Quel est mon style d’attachement ?
Votre ou vos enfant(s) ont quitté la maison et vous vous sentez perdu ? Votre style d'attachement influence-t-il votre perception de cette séparation ?
Qu’est-ce que le syndrome du nid vide ?
Le syndrome du nid vide fait référence au sentiment de tristesse et de solitude ressenti par le parent lorsque son enfant quitte le domicile familial pour entamer des études supérieures, s’installer avec son partenaire, démarrer un nouveau travail… tout simplement lorsqu’il prend son indépendance !
C’est un phénomène qui touche plus de 30% des parents, et plus particulièrement le père ou la mère célibataire qui s’est beaucoup investi dans son rôle monoparental, développant très souvent une relation fusionnelle avec son enfant.
Le départ de l’enfant du cocon familial est un événement tout à fait normal, mais peut être déchirant pour le parent : il perd ce contact permanent avec son enfant, peut souffrir de la distance physique qui s’est installée et a la sensation de perdre son identité de parent. Le parent est alors susceptible de développer des angoisses face à cette sensation de vide et un réel sentiment d’abandon.
L’enfant, lui aussi, peut se sentir coupable de quitter son parent qui souffre parfois de cette séparation pendant plusieurs années.
Bon à savoir
Connaissez-vous le phénomène Tanguy ?
Contrairement au nid vide, le phénomène Tanguy est une référence aux jeunes adultes qui tardent à se séparer du domicile familial pour prendre leur indépendance. Pour des raisons économiques, la cohabitation entre les parents et les enfants qui sont devenus des adultes peut se révéler difficile à vivre et être source de conflits.
Les 8 signes pour reconnaître le syndrome du nid vide
Le syndrome du nid vide concerne les parents qui souffrent de voir leur enfant s’émanciper et quitter le foyer familial. Même lorsque cette étape de vie est anticipée, elle reste un déchirement pour 1 parent sur 3 et peut être vécue comme une véritable rupture.
Plusieurs signes permettent de reconnaître une réelle souffrance psychologique quant au départ de l’enfant du foyer :
- Vous devenez anxieux et inquiet
- Vous ressentez de la solitude
- Vous vous sentez triste et vide
- Vous perdez toute motivation
- Vous craignez de perdre le contrôle
- Vous perdez votre identité
- Vous reconsidérez votre couple
- Vous changez de comportement
Signe n°1 : vous devenez anxieux et inquiet
Ce premier signe caractéristique du syndrome du nid vide s’explique par l’attachement émotionnel profond entre vous et votre enfant : au fil des années, vous avez su développer une relation d’attachement sécurisante avec votre enfant. Vous avez pris soin de lui et répondu à ses besoins pendant de longues années, il se sent en sécurité et aimé à vos côtés.
Lorsque votre enfant part de votre foyer, c’est cet attachement qui est mis à l’épreuve : va-t-il persister au-delà de la distance ? Comment garder un lien fort lorsque l’on ne se voit plus au quotidien ? Vous devenez alors inquiet pour la sécurité émotionnelle de votre enfant et pouvez développer de l’anxiété dûe à ce changement et au manque de votre enfant.
De nouvelles préoccupations quant à la capacité de votre enfant à s’adapter à sa nouvelle vie deviennent source de stress : nouvelles responsabilités, gestion financière, relations sociales, etc. Vous pouvez alors ressentir l’envie irrépressible de prendre très régulièrement des nouvelles, ou même lui rendre visite plusieurs fois dans la semaine pour vérifier que tout va bien.
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Signe n°2 : vous ressentez de la solitude
Pendant de nombreuses années, la présence constante de votre enfant au sein du foyer créait une dynamique agréable qui vous semble difficile voire impossible à retrouver depuis qu’il est parti. Vous êtes maintenant confronté au silence et à un certain vide émotionnel, ce qui peut intensifier cette sensation de solitude.
La relation parent-enfant est pleine de rebondissements : du partage, de l’amour, de la transmission, parfois du conflit… Le départ de votre enfant crée un véritable sentiment de perte de sens et de vide dans votre cœur. Vous espérez parfois secrètement son retour, même si vous lui souhaitez une pleine réussite dans ses projets.
Cette solitude est parfois le signe d’une relation empreinte de dépendance affective : le lien d’attachement créé avec votre enfant est tellement fort que son départ vous fait perdre tous vos repères et vous pousse à l’isolement.
Signe n°3 : vous vous sentez triste et vide
Vous avez l’impression d’avoir toujours vécu à travers la parentalité : votre rôle de parent a été central et orientait la majorité de vos actions dans votre quotidien. Maintenant que votre enfant n’est plus là, vous perdez vos repères et votre motivation à faire certaines activités : vous ne vous sentez plus utile, et cette sensation vous attriste.
De nombreux parents consacrent une grande partie de leur temps et de leur énergie à l’éducation et au bien-être de leur enfant, mettant de côté leurs propres besoins et aspirations. Si c’est votre cas, vous pouvez alors vous retrouver confronté à un vide que vous n’arrivez pas à combler.
Cette sensation de vide peut parfois s’apparenter à un deuil : l’absence de la personne que vous aimez vous peine au point de vous sentir vide de l’intérieur. Vous pouvez également souffrir de symptômes relatifs à la dépression : perte d’appétit, morosité, mélancolie, baisse d’énergie, etc.
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Signe n°4 : vous perdez toute motivation
Le départ de votre enfant provoque nécessairement des remaniements dans votre vie quotidienne. Certaines habitudes vont être abandonnées, d’autres doivent être adaptées, ou encore complètement revisitées, et ces changements peuvent vous faire perdre toute motivation. Parfois, cette période est couplée à l’arrivée de la ménopause ou de la retraite, et cela peut amplifier cette perte de motivation.
Ces deux derniers sont des marqueurs de vieillissement, et poussent certaines personnes à se poser des questions existentielles : ai-je fait vécu de la manière dont je l’aurais souhaité ? Quel sera le sens de mon quotidien ? La perte de motivation peut être engendrée par cette quête de sens. Vous pouvez vous questionner sur votre raison d’être, puisque vous vous sentez inutile une fois votre enfant capable de vivre par lui-même.
La motivation ne se perd pas définitivement ! Elle repart de plus belle, lorsque vous prenez le temps de vous reconnecter à vous-même et vos réels besoins et envies.
Signe n°5 : vous craignez de perdre le contrôle
Depuis toujours vous prenez soin de votre enfant, et endossez la responsabilité de son bien-être et de sa sécurité. Maintenant qu’il s’est émancipé, vous paniquez et angoissez de ne plus avoir de contrôle direct sur sa vie, et de ne plus pouvoir le protéger d’éventuels dangers.
Cette peur de l’inconnu vous submerge et envahit votre esprit de questionnements sur la responsabilité de l’enfant : va-t-il prendre les bonnes décisions ? Comment être sûr de sa sécurité ? Malheureusement, ce sont des questions auxquelles vous ne pouvez pas répondre, et cela intensifie votre anxiété.
Signe d’une véritable détresse émotionnelle, la peur de perdre le contrôle peut se traduire par un besoin constant de réassurance : vous appelez votre enfant plusieurs fois par jour, vous lui imposez certaines règles même s’il n’est plus présent au sein du domicile familial, vous imposez des rencontres très régulièrement, etc.
Signe n°6 : vous perdez votre identité
La séparation avec votre enfant vous a mis dans un grand désarroi : alors que vous viviez très bien à travers votre identité de parent, son départ engendre une véritable restructuration dans les relations familiales, et votre rôle de parent se transforme.
Vous pouvez avoir la sensation de ne plus trouver votre place, ne plus savoir quel est le rôle que vous devez endosser en société. Cette remise en question de soi est extrêmement fréquente chez les personnes qui souffrent du syndrome du nid vide : elles sont confrontées à un véritable remaniement d’identité souvent en même temps qu’elles font face aux premiers signes de la vieillesse.
Pendant plusieurs semaines voire plusieurs mois, il est possible que vous ne parveniez pas à trouver votre rôle au sein de la famille. Vous pouvez ainsi jongler entre différentes phases avec votre conjoint et / ou vos enfants, créant parfois des conflits ou des questionnements sur l’alignement de chacun.
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Signe n°7 : vous reconsidérez votre couple
Vous reconsidérerez votre couple ou votre vie sentimentale depuis cette période post-partum. L’éducation des enfants a été la priorité, mais maintenant vous faites face à une nouvelle réalité, celle où votre rôle principal n’est plus celui du parent responsable de son enfant.
Cette période de transition peut susciter des questionnements et des réflexions quant à la dynamique conjugale. Toute votre routine, qui était axée sur le développement de votre enfant, est maintenant chamboulée.
Ce départ amène à une redécouverte mutuelle au sein du couple : vous pouvez vous recentrer sur vos besoins en tant que couple, parfois délaissés au détriment de l’éducation des enfants. Avec le retour du couple, certains soucis se résolvent, comme la perte de libido chez l’homme ou l’absence de désir chez la femme.
Cependant, dans d’autres cas, vous vous rendez compte que la présence de votre enfant était ce qui vous liait, et que son départ fait rejaillir certains conflits et divergences d’intérêts qui nécessitent une réelle discussion dans le couple, voire une séparation.
Signe n°8 : vous changez de comportement
Depuis la séparation avec votre enfant, vous vous questionnez sur votre identité. Pendant des années, la parentalité a été votre premier rôle, mais maintenant, vous avez l’impression de devoir trouver une nouvelle mission de vie. C’est le cas de nombreux parents, qui, une fois leur enfant parti du domicile familial, changent radicalement de comportement.
Vous pouvez appréhender cette nouvelle phase de vie en réorganisant complètement votre emploi du temps, en démarrant une nouvelle activité, ou encore en arrêtant complètement certaines habitudes qui ne vous conviennent plus.
Malheureusement, c’est aussi à ce moment-là que certains parents s’engouffrent dans des comportements plus nocifs comme la consommation excessive d’alcool ou l’addiction aux jeux d’argent, pour tenter de soulager cette détresse émotionnelle.
À retenir
Le syndrome du nid vide est un phénomène fréquent : il touche un parent sur trois en France. Il fait référence au déséquilibre émotionnel que rencontre ce dernier lorsque son enfant quitte le domicile familial.
Entraînant inquiétudes, anxiété, solitude, tristesse et perte d’identité, cette période peut également être difficile à vivre pour le co-parent qui peut se sentir délaissé voire rejeté.
À la suite de cette période de deuil vient la phase de soulagement induite par une nouvelle réorientation de vie, souvent moins stressante et plus en phase avec ses propres besoins.
Lorsque la phase de deuil subsiste au-delà de quelques semaines ou mois, il peut être judicieux de consulter un psychologue pour retrouver un réel équilibre !
Sources
- Jacqueline Schaeffer, Les séparations intrapsychiques du milieu de la vie et le syndrome du nid vide, Cahiers de psychologie clinique, 2008