Accueil / autisme /

Autisme chez l’enfant : ...

autisme

Autisme chez l’enfant : 8 signes précoces à repérer pour agir

Bénéficier d’un diagnostic précoce est extrêmement utile pour traiter l’autisme chez l’enfant. Il permet de mettre rapidement en place des interventions adaptées afin de favoriser son développement mental, social et psychomoteur.
Quels sont les signes à prendre en compte lorsque l’on a un doute qu’un enfant souffre d’un trouble du spectre autistique ?
Dans cet article, découvrez les 8 signes précoces d’autisme chez l’enfant à repérer pour agir et mettre en place un accompagnement approprié.

Photo de l'auteur de l'article

Rédaction par Eva

Rédactrice web

12 min

Publié le September 22, 2023 (modifié le October 5, 2023)

Autisme de l’enfant : 8 signes précoces à connaître pour agir

Ai-je besoin d'un psychologue ?

Vous avez besoin de faire le point sur la situation d’un enfant que vous accompagnez ?

Image

Comment reconnaître un enfant autiste ? Les signes précoces

L’autisme infantile a été défini en 1943 par le pédopsychiatre Leo Kanner, dans une volonté de le distinguer de la schizophrénie. Ces deux pathologies étaient associées et confondues jusqu’à ce moment.
Ses recherches et explorations ont élargi le chemin de réflexion autour du spectre de l’autisme, ce qui a permis d’établir une définition des critères diagnostiques de cette condition neurodéveloppementale.
Parent, éducateur, assistante maternelle… Les personnes qui participent au développement de l’enfant sont les premières à pouvoir déceler les signes précoces de l’autisme :

  1. Un manque de réciprocité émotionnelle
  2. Une incompréhension du langage non-verbal
  3. Un désintérêt pour l’interaction sociale
  4. Des retards dans le développement
  5. Des intérêts restreints et obsessionnels
  6. Des comportements stéréotypés
  7. Un attachement fort aux routines et rituels
  8. Une sensibilité sensorielle particulière

Signe n°1 : un manque de réciprocité émotionnelle

C’est lors des premiers échanges avec les autres que les parents remarquent, en général, certains indicateurs du trouble. Un enfant autiste peut éprouver des difficultés à recevoir, à comprendre et à traiter la multitude de signaux sociaux et émotionnels qu’il reçoit.
Même s'il en éprouve, il n’arrive pas à comprendre les émotions des autres, et risque donc de réagir de manière atypique dans des situations plutôt émotionnelles (la tristesse d’un deuil, la joie d’une célébration, etc.).
Ses centres d’intérêts, qui sont une réelle source de joie, ne sont généralement pas partagés avec les autres. Si c’est le cas, ils sont alors transmis de manière très pragmatique et concrète.
Dans la vie quotidienne, le manque de réciprocité émotionnelle peut également se traduire par :

  • Une insensibilité à certains événements jugés comme “émotionnels”
  • De la difficulté à lire les émotions sur le visage de l’autre
  • Un manque de compassion et d’empathie
  • Pas ou peu de partage d’émotions
  • Une indifférence aux partages d’émotions des autres

Signe n°2 : une incompréhension du langage non-verbal

Les gestes, l’attitude, les expressions faciales, les postures, le regard… Tous ces éléments qui ponctuent une conversation, et qui influencent fortement les discussions sont ignorés par un enfant autiste. Il éprouve des difficultés à percevoir et à comprendre les signaux non-verbaux et les codes sociaux implicites.
Dans la plupart des cas, l’enfant va prendre en compte de manière littérale l’information qui lui a été transmise. L’ironie ou les gestes contradictoires ne seront pas perçus, ce qui peut causer parfois des erreurs de jugement.
À l’école ou dans son cercle d’ami, l’incompréhension du langage non-verbal est très handicapante pour l’enfant. Ce dernier peut rapidement se sentir rejeté ou mis à l’écart.
L’incompréhension du langage non-verbal s’illustre également dans la vie quotidienne par :

  • Des expressions faciales limitées ou inappropriées
  • Un volume ou un ton de la voix non-adapté au contexte
  • Des gestuelles atypiques et inhabituelles
  • Des postures rigides, inhabituelles, jugées peu naturelles
  • Des malentendus liés à une non-interprétation du langage corporel

Signe n°3 : un désintérêt pour l’interaction sociale

Les difficultés sociales sont parfois caractéristiques de l’autisme. Sachant se construire un monde imaginaire très riche, l’enfant autiste n’éprouve que peu d’intérêts à attirer l’attention, initier un échange, maintenir une relation et partager avec les autres.
Dans une forme de l’autisme sévère, l’enfant peut souffrir d’un repli sur lui-même qui l’isole complètement de la sphère sociale. Dans ce cas, la communication est presque inexistante, rendant les interactions assez rares.
Au quotidien, ce désintérêt pour l’interaction sociale peut se manifester par :

  • Une absence de gestes pour saluer ou pour accompagner le discours
  • Une fuite du contact visuel ou, au contraire, regard fixe dans les yeux
  • Peu ou pas de réaction à l’appel du prénom ou aux questions
  • Un manque de prises d’initiatives sociales
  • Un éloignement des activités en groupe et des événements

Signe n°4 : des retards dans le développement

Les retards de développement sont courants chez l’enfant atteint d’autisme. Ils se manifestent dans plusieurs domaines du développement : le langage, la communication, les compétences sociales, la motricité fine et globale, l’autonomie, et la capacité d’adaptation.
C’est souvent un des premiers indicateurs que les parents remarquent, et pour lequel ils consultent un professionnel. L’enfant peut avoir un retard significatif dans le développement du langage, une grande difficulté à établir des liens avec son entourage ou encore ne pas savoir développer sa motricité.
Dans la vie de tous les jours, les retards de développement de l’enfant autiste peuvent être :

  • Un retard dans le développement du langage, ou son usage atypique ou répétitif
  • Une incompréhension des règles sociales implicites
  • Des difficultés à attraper des objets, tenir un crayon, faire des mouvements
  • Une inconscience des dangers et risques de ses actions pour sa santé

Cependant, il est à noter que les retards dans le développement cognitif ne concernent pas le syndrome d’Asperger. Cette forme de l’autisme ne provoque pas de retard mental chez l’individu, au contraire : il a généralement un quotient intellectuel normal à supérieur à la moyenne.
Au contraire, un retard de développement chez l’enfant n’est pas systématiquement synonyme d’autisme. Ce dernier peut avoir un retard en fonction du contexte de vie, de l’environnement où il grandit, etc. Il est alors important d’établir un diagnostic pour déterminer les réelles sources du trouble.

Signe n°5 : des intérêts restreints et obsessionnels

L’intérêt très spécifique et obsessionnel autour d’un sujet inhabituel est davantage observé chez l’enfant Asperger. Recherchant la stabilité et la sécurité, il s’intéresse à certains éléments qui vont l’aider, lorsqu’il se plongera dedans, à réguler son stress et à se sentir bien.
Ces centres d’intérêts sont jugés comme anormaux (non pas par leur valeur, mais par leur différence à la norme) car l’enfant y consacre un temps conséquent et impactant dans son quotidien, ou car l’objet de son intérêt est peu commun.
Ce comportement autistique est susceptible de se retranscrire chez l’enfant par :

  • Un attachement ou une collection d’objets inhabituels : des piles, des horaires de bus, etc.
  • Des journées qui se composent autour de cette obsession restreinte
  • L’accumulation de connaissances exceptionnelles sur un sujet pour certains
  • Le développement d’une véritable expertise sur un sujet donné en autodidacte

À lire aussi : Syndrome d’Asperger : 8 signes pour le reconnaître

Signe n°6 : des comportements stéréotypés

Dans le trouble du spectre autistique, les comportements stéréotypés désignent des attitudes répétitives et ritualisées. Ces comportements peuvent être physiques, verbaux, ou liés à des intérêts spécifiques.
On observe généralement chez l’enfant un comportement moteur répétitif, comme le balancement du corps d’avant en arrière, des mouvements de torsion, ou le tapotement des mains. Les stéréotypies peuvent également être d’origine verbale (répétitions de mots, phrases ou sons) ou d’interaction (alignement des objets, rigidité dans l’action).
Ces comportements sont en réalité un mécanisme d’adaptation. Ils sont effectués dans un but de régulation du stress et de l’anxiété, souvent causés par un environnement nouveau ou anxiogène pour l’enfant.
Dans la vie quotidienne, il est possible d’observer des comportements de l’enfant stéréotypés tels que :

  • Un battement, tapotement, ou mouvement des mains à répétition
  • La répétition de mots, phrases ou expressions plusieurs fois d'affilée (écholalie)
  • Un balancement du corps d’un côté à l’autre
  • Une reproduction des mêmes gestes précis dans la manière de manger ou jouer

Signe n°7 : un attachement fort aux routines et rituels

Routine et autisme peuvent être liés : tenir des routines et des rituels avec une certaine rigidité peut parfois être révélateur de ce trouble.
Cet attachement à la répétition, également observable par les comportements répétitifs et stéréotypés, ou la fascination pour des sujets restreints, aide l’adulte autiste comme l'enfant autiste à garder l’équilibre dans son environnement extérieur, qui lui semble souvent étranger.
Il retrouve dans ces routines une constance qu’il recherche pour se sentir en sécurité, et produit une véritable résistance au changement, même le plus petit. Une modification dans l’emploi du temps peut, par exemple, devenir source d’angoisse.
L’attachement fort aux rituels et routines est observable dans le quotidien par :

  • La répétition des mêmes étapes très précises pour se préparer
  • Un alignement des jouets ou certains objets dans un ordre précis
  • Une alimentation rigide, structurée, et souvent très sélective
  • Une réaction intense à l’interruption ou à la modification d’une routine

Signe n°8 : une sensibilité sensorielle particulière

Les troubles sensoriels, repérés davantage par des professionnels de la santé, sont également caractéristiques de l’autisme.
On observe en général soit une hypersensibilité, soit une hyposensibilité à l’environnement. L’enfant peut alors réagir de manière inhabituelle ou intense aux stimulis sensoriels tels que : le son, la lumière, une texture, une odeur ou un goût.
L’hypersensibilité dans l’autisme peut se manifester par :

  • Une sensibilité à la lumière vive : des néons, le soleil, etc.
  • Une captation fine des bruits qui peut rapidement devenir douloureuse
  • Le refus de manger un aliment à cause de son odeur
  • Une alimentation très sélective, notamment par leur texture et leur goût

L’hyposensibilité dans l’autisme, quant à elle, se caractérise par :

  • Une attraction pour les objets lumineux et brillants
  • Une captation difficile des bruits et un besoin de sons puissants
  • Un odorat moins développé donc une difficulté à distinguer les odeurs
  • Une alimentation inhabituelle (ingurgitation d’aliments non-comestibles)

À lire aussi : Hypersensibilité : 14 symptômes qui prouvent que vous êtes hypersensible

Comment agir face à un diagnostic potentiel d’autisme chez son enfant ?

Manque d’interactions, comportements stéréotypés, intérêts très restreints… Certains signes peuvent être source d’inquiétude pour les parents, qui ne savent pas comment réagir pour accompagner au mieux leur enfant. Le diagnostic est parfois tardif, et devient une source de stress supplémentaire chez les parents.
L’approche et la compréhension des troubles neuro-développementaux a beaucoup évolué ces dernières années. Les recherches en accroissement concernant le trouble du spectre de l’autisme permettent aux personnes concernées d’être de mieux en mieux conseillées et accompagnées.
Et puisqu’il s'agit d’un trouble du développement et du fonctionnement cérébral, il est important de repérer ses signes précoces pour assurer une prise en charge adaptée. Cette dernière va permettre une évolution positive et significative.

Que faire si vous soupçonnez que votre enfant est autiste ?

Si vous soupçonnez que votre enfant souffre d’autisme, il peut être intéressant de porter une vigilance particulière aux signes caractéristiques : observez son comportement, notez les signes d’éventuels retards de développement ou certains comportements atypiques. Ainsi, vous pourrez vous adresser à un professionnel de la santé.
Le pédiatre ou le médecin traitant sont les premiers interlocuteurs vers qui se tourner. Ils pourront débuter une évaluation clinique complétée, ensuite, par des professionnels spécialisés dans l’identification des symptômes associés au trouble, et d’écarter certaines comorbidités.

Le processus de diagnostic de l’autisme

Après avoir relevé des premiers éléments de repérages vous-même (troubles du développement ou du comportement, manque d’interaction sociale, etc.) il est important d’effectuer un examen clinique pour obtenir une confirmation du diagnostic.
Celui-ci s’établit généralement à l’issue d’un bilan complet réalisé par plusieurs professionnels de la santé. Une observation complète est effectuée, tant au niveau cognitif qu’au niveau comportemental ou émotionnel.
Pendant cette première phase du diagnostic, l’enfant est susceptible de répondre à des questionnaires, des tests spécifiques à l’autisme (L’ADI-R, la WAIS 4, l’ADOS 2, etc), d’être observé lors de mises en situation ou d’être soumis à des examens complémentaires (neurologiques, psycho cognitifs, psychomoteurs, etc.).
Ensuite, il sera question de rechercher les troubles associés à l’autisme. Ceux-ci peuvent être d’origine totalement différente : un TDAH, un retard de langage, des troubles du sommeil, de l’épilepsie, des TOC, de l’anxiété ou un début de dépression
Un bilan complet initial et la recherche de troubles associés sont des éléments essentiels pour l’accompagnement d’un enfant autiste. Ils vont permettre d’établir une stratégie adaptée afin d’assurer au mieux son suivi.
Un diagnostic de l’autisme infantile est confirmé par un professionnel lorsqu’il observe des signes d’un trouble de la communication et des interactions sociales, mais aussi des comportements et intérêts restreints, répétitifs et stéréotypés. Ces derniers doivent se manifester dès la petite enfance, et altérer le comportement social de l’enfant.

Les professionnels à consulter

Le diagnostic et le traitement de l’autisme nécessitent plusieurs consultations chez les professionnels de la santé. Ceux-ci pourront produire un bilan et assurer un suivi complet, grâce à leurs spécialisations.
En première intention il est bon de consulter le médecin traitant ou le pédiatre de l’enfant qui sera capable de repérer ou de confirmer les premiers signaux d’un développement neurologique atypique. Il pourra, ensuite, orienter le parent vers des spécialistes, adaptés aux problématiques rencontrées par l’enfant.
Les spécialistes susceptibles d’intervenir dans l’accompagnement de l’autisme sont les suivants :
Le pédopsychiatre : spécialiste des soins de l’enfant, il pourra proposer des options de traitement et de gestion du comportement en fonction de la situation de l’enfant.
Le neuropsychologue : il évalue le développement neurologique de l’enfant en étudiant le lien entre son cerveau et ses fonctions cognitives.
L’ORL : un médecin ORL effectue généralement un bilan complémentaire pour évaluer la sensibilité auditive, l’odorat et le goût, et les éventuelles difficultés de langage.
L’orthophoniste : il évalue et traite les troubles de la communication, notamment l’écholalie et les difficultés de langage verbal et non-verbal.
L’ophtalmologiste : le rôle de l’ophtalmologiste est d’évaluer la vision, la coordination des yeux et la sensibilité visuelle de l’enfant, et d’y apporter des soins si nécessaires.
L’ergothérapeute : il aide l’enfant à développer ses compétences sensorielles, motrices et son autonomie.
Le psychologue : être accompagné par un thérapeute spécialisé dans les troubles du spectre de l’autisme est essentiel pour travailler sur son comportement, son développement social et son autonomie !
À partir des observations initiales, et avec l’appui d’études cliniques et d’expérimentations sur le sujet, le psychologue est en mesure de proposer le suivi le plus adapté à l’enfant pour assurer un traitement efficace.
Plusieurs méthodes sont applicables pour accompagner un enfant autiste, notamment la thérapie cognitive et comportementale, thérapie de l’intégration sensorielle, la thérapie d’échange et de développement (TED), ou encore la mise en place d’un programme éducatif individualisé (PEI) en collaboration avec le parent.
L’accompagnement est toujours mis en place en fonction de l’âge du diagnostic, de la sévérité de l’autisme, et du degré des retards moteurs, cognitifs et sociaux de l’enfant. Un traitement médicamenteux est prescrit en seconde intention, en cas de troubles du comportement résistants ou de comorbidités. Une intervention précoce pour l’autisme est particulièrement intéressante !

Le saviez-vous ?

En France, des structures aident et guident les parents dans les démarches à suivre lors d’une suspicion de troubles du spectre autistique (TSA). Si vous avez besoin d’être accompagné, vous pouvez vous adresser à un centre ressources autisme (CRA) proche de chez vous.
Leurs missions principales sont :

  • D’accueillir, d’écouter et d’orienter les publics
  • De fournir leur appui à la réalisation de bilans diagnostics
  • De participer au développement des recherches dans ce domaine

À retenir

L’autisme de l’enfant est une condition neurodéveloppementale qui affecte le comportement, le développement et la capacité de communication. Elle peut se manifester par plusieurs signes :

  • Un manque de réciprocité émotionnelle
  • Une incompréhension du langage non-verbal
  • Un désintérêt pour l’interaction sociale
  • Des retards dans le développement
  • Des intérêts restreints et obsessionnels
  • Des comportements stéréotypés
  • Un attachement fort aux routines et rituels
  • Une sensibilité sensorielle particulière

Qu’il soit léger ou sévère, son diagnostic est important pour assurer une prise en charge appropriée et efficiente. Il est généralement annoncé à la suite d’examens pluridisciplinaires effectués par des professionnels dans le domaine de la pédiatrie, de la neurologie, de la psychiatrie, du développement moteur et langagier.
En plus du soutien et des soins apportés par les professionnels, le rôle du parent est central ! Il est son accompagnant et son interlocuteur privilégié, notamment lors de la mise en pratique de programmes psychoéducatifs.
Après l’annonce du diagnostic, il est tout à fait normal de se sentir déstabilisé et d’avoir besoin d’aide ! Il peut être intéressant pour le parent, s'il en ressent le besoin, d’être accompagné par un professionnel.

Sources

Silvia Elena Tendlarz, “Enfants Autistes”, La cause Freudienne, 2011
Frédérique Bonnet-Brilhault, “Prise en charge de l’enfant autiste”, La Revue du Praticien, 2019
HAS, “Trouble du spectre de l’autisme - Signes d’alerte, repérage, diagnostic, et évaluation chez l’enfant et l’adolescent”, 2018
Amaria Baghdadli, “Troubles autistiques : du repérage des signes d’alerte à la prise en charge”, Contraste, 2006

Rejoignez Christèle dans une Newsletter SANS FILTRE !

Rentrez dans un espace où on bouscule les idées reçues sur la santé mentale

Photo de Christèle Albaret

Rejoignez Christèle dans une Newsletter SANS FILTRE !

M'inscrire