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8 symptômes d’une dépression post partum chez le papa

Devenir père est une véritable aventure : vous accueillez un nouveau membre dans la famille, et les premiers instants avec le bébé sont précieux ! La parentalité est une expérience unique, remplie de joie et de challenges à relever.


Cependant, son chemin est parfois semé d’embûches difficiles à surmonter : nouvelles responsabilités, quotidien chamboulé, montées de stress… Il est très fréquent que les parents se retrouvent débordés et chamboulés pendant quelque temps.


Pendant les premiers mois avec bébé, la fatigue émotionnelle et psychologique touche aussi bien la maman que le père. Ces derniers sont aussi susceptibles de souffrir de la dépression post partum du papa, dont on parle beaucoup moins que de celle de la maman.


Elle relève pourtant d’une détresse psychologique bien réelle et importante. Alors, quels sont les symptômes d’une dépression post partum paternelle ?

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Rédaction par Margaux

Rédactrice web

12 min

Publié le April 26, 2023 (modifié le December 7, 2023)

Signes et symptômes de la dépression postnatale (post partum) du père

Risque de dépression post-partum chez le père ou co-parent

Vous êtes nouveau papa, mais votre moral est au plus bas ? Vous avez l’impression d’être dépressif ?

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Comment reconnaître la dépression post partum paternelle ?

Lorsque l’on devient papa de grands changements s’opèrent : les nuits sont plus courtes, les journées bien remplies, et les nouvelles responsabilités imposent un certain niveau de stress.
C’est un événement important qui provoque un remaniement dans l’ensemble des sphères de la vie : le quotidien à la maison, les relations sociales, la carrière professionnelle ou encore les activités de loisirs.
Pendant plusieurs mois après l’arrivée du nourrisson, les parents apprennent et s’organisent du mieux possible pour continuer à garder un équilibre dans la vie privée et professionnelle, mais aussi dans la vie sociale et familiale ! À ce moment, difficile de penser à la dépression. Et pourtant, c’est souvent avec sa propre personne que l'équilibre est le plus précaire : de nombreux papas s’oublient à l’arrivée du bébé et mettent de côté leurs propres besoins.
La dépression post partum du papa, concernerait 10% d'entre eux, tandis qu'elle reste un événement très peu traité. Toutefois, les recherches sur la période périnatale mettent l’accent sur ce trouble, plus difficile à déceler chez les hommes.
Les 8 premiers signes d’alerte de la dépression périnatale du père sont :

  • Une fatigue intense et constante
  • Un sentiment de tristesse continu
  • Une perte d’intérêt pour les activités
  • Des sautes d’humeur fréquentes
  • Une sensation d’impuissance
  • Des conflits dans le couple
  • Un comportement dépendant
  • Des ruminations et pensées noires

Symptôme n°1 : une fatigue intense et constante

L’accueil d’un nouveau membre dans la famille est toujours synonyme d’effervescence : il faut aménager un nouvel espace, réorganiser les plannings, trouver un équilibre et continuer à penser à tous les “à côté” tout en aidant le bébé à prendre ses marques avec vous, et ça fatigue !
La fatigue physique et psychologique est normale en période post partum. C’est un moment de vie chargé et qui cause de nombreux troubles du sommeil, mais les moments de joies et d'accalmies permettent à chacun de reprendre son souffle pour repartir de plus belle.
Cependant, lorsque la sensation de fatigue est constante et persistante, que vous avez l’impression qu’elle vous accable et vous handicape au quotidien, il est possible qu’un trouble sous-jacent existe.
L’insomnie ou l’hypersomnie (parfois narcolepsie) est l’un des signes les plus fréquents de la dépression post partum du papa : la tension émotionnelle est lourde, votre esprit vous paraît épuisé. Vous fonctionnez au ralenti, et vous en souffrez.

Symptôme n°2 : un sentiment de tristesse continu

L’arrivée imminente d’un bébé est un événement heureux pour la grande majorité des parents, lorsqu’il ne s'agit pas de déni de grossesse ou d’un accouchement potentiellement dangereux qui pourrait générer des inquiétudes. Après 9 mois d’attente, d’idéalisation et d’appréhension, il est enfin temps d’ouvrir un nouveau chapitre !
Pourtant, malgré toute cette exaltation autour de vous, vous ressentez un fort sentiment de tristesse qui ne vous quitte pas. Vous vous sentez submergé par des vagues de peine et de désespoir. En bref : vous avez le cafard depuis un moment, même après cette fameuse période du baby blues.
Dans la dépression post partum du papa, un sentiment permanent de tristesse s'installe. Il vous accompagne du lever au coucher, et vous empêche de profiter de ces moments si précieux. Souvent, votre tristesse est cachée pour ne pas inquiéter sur votre mal-être. On parle alors de dépression souriante : vous souffrez à l’intérieur, mais vous ne montrez rien à l’extérieur.
Vous ressentez cependant une réelle détresse émotionnelle, et vous avez l’impression que cette tristesse ne vous quittera pas.
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Symptôme n°3 : une perte d’intérêt pour les activités

Les jours qui ont suivi l’accouchement de votre compagne ont provoqué une totale déconnexion entre votre cerveau et vos émotions et ressentis. Malgré cette nouvelle étape de vie, vous vous sentez complètement déconnecté de tout ce qui vous entoure : de votre vie avec bébé, mais aussi de vos activités professionnelles et personnelles.
Il est vrai que la parentalité est, pour de nombreux parents, une période qui nécessite un certain temps d’adaptation. Mettre en place de nouvelles habitudes, prendre ses marques avec bébé, concilier sa vie professionnelle et sa vie privée (et éviter le burn out, par exemple)… Pendant cette période, il est normal de mettre de côté certaines activités.
Cependant, lorsque plus rien n’a de goût ni d’importance, même une passion ou un loisir auparavant important, on peut suspecter un état dépressif. De surcroit, ce symptôme de la dépression post partum du papa est difficile à gérer, puisque vos proches remarquent votre retrait social et votre désengagement global. Vous avez des difficultés à interagir avec votre enfant, et votre motivation est au plus bas.
Dans la majorité des cas, cette perte d’intérêt est générale, peut être fortement accentuée par le manque de sommeil, le stress et l’anxiété que génère cette période toute particulière. Elle provoque de nombreux retentissements sur le lien entre le père et l’enfant.

Symptôme n°4 : des sautes d’humeur fréquentes

Depuis l’arrivée de bébé, vous êtes assez irritable. Vous souffrez de sautes d’humeur fréquentes : colère, tristesse, joie intense, désespoir, mélancolie, etc. Toutes ces émotions se succèdent en une seule journée, et vos proches ne savent plus sur quel pied danser avec vous.
Les sautes d’humeur sont symptomatiques d’un mal-être intérieur, et génèrent souvent des malaises avec vos proches. Votre partenaire ne comprend pas votre humeur changeante, et le lien d’attachement père - enfant est impacté. Au travail, vos collègues peuvent vous trouver distant ou colérique et des conflits peuvent éclater.
L’irritabilité et la colère sont des émotions souvent ressenties par des nouveaux papas qui n’arrivent pas à prendre leurs marques auprès du nouveau-né, et qui en souffrent profondément. Parfois, les changements d’humeur sont extrêmes, et les attaques de panique ou les crises d’angoisse en sont des signes alarmants.
Pendant la période post partum, la communication dans le couple est primordiale. Chaque partenaire peut ressentir un malaise face à cette nouvelle prise de responsabilité, et il est important de partager ses ressentis pour trouver, ensemble, des solutions.

Symptôme n°5 : une sensation d’impuissance

De nombreux nouveaux papas en dépression le verbalisent : “Je me sens inutile, j’ai l’impression d’être incapable et impuissant”. Après 9 mois de soutien pour votre partenaire, vous attendiez avec impatience l’arrivée du nourrisson pour enfin pouvoir créer du lien avec bébé.
Mais voilà, vous vous rendez compte que votre enfant à besoin, pour se développer, des ressources et d’une attention particulière de la part de la maman. Vous vous sentez alors mis à l’écart de la parentalité, comme intru dans votre propre cocon familial, presque coupable de ne pas pouvoir apporter de votre personne autant que vous l’imaginiez.
Ce sentiment de solitude peut renvoyer à certaines blessures du passé. Les nouveaux papas qui ont déjà ressentis cette peur de se sentir abandonnés, ou cette angoisse d’être rejeté, appréhendent particulièrement les premiers moments avec le bébé.

Bon à savoir

L’impuissance est une caractéristique commune à tous les types de dépression : vous vous sentez impuissant face aux autres, mais également face à vous-même. Le combat est alors difficile, et paraît même insurmontable lorsque l’on y fait face seul.


C’est pour cette raison qu’il est important de faire le point sur son état psychologique, et d’oser demander de l’aide pour se soigner. Tout le monde, à un moment de sa vie, peut souffrir d’un épisode dépressif. Naturellement, tout le monde a le droit d’avoir de l’aide pour en sortir !

Symptôme n°6 : des conflits dans le couple

La crise de couple est parfois inévitable après l’accouchement, surtout lorsque l’un des deux parents souffre d’une surcharge émotionnelle, comme dans la dépression post partum du papa.
Ce qu’on appelle le baby clash, c’est cette crise conjugale, jonchée de doutes, de cris et de pleurs, qui fait suite à l’arrivée de ce nouveau membre dans la famille. Elle est due à la pression et à la mésentente entre les transmissions de valeurs, de règles d’éducation et de partage des tâches entre les deux parents.
Cependant, dans la dépression périnatale, les conflits dans le couple proviennent plutôt du mal-être d’un des partenaires. La place du père est parfois floue, et il est difficile de s’entendre pour trouver son rôle envers l’enfant.
Cette dépression est également synonyme d’augmentation des violences dans le couple. Les accès de colère que peut rencontrer le papa dépressif mènent parfois à de violentes altercations, qui se terminent par des gestes ou paroles remplies d’agressivité.
Parfois, cette mésentente se traduit jusque dans l’intimité. On observe, dans certains cas, une impuissance chez l’homme, une peur de l’acte sexuel ou une baisse de libido en période post partum.
À lire aussi : Sexualité après l’accouchement : comment retrouver votre désir sexuel ?

Symptôme n°7 : un comportement dépendant

Une naissance est un événement heureux qui génère cependant un haut niveau de stress chez les parents. Vous souhaitez le meilleur pour votre enfant, et vous aimeriez être sur tous les fronts pour gérer au mieux son éducation.
Mécanisme naturel de votre organisme, ce stress peut cependant s’avérer nocif lorsqu’il est subi sur le long terme. Si vous avez tendance à adopter des comportements compensatoires pour faire face à la haute pression de la parentalité, vous pouvez être davantage à risque de développer une addiction, par exemple :


L’auto-anesthésie déclenchée par un comportement addictif est un moyen de sortir mentalement de ses difficultés et de son quotidien, mais elle n’est pas une solution saine et définitive à la dépression périnatale.

Symptôme n°8 : des ruminations et pensées noires

Devenir papa est parfois un processus qui ouvre la porte à une réelle crise identitaire. Pendant les mois précédents ou suivant la naissance de l’enfant, vous pouvez vous demander si être papa correspond à vos envies et besoins profonds.
Plus généralement, vous pouvez vous demander si vous avez fait les bons choix, mais aussi si vous réussirez à choisir les bonnes options pendant toute votre vie en tant que parent.
Cette pression psychologique quant au rôle paternel occupe toutes vos pensées, et vous commencez à ruminer. Vous éprouvez parfois des regrets, d’autres fois des remords et vous avez beaucoup de mal à vous projeter dans l’avenir puisque votre esprit est obsédé par vos actes passés.
Traumatismes passés, mauvaises décisions, comportements agressifs, évitement du bébé, retrait social… Votre esprit est tourmenté, vous n’êtes plus connecté à vos proches, et vos doutes se transforment petit à petit en idées noires.
Lorsque la dépression devient sévère, c'est-à-dire, lorsque celle-ci s'aggrave, il est important de tirer la sonnette d’alarme. Les pensées suicidaires sont le signe le plus criant d’un mal-être profond, et doivent réellement être prises en compte pour éviter toute complication ou mise en danger.

Quels sont les facteurs de risque à repérer pour prévenir la dépression du papa ?

La dépression du père est induite par de grands bouleversements émotionnels : vous avez un nouveau rôle à tenir, de nouvelles responsabilités, et vous débordez d’un (trop) plein d’émotions. Mais comment repérer les signaux précoces d’une dépression post partum du papa ?
Pour prévenir la dépression paternelle, il est d’abord important de connaître et d’identifier les signes avant-coureurs, présents notamment pendant la grossesse, tels que :

  • Des crises d’angoisses face à l’arrivée du bébé
  • Une grande nervosité à l’approche de la date du terme
  • Une sensibilité accrue tout au long de la grossesse
  • Une fatigue psychique qui altère le quotidien
  • La présence de certaines troubles psychosomatiques


Il est également important de repérer d'autres facteurs de risque qui peuvent favoriser l'apparition d'une dépression post-partum chez le papa : \

  • Des antécédents de dépression : les pères ayant soufferts d’épisodes dépressifs au cours de leur vie sont plus susceptible d’être vulnérables pendant la période post partum.
  • Une dépression chez la maman : de nombreux pères dont la partenaire est atteinte de dépression, souffrent également de symptômes dépressifs.
  • Un rapport dysfonctionnel avec sa propre mère : il arrive que la naissance d'un enfant réactive dans la psyché du père des traumatismes, angoisses et conflits dont il a pu souffrir lorsqu'il était lui-même enfant. Les débuts avec bébé deviennent alors des moments d'introspection qui peuvent s'avérer douloureuses, particulièrement si il porte en lui une blessure émotionnelle.

Bon à savoir

La paternité est un événement marquant dans la vie d’un homme, qui provoque un remaniement de toutes les sphères de sa vie.


Elle peut parfois prendre une dimension traumatique lorsqu'une de ces sphères est altérée. Il est alors important de prendre en compte cette détresse psychologique qui peut être ressentie par le papa : afin de préserver sa santé mentale, mais aussi de lui permettre de construire un lien affectif satisfaisant avec son enfant.

Quelles sont les solutions ?

Les solutions pour sortir d'une dépression post partum parternelle sont plurielles. Le point fondamental est de s'autoriser, d'abord, à libérer la parole. Cette forme de dépression est peu abordée, tant par le manque de recherches autour du sujet que par la crainte légitime de certains pères d'exprimer ce qu'ils traversent.
Nombreux sont les papas qui se sentent coupables ou non légitimes face au fait de ressentir ces symptômes. Il est souvent plus complexe pour eux de s'autoriser à verbaliser cette souffrance et de demander de l'aide (que ce soit celle de l'entourage ou des professionnels de santé mentale). Pourtant, le post partum est un moment capital pour le papa et l’enfant : c’est à cet instant que se développe le lien d’attachement. Il est donc important de repérer les premiers signes de ce trouble de l’humeur et de trouver des solutions pour en sortir rapidement.
La prévention est la première arme contre le mal-être post accouchement : pour accueillir au mieux l’enfant et se préserver en tant que parents malgré les potentielles épreuves, il est important de s’informer sur la parentalité pour bien vivre le post partum. Vous pouvez vous rapprocher de professionnels de la santé, notamment de psychologues, médecins ou pédiatres pour échanger sur vos doutes et besoins.
Au moment de l’accouchement et jusqu’à la sortie de la maternité, vous aurez le soutien des équipes soignantes pour construire vos premiers moments en tant que papa. Il peut être nécessaire, dans cette période post-partum, de se rapprocher ensuite d'un psychologue qui vous permettra de préserver vos ressources et les solliciter à bon escient.
Certains traumatismes non traités peuvent être des obstacles à la parentalité. Certaines psychothérapies comme la thérapie cognitivo comportementale ou la thérapie interpersonnelle sont idéales pour apprendre à gérer cette transition de rôle et cette période bouleversante. Parfois, une thérapie conjugale ou un accompagnement familial peut également être bénéfique.
Si les symptômes liés à votre dépression vous handicapent au quotidien, un traitement médicamenteux peut vous être prescrit par un psychiatre ou un médecin traitant. Il va vous permettre de réguler les neurotransmetteurs dysfonctionnels afin de soulager les symptômes ressentis.
Enfin, il existe des groupes de parole pour les pères dans lesquels vous pourrez vous exprimer sur vos difficultés avec liberté et bienveillance !

A retenir

La dépression post partum du papa est une pathologie, encore aujourd’hui, sous-évaluée. Les pères sont pourtant nombreux à ressentir un profond mal-être à la suite de la naissance de leur enfant : difficulté à trouver sa place, nouvelles responsabilités, déséquilibre avec la vie professionnelle, conflits conjugaux… De nombreux facteurs peuvent être responsables de la détresse du papa.


C’est un trouble complexe à repérer, puisque la parole n’est pas encore totalement libérée concernant les difficultés liées à la paternité. Cependant, de nombreux signaux permettent de repérer un état dépressif post partum chez le papa, notamment la sensation d’impuissance, une irritabilité, un comportement d’évitement et des ruminations.


Il est important d’améliorer la compréhension de la dépression du père pour prévenir au mieux, et aider les pères concernés à trouver rapidement des solutions pour vivre au mieux sa parentalité.

Sources

Dépression paternelle et périnatalité, Daniela Luca et Monique Bydlowski, 2001


Effects of male postpartum depression on father-infant interaction : The mediating role of face processing, Michigan Association for Infant Mental Health, 2019


Dépression paternelle du post partum : revue de la littérature, la Presse Médicale, 2015


La dépression périnatale paternelle, Marianne Dollander, 2004

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Photo de Christèle Albaret

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