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Qu’est-ce que le trouble du spectre autistique ?
Le trouble du spectre autistique est une condition neuro-développementale qui affecte le comportement, les interactions sociales et la capacité de communication d’une personne. Il est généralement diagnostiqué pendant l’enfance et englobe plusieurs formes de l’autisme, comme le syndrome d’Asperger ou le trouble désintégratif de l’enfance à des degrés de sévérité plus ou moins élevés. Le saviez-vous ?
En France, 1 enfant sur 100 naît avec un trouble du spectre autistique (TSA). Les garçons seraient plus nombreux à être diagnostiqués que les filles : aujourd’hui, on diagnostique 3 garçons pour 1 fille.
Cependant, les recherches évoluent et les diagnostics gagnent en efficacité. Il devient, petit à petit, plus facile de détecter une forme d’autisme, même lorsqu’elle est légère.
La notion d’autisme
L’autisme est considéré comme un trouble du développement cérébral précoce, puisqu’il survient lors de la grossesse. C’est pendant ce moment que le cerveau du fœtus se développe de manière différente et cela affecte son fonctionnement. L’individu qui est atteint d’autisme va alors développer des comportements caractéristiques, comme des difficultés de communication et d’interactions sociales, des comportements restreints et stéréotypés, ou encore une sensibilité sensorielle supérieure à la moyenne.
Il a été pour la première fois évoqué par deux psychiatres en 1943 : Léo Kanner et Hans Asperger, qui ont donné leur nom à deux formes de l’autisme. Le tout premier diagnostic a été établi par Léo Kanner, qui a distingué ce trouble de la schizophrénie infantile. Ce dernier a diagnostiqué une forme grave d’autisme au sein duquel la personne est très renfermée sur elle-même et est incapable d’entrer en interaction avec les autres. Toutefois, depuis, on s’est rendu compte qu’il y avait d’autres formes d’autisme, et le diagnostic s’est précisé.
L’autisme n’est pas considéré comme une maladie, mais plutôt comme une condition. En effet, il n’induit pas un changement d’état de l’individu, mais désigne plutôt un mode de fonctionnement différent. Que l’individu soit atteint d’un autisme léger ou d’un autisme sévère, son mode de fonctionnement, d’interaction, et son autonomie vont être différents de ce qui est considéré comme normal, mais n’influencent pas son état de santé global.
Cependant, il est fréquent d’observer des comorbidités en autisme. Elles sont nombreuses, et doivent faire l’objet d’une attention particulière pour adapter au mieux sa prise en charge. On retrouve, chez certaines personnes atteintes du TSA :
- Des troubles alimentaires (comme le syndrome de PICA ou une sélection alimentaire stricte)
- Des troubles de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH)
- Des troubles anxieux (comme l’anxiété généralisée, le trouble panique, un TOC ou la phobie sociale)
- Des troubles du développement et de l’apprentissage
- Un sommeil perturbé (comme la difficulté à s’endormir, la fatigue chronique, ou encore les insomnies)
Les risques de souffrir d’épilepsie et de dépression seraient également plus importants chez ces individus.
Les causes de l’autisme seraient multifactorielles puisque le trouble se développerait à partir d’une combinaison de facteurs génétiques, environnementaux et biologiques.
Autisme et génétique : Des recherches concernant l’héritabilité de ce trouble suggèrent qu’une grande part de l’apparition de ce dernier serait due à une mutation génétique : les parents transmettent des marqueurs génétiques associés à cette condition neuro-développementale.
Autisme et environnement : En outre, certaines recherches mettent en évidence la cause environnementale du développement du trouble. Chez les enfants génétiquement prédisposés, l’exposition à certaines molécules, pendant la grossesse et les premiers moments de vie, impacterait directement le fonctionnement du cerveau.
Autisme et neurobiologie : Enfin, les études concernant la neurobiologie évoquent une surabondance de synapses chez les personnes atteintes du trouble du spectre de l’autisme. Ces zones de contact seraient trop importantes dans le cerveau et causeraient un dysfonctionnement du système nerveux central.
Le saviez-vous ?
Le 2 avril, c’est la journée mondiale de sensibilisation à l’autisme !
Depuis plusieurs années, les personnes qui le souhaitent sont invitées à afficher un signe de couleur bleu pour marquer leur soutien aux personnes autistes.
Ce mouvement est un moyen d’attirer l’attention sur des troubles encore trop peu connus, et aide à ouvrir un espace d’échanges et une ouverture au sujet.
Les différents types d’autisme
On parle de spectre autistique parce qu'il en existe différents types. Les classifications et le diagnostic du trouble du spectre de l’autisme évoluent régulièrement grâce aux résultats de recherches menées sur le sujet.
Ce n’était pas le cas auparavant, mais aujourd’hui l’autisme est considéré comme un trouble du neuro-développement, au même titre que le TDAH ou certains troubles spécifiques de l’apprentissage.
Sa classification au sein du Manuel Diagnostique et Statistique des Troubles Mentaux (DSM) a également évolué. Autrefois, l’autisme, le syndrome d’Asperger, le trouble envahissant du développement (TED), et le trouble désintégratif de l’enfance reposaient sur quatre diagnostics différents. Aujourd’hui, ils forment une unique entité nommée communément Trouble du spectre de l’autisme (TSA).
L’autisme infantile
Appelé plus simplement autisme, c’est le trouble le plus répandu du spectre. Les symptômes qui y sont associés sont détectés souvent très tôt, souvent avant l’âge de 3 ans. Il est principalement caractérisé par un repli social : l’enfant a tendance à vouloir rester dans son monde et ne recherche pas, comme c’est le cas pour la plupart des enfants de cet âge, l’attention des autres.
La communication est également un signe révélateur : l’enfant peut avoir du retard concernant le développement du langage et montre très peu ses émotions. Il peut avoir du mal à comprendre la signification des mots, des expressions faciales et des gestes, ce qui rend l’échange difficile.
Certains de ses comportements peuvent être répétitifs et restreints : l’enfant tape de manière continue dans ses mains, éprouve une réelle fascination pour un jouet, ou ne supporte pas les routines bousculées.
On peut observer, en plus de ces signes caractéristiques, de l’impulsivité, des habitudes alimentaires et de sommeil irrégulières, une hyperactivité, ou encore un évitement du contact visuel.
L’intensité des symptômes de cette forme d’autisme est généralement assez forte : on parle ici d’autisme sévère.
Le syndrome d’Asperger
Le syndrome d’Asperger est présent dès l’enfance, et tout au long de la vie. En général, il est diagnostiqué vers 6 à 8 ans et se remarque moins, notamment par rapport aux capacités cognitives développées observées dans cette forme du spectre. À la différence de l’autisme infantile, il est plus difficile à repérer, car il n’est pas accompagné par un retard du développement mental visible (retard de langage, difficultés à la motricité, etc).
Les premiers symptômes notables concernent les interactions sociales. On observe une réelle difficulté dans la communication d’un individu qui en est atteint, qu’elle soit verbale ou non-verbale.
Par exemple, il peut rencontrer des difficultés à décoder correctement des expressions du visage, déceler de l’humour subtil, le double-sens d’un terme, comprendre le sens caché des gestes (déficit de la théorie de l’esprit)… Cela rend plus compliqués les échanges et le maintien des relations, et peut entraîner une forte anxiété et un refus scolaire, pendant l’enfance.
Certains éprouvent une hypersensibilité sensorielle et ont beaucoup de mal à supporter de fortes lumières, des bruits répétitifs ou encore un environnement trop stimulant.
Les habitudes dans la vie quotidienne sont, elles aussi, très marquées : on remarque un fort attachement à la routine, une certaine rigidité dans les actions et souvent un intérêt fort pour un sujet très spécifique. Statistiquement, le quotient intellectuel (QI) d’une personne atteinte d’autisme Asperger est supérieur à la moyenne.
L’intensité des symptômes de cette forme d’autisme est généralement variable, voire faible : on parle ici d’autisme léger.
Le trouble désintégratif de l’enfance
Le trouble désintégratif de l’enfance, également appelé syndrome d’Heller, fait partie des troubles envahissants du développement (TED). Il est caractérisé par une forte régression, voire une perte des compétences sociales et communicationnelles acquises par l’enfant.
Très souvent, l’enfant profite d’un développement normal jusqu’à l’âge de deux ans, puis le trouble altère ses capacités de communication, de motricité, son adaptation face à l’environnement et son développement social.
Lié à une lésion du système nerveux central, il provoque un retard mental sévère et peut être la cause d’épilepsie ou de crises convulsives. Cette forme d’autisme est cependant plus rarement contractée et toucherait davantage les garçons.
Le trouble envahissant du développement non spécifié
On parle de trouble envahissant du développement non spécifié (TED NS) lorsqu’un individu souffre d’une altération de ses facultés sociales, communicationnelles, comportementales et a une attitude stéréotypée, mais ne correspond pas complètement aux critères diagnostiques de l’autisme.
D’autres troubles, comme le syndrome de Rett ou le trouble de la communication sociale (pragmatique) peuvent être évoqués dans la recherche d’un diagnostic précis. Cependant, ils font l’objet de diagnostics différents de celui du trouble du spectre de l’autisme.
Le syndrome de Rett est une affection génétique rare qui concerne majoritairement les filles, et qui provoque une perte des compétences acquises, des difficultés de communication, des problèmes de coordination et de respiration. Il est dû à une mutation de gène, et toucherait environ 50 personnes par an en France.
Le trouble de la communication sociale se caractérise par des difficultés persistantes dans les compétences de communication et d’interactions sociales d’un individu. Ce dernier souffre d’une réelle limitation dans ses interactions sociales, son intégration à l’école ou au travail, mais ne montre pas des comportements stéréotypés et restreints.
Ces différentes formes de l’autisme sont parfois classées en deux catégories :
Le trouble du spectre autistique sans déficience intellectuelle : ici, les individus présentent des caractéristiques typiques du TSA, comme les difficultés de communication et d’interactions ainsi que des comportements stéréotypés. Cependant, ils ne présentent pas de déficience intellectuelle significative : leur quotient intellectuel est généralement dans la plage normale ou supérieure à la moyenne
Le trouble du spectre autistique avec déficience intellectuelle : ici, les individus présentent à la fois des caractéristiques typiques du TSA, mais aussi une déficience intellectuelle significative. Les difficultés de communication, d’apprentissage, de socialisation et d’adaptation peuvent être plus marquées chez ces individus.
Évolution de la classification du trouble du spectre autistique
Les symptômes du trouble du spectre de l’autisme
Les manifestations de l’autisme diffèrent selon la forme reconnue et l’intensité du trouble.
Les signes de l’autisme chez l’adulte et l'enfant les plus observés sont :
- Un déficit d’interaction sociale
- Une incompréhension du non-verbal
- Une difficulté à communiquer
- Des intérêts restreints et obsessionnels
- Des routines et rituels rigides
- Un comportement stéréotypé
- Une hypersensibilité ou hyposensibilité
Symptôme n°1 : un déficit d’interaction sociale
Rester dans son monde, ne pas s’ouvrir aux autres, refuser les échanges… le manque d’habileté sociale, bien plus qu’une simple timidité, est un signe important d’un trouble du spectre de l’autisme.
Il s’explique en partie par la difficulté de l’individu à s’ouvrir à l’autre par appréhension de l’initiation dans les échanges. Ce dernier se sent plus à l’aise dans son propre environnement, a davantage tendance à éviter le contact physique, le contact visuel, les marques d’affection, ainsi que les rassemblements.
Les codes sociaux sont également difficilement compris et acquis comme l’utilisation de différentes tonalités de voix, le sens de certains gestes, l’alternance dans les conversations et les règles sociales implicites.
De ce fait, il lui est difficile de comprendre le point de vue de l’autre, et peut avoir du mal à partager ou à comprendre les émotions de son interlocuteur. Pour désigner ce phénomène, on parle parfois de défaut de cognition sociale.
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Symptôme n°2 : une incompréhension du non-verbal
Le langage non-verbal a une importance capitale dans la communication. Les expressions faciales, les gestes, la posture, les regards et la tonalité de voix sont des éléments essentiels à la bonne compréhension d’un discours, mais qui échappent à un individu atteint d’un trouble du spectre de l’autisme.
Il ressent une réelle difficulté à distinguer les expressions faciales et à y associer des émotions. Difficile alors d’interpréter le discours de son interlocuteur, et d’y répondre correctement.
Les gestes et postures corporelles transmettent des informations importantes et peuvent refléter l’ouverture ou non d’une personne à la discussion. Un individu autiste ne traduit pas de la même manière ces gestes et peut faire preuve d’hyper-sollicitations ou de sollicitations inadaptées.
Le maintien du contact visuel est également compliqué, et cet évitement du “regard dans les yeux” peut être perçu par les autres comme un désintérêt ou un manque d’attention.
Symptôme n°3 : une difficulté à communiquer
Outre les difficultés de compréhension du non-verbal, les troubles de la communication sociale chez un individu atteint d’un trouble du spectre de l’autisme concernent aussi sa manière de s’exprimer et de comprendre le discours de l’autre.
Dans une forme d’autisme léger, l’individu parvient en général à communiquer avec son entourage même s’il ne sera généralement pas l’initiateur de l’échange. Cependant, lorsque la forme est plus sévère, il est possible que la communication soit impossible : l’individu peut ne pas savoir parler ou souffrir de mutisme sélectif et ne parvient pas à exprimer oralement ses besoins et émotions.
On peut noter une incompréhension du sens caché de certains mots, du second degré, du langage imagé ou de certains types d’humour comme l'ironie, par exemple. L’intonation utilisée peut également prendre une forme particulière, et elle est parfois accompagnée d’une répétition de syllabes ou de mots (c’est ce qu’on appelle l’écholalie).
Symptôme n°4 : des intérêts restreints et obsessionnels
L’intérêt restreint et obsessionnel pour un objet, un sujet, ou une idée est caractéristique de l’autisme, et particulièrement la forme auparavant appelée Asperger.
Lorsqu’un enfant souffre d’autisme, il joue de manière très rituelle et stéréotypée. Parfois, il ne s’intéresse qu’à une petite partie du jouet : le nez d’une poupée, les roues d’une voiture ou tout autre accessoire… Et oublie complètement le reste.
Lorsqu’il grandit, il est susceptible de s’intéresser de manière obsessionnelle à un objet ou un sujet particulier. Les pingouins, les chiffres, un personnage fictif, les trains… N’importe quel élément peut devenir l’objet de fascination et de recherches intensives, comme en témoigne son discours, très centré sur ce sujet précis.
Ces intérêts restreints entraînent souvent des déficits sociaux. Les rassemblements, activités en groupe et réunions amicales ou familiales peuvent être difficiles à vivre pour un individu autiste qui n’éprouve pas d’intérêt à l'interaction ni pour les sujets de conversations qui ne concernent pas son centre d’intérêt restreint. Il ne se sent pas à l’aise hors de son environnement.
Symptôme n°5 : des routines et rituels rigides
Afin de se sentir en sécurité et à l’aise au quotidien, une personne qui vit avec le trouble du spectre autistique ressent le besoin de suivre des routines.
Celles-ci peuvent être très spécifiques, comme le fait de ranger des objets dans un certain alignement, éviter les marquages sur la route lors d’une promenade dehors ou respecter le même ordre de préparation chaque matin.
On retrouve également cet attachement aux routines dans sa conduite alimentaire : sélection des aliments, de la manière dont ils doivent être préparés, de l’ordre dans lequel ils vont être ingurgités ou encore refus de certaines catégories d’aliments.
Ces rituels sont rigides et ne doivent pas être bousculés car ils peuvent causer du stress ou de l’anxiété. On observe une grande intolérance face aux changements, manifestée par des crises de colère, de larmes, ou de l’isolement.
Au contraire, les choses prévisibles, qui ne changent pas, sont fortement appréciées car elles sont synonymes de calme et ne laissent pas de place à quelconque confusion.
Symptôme n°6 : un comportement stéréotypé
Tic de langage, alignement d’objets, mouvements corporels répétitifs… On observe, dans le quotidien d’un individu autiste, des comportements assez normés et stéréotypés, révélateurs d’une certaine rigidité cognitive.
Les stéréotypies désignent un ensemble de gestes ou comportements répétitifs et restreints, mais qui ne s’apparentent pas à des TIC (mouvements involontaires compulsifs) et qui ont pour but de s’auto-stimuler (comme pour le syndrome de rumination) ou de gérer le stress et l’anxiété.
Chez l’enfant, on peut noter des mouvements de rotation du corps, des balancements d’un côté à l’autre, un battement répétitif des mains, des vocalisations répétées, etc. Plus tard, ces comportements stéréotypés peuvent être plus discrets : tapotage des doigts, secousses de la tête, rituels, recherche de contrôle, etc.
Dans certains cas, ces comportements peuvent être utilisés comme des mécanismes d’adaptation pour faire face aux défis de la vie quotidienne, d’un environnement inhabituel ou d’une situation anormale.
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Symptôme n°7 : une hypersensibilité ou hyposensibilité
Les troubles sensoriels représentent un critère important dans le diagnostic d’un trouble autistique. Beaucoup de personnes éprouvent des difficultés au quotidien liées aux sens, à cause de leur hypo / hypersensibilité.
L’hypersensibilité dans l’autisme : on observe dans certains cas une sensibilité visuelle, auditive, olfactive et tactile supérieure à la moyenne. Les bruits, les lumières vives, certaines odeurs, textures ou sensations tactiles peuvent vite devenir source d’angoisse. Ce sont des stimulus qui peuvent être perçus comme extrêmement forts, dérangeants, voire douloureux et peuvent provoquer des réactions de retrait pour se protéger de cette charge sensorielle.
L’hyposensibilité dans l’autisme : on observe également dans d’autres cas une diminution de la sensibilité aux stimulus sensoriels. Généralement, on note une réaction atypique à la douleur, une insensibilité aux goûts et aux odeurs, et des difficultés à capter certains sons. Pour se sentir pleinement engagé dans son environnement, un individu autiste pourrait alors rechercher activement des sensations sensorielles fortes. Au contraire, dans d’autres situations, il pourrait se retrouver en situation de repli à cause de ce brouillard sensoriel qu’il subit.
Accompagnement et thérapies du TSA
L’autisme n’est pas une maladie, mais une condition du cerveau. Il est donc bon de rappeler qu’il n’existe pas de remède à l’autisme, ou de soin qui pourrait guérir de ce trouble. Cependant, de nombreux moyens sont mis en place pour soulager le quotidien des personnes qui en souffrent, et les aider dans leur bien-être global et leur socialisation.
Une intervention précoce en autisme, suivie d’une prise en charge adaptée permet à un individu atteint d’un TSA de se sentir mieux dans son environnement, de prendre confiance en soi et de développer ses compétences sociales et son autonomie.
Cet accompagnement peut se décomposer en plusieurs étapes :
- Une évaluation initiale : elle repose sur l’observation de symptômes et le diagnostic de l’autisme
- L’élaboration d’une stratégie adaptée : elle doit être travaillée sur la base des résultats du diagnostic
- La mise en place d’un accompagnement : elle est constituée d’une gamme de soins adaptés aux besoins de l’individu
- Le suivi régulier et les ajustements : les progrès et l’évolution du trouble nécessitent des ajustements réguliers
La première étape de l’accompagnement du TSA consiste à identifier correctement les manifestations du trouble. C’est une étape essentielle qui va permettre un accompagnement de l’autisme adéquat. Les antécédents médicaux et familiaux sont examinés, ainsi que le niveau de développement de l’individu. Un bilan auditif, psychomoteur, neurologique et d’orthophonie peuvent être nécessaires pour identifier clairement certains points de blocage.
Le médecin spécialiste, généralement psychiatre (ou neuropédiatre pour l’enfant), observe ensuite les comportements de l’individu à travers des mises en situation pour évaluer les différentes manifestations du trouble qu’il peut présenter.
Enfin, la recherche de troubles associés comme l'épilepsie, le TDAH ou encore des troubles de l’apprentissage sont effectués.
Toute cette évaluation initiale peut être effectuée par une équipe pluridisciplinaire : psychologues, médecins, psychiatres, orthophonistes, pédiatres, ergothérapeutes, etc.
Un diagnostic de l’autisme est posé lorsque l’individu présente des symptômes dans les deux catégories caractéristiques de l’autisme (appelée dyade autistique) présentes dans le Manuel Diagnostique et Statistique des Troubles Mentaux (DSM-5). Ces deux catégories sont :
A - Des déficits persistants dans la communication et les interactions sociales
- Déficits de la réciprocité sociale et émotionnelle
- Déficits de comportements de communication non-verbaux
- Déficits dans le développement et le maintien des relations
B - Un caractère restreint et répétitif des comportements, intérêts et activités
- Comportements moteurs ou verbaux stéréotypés
- Adhésion excessive à des rituels et routines spécifiques
- Intérêts restreints et fixes, anormaux dans leur intensité
- Hypersensibilité ou hyposensibilité aux stimulus sensoriels
Ces symptômes doivent se manifester dès la petite enfance, lors des premières interactions sociales. Ils doivent entraîner une altération significative du comportement social, et ne doivent pas être expliqués par une déficience intellectuelle globale ou un retard du développement.
Une fois le diagnostic posé, la prise en charge de l’autisme débute par l’élaboration d’un suivi adapté. En collaboration avec l’individu autiste (et ses parents, lorsqu’il est enfant) des objectifs spécifiques sont identifiés en fonction des besoins et priorités définis. Un individu aura besoin de soutien intensif pour développer son empathie cognitive et affective afin de faciliter son inclusion sociale, tandis que pour un autre il serait nécessaire de mettre en place des exercices pour améliorer sa communication ou son comportement moteur.
L’autisme est géré grâce à une approche globale. Plusieurs professionnels qualifiés s’allient pour apporter des solutions complémentaires : psychiatre, psychomotricien, orthophoniste, médecin, pédiatre, psychologue. L’aspect psychologique du trouble est important à prendre en compte. En plus du soutien médical, il est nécessaire d’être suivi régulièrement par l’une des thérapies adaptées à l’autisme.
La méthode ABA (Applied Behaviour Analysis)
La méthode ABA, ou Analyse du Comportement Appliquée, est une approche thérapeutique utilisée pour aider une personne atteinte d’un trouble du spectre autistique (TSA) à développer ses compétences et adopter des comportements sociaux normaux. Son objectif est de lui apprendre les codes sociaux et les façons les plus adéquates de se comporter en société grâce au renforcement positif. On l’encourage à répéter des comportements adaptés avec des récompenses, ce qui le pousse à les répéter à l’avenir et à les intégrer.
La thérapie cognitivo-comportementale
La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) est une approche qui se concentre sur les pensées, les émotions et les comportements. Elle vise à identifier et à modifier les schémas de pensées négatifs ou inadaptés, ainsi qu’à acquérir des compétences d’adaptation et des stratégies de gestion du comportement. Elle peut être utile pour traiter l’anxiété, et règle certains soucis du comportement.
La thérapie par le jeu
La thérapie par le jeu est une méthode qui favorise le jeu pour aider au développement et à l’apprentissage, surtout chez les enfants autistes. Technique très douce, elle vise à encourager l’engagement, l’interaction sociale, l’expression, l’intelligence émotionnelle, la créativité et l’apprentissage de compétences à travers des activités ludiques.
La thérapie par l’art
La thérapie par l’art est une technique qui est beaucoup utilisée pour soigner un traumatisme, mais qui peut s'avérer extrêmement libératrice pour un individu qui souffre de l’autisme. Elle utilise différentes formes d’expressions artistiques telles que le dessin, la danse, la peinture ou la sculpture comme moyen de communication pour apprendre à gérer ses émotions d’une manière non-verbale. Elle aide également à développer l’estime de soi.
La thérapie d’intégration sensorielle
La thérapie d’intégration sensorielle est une approche qui vise à aider un individu autiste à mieux traiter et réguler les informations sensorielles de son environnement. Elle utilise des activités et des exercices spécifiques pour stimuler et construire des réponses sensorielles adaptées. Son objectif principal est d’améliorer les sensibilités sensorielles (hyper / hyposensibilité) afin de faciliter le quotidien.
La thérapie de développement social
La thérapie de développement social est une méthode qui se concentre sur l’amélioration des compétences sociales et des interactions avec les autres. Généralement, le professionnel propose des activités structurées destinées à améliorer les compétences de communication, d’interactions sociales, ainsi que la compréhension des normes sociales (parfois implicites). Cette méthode aide à développer l’autonomie, et à aller plus facilement vers les autres.
La psychoéducation
La psychoéducation propose, quant à elle, une approche plus large : combinant la psychologie et l’éducation, elle permet d’établir un programme d’enseignement structuré aux individus atteints de l’autisme mais aussi à leurs familles pour mieux comprendre le trouble, et offre un soutien approfondi pour faire face aux difficultés liées à l’autisme.
Quoi qu’il en soit, une intervention comportementale intensive et un suivi régulier sont nécessaires pour accompagner un individu atteint d’un TSA. Les symptômes peuvent évoluer, parfois perdre ou gagner en intensité : pour cette raison, il est important de faire le point régulièrement avec un professionnel de la santé qualifié.
Une collaboration étroite et une coordination efficace entre les différents professionnels de la santé, les membres de la famille, et parfois les enseignants sont extrêmement importantes pour l’accompagnement d’une personne autiste. En échangeant des informations, en mettant en place des points réguliers, en ajustant le protocole mis en place et en gardant une approche centrée sur la personne, tous les moyens sont mis en œuvre pour faciliter son quotidien !
Le saviez-vous ?
Ce trouble neuro-développemental entraîne un handicap invisible qui est reconnu en France depuis 1996. Pour être accompagné à ce sujet et recevoir de l’aide, il est nécessaire de se rapprocher de la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH) la plus proche.
A retenir
Le trouble du spectre de l’autisme est une condition neurodéveloppementale qui affecte la vie de celui qui en est atteint de différentes manières : interactions sociales, développement moteur, compétences en communication, capacités d’adaptation, autonomie, etc.
On parle de spectre car on observe plusieurs formes de l’autisme, qui correspondent à des critères et une intensité de symptômes plus ou moins élevés. Parmi ces formes, les plus courantes sont : l’autisme infantile, l’autisme Asperger, le trouble désintégratif de l’enfance et le trouble envahissant du développement non spécifié.
Quelle que soit la forme, les symptômes de l’autisme les plus fréquents sont :
- Un déficit d’interaction sociale
- Une incompréhension du non-verbal
- Une difficulté à communiquer
- Des intérêts restreints et obsessionnels
- Des routines et rituels rigides
- Un comportement stéréotypé
- Une hypersensibilité ou hyposensibilité
Ces signes, critères diagnostiques de l’autisme, doivent se manifester dès les premières interactions sociales, altérer significativement le comportement et ne pas être uniquement corrélés à une déficience intellectuelle pour correspondre au trouble.
Son diagnostic peut se faire grâce à l’expertise d’un professionnel spécialisé, comme un psychiatre, un neuropsychologue ou un pédiatre spécialiste du développement de l’enfant.
Une fois les tests diagnostiques ainsi que l’évaluation du développement et du comportement faits, il est possible de mettre en place une stratégie adaptée.
En général, l’accompagnement d’un TSA est multidisciplinaire. En plus des soins prodigués par des orthophonistes, des ergothérapeutes, ou encore des psychomotriciens, un traitement psychologique est nécessaire.
Parmi les thérapies appropriées pour l’autisme, on retrouve :
La thérapie comportementale
- La thérapie par le jeu
- La thérapie par l’art
- La thérapie d’intégration sensorielle
- La thérapie de développement social
- La psychoéducation
Dans tous les cas, un suivi régulier et une collaboration étroite entre tous les acteurs de l’accompagnement sont nécessaires pour favoriser au mieux un épanouissement, une ouverture sociale, une autonomie et plus généralement un bien-être aux personnes atteintes de l’autisme.
Sources
Sylvie Chokron, “Troubles du spectre de l’autisme et troubles de la fonction visuelle : revue critique, implications théoriques et cliniques”, L’information psychiatrique, 2014
Philip Gorwood, “Facteurs génétiques impliqués dans l’autisme”, Le Carnet Psy, 2002
Haute Autorité de Santé, “Autisme et autres troubles envahissant du développement : interventions éducatives et thérapeutiques coordonnées chez l’enfant et l’adolescent”, 2012
Haute Autorité de Santé, “Trouble du spectre de l’autisme”, Argumentaire scientifique, 2018
Dominique Yvon, “Neuro-sciences et autisme”, À la découverte de l’autisme, 2014