent sur l’aspect des caractères sexuels secondaires avec l’augmentation d’oestrogènes ou / et d’anti-androgènes.
  • La transition chirurgicale : plusieurs opérations chirurgicales sont possibles pour effectuer une transition de genre définitive. La mastectomie (ablation des seins) et la phalloplastie sont effectuées chez les hommes transgenres tandis que la mammoplastie et la vaginoplastie sont réalisées chez les femmes transgenres.

A retenir

La dysphorie de genre désigne la détresse psychologique d’une personne qui ressent une inadéquation entre le genre qu’on lui a assigné à la naissance, et le genre auquel elle s’identifie. C’est notamment (mais pas toujours) le cas chez une personne transgenre.
Elle peut se manifester très tôt dans l’enfance, à travers des signes bien marqués : le rejet de son apparence physique, une identification intense à l’autre genre, et la volonté de modifier ses attributs sexuels par exemple.
Cette affection est difficile à vivre, et est une source d’angoisse pour les personnes qui en souffrent. Heureusement, il existe des solutions pour sortir de la dysphorie de genre, notamment avec l’hormonothérapie et la réattribution sexuelle.

Sources

Nicole Jones, Surmonter la dysphorie de genre, mai 2020
David Garcia, De la transexualité à la dysphorie de genre, 2014

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Photo de Christèle Albaret

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