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16 impacts des styles d'attachement sur le développement de l'enfant

Saviez-vous que nous étions tous destinés à nous attacher à l’autre, et ce dès notre naissance ? À partir du plus jeune âge, chaque individu ressent le besoin de se sentir en sécurité et entouré pour grandir correctement, socialement et émotionnellement.
Le lien d’attachement qu’un enfant développe avec la personne qui s’occupe de lui au quotidien est alors extrêmement important dans sa construction de soi. C’est par la manière dont on va répondre à ses besoins primaires et émotionnels que son style d’attachement va se dessiner et influencer la manière dont il va se considérer et interagir avec les autres.
À travers cet article, apprenez à décrypter les 4 styles d’attachement et leurs 16 effets dans les différents spectres de la vie de l’enfant.

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Rédaction par Audrey

Rédactrice web

8 min

Publié le July 31, 2023 (modifié le August 5, 2024)

les effets des styles d'attachement sur l'évolution de l'enfant

Quel est mon style d’attachement ?

Sécure, craintif, anxieux, désorganisé… Vous ne savez pas où vous situer ? Faites le test maintenant !

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Qu’est-ce qu’un style d’attachement ?

Concept théorisé par John Bowlby, psychiatre et psychanalyste, le style d’attachement fait référence à la manière dont un individu interagit et se lie émotionnellement aux autres, particulièrement dans ses relations proches et intimes.
Cette forme d’attachement est influencée par ses expériences précoces avec sa personne de référence (la personne qui répond à ses besoins, appelée aussi caregiver) lorsqu’il était enfant. Il peut s’agir d’un proche ou de quelqu’un qui n’a pas forcément de lien familial avec l’enfant. Lorsqu’il s’agit des parents, ceux-ci vont très tôt influencer et façonner les modèles de relation qu’il va développer, et ce tout au long de sa vie.
On peut distinguer 4 styles d’attachement :

  1. L’attachement sécure
  2. L’attachement évitant
  3. L’attachement anxieux
  4. L’attachement désorganisé

Les 4 styles d’attachement ont chacun un impact différent sur le développement des schémas comportementaux et émotionnels de l’enfant. Bowlby évoque le concept de modèle interne opérant (MOI) pour désigner ces schémas mentaux, qui sont parfois responsables de troubles de l’attachement.
À lire aussi : Parentalité : 6 conseils pour se préparer à devenir parent avec sérénité

Le saviez-vous ?

Il y a des styles d’attachement dont on parle plus que d’autres, mais connaissez-vous leur répartition dans la population ? La prévalence des types d’attachement serait répartie comme telle, selon les dernières études sur le sujet :

  • L’attachement sécure : 55 % de la population
  • L’attachement évitant : 23 % de la population
  • L’attachement anxieux : 8 % de la population
  • L’attachement désorganisé : 14 % de la population

Le style d’attachement sécure et ses effets

L’attachement sécure renvoie à un modèle de soi et des autres positif. L’enfant se sent en sécurité et protégé lorsqu’il est en présence de son caregiver, puisqu’il sait qu’il pourra répondre à ses besoins. Il n’éprouve pas d’appréhension à demander de l’aide et exprime ses sentiments librement.
Ici, une relation de confiance s’est construite avec la personne de référence, qui répond de façon rapide, appropriée et cohérente aux besoins de l’enfant.
Il sera alors plus enclin à :

  • Développer une haute estime de soi
  • Entretenir des relations saines
  • Garder la maîtrise sur ses émotions
  • Faire preuve de créativité et d’autonomie

Développer une haute estime de soi

Lorsqu’il grandit avec ce type d’attachement, l’enfant a eu de la place et un accompagnement adéquat pour développer son estime de soi. Puisqu’il a une vision positive de lui et des autres, il évolue dans son environnement en se sentant en sécurité et se montre confiant quant à ses capacités et sa valeur personnelle. Plus tard, il n’éprouvera aucune difficulté à s’affirmer, grâce à la haute estime qu’il a su développer.

Entretenir des relations saines

Habitué à développer des relations saines avec l’autre, l’enfant est en général très altruiste, empathique et sait faire preuve de compassion. Il crée et développe des relations basées sur l’honnêteté, la confiance réciproque et propage autour de lui une image qui pousse à la communication ouverte et bienveillante.

Garder la maîtrise sur ses émotions

L’enfant qui développe un type d’attachement sécure sait faire preuve d’une vraie intelligence émotionnelle rapidement. Il est en mesure de bien gérer ses émotions, reconnaît et sait communiquer ses besoins de manière saine et a tendance à accepter les échecs plus facilement. Il développe également une bonne gestion du stress, en général.

Faire preuve de créativité et d’autonomie

Puisqu’il évolue dans un environnement sain et sécure, l’enfant se montre rapidement autonome et sa confiance en soi le pousse à explorer son monde. Il peut faire preuve d’une grande créativité, se montre ouvert aux autres et n’a pas peur de se montrer vulnérable, surtout en présence de son caregiver.

L’attachement évitant et ses impacts

Le style d’attachement évitant fait référence à un modèle de pensée selon lequel l’individu a une image de soi positive, mais un regard sur les autres plutôt négatif. L’enfant a tendance à éviter les relations proches et se sent mal à l’aise en intimité. Il sait se montrer autonome et indépendant très tôt, et a tendance à s'empêcher d’exprimer ses sentiments.
Ce manque de confiance en l’autre est induit par le manque d’attention du caregiver et le faible espace d’expression émotionnelle qu’on accorde à l’enfant.
Au quotidien, on remarque les impacts de l’attachement à travers différents signes. L’enfant aura davantage tendance à :

  • Devenir rapidement indépendant
  • Paraître émotionnellement distant
  • Être plus vulnérable aux troubles anxieux
  • Avoir un comportement plutôt solitaire

Devenir rapidement indépendant

L’enfant qui développe un style d’attachement évitant construit une forte indépendance qui le pousse à avoir confiance en lui très tôt. Il porte un regard méfiant sur son entourage, et sait se faire confiance et répondre à ses besoins lui-même.

Paraître émotionnellement distant

Détachement, indifférence, désintérêt… Malgré une carapace assez rigide qui ne laisse rien paraître, il éprouve de réelles difficultés à demander de l’aide aux autres, et se retrouve parfois en détresse émotionnelle sans qu’on le sache. Il peine à former des liens profonds avec les autres.

Être plus vulnérable aux troubles anxieux

L’évitement entraîne une vive réaction au stress chez l’enfant, surtout lorsque la source de stress concerne également ses proches, qu’il fuit. Tremblements, bégaiements, troubles du sommeil… Il ne parvient pas toujours à gérer correctement ses émotions, il est plus enclin à devenir anxieux et à être victime de crises d’angoisse ou de panique.

Avoir un comportement plutôt solitaire

La difficulté à s’ouvrir à son entourage pousse l’enfant évitant à adopter un comportement plutôt indépendant. Il considère qu’il peut se suffire à lui-même, et souffre parfois de solitude. L’évitement peut être l’une des causes de la phobie scolaire.

Le style d’attachement anxieux et ses effets

L’attachement anxieux (aussi appelé anxieux ambivalent) s’explique par une grande difficulté à garder une confiance en soi et une image de soi positive en l’absence du support émotionnel de la personne de référence ou son inconstance dans les réponses qu’il apporte aux besoins de l’enfant.
Ce dernier est dépendant émotionnellement de son caregiver et craint d’en être séparé, ou de se sentir abandonné ou rejeté par ce dernier. Il est en recherche constante de réassurance, d’approbation et de marques d’affection pour se sentir bien.
L’anxiété associée à ce style d’attachement entraîne des comportements ambivalents : l’enfant oscille entre la recherche de proximité et le rejet de sa figure de référence.
Il adoptera alors certains comportements spécifiques, et pourrait :

  • Souffrir d’un manque de confiance en soi
  • Être émotionnellement dépendant de l’autre
  • Avoir des difficultés à gérer ses émotions
  • S’effacer et se soumettre à l’autre

Souffrir d’un manque de confiance en soi

On parle d’attachement anxieux fusionnel pour définir ce type de modèle interne opérant parce que l’enfant ne parvient pas à se sentir en sécurité et à avoir confiance en lui en l’absence de sa personne de référence. Il est en recherche constante de validation et de réassurance.

Être émotionnellement dépendant de l’autre

Sujet à la dépendance affective, l’enfant anxieux exprime parfois une ambivalence émotionnelle entre la peur de la séparation et le rejet de l’autre. Son manque d’affirmation de soi le pousse à rechercher l’attention, mais à la rejeter lorsqu’elle devient trop intrusive.

Avoir des difficultés à gérer ses émotions

Le manque d’indépendance et d’autonomie se ressent également dans la gestion des émotions. L’enfant n’arrive pas à maîtriser complètement ses émotions et est davantage enclin à l’hypersensibilité et à la préoccupation constante envers ses proches et son environnement.

S’effacer et se soumettre à l’autre

On remarque des comportements de soumission et de retrait de soi chez l’enfant anxieux. En réalité, il s’efface dans le but d’être reconnu et estimé par ses proches. Il peut également être empreint de jalousie, par peur qu’on ne lui accorde plus aucune attention.

L’attachement désorganisé et ses impacts

Le style d’attachement désorganisé, ou préoccupé, illustre une confusion de comportement dans les interactions avec les autres. Parfois appréhensif, quelquefois confus, ou alors distant, l’enfant n’arrive pas à définir une stratégie claire pour interagir avec son environnement. Marqué par la peur et / ou l’angoisse, l’enfant a une image assez négative de lui et des autres : il manque d’estime de soi et est méfiant envers autrui.
Ce type de comportement se manifeste parfois lorsque l’enfant est victime de négligence, de violences, perd son parent d’un décès, ou d’autres traumatismes. Il ne se sent pas pleinement en sécurité en présence d’autres individus, car le caregiver génère autant de sécurité que de frayeur, et crée cette désorganisation interne.
Son comportement sera marqué par différents traits distinctifs. Il aura tendance à :

  • Avoir une mauvaise image de soi
  • Peiner à faire confiance à l’autre
  • Être constamment sur ses gardes
  • S’auto-saboter par manque d’estime de soi

Avoir une mauvaise image de soi

Ici, l’enfant n’a pas eu assez de ressources pour développer une estime de soi suffisante. Il a une mauvaise image de sa personne, se voit lui-même, ainsi que ses proches, de manière négative. C’est une des multiples conséquences d’une éducation faite par un parent toxique.

Peiner à faire confiance à l’autre

Puisque les autres ne sont pas vus comme des ressources sûres pour combler ses besoins émotionnels (conséquences d’un amour toxique et / ou conditionnel), l’enfant reste constamment sur ses gardes. Il est méfiant vis-à-vis d’autrui, et a beaucoup de mal à s’ouvrir.

Être constamment sur ses gardes

Ce dysfonctionnement du lien affectif provoque une plus grande vulnérabilité à l'agressivité, à l’anxiété sociale, à la peur de l’école… ou plus tard à la dépression et aux comportements dépendants.

S’auto-saboter par manque d’estime de soi

Le comportement est toujours en adéquation avec un modèle interne opérant. L’enfant qui a un type d’attachement désorganisé a tendance à s’auto-saboter. Il n’arrive pas à se suivre lui-même, et a tendance à mettre à l'épreuve l’amour de l’autre pour se rassurer.

À lire aussi : Addictions : symptômes, causes, conséquences et traitements

Bon à savoir

Comment détecter un trouble de l’attachement chez l’enfant ?
Diagnostiquer un trouble affectif chez l’enfant est complexe, mais plusieurs éléments permettent de se faire une première idée sur les impacts de certaines carences affectives qu’il aurait pu vivre :
Une observation du comportement : les interactions, la recherche (ou non) de proximité, la réponse aux sollicitations, le niveau d’empathie, le langage non verbal, etc.
Une évaluation du développement : examens cognitifs, linguistiques, émotionnels, etc. Identifier les éventuels retards qui pourraient être spécifiques à ce trouble.
Un regard sur l’histoire de l’enfant : l’examen du parcours de l’enfant permet de repérer d’éventuels antécédents d’abus, de négligence ou de séparations répétées, qui sont des facteurs à prendre en compte.
En complément de ces approches, il est également pertinent de considérer les aspects psychodynamiques de l'enfant, comme le complexe d'Œdipe, qui peut influencer son comportement et ses relations affectives. La manière dont l'enfant navigue à travers cette étape de développement peut révéler des indices sur ses attachements et ses interactions sociales, enrichissant ainsi l'analyse de son bien-être émotionnel.

À retenir

Un style d’attachement est la manière dont un individu interagit avec son environnement. Drivé par son mode opératoire interne, son comportement diffère en fonction de la qualité du lien qu’il a eu avec la personne qui a pris soin de lui pendant les premières années de sa vie.
On distingue aujourd’hui 4 styles d’attachement :

  1. L’attachement sécure
  2. L’attachement évitant
  3. L’attachement anxieux
  4. L’attachement désorganisé

Le style d’attachement peut être une explication à certains troubles, comme la dépendance affective ou l’anxiété généralisée. Pour un futur ou jeune parent, il peut être intéressant de se familiariser avec ce concept, afin de trouver l’équilibre et favoriser une bonne relation parent / enfant.

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Photo de Christèle Albaret

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