Autisme chez l’adulte : 8 signes pour l’identifier

Quels sont les signes ou symptômes de l’autisme chez l’adulte ?

L’autisme n’est pas considéré comme une maladie, mais comme un handicap depuis 1996, en France. On parle de trouble de développement d’origine neurologique ou de neurodiversité pour nommer ce handicap. La neurodiversité favorise l’existence de plusieurs types de fonctionnements neurologiques chez l’être humain.
L’autisme chez l’adulte se manifeste principalement à travers :

1. Le langage et la communication
2. Le comportement
3. Les interactions sociales

Les signes et les symptômes du trouble du spectre de l’autisme (TSA) varient d’une personne à l’autre. L’intensité est donc propre à chacune. Toutefois, la caractéristique commune se repère dans l’affectation de la capacité à communiquer avec l’entourage.
Les signes de l’autisme chez l’adulte se distinguent de ceux de chez l’enfant par l’évolution de la personne liée à l’âge et à l’expérience vécue.
On repère les traits autistiques chez les adultes par la manifestation des signes suivants :

• Signe n°1 : Difficultés relationnelles
• Signe n°2 : Sensibilité sensorielle élevée
• Signe n°3 : Centres d’intérêt spécialisés
• Signe n°4 : Mise en place de routines
• Signe n°5 : Compétences sur-développées dans certains domaines
• Signe n°6 : Problèmes de sommeil
• Signe n°7 : Troubles anxieux
• Signe n°8 : Variabilité et fluctuations de l’expression orale

Signe n°1 : Difficultés relationnelles

L’un des symptômes de l’autisme chez l’adulte concerne les difficultés relationnelles. Cela s’explique par la difficulté à interpréter et à comprendre les codes sociaux tels que le langage corporel ou encore la tonalité dans la voix.
À titre d’exemple, un adulte autiste éprouve des difficultés à distinguer l’humour et le sarcasme. Il arrive parfois qu’il ressente des désagréments à maintenir un contact visuel avec son interlocuteur.
Les relations amicales, amoureuses et familiales sont alors impactées par des difficultés de communication chez l’adulte autiste. Il ne parvient pas à exprimer ses pensées ni à se mettre à la place d’autrui. On parle, dans certains cas, de rigidité de pensée.
L’autisme se repère également par son écoute difficile et son manque d’empathie. Ce comportement peut être perçu comme de l’impolitesse puisqu’il ne décode pas les signaux non verbaux de l’interlocuteur. L’adulte autiste n’a pas conscience qu’il peut offenser la personne qui se trouve en face de lui.

Signe n°2 : Sensibilité sensorielle élevée

Parmi les caractéristiques autistiques chez les adultes, nous pouvons noter la sensibilité sensorielle. Il est fréquent d’observer chez les personnes atteintes d’autisme une sensibilité excessive ou insuffisante aux stimuli sensoriels. Cette sensibilité est appelée trouble du traitement sensoriel ou intégration sensorielle.
Prenons l’exemple d’une personne hypersensible. Il peut être difficile, pour elle, d’être en présence de lumière trop vive ou de sons trop forts.
Comme pour l’hypersensibilité, la personne atteinte d’autisme doit faire face à ce trouble lié au traitement de l’information sensorielle. Un adulte autiste va être confronté à ses stimuli dès qu’il rencontre une nouvelle personne (nouveaux sons, odeurs, images…).
Partant de ce constat, des difficultés sociales chez l’adulte autiste peuvent être remarquables, car il aura tendance à éviter les relations sociales.
Pour définir la sensibilité sensorielle, Josiane Caron Santha, ergothérapeute, prend l’exemple d’un président d’entreprise : “c’est un peu comme si un président d'entreprise recevait simultanément tous les messages courriel, toutes les enveloppes de la poste, incluant les publicités. En plus de devoir gérer le département du courrier, il devrait répondre à toutes les questions de ses employés. Toujours en vaquant à ses tâches précédentes. Il devrait surveiller tout le monde travaillé via un mur d'écrans vidéo. Que ce système comprenait une série de haut-parleurs projetant les voix de tous, les bruits du photocopieur ainsi que tous les téléphones qui sonnent dans l’immeuble.”
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Signe n°3 : Centres d’intérêt spécialisés

Les centres d’intérêt des personnes atteintes d’autisme ont tendance à être spécifiques et spécialisés dans un domaine. En effet, certains adultes touchés par l’autisme sont très bien informés sur des sujets tels que l’aviation, l’ingénierie, l’histoire ou encore les mathématiques.
On remarque un trouble autistique lorsqu’un adulte discute avec un tiers et lui parle de ses centres d’intérêt avec insistance, mais que la personne en face n’éprouve pas d’intérêt particulier pour ce sujet.
C’est alors que des difficultés sociales peuvent apparaître puisque la personne touchée par le trouble du spectre de l’autisme ne parvient pas à anticiper ce que la personne ressent.
Certains professionnels peuvent accompagner les personnes autistes à développer leur plein potentiel grâce à l’éducation inclusive et la formation professionnelle (la structure s’adapte à la personne et non l’inverse).

Signe n°4 : Mise en place de routines

Le quatrième signe pour identifier un trouble du spectre autistique concerne la création d’une routine stricte. Au quotidien, les individus sont confrontés à des imprévus. Toutefois, pour les adultes autistes, il est plus difficile de faire face à des changements.
À titre d’exemple, une visite surprise peut être source d’anxiété pour un autiste. C’est pour cette raison qu’il se crée des routines ce qui engendre un comportement répétitif chez l’adulte autiste.
Cette routine peut prendre différentes formes :

• Ne pas voyager et préférer rester chez soi
• Refuser de manger des nouveaux aliments
• Refuser de tester de nouvelles choses (sports, restaurants, activités…)
• S’imposer des horaires pour faire une tâche précise
• Prendre le même trajet chaque jour

Si l’adulte déroge à cette routine, il peut ressentir de la colère ou devenir anxieux.
Cette routine conduit parfois à un isolement social puisque sa journée est déjà répartie et calculée pour ne pas laisser place à l’imprévu.

Signe n°5 : Compétences sur-développées dans certains domaines

L’adulte autiste peut avoir des compétences très avancées dans un domaine particulier. De plus, il arrive qu’il ait une mémoire hors norme ce qui lui permet, entre autres, de mémoriser des passages d’un livre, voire un livre entier.
Prenons l’étude, publiée dans The National Library of Medicine, qui compare les compétences exceptionnelles lorsqu’une personne est atteinte d’un trouble du spectre autistique et de la population neurotypique. Il en résulte que 30 % des jeunes adultes autistes, participants à l’expérience, ont au moins une compétence exceptionnelle. Ce chiffre est supérieur à celui de la population neurotypique.
Les adultes autistes peuvent regorger de compétences hors du commun dans différents domaines : Réussite à des tâches de reconnaissances visuelles (puzzles, retrouver des formes, restituer une partie d’image…) Compétences vers les activités créatives (musique, dessin…) Aptitude pour le raisonnement non verbal (déduction logique)

Un adulte atteint d’autisme a une pensée visuelle plutôt que verbale. Il préfère la logique à l’irrationnel. Il peut exceller dans certains domaines d’activité et chercher à comprendre un sujet parfaitement. Ils ont tendance à se concentrer davantage sur les détails que la plupart de la population.

Signe n°6 : Problèmes de sommeil

L’autisme chez l’adulte se reconnaît également par des troubles du sommeil. 70 % des personnes atteintes d’autisme présentent des problèmes de sommeil. Cette difficulté à dormir peut s’expliquer par la particularité sensorielle, que nous avons expliquée précédemment.
L’insomnie n’est pas une caractéristique de l’autisme propre à l’autisme, mais elle est souvent associée à une condition autistique.
L’adulte autiste qui ne parvient pas à dormir correctement subit de nombreux éveils nocturnes. Cela nuit à la qualité de la journée, car il ressent de la fatigue et voit ses performances diminuer.
Dans certains cas, l’irritabilité ou encore l’agressivité se manifestent pour contrer cet état d’épuisement.

Signe n°7 : Troubles anxieux

Les problèmes d’anxiété se manifestent souvent chez les individus atteints d’un trouble du spectre de l’autisme. Cela s’explique par des déclencheurs qui sont plus nombreux que chez les personnes neurotypiques.
À titre d’exemple, la rencontre avec une nouvelle personne peut amener de l’anxiété chez un adulte autiste. Il en est de même pour la gestion des tâches quotidiennes, les imprévus, qui peuvent être source d’anxiété.
L’anxiété peut se manifester de plusieurs façons :

• Des sautes d’humeur fréquentes
• Des difficultés de concentration
• Une inquiétude excessive
• Une préoccupation à propos d’un sujet
• Une tendance à la dépression

Certains facteurs tels que la foule, le bruit ou encore le contact physique sont plus susceptibles de provoquer de l’anxiété chez l’adulte autiste.
Les troubles anxieux peuvent provoquer des crises d’angoisse et, dans certains cas, conduire au mutisme.
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Signe n°8 : Variabilité et fluctuations de l’expression orale

Le dernier signe que nous évoquerons dans cet article concerne l’expression orale de l’adulte avec une condition du spectre de l’autisme. Cela inclut la tonalité, l’intonation et l’accent. La façon de s’exprimer à l’oral permet de transmettre des émotions aux interlocuteurs.
L’autisme impacte cette manière de s’exprimer, notamment au niveau du ton de la voix. En effet, certains auront un ton neutre et monotone, tandis que d’autres auront des difficultés à gérer le volume de leur langage (parler trop fort ou trop faible). Il peut y avoir un décalage entre le contexte et la tonalité employée. Par exemple, une personne parle fort alors qu’elle se trouve dans un lieu calme où personne ne parle.

Comment le diagnostic de l’autisme chez l’adulte est réalisé ?

Les signes précédemment évoqués peuvent aider à détecter un trouble du spectre autistique chez l’adulte. Toutefois, pour avoir un diagnostic exact, il est essentiel de consulter un professionnel de la santé. Dans un premier temps, il est tout à fait possible d’échanger avec son médecin traitant sur les symptômes ressentis. Ensuite, il orientera son patient vers un spécialiste si une intervention plus approfondie est jugée nécessaire.
Le diagnostic de l’autisme chez l’adulte repose donc sur plusieurs étapes :

1. Consulter un spécialiste
2. Faire un bilan
3. Restitution du bilan
4. Comprendre les résultats et trouver des solutions

Etape n°1 : Consulter un spécialiste

La première étape pour réaliser un diagnostic de l’autisme chez l’adulte est de consulter un spécialiste. Pour cela, il est possible de faire appel à différents spécialistes :

• Un psychiatre
• Un neurologue
• Un psychologue

Tous les spécialistes ne sont pas des experts dans l’autisme. Contacter le centre de ressources pour l’autisme de sa région peut donc être un bon moyen pour connaître les professionnels à proximité et compétents.
Le médecin joue un rôle majeur dans le diagnostic puisqu’il est le seul à pouvoir l’établir et à délivrer un certificat pour reconnaître le handicap. Ce document est nécessaire à la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH).

Etape n°2 : Faire un bilan

Ensuite, l’étape du bilan et des tests est essentielle pour établir le diagnostic. Il s'agit d’une série d’entretiens et de tests à passer (psychométrie, communication, interactions sociales…).
Les enfants et les adultes n’ont pas les mêmes tests à passer. Ces derniers évoluent en fonction de l’âge du patient.
Les tests peuvent être effectués soit chez le médecin spécialiste, soit dans un centre de diagnostic spécialisé dans le traitement de l’autisme chez l’adulte.
Le professionnel peut faire appel à d’autres experts pour réaliser les tests tels qu’un :

• orthophoniste
• psychologue
• psychomotricien

Pour faciliter cette visite médicale, la personne ayant des tendances autistiques peut préparer cet entretien afin de mieux gérer ses émotions et de limiter ses angoisses.

Etape n°3 : Restitution du bilan

Après avoir réalisé les tests, vient le moment de restituer les observations cliniques afin d’établir un bilan. Cette entrevue permet de prendre connaissance d’un éventuel trouble du spectre de l’autisme et de connaître les prochaines étapes à suivre pour apprendre à vivre avec ce trouble.
Les comptes-rendus des bilans sont également fournis au patient lors de ce rendez-vous. À partir de cette étape pourra être mis en place une prise en charge adaptée et un suivi régulier.
En fonction des résultats et des difficultés repérées dans les tests, le professionnel peut proposer à son patient une aide personnalisée telle qu’un suivi psychologique, un contact avec une association ou encore un suivi orthophonique et/ou psychomoteur. Ces interventions peuvent aider la personne atteinte de ce trouble à développer ses compétences pour une vie autonome.

Etape n°4 : Comprendre les résultats et trouver des solutions

L’annonce des résultats constitue une étape qui peut être complexe et parfois difficile à accepter, car le handicap se concrétise. Plusieurs possibilités peuvent être évoquées à la suite des tests et de la restitution de ces derniers :

• Possibilité n°1 : Les tests confirment la présence du trouble du spectre de l’autisme chez l’adulte.
• Possibilité n°2 : Le diagnostic alerte sur une autre pathologie ou un autre handicap. En effet, certaines pathologies peuvent présenter des similitudes avec les symptômes de l’autisme.
• Possibilité n°3 : Le résultat est négatif.

Le médecin spécialiste guide ensuite son patient vers des solutions ou des aides pour apprendre à gérer le handicap. Il est important de noter qu’aucun médecin ne peut guérir l’autisme. Toutefois, dans certains cas, des médicaments peuvent être prescrits pour traiter certains symptômes causés par le trouble autistique tels que la réduction de l’irritabilité, de l’agressivité, des comportements d’automutilation et de l’anxiété.