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Dépression existentielle : 5 symptômes pour reconnaître la crise et la soigner

Quel est le sens de la vie ? Comment trouver un but à mon existence ? Pourquoi suis-je ici, sur terre ? Ces interrogations, comme tant d’autres questions existentielles, ont déjà traversé l’esprit de la majorité d’entre nous.
On les appelle les questions existentielles, puisque ce sont des interrogations fondamentales pour lesquelles on ne trouve pas de réponse consensuelle et clairement définie.
Dans la majorité des cas, ces idées restent quelque temps dans la tête puis disparaissent, chassées par de nouvelles pensées. Mais il arrive parfois que celles-ci perdurent et résonnent dans l’esprit jusqu’à devenir obsessionnelles.
Lorsque cette quête de sens devient la source d’une réelle souffrance psychique, on parle alors de dépression existentielle.
À travers cet article, découvrez les 5 symptômes d’une dépression existentielle, et les moyens d’y remédier.

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Rédaction par Margaux

Rédactrice web

9 min

Publié le July 4, 2023 (modifié le January 18, 2024)

Quels sont les symptômes d'une dépression existentielle ?

Suis-je en dépression ?

Vous ressentez un mal-être profond ? Vous avez besoin d’être éclairé sur votre état mental ?

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Qu’est-ce que la dépression existentielle ?

La dépression existentielle est une forme de dépression associée à un sentiment de vide existentiel, de manque de sens et de but dans la vie. Ses caractéristiques principales sont similaires à celles d’une dépression dite classique puisqu’elle se manifeste par :

  • Le sentiment de tristesse permanent
  • La fatigue constante et généralisée
  • Le désintérêt pour toute activité


Cependant, la présence d’autres signes bien précis caractérisent cette dépression de type existentielle : le ressenti d’un profond vide intérieur, les questionnements constants sur le sens de la vie, l’objectif de l’existence humaine, etc.
Ces états émotionnels sont rencontrés par une proportion égale d’hommes et de femmes, contrairement à d’autres types de dépression comme l’état dépressif post-partum qui est davantage vécu par les mères. Cependant, on remarque une potentielle prédisposition à ce trouble chez les hauts potentiels intellectuels.
En effet, un lien entre le trouble dépressif et les personnes à haut potentiel intellectuel a été observé : du fait de leur hypersensibilité, leur idéalisme et leur détail de la cohérence, les HPI se posent naturellement beaucoup de questions existentielles, profondes et complexes, et auraient plus de mal à se satisfaire de l’absence de réponses cohérentes. On parle alors de dépression existentielle chez le surdoué.
Ces questions existentielles qui sont la source de cette souffrance ont été catégorisées en 4 grandes thématiques par Irvin Yalom, psychothérapeute et professeur en psychiatrie :

  • La réflexion sur la mort : elles sont entraînées par la confrontation avec la mort, notamment lors d’un deuil difficile
  • La quête de la liberté : elle est liée à l’incohérence de la structure extérieure face à ses propres besoins et envies
  • La peur de l’isolement : elle apparaît lorsque l’on se sent en décalage avec les autres, un manque de compréhension dans les échanges interpersonnels
  • Le manque de sens : elle est le résultat de questions sans réponses, notamment concernant le but à atteindre dans une vie


Les conséquences d’une dépression existentielle sont nombreuses : profond désespoir, anxiété, perte totale d’intérêt pour les activités du quotidien, anxiété sociale ou encore phobie de l’école… On observe des retentissements sur toutes les sphères de la vie quotidienne lorsque l’état dépressif perdure.

Le saviez-vous ?

La dépression a plusieurs visages !
Il existe plusieurs formes d’états dépressifs, qui ont des causes, des symptômes et des répercussions différentes. Les formes les plus courantes sont :

Quels sont les symptômes de la dépression existentielle ?

Passage à vide, crise de la quarantaine, recherche de sens… Lorsqu’un individu traverse une crise existentielle, il fait face à de nombreux signes physiques : il se sent plus fatigué qu’habituellement, plus irritable, souffre de troubles du sommeil et d’une tristesse constante.
À ces signaux, qui sont évocateurs d’une épisode dépressif, s’ajoutent 5 comportements qui prouvent le caractère existentiel de la dépression :

  • La quête obsessionnelle de sens
  • Le sentiment de décalage
  • La perte d’identité de soi
  • La sensation de vide intérieur
  • L’insatisfaction permanente


Vous sentez-vous concerné par ces 5 symptômes de l’angoisse existentielle ?

Symptôme n°1 : la quête obsessionnelle de sens

La quête de sens est le symptôme de la dépression existentielle le plus marquant. Lorsque vous traversez une période de crise, vous avez l’impression que plus rien n’a de sens, vous vous interrogez sur la valeur de l’existence humaine et sur le but d’une vie qui vous paraît si insignifiante sur le moment.
Cette recherche de sens prend source pendant des événements émotionnellement perturbants : l’apparition d’une maladie, un choc post-traumatique, un décès brusque, un harcèlement au travail ou à l’école, etc.
Pendant ces moments, vous vous sentez vide et seul. Vous avez l’impression de ne jamais trouver de réponses à vos questions, et vous vous questionnez sur l’intérêt d’une vie dénuée de sens.
Certaines personnes cherchent à combler ce vide intérieur en s’entourant de leurs proches, mais d’autres trouvent refuge dans les addictions et déclenchent un cercle vicieux : le sentiment de tristesse et la morosité sont nourris par ces substances addictives.

Symptôme n°2 : le sentiment de décalage

Le second symptôme de la dépression existentielle le plus ressenti est la sensation de décalage avec son environnement.
Lorsque vous traversez une crise existentielle, vous ressentez qu’un fossé se creuse de plus en plus avec votre entourage. Vous vous sentez en décalage total avec les autres à cause de différences culturelles, de conflits de valeurs, ou d’incompréhension globale avec la personne en face.
Il est fréquent de se sentir rejeté, incompris ou ignoré dans ces moments-là. Vous ne vous sentez pas en phase avec les personnes qui vous entourent, vos relations interpersonnelles sont de moins en moins riches et vous ressentez peu à peu cette sensation d’abandon par l’autre.
Les interactions sociales sont d’autant plus difficiles lors d’une crise existentielle. Les questionnements constants vous angoissent et vous poussent à vous isoler. Votre entourage ne comprend pas votre comportement, et vous souffrez de ce manque de compréhension.

Symptôme n°3 : la perte d’identité de soi

Vous sentez-vous déconnecté de votre propre histoire et de votre personnalité ? La dépression existentielle chez l’adulte, comme chez l’enfant, remet en question les paramètres fondamentaux de l’identité. Vous commencez à avoir des incertitudes sur votre propre identité, mais aussi sur votre rôle à travers votre environnement :

  • « Quelle est ma mission de vie ? »
  • « Quelles sont les actions qui comptent réellement ? »
  • « Est-ce que mes efforts sont significatifs ? »
  • « Qui dois-je être pour les autres ? »
  • « Comment puis-je avoir un impact sur le monde ? »


Ces questionnements peuvent créer un sentiment de frustration, de colère ou de désespoir. Vous ne savez pas quelle posture adopter, et si vous agissez comme vous le voudriez. Vous ressentez des pressions contradictoires face aux attentes sociétales, mélangées à votre recherche de sens et de perception de vous-même.
Il arrive que certaines personnes se sentent complètement déconnectées de leur corps pendant une crise existentielle. Pendant un temps, elles ne se sentent plus du tout en phase avec l’image qu’elles renvoient et celle qu’elles ont d’elles-mêmes et en souffrent terriblement.

Symptôme n°4 : la sensation de vide intérieur

Une perte d’intérêt pour les activités du quotidien, l’incapacité à vous concentrer, une baisse de vos performances au travail ou à l’école, une fatigue chronique… Ressentir un vide intérieur est un signe important d’une angoisse existentielle.
Vous avez l’impression de ne plus rien ressentir en votre fort intérieur, comme si votre cerveau était coupé de vos sentiments, ou que vous ne ressentiez aucune émotion.
Cette sensation de vide est liée à vos préoccupations. Puisque la recherche de sens est un élément central de votre dépression, l’insatisfaction et la frustration causées par le manque de réponse se manifestent physiquement : vous vous sentez fatigué, vos muscles vous paraissent complètement mous et vous avez l’impression de ne même plus ressentir physiquement vos émotions (la douleur, la joie, l’étonnement, etc.).
Ce symptôme est l’un des plus compliqués à gérer, puisqu’il mène parfois à des pensées mélancoliques, une perte d’énergie drastique et inquiétante et, l’apparition d’idées noires (lorsque la dépression s’aggrave).
À lire aussi : 3 conseils cliniquement prouvés pour gérer ses émotions simplement

Symptôme n°5 : l’insatisfaction permanente

L’insatisfaction de soi et de son environnement est un signe majeur de cet état dépressif.
Malgré les efforts fournis au travail, les missions menées à bien et les objectifs complétés, vous continuez à vous sentir insatisfait de votre condition et de vos résultats. Vous n’éprouvez aucun plaisir à effectuer vos tâches, même celles qui vous réjouissaient auparavant.
Dans votre sphère privée, le constat est le même : vous n’éprouvez plus le même plaisir à effectuer vos activités quotidiennes, vos relations avec votre partenaire et vos enfants se détériorent, et vous vous sentez coupable.
Vous vous sentez lassé de votre routine, puisque plus rien ne vous procure un sentiment de joie. Il vous arrive parfois d’avoir des comportements défensifs, voire agressifs envers vos proches.
Cette lassitude se retranscrit jusque dans votre relation avec vous-même. Vous ne vous sentez plus à la hauteur et votre estime de vous est au plus bas. Il est alors important de prendre soin de soi pour retrouver confiance en soi et combler ce vide intérieur qui nourrit cette insatisfaction permanente.

Quels traitements sont adaptés pour soigner la dépression existentielle ?

Les épisodes de crise existentielle sont des moments complexes, et la dépression est un état qui nécessite un traitement soutenu et adapté pour être soigné correctement et durablement.
Plusieurs approches, psychothérapeutiques ou médicamenteuses, peuvent être envisagées pour soigner la dépression existentielle :

  • La thérapie existentielle
  • La thérapie cognitivo-comportementale
  • L’art-thérapie
  • La prise de médicaments
  • La méditation et la pleine conscience


La thérapie existentielle : particulièrement adaptée à ce trouble, la thérapie existentielle se concentre avant tout sur vos inquiétudes fondamentales : la quête de sens, la mort, la liberté et l’isolement. Le thérapeute va ici vous aider à explorer pleinement vos croyances et vos valeurs pour vous aider à y trouver de réelles significations.
La thérapie cognitivo-comportementale : psychothérapie basée sur le comportement du cerveau, elle va vous permettre de comprendre quels sont les schémas de pensées négatifs qui vous conduisent à ces inquiétudes. Vous pourrez alors, à l’aide d’un psychologue en dépression, remplacer ces schémas de pensées pour ne plus avoir à les subir.
L’art-thérapie : l’expression des ressentis, des inquiétudes et des doutes passe parfois plus facilement à travers l’art. L’expression créative peut vous permettre d’explorer pleinement vos émotions et de trouver des réponses à vos questions, en plus de vous libérer du stress et de l’angoisse permanente.
La prise de médicaments : dans certains cas, il est intéressant de suivre un traitement médicamenteux. La dépression existentielle provoque des symptômes handicapants au quotidien : anxiété, crises de panique, fatigue nerveuse, irritabilité… Les médicaments agissent sur les neurotransmetteurs qui causent ces troubles associés à l’humeur.
La méditation et la pleine conscience : les pratiques liées à la méditation et à la pleine conscience, comme la sophrologie, la cohérence cardiaque ou le yoga sont idéales lorsque vous souhaitez mettre en place de nouvelles routines pour vous sortir durablement de cet état.
Pour sortir durablement d’un trouble de l’humeur tel que la dépression, il est intéressant de combiner une prise en charge psychologique avec un appui médicamenteux si nécessaire, mais aussi de construire de nouvelles habitudes qui vous permettront de prendre un nouveau départ après cette période difficile.
Plusieurs psychothérapies sont recommandées pour soigner cette dépression, et certaines seront plus adaptées à vos besoins que d’autres. Pour faire le point sur votre situation, n’hésitez pas à vous rapprocher d’un professionnel de la santé mentale.
La Clinique E-Santé accompagne de nombreux patients à sortir d’un état dépressif avec la thérapie en ligne : une méthode humaine, proche de vous, simple et accessible à tous.
À lire aussi : 21 psychothérapies et leurs bienfaits

Le saviez-vous ?

Qu’est-ce que la désintégration positive ?
Particulièrement dans la dépression existentielle chez le surdoué, on parle de processus de désintégration positive. Ce concept a été développé dans les années 1960 par Kazimierz Dabrowski, psychiatre et psychologue polonais, pour décrire un processus d’évolution de la personnalité pour arriver à la réalisation de soi.
Un individu qui la traverse passe par 5 grandes étapes :
L’intégration primaire : comme pour la majorité de la population, la personne se comporte normalement face aux attentes extérieures et ne ressent pas de conflit interne.
La désintégration à niveau unique : à ce niveau, un mal-être intérieur commence à se faire ressentir vis-à-vis de ses valeurs et besoins. Cet épisode de crise interne arrive souvent pendant des périodes charnières de la vie.
La désintégration à niveaux multiples et spontanée : ici, c’est le sentiment de décalage entre le “soi actuel” et le “soi idéal” qui est source de conflits. L'individu va chercher à hiérarchiser ses valeurs pour mieux s'apprivoiser.
La désintégration à niveaux multiples et organisée : à ce stade, l’introspection qui a été faite auparavant permet à l’individu de s’organiser afin d’atteindre le stade de “soi idéal”. Il commence à agir pour changer.
L’intégration secondaire : c’est lorsqu’une personne atteint ce palier qu’elle se considère comme reconstruite, et estime avoir atteint sa propre personnalité. Le mal-être face aux questions existentielles disparaît.
Le processus de désintégration positive est complexe, mais particulièrement riche en apprentissage de soi-même. Il implique cependant un processus de réévaluation de soi et de reconsidération de ses propres valeurs qui peut bloquer certaines personnes.

A retenir

La dépression existentielle est un trouble rencontré par des personnes en quête de sens dans leur vie, et qui souffrent de ne pas trouver de réponses satisfaisantes à leurs questionnements.
C’est une pathologie rencontrée par tout type de personne, mais qui est plus fréquente chez les personnes à haut potentiel intellectuel. Certains subissent ce malaise de ne pas se sentir à leur place, dans le bon environnement, avec les bonnes habitudes et choix de vie.
Les ruminations liées à cette quête de sens obsèdent l’esprit et altèrent la vie quotidienne de ces individus qui se retrouvent isolés, se sentent seuls et réduisent peu à peu leurs interactions avec les autres.
Heureusement, cette angoisse existentielle se soigne ! Avec l’aide d’un professionnel de la santé mentale et en adoptant des habitudes saines, il est possible de sortir de la dépression, de retrouver un sens et à nouveau goût à la vie.

Sources

Irvin Yalom, “Thérapie existentielle”, 1980
James Webb, “La dépression existentielle chez les surdoués”, 2011

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Photo de Christèle Albaret

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