Ai-je le syndrome de la cabane ?
Depuis plusieurs semaines ou mois, l'idée de mettre un pied dehors vous angoisse terriblement et préférez restez chez vous ? Et si vous souffriez du syndrome de la cabane ?
Qu’est-ce que le syndrome de la cabane ?
Le syndrome de la cabane illustre l’angoisse ressentie par les personnes vivant de manière isolée pendant une période plus ou moins longue, lorsqu’elles doivent de nouveau se confronter au reste du monde.
Si ce syndrome, également appelé syndrome de la caverne ou syndrome de l’escargot connaît un essor médiatique depuis l’épidémie du Covid-19 qui a contraint les populations à se confiner, il a été pour la première fois évoqué au début du XXème siècle pour conceptualiser le mal-être ressenti par les hommes partis à la recherche de pierres précieuses dans le contexte historique de la Ruée vers l'or.
Pour désigner ce syndrome, le terme "escargot" est utilisé en raison de la coquille de ce dernier, dans laquelle il se réfugie à la moindre agression.
Pendant de nombreux mois, ces hommes vivaient isolés du reste de la civilisation dans des petites cabanes. En revenant de leur quête, ils développent une crainte profonde de retrouver une vie sociale.
Il ne s’agit ni d’une pathologie ni d’un trouble, comme cela peut-être le cas pour un trouble alimentaire ou un trouble addictif, mais bel et bien d’un syndrome, c’est-à-dire, un état émotionnel transitoire qui va pouvoir se dissiper dans le temps. Ainsi, si vous souffrez du syndrome de la cabane, soyez rassuré : il est tout à fait possible d’y mettre un terme.
À la suite des périodes successives de confinement, ce syndrome a pris beaucoup d’ampleur et de nombreuses personnes ont fait le choix de commencer une psychothérapie dans l’objectif de faire disparaître les symptômes et de pouvoir de nouveau sortir de chez elles sans éprouver de la peur.
Quelles sont les causes du syndrome de la cabane ?
En chacun d’entre nous, réside un instinct de survie qui permet de s’adapter à des situations particulières et / ou de s’en protéger.
Lorsqu’une personne est contrainte à rester dans un lieu d’enfermement (le plus souvent chez elle) pendant une longue période, elle va finir par s’y habituer et à considérer son habitat comme un véritable refuge, un moyen de protection face aux potentielles agressions extérieures.
Ces agressions peuvent être diverses et variées, allant de la foule, aux virus qui circulent dans l’air, comme cela a été le cas pour de nombreuses personnes durant la période de pandémie. Lorsqu’il est de nouveau possible de sortir de son lieu d’enfermement, la personne va éprouver une peur de quitter ce cocon et de retrouver ses habitudes de vie d'avant.
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Quelles sont les personnes concernées par le syndrome de la cabane ?
Il n’existe, à ce jour, aucune étude permettant d’établir le profil type d’une personne avec des risques élevés de développer le syndrome de la cabane. Néanmoins des terrains anxieux ou dépressifs peuvent favoriser le développement de ce symptôme. Par ailleurs, les personnes vivant socialement isolées, sont également des candidats au syndrome de la cabane ainsi que les personnes aux tendances hypocondriaques.
Quels sont les 6 signes pour reconnaître le syndrome de la cabane ?
S’il est parfois difficile de diagnostiquer ce syndrome, tant les principaux symptômes du syndrome de la cabane s’apparentent à ceux que peut avoir une personne vivant un épisode dépressif caractérisé, quelques signes peuvent toutefois vous aider à l’identifier :
- Une fatigue importante
- Une perte d'intérêt et de motivation
- Une peur irrationnelle
- Vous n'avez plus du tout envie de sortir pour aller travailler
- Vous ressentez un stress important voire un pic d'anxiété dès que vous sortez
- Vous êtes angoissé à l'idée d'être en contact avec d'autres personnes
Signe n°1 : Une fatigue importante
Le syndrome de la cabane se manifeste tout d’abord par une fatigue très importante. Les personnes qui en souffrent, ont souvent besoin de dormir régulièrement dans la journée et se réveillent le matin, déjà très fatiguées.
Signe n°2 : Une perte d'intérêt et de motivation
De manière générale, si vous souffrez du syndrome de la cabane, vous n’avez aucune motivation à sortir de chez vous et préférez rester seul. D’ailleurs, il est tout à fait possible que vous vous trouviez régulièrement des excuses pour ne pas sortir : la météo, le besoin de rester chez vous pour réaliser des tâches ménagères, de travail, etc. Très fréquemment, les personnes atteintes par le syndrome de la cabane vont jusqu’à annuler des rendez-vous médicaux par exemple, parce qu’elles ne se sentent pas capables de se confronter à l’extérieur de leur domicile.
Signe n°3 : Une peur irrationnelle
Le syndrome de la cabane, c’est avant tout le développement d’une peur de sortir de chez soi. Cette peur de sortir dehors s’accompagne d’un stress envahissant qui les contraint, tel un cercle vicieux, à rester chez soi.
Signe n°4 : Vous n’avez plus du tout envie de sortir pour aller travailler
Le syndrome de la cabane concerne également les personnes qui travaillent de chez elles et pour qui, retourner à rythme de travail en présentiel au bureau leur paraît terrifiant. De ce fait, si vous ressentez cette peur de sortir de chez vous ou que vous préférez rester travailler de chez vous, alors vous souffrez peut-être du syndrome de la cabane.
Signe n°5 : Vous ressentez un stress important voire un pic d’anxiété dès que vous sortez
Si vous ressentez subitement le stress monter, que vous commencez à avoir des crises d’angoisse ou plus important encore, des attaques de panique avec des difficultés à respirer, des nausées, des frissons ou au contraire des bouffées de chaleur … et ce par le simple fait d’envisager de sortir de chez vous ou d’être dehors, alors vous avez peut-être le syndrome de la cabane.
Signe n°6 : Vous êtes angoissé à l’idée d’être au contact d’autres personnes
Le syndrome de la cabane se traduit également par la peur de retrouver un contact avec la foule, tant votre domicile est devenu un refuge. Ainsi, si vous sentez que vous appréhendez de vous retrouver dans des lieux publics avec beaucoup de personnes ou même que l’idée de passer une soirée entre amis fait naître en vous un stress, peut-être êtes-vous aux prises du syndrome de la cabane.
Lorsque ce syndrome perdure, il peut également favoriser le développement d’une anxiété sociale, d’une agoraphobie, d’une phobie sociale dont il est parfois difficile de s’en libérer sans un suivi psychologique adapté.
Ai-je le syndrome de la cabane ?
Depuis plusieurs semaines ou mois, l'idée de mettre un pied dehors vous angoisse terriblement et préférez restez chez vous ? Et si vous souffriez du syndrome de la cabane ?
Comment se libérer de ce syndrome ?
Comme évoqué, le syndrome de la cabane est un état émotionnel transitoire duquel il est tout à fait possible d’en sortir. Pour cela, il existe quelques solutions qui vous permettront de retrouver progressivement une vie sociale épanouissante :
- Se désensibiliser progressivement de la peur de sortir de chez soi
- Mettre en place une routine de relaxation
- Se challenger chaque jour
- La psychothérapie en cas de syndrome de la cabane persistant
Conseil n°1 : Se désensibiliser progressivement de la peur de sortir de chez soi
Pour sortir de cet état, vous devez dans un premier temps identifier la raison de votre crainte : est-ce la peur de revoir du monde ? De retourner sur votre lieu de travail et, par conséquent, la peur de sortir de chez soi ? De fréquenter de nouveau des lieux publics clos tels qu’une salle de cinéma par exemple ?
Ensuite, il s’agit d’identifier ce que vous ressentez quand vous pensez à la situation : de la peur, du stress, de l’angoisse… afin d’évaluer vos émotions avec le plus de précisions possibles, en vue de réapprendre à les contrôler et in fine, à vous reconfronter à ces situations de la vie courante en suivant votre rythme.
Suivant les dispositions prises par votre entreprise en matière de télétravail, vous pouvez par exemple réintroduire progressivement des journées de travail en présentiel dans votre emploi du temps, afin de renouer avec l’environnement professionnel en dehors de celui dans lequel vous vous êtes conforté un certain temps.
Dans le cadre des relations sociales, il s’agira de renouer le contact avec vos amis en privilégiant dans un premier temps, les petits comités, dans un lieu qui vous rassure.
L’objectif ici est de vous désensibiliser petit à petit de la peur qui vous retient à la maison. Dans cette optique et si vous sentez qu’il vous est difficile d’y arriver seul, la thérapie cognitivo-comportementale, par ses techniques d’exposition, est une approche thérapeutique particulièrement efficace pour traiter un syndrome de la cabane persistant. Les thérapies cognitives font partie des thérapies brèves (de courte durée) et permettent d'obtenir rapidement des résultats positifs dans le cadre d'un traitement d'une phobie, mêmes celles qui sont les plus originales.
Conseil n°2 : Mettre en place une routine de relaxation
Pour vous accompagner dans cette démarche, vous pouvez également vous appuyer sur de la relaxation, en développant des techniques de respiration qui viendront vous apaiser au moment où vous sentez que la peur et ses effets déclencheurs vous envahissent.
Si vous le souhaitez, vous pouvez vous faire accompagner par un sophrologue. La sophrologie regroupe de nombreuses pratiques permettant de calmer les crises d’angoisse et de mieux gérer le stress au quotidien : techniques de visualisation mentale positive, exercices respiratoires, méditation guidée… Les méthodes sont nombreuses et un professionnel pourra vous orienter vers celle qui correspond au mieux à votre situation.
Conseil n°3 : Se challenger chaque jour
Afin de lutter contre la perte de motivation et de rentrer dans la spirale infernale de la procrastination, il est possible de créer un planning journalier dans lequel doivent figurer les tâches que vous devez réaliser et les défis que vous souhaitez vous lancer, afin de sortir du syndrome de la cabane.
Toujours dans cet objectif d’y aller pas à pas, vous pouvez par exemple envisager une sortie à proximité de votre domicile dont vous vous éloignerez au fur et à mesure. En vue de vous faire sortir progressivement de chez vous, vous pouvez envisager cette sortie tous les deux jours par exemple, et augmenter progressivement sa durée et sa fréquence.
La création de To do list et plus généralement de planning, vous permettra petit à petit de retrouver un équilibre de vie et de vous replacer dans une dynamique proactive de votre vie.
Conseil n°4 : La psychothérapie en cas de syndrome de la cabane persistant
Si dans la majorité des cas le syndrome de la cabane peut durer de quelques jours à quelques semaines, il peut aussi cacher un trouble plus profond. De ce fait, si vous sentez que cette crainte de sortir de chez vous ne s’estompe pas au fur et à mesure des jours qui passent, il est vivement conseillé de consulter un psychologue afin d’établir un diagnostic plus approfondi de vos souffrances.
En effet, le syndrome de la cabane peut mettre en exergue des pathologies sous-jacentes, par le conditionnement de votre isolement social. N'hésitez pas, si vous en ressentez le besoin, à faire appel à un professionnel de la santé mentale pour vous aider à mettre un terme à ce syndrome.
A retenir
Le syndrome de la cabane est donc une peur de l'extérieur ce qui provoque une envie, pour la personne, de rester chez elle.
La crise de la pandémie a révélé ce syndrome chez beaucoup de personnes. Le fait de rester confiné pendant plusieurs mois a fait naître une peur de l'extérieur et l'envie de rester dans son cocon.
Si vous pensez souffrir de ce syndrome, sachez qu'il existe plusieurs signes et symptômes pour le reconnaître :
- Une fatigue importante
- Une perte d'intérêt et de motivation
- Une peur irrationnelle
- Vous n'avez plus du tout envie de sortir pour aller travailler
- Vous ressentez un stress important voir un pic d'anxiété dès que vous sortez
- Vous êtes angoissé à l'idée d'être en contact avec d'autres personnes
Si ces signes vous parlent et que vous vous reconnaissez dedans, alors vous souffrez probablement du syndrome de la cabane.
Plusieurs solutions existent pour mettre un terme à ce syndrome. Vous pouvez mettre en place une routine de relaxation, faire de la sophrologie ou encore débuter une psychothérapie en demandant l'aide d'un psychologue.